Message de M. Alain Joyandet, secrétaire d'Etat à la coopération et à la francophonie, adressé aux participants des Premières universités d'été de l'intelligence économique, sur les relations économiques dans le cadre de la Francophonie, à Paris le 2 octobre 2008.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Premières universités d'été de l'intelligence économique, à Paris les 2 et 3 octobre 2008

Texte intégral

Madame le Premier ministre,
Monsieur le Premier ministre,
Monsieur le Haut responsable à l'intelligence économique,
Monsieur le Président du CED,
Monsieur le Président du Forum francophone des Affaires,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis francophones,
Il y a quelques jours, vous avez fêté le 10ème anniversaire du CED (Canadian expert Development) et le 20ème anniversaire du Forum francophone des Affaires. Aujourd'hui vous organisez vos premières universités d'été sur une thématique des plus intéressantes "La France, l'Europe, les Etats francophones seraient-ils des marchés conquis ?"
Je souhaite par ce message vous manifester tout l'intérêt que je porte à votre réflexion et à votre dynamisme.
Parmi vos diverses réflexions, vous serez amenés dans quelques instants à évoquer les enjeux stratégiques de la Francophonie économique. Vous me permettrez donc de vous faire part de quelques réflexions en ce domaine.
Par cette approche offensive et économique, et non par une vision seulement défensive de la Francophonie, nous garantirons à nos marchés, qui évoluent certes dans un contexte ouvert et globalisé, croissance et développement sans perdre leur identité.
En effet, parce que l'emploi est au coeur des préoccupations de nos populations, la francophonie se doit aussi d'être économique.
Comme vous le savez, la France soutient depuis ses origines, il y a maintenant vingt ans, le Forum francophone des Affaires, seule organisation économique officielle du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement francophones.
La Francophonie économique, c'est d'abord vous, entreprises, chambres de commerce et d'industrie, structures associées et réseaux divers ayant le français en partage, qui la faîtes vivre, dans un cadre juridique commun : le droit d'inspiration latine.
Par son choix d'aborder de front des enjeux tels que la gouvernance économique, la crise alimentaire ou les enjeux environnementaux, le prochain Sommet de la Francophonie, qui se réunira dans 15 jours à Québec, nous rappelle que le concept de Francophonie est indissociable de celui de solidarité. Outre l'aide publique au développement, les réflexions du Forum et les efforts des entreprises pour développer les échanges commerciaux, industriels et technologiques au sein de l'espace économique francophone vont dans la bonne direction d'un partage des fruits de la mondialisation.
C'est dans cet esprit qu'autour du président de la République nous nous rendrons à Québec. Conscient des grandes incertitudes auxquelles l'économie mondiale est aujourd'hui confrontée, le Sommet aboutira à des prises de position fermes et à des engagements clairs.
En particulier, nous développerons la transparence, la responsabilité et la bonne gouvernance dans le secteur des industries d'extraction, et à cette fin nous encouragerons l'Initiative pour la transparence dans les industries d'extraction (ITIE) intéressant nombre de pays francophones.
De même, nous oeuvrerons pour la promotion de la responsabilité sociale et environnementale de l'entreprise, notamment en encourageant les entreprises des pays membres de la Francophonie à adhérer aux instruments, normes et principes internationaux pertinents.
En francophonie aussi, les partenariats publics-privés peuvent se développer. Il peut évidemment s'agir de fondations mais je crois également qu'il ne faut pas s'interdire de réfléchir à des financements encore plus innovants comme par exemple la création de fonds souverains francophones.
Je ne doute pas que vos échanges seront passionnants et je remercie, dès à présent, les organisateurs de bien vouloir m'en adresser les conclusions les plus pertinentes à l'issue de ces deux journées.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2008