Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Directeur général, Cher Jacques Diouf
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Délégués, chers amis
Je suis très heureux et très honoré de m'exprimer devant vous au nom de la Communauté européenne et de ses 27 Etats membres. En effet, un très grand travail a été accompli au sein de cette maison depuis la dernière conférence. Une réforme majeure et structurelle est désormais en cours.
C'est un moment important car l'Europe a la conviction que pour résoudre le problème de l'insécurité alimentaire, un système des Nations unies fort et cohérent est indispensable. Au sein de ce système, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) doit être le principal outil de la communauté internationale pour traiter et réfléchir des questions liées à l'agriculture, l'alimentation, l'élevage, la pêche et la forêt. Le monde a besoin d'une FAO forte, modernisée et adaptée aux nouvelles contraintes et aux nouveaux enjeux auquel il fait face.
Depuis la dernière conférence, l'Union européenne s'est ainsi engagée en faveur de la refondation de la FAO, de la reconquête de sa légitimité, et d'une amélioration de son efficacité, afin de renforcer son statut d'agence de référence. En tant qu'organisation du savoir, elle doit devenir un repère pour les autres agences des Nations unies comme pour les gouvernements nationaux.
Un travail important a été mené par tous les délégués et le secrétariat de la FAO durant cette année 2008. Je tiens à saluer l'ensemble des pays membres de la FAO, qui ont su retrouver les valeurs de confiance et de solidarité qui prévalaient lorsque l'organisation a été fondée le 16 octobre 1945.
Nous pouvons avec raison nous féliciter des progrès réalisés à ce jour : l'adoption unanime du plan d'action immédiat en témoigne.
Comme elle s'est attachée à le faire en 2007 et 2008, l'Union européenne est prête à continuer à jouer un rôle actif et constructif, avec l'ensemble des membres, jusqu'à ce que la réforme soit menée à son terme. Elle appelle tous les membres de l'organisation à continuer à travailler ensemble dans le même esprit constructif. En effet, forts de la confiance établie en 2008 et des résultats déjà atteints, tous les membres vont devoir en 2009, avec les agents de l'institution, mettre en oeuvre en profondeur le processus de réforme.
Beaucoup reste à faire, et l'année à venir sera cruciale.
Je voudrais souligner quelques-unes des tâches qui nous attendent :
- les membres doivent tout d'abord être conscients de la nécessité de fournir à la FAO un financement extrabudgétaire pour 2009 afin de mettre en oeuvre le Plan d'action immédiat qui vient d'être adopté. Dans ce contexte, l'Union européenne est prête à prendre sa part de l'effort à consentir, avec les autres membres de l'organisation. J'invite l'ensemble des membres de la FAO à contribuer au fond fiduciaire mis en place à cet effet en fonction de leurs moyens. Ainsi, la France apportera une contribution de 900 000 dollars en 2009 ;
- le directeur général et son équipe devront mettre en oeuvre le Plan d'action immédiat avec détermination, et nous rendre compte de l'état d'avancement de sa mise en oeuvre ;
- les conclusions et recommandations de l'examen détaillé mené par le cabinet Ernst and Young devront être pleinement prises en compte. Ces conclusions devraient permettre d'identifier les sources d'économies et les gains d'efficience possibles, et aider la direction dans la mise en oeuvre de la réforme ;
- les membres de l'organisation devront revoir le Cadre stratégique et le Plan d'action à moyen terme, et élaborer les prochains Programme de travail et budget pour que la FAO élabore une stratégie claire, adopte des priorités et ait un budget adapté aux politiques mises en oeuvre. Je souligne la nécessité d'une approche multidisciplinaire et du renforcement d'une véritable coopération inter agences. L'action de la FAO doit bien sûr s'inscrire dans le cadre général de la réforme des Nations unies.
Vous le voyez, il nous reste donc du pain sur la planche ! L'Union européenne restera confiante mais exigeante envers l'atteinte de ces objectifs. Elle demeure vigilante et suivra attentivement les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des actions sur lesquelles nous nous sommes accordés.
Permettez-moi, maintenant, de vous faire part de quelques considérations plus personnelles sur le rôle futur de la FAO, sans préempter les débats qui auront lieu demain.
