Interview de M. Hervé Morin, ministre de la défense et président du Nouveau Centre, dans "Le Progrès" du 17 octobre 2008, notamment sur le budget de la défense et le coût des opérations extérieures.

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Média : La Tribune Le Progrès - Le Progrès

Texte intégral

Pourquoi cette visite dans la Loire ?
Je réponds à l'invitation de mon ami François Rochebloine que je connais depuis longtemps. C'est un député loyal, travailleur et qui se bat pour sa circonscription et ses concitoyens. Je peux témoigner qu'il ne lâche rien tant qu'il n'a pas obtenu des résultats. Par ailleurs, je viens inaugurer une gendarmerie et visiter Thales Angénieux, une très belle entreprise qui équipe notre armée. Je suis fier de me rendre sur ce site qui est à la pointe de l'industrie optique.
Que pensez-vous de l'éventuelle montée en puissance de Dassault Aviation dans le capital de Thales dont l'État détient 27 % ?
J'ai lu cette information et les intentions du président de Dassault. Pour le moment, le gouvernement n'a été saisi d'aucune demande officielle sur ce dossier.
Dans le contexte de crise actuel, le budget du ministère de la Défense va-t-il être amené à revoir ses ambitions à la baisse ?
Le budget du ministère sera conforme aux engagements pris dans le cadre du Livre blanc de la Défense. Avec 32 milliards d'euros, le budget de la Défense progresse de 5 %. Les économies que nous avons réalisées grâce à la grande réforme du ministère de la défense nous permettent de dégager des marges de manoeuvre financières. Grâce à ces marges, nous pourrons notamment consacrer 17 milliards d'euros à l'équipement de nos forces et améliorer la condition du personnel.
Quel est le coût de la présence de l'armée française dans les opérations extérieures et notamment en Afghanistan ?
Nous sommes engagés dans 30 opérations extérieures qui nous coûteront, en 2009, 800 millions d'euros. Notre présence en Afghanistan est évaluée entre 200 et 250 millions d'euros. C'est un effort important que nous faisons dans ce pays pour lutter contre le terrorisme international. Sécuriser cette région du monde, c'est assurer notre propre sécurité. Aider à la progression de la paix en Afghanistan, c'est un effort sur le long terme qui mérite de la patience.
Vous êtes également président du Nouveau Centre. Arrivez-vous réellement à trouver votre place, dans la majorité, à côté de la grosse machine UMP ?
Nous avons souvent été force de propositions : l'impératif de l'équilibre budgétaire, le référendum d'initiative populaire de la révision constitutionnelle, le plafonnement des niches fiscales... Nous participons à la modernisation de notre pays qui a trop tardé.
Ne regrettez-vous pas d'avoir quitté François Bayrou ?
Non. Son positionnement entre les deux tours des présidentielles contre Nicolas Sarkozy ne correspondait pas à notre stratégie politique. Nous sommes issus du centre droit. Nous n'avons pas vocation à participer à une majorité avec le PS et le PC. Nous voulons construire et pas seulement commenter et critiquer.
source http://www.le-nouveaucentre.org, le 20 octobre 2008