Texte intégral
Monsieur le Président du Sénat,
Mesdames et Messieurs les sénateurs et les administrateurs du Sénat,
Mon général,
Monsieur le Président du conseil d'administration de l'Institut des hautes études de la défense nationale,
Monsieur le secrétaire général de la défense nationale,
Monsieur le secrétaire général pour l'administration,
Monsieur le délégué général pour l'armement,
Il y a un an, j'étais venu dans le cadre de ce séminaire présenter à l'Assemblée nationale les grandes lignes de la réforme que nous allions engager. Aujourd'hui, la réforme est engagée. Je veux vous présenter les grands chantiers qui nous attendent. Vous le savez, depuis un an, le chemin parcouru est déjà important :
- nous avons fait un état des lieux et une revue des programmes : ils ont permis d'évaluer nos besoins ;
- nous avons adopté le Livre Blanc : il définit les grandes orientations stratégique pour les 15 ans à venir ; - nous avons engagé la RGPP ;
- j'ai annoncé les redéploiements de nos implantations militaires le 24 juillet dernier.
Cette réforme, les décisions que nous avons d'ores et déjà prises, sont cohérentes. Elles permettront de dégager les