Mesdames et Messieurs, "Construire un monde libéré de la faim", c'est l'objectif que nous partageons tous ici.
La récente flambée des prix des denrées alimentaires de base a aggravé l'insécurité alimentaire. Avec d'une part la baisse relative des prix agricoles, et surtout avec la crise financière, qui occupe aujourd'hui le devant de la scène, l'attention internationale sur le sujet de la faim dans le monde se relâche.
Pourtant, la volatilité des prix et le risque d'appauvrissement des populations par la récession mondiale font craindre des crises alimentaires à venir, peut être plus graves encore que celle que nous avons vécue au premier semestre de cette année.
Pour porter la lutte contre la faim en haut de l'agenda international et apporter une réponse cohérente à ce problème récurrent, le président de la République française a proposé ici même le 3 juin un partenariat mondial pour l'agriculture et l'alimentation. Cette idée a fait son chemin et est aujourd'hui largement partagée. Elle doit se concrétiser rapidement en s'appuyant sur toutes les forces disponibles, en particulier les "trois romaines" et l'équipe spéciale des Nations unies. La FAO, rénovée, devra notamment jouer un rôle clé dans l'animation du réseau d'expertise internationale à constituer dans le cadre du partenariat mondial. Dans ce contexte, une initiative de la FAO, en lien avec d'autres institutions internationales pertinentes, telles que celles réunies au sein du Groupe consultatif international pour la recherche agricole, en vue de réunir, un groupe d'experts nationaux et internationaux doit être accueillie favorablement. La lutte contre la faim nécessite des moyens très importants. Les conséquences budgétaires de la crise ne doivent pas nous détourner de nos objectifs.
L'Europe doit se mobiliser. L'Europe se mobilisera. Vous pouvez compter sur mon engagement total sur ce sujet. J'en ai fait le fil vert de la Présidence française de l'Union européenne, s'agissant du développement. L'Union européenne a déjà donné plus d'un milliard d'euros. J'ai bon espoir que le milliard d'euros supplémentaire attendu puisse être annoncé dans les prochains jours.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 novembre 2008
Monsieur le Directeur général, Cher Jacques Diouf
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Délégués, chers amis
Je suis très heureux et très honoré de m'exprimer devant vous au nom de la Communauté européenne et de ses 27 Etats membres. En effet, un très grand travail a été accompli au sein de cette maison depuis la dernière conférence. Une réforme majeure et structurelle est désormais en cours.
C'est un moment important car l'Europe a la conviction que pour résoudre le problème de l'insécurité alimentaire, un système des Nations unies fort et cohérent est indispensable. Au sein de ce système, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) doit être le principal outil de la communauté internationale pour traiter et réfléchir des questions liées à l'agriculture, l'alimentation, l'élevage, la pêche et la forêt. Le monde a besoin d'une FAO forte, modernisée et adaptée aux nouvelles contraintes et aux nouveaux enjeux auquel il fait face.
Depuis la dernière conférence, l'Union européenne s'est ainsi engagée en faveur de la refondation de la FAO, de la reconquête de sa légitimité, et d'une amélioration de son efficacité, afin de renforcer son statut d'agence de référence. En tant qu'organisation du savoir, elle doit devenir un repère pour les autres agences des Nations unies comme pour les gouvernements nationaux.
Un travail important a été mené par tous les délégués et le secrétariat de la FAO durant cette année 2008. Je tiens à saluer l'ensemble des pays membres de la FAO, qui ont su retrouver les valeurs de confiance et de solidarité qui prévalaient lorsque l'organisation a été fondée le 16 octobre 1945.
Nous pouvons avec raison nous féliciter des progrès réalisés à ce jour : l'adoption unanime du plan d'action immédiat en témoigne.
Comme elle s'est attachée à le faire en 2007 et 2008, l'Union européenne est prête à continuer à jouer un rôle actif et constructif, avec l'ensemble des membres, jusqu'à ce que la réforme soit menée à son terme. Elle appelle tous les membres de l'organisation à continuer à travailler ensemble dans le même esprit constructif. En effet, forts de la confiance établie en 2008 et des résultats déjà atteints, tous les membres vont devoir en 2009, avec les agents de l'institution, mettre en oeuvre en profondeur le processus de réforme.
