Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Si les opinions divergent encore, chacun aura constaté, avec un peu de retard pour les uns et plus d'allant pour les autres, que l'Europe avait réagi aux crises. J'en prends acte et vous en remercie, comme je remercie le Premier ministre pour son travail et le président de la République, qui est celui qui a pris le plus de risques. En Europe, en général, on attend plutôt que les autres en prennent, comme certains sur ces bancs. Je vous invite à comparer le discours de Pierre Moscovici et la déclaration du Premier ministre : vous y trouverez, malgré les nuances - heureusement qu'il y en a - un fond et des propositions communs ; vous y trouverez bien plus d'arguments en faveur d'une Europe qui agit qu'en faveur du contraire.
Votre assemblée s'apprête à débattre du plan gouvernemental relatif à la crise économique. Cependant, M. Poniatowski, M. Lequiller et M. Rochebloine ont fait part de leurs interrogations à propos de la Géorgie. Nous sommes arrivés sur place dès le deuxième jour de la guerre - car guerre il y avait - et, deux jours plus tard, un document en six points était signé, dont je rappelle qu'il est le seul auquel les protagonistes et le monde entier se réfèrent aujourd'hui. J'espère qu'il constituera le socle des pourparlers qui s'engageront demain à Genève.
En deux mois, du 10 août au 10 octobre, nous nous sommes efforcés d'apporter une réponse à la crise : je ne crois pas que, dans l'histoire des crises européennes, la réaction ait jamais été aussi rapide. Certes, le plan n'est pas parfait, et nous ne prétendons pas fournir la solution définitive - qui le pourrait ? - aux crises du Caucase. Je suis néanmoins sûr d'une chose : si le président de la République n'avait pas su - sans l'aide de la Commission ni des vingt-six autres pays membres puisque, je le rappelle, nous étions au mois d'août - prendre de telles décisions, aussi risquées fussent-elles, Tbilissi aurait été envahie et le gouvernement de M. Saakachvili n'existerait plus.
On peut juger qu'une telle réponse n'est pas décisive ; j'estime pour ma part qu'elle est inédite en Europe.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 octobre 2008