Texte intégral
T. Joubert.- Vous êtes le porte-parole du Gouvernement, secrétaire d'État à la Consommation. Actualité chargée...
Et à l'Industrie !
Et à l'Industrie, également. Les chiffres de l'emploi seront annoncés cette semaine ; est-ce qu'on doit s'attendre encore à de mauvaises nouvelles ?
Ecoutez, nous verrons bien les chiffres exacts du mois dernier. Ce qui est important, c'est que le Gouvernement soit totalement mobilisé dans cette période difficile. On a eu une crise financière, elle n'est pas complètement terminée, nous avons une situation économique difficile et donc la mobilisation générale est de règle. C'est ce qu'a fait le Gouvernement, nous avons d'abord répondu à la crise financière pour éviter le cataclysme. Le cataclysme, c'est quoi ? C'est la faillite d'une banque, comme ça a été le cas aux Etats-Unis, ça peut être la faillite de certains Etats, comme on l'a vu en Islande. Donc c'était l'objet de ce plan de liquidités pour les banques...
Le chômage technique dans les usines Renault et chez PSA, ce n'est pas un début de cataclysme quand même ?
Alors encore une fois, ensuite il y a la crise économique, et là, le Gouvernement a envoyé des signaux importants, d'abord en matière de compétitivité. Si on veut que notre industrie, elle se pérennise dans notre pays, il faut qu'elle soit compétitive et les mesures qui ont été annoncées la semaine dernière par le président de la République vont vraiment dans ce sens, puisque cela fait des années qu'on critique en France un impôt, qui est la taxe professionnelle, qui rend notre pays insuffisamment compétitif en matière d'investissement dans l'industrie, eh bien le Président a annoncé plus de taxe professionnelle sur les nouveaux investissements et on la réforme en profondeur avec la réforme des collectivités locales.
Alors aujourd'hui, le chef de l'État...
...Le fonds d'investissement pour les industries, le fonds souverain, c'est aussi l'idée qu'on entre dans le capital des sociétés qui en ont besoin pour les aider à se développer et les aider à rester dans notre pays.
Alors ça, c'était les mesures pour les PME. Aujourd'hui, N. Sarkozy s'attaque donc aux mesures pour l'emploi, il va les présenter dans les Ardennes, un lieu qui n'est pas choisi par hasard puisque c'est là qu'il avait déclenché son système de "travailler plus pour gagner plus" pendant sa campagne électorale. On parle d'un retour des emplois aidés.
Ecoutez, ce qui est important c'est qu'au moment où cette crise économique commence à se faire sentir par les Français de manière concrète, eh bien que le Gouvernement soit aux côtés de ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui ont des difficultés. C'est la raison pour laquelle le Président sera aujourd'hui dans les Ardennes et qu'il va annoncer un certain nombre de mesures dans le domaine social. Certaines ont déjà été évoquées par le Gouvernement, le fait d'avoir...
Et certaines ont déjà été jugées dans le passé par votre camp comme inefficaces, ces emplois aidés, par exemple.
Non, nous n'avons pas jugé qu'elles étaient inefficaces, nous avons jugé que ça ne pouvait pas résumer une politique en matière d'emploi. Parce qu'en réalité, qu'est-ce qui crée l'emploi ? C'est l'activité économique, c'est la croissance, c'est le travail qui crée le travail. Simplement, aujourd'hui, nous sommes dans des situations de crise économiques sans précédent, comme on en traverse tous les quinze ou vingt ans, et une crise financière comme on en traverse tous les cent ans. Donc à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle. Et donc, pour envoyer un message et pour répondre aux inquiétudes des Français, il est normal que le Gouvernement soit présent, notamment à partir de cette politique d'emplois aidés.
On dit que la colère gronde chez les salariés ; est-ce que le Gouvernement craint des mouvements sociaux ?
Je ne sais pas si la colère gronde, je crois que les Français sont inquiets par rapport à leur situation, ce qui est tout à fait légitime, parce qu'on a la conjugaison d'un ralentissement de l'activité économique depuis un an...
Ils sont aussi inquiets de voir les milliards s'envoler pour les banques, pour les PME et pas pour eux...
Il faut, et c'est notre rôle, bien leur expliquer que nous n'avons pas fait un cadeau aux banques. Ce que nous avons voulu, c'est sauver les épargnants que vous êtes, que nous sommes, que sont les téléspectateurs qui regardent I Télé. La priorité c'était de faire en sorte que l'épargne des Français soit garantie, soit protégée, et il fallait donc rétablir le fonctionnement du système bancaire. C'est ce que nous avons fait à travers ce plan qui n'est pas une subvention au système bancaire, ce n'est pas de l'argent qu'on va injecter du budget de l'Etat dans les banques, c'est de l'argent qui est sur les marchés, mais aujourd'hui, il n'y a que les Etats, parce qu'ils ont aujourd'hui une image, des garanties que n'apportent pas les banques, qui peuvent emprunter, qui peuvent permettre à ces banques d'accéder à ces liquidités. Donc on ne va pas prendre de l'argent dans les caisses de l'État pour le donner aux banques, c'est quand même très important à expliquer.
Alors les nouveaux tarifs de la SNCF vont être présentés aujourd'hui en votre présence. Est-ce que c'est normal que dans un même wagon, un passager paie son billet 20 euros et un autre 180 par exemple, pour le même trajet ?
Ce qui est normal, c'est que ce soit transparent. C'est-à-dire que le consommateur, quand il achète son billet, il sache exactement quel prix il va payer en fonction des critères qui sont retenus par la SNCF. Et saisissons la différence entre le ferroviaire et l'aérien, c'est que dans l'aérien, ce n'est pas toujours transparent. Et là, j'ai tenu à être présent à côté de G. Pépy, le directeur général de la SNCF, pour justement apporter, je dirais, une exigence des consommateurs en leur disant "attendez, on est d'accord à ce que vous remplissiez au maximum les trains", parce que nous sommes aussi des citoyens et des contribuables, et ce qui importe, c'est que la SNCF elle remplisse ses trains. Mais en même temps...
Sauf qu'on n'y comprend rien dans les tarifs !
...En même temps, ce qui est important c'est qu'il y ait une transparence. Justement, c'est le message que j'irai porter tout à l'heure auprès de G. Pépy, c'est que je serai exigeant dans la façon dont la SNCF traitera les consommateurs.
Il n'y aura aucune hausse déguisée des tarifs ?
Nous allons regarder. D'ailleurs, j'ai demandé - et je crois que G. Pépy s'y engagera tout à l'heure - à ce qu'une large concertation avec les associations de consommateurs soit engagée. Il va présenter tout à l'heure un nouveau guide tarifaire qui va expliquer exactement comment fonctionnent ces tarifs. Ce qui est important c'est qu'on fasse le point dans deux ou trois mois et que les associations nous disent "ça marche, ça marche pas", et en fonction, qu'on en prenne toutes les décisions.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 7 novembre 2008