Beaucoup reste à faire, et l'année à venir sera cruciale.
Je voudrais souligner quelques-unes des tâches qui nous attendent :
- les membres doivent tout d'abord être conscients de la nécessité de fournir à la FAO un financement extrabudgétaire pour 2009 afin de mettre en oeuvre le Plan d'action immédiat qui vient d'être adopté. Dans ce contexte, l'Union européenne est prête à prendre sa part de l'effort à consentir, avec les autres membres de l'organisation. J'invite l'ensemble des membres de la FAO à contribuer au fond fiduciaire mis en place à cet effet en fonction de leurs moyens. Ainsi, la France apportera une contribution de 900 000 dollars en 2009 ;
- le directeur général et son équipe devront mettre en oeuvre le Plan d'action immédiat avec détermination, et nous rendre compte de l'état d'avancement de sa mise en oeuvre ;
- les conclusions et recommandations de l'examen détaillé mené par le cabinet Ernst and Young devront être pleinement prises en compte. Ces conclusions devraient permettre d'identifier les sources d'économies et les gains d'efficience possibles, et aider la direction dans la mise en oeuvre de la réforme ;
- les membres de l'organisation devront revoir le Cadre stratégique et le Plan d'action à moyen terme, et élaborer les prochains Programme de travail et budget pour que la FAO élabore une stratégie claire, adopte des priorités et ait un budget adapté aux politiques mises en oeuvre. Je souligne la nécessité d'une approche multidisciplinaire et du renforcement d'une véritable coopération inter agences. L'action de la FAO doit bien sûr s'inscrire dans le cadre général de la réforme des Nations unies.
Vous le voyez, il nous reste donc du pain sur la planche ! L'Union européenne restera confiante mais exigeante envers l'atteinte de ces objectifs. Elle demeure vigilante et suivra attentivement les progrès réalisés dans la mise en oeuvre des actions sur lesquelles nous nous sommes accordés.
Permettez-moi, maintenant, de vous faire part de quelques considérations plus personnelles sur le rôle futur de la FAO, sans préempter les débats qui auront lieu demain.
Mesdames et Messieurs, "Construire un monde libéré de la faim", c'est l'objectif que nous partageons tous ici.
La récente flambée des prix des denrées alimentaires de base a aggravé l'insécurité alimentaire. Avec d'une part la baisse relative des prix agricoles, et surtout avec la crise financière, qui occupe aujourd'hui le devant de la scène, l'attention internationale sur le sujet de la faim dans le monde se relâche.
Pourtant, la volatilité des prix et le risque d'appauvrissement des populations par la récession mondiale font craindre des crises alimentaires à venir, peut être plus graves encore que celle que nous avons vécue au premier semestre de cette année.
Pour porter la lutte contre la faim en haut de l'agenda international et apporter une réponse cohérente à ce problème récurrent, le président de la République française a proposé ici même le 3 juin un partenariat mondial pour l'agriculture et l'alimentation. Cette idée a fait son chemin et est aujourd'hui largement partagée. Elle doit se concrétiser rapidement en s'appuyant sur toutes les forces disponibles, en particulier les "trois romaines" et l'équipe spéciale des Nations unies. La FAO, rénovée, devra notamment jouer un rôle clé dans l'animation du réseau d'expertise internationale à constituer dans le cadre du partenariat mondial. Dans ce contexte, une initiative de la FAO, en lien avec d'autres institutions internationales pertinentes, telles que celles réunies au sein du Groupe consultatif international pour la recherche agricole, en vue de réunir, un groupe d'experts nationaux et internationaux doit être accueillie favorablement. La lutte contre la faim nécessite des moyens très importants. Les conséquences budgétaires de la crise ne doivent pas nous détourner de nos objectifs.
L'Europe doit se mobiliser. L'Europe se mobilisera. Vous pouvez compter sur mon engagement total sur ce sujet. J'en ai fait le fil vert de la Présidence française de l'Union européenne, s'agissant du développement. L'Union européenne a déjà donné plus d'un milliard d'euros. J'ai bon espoir que le milliard d'euros supplémentaire attendu puisse être annoncé dans les prochains jours.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 novembre 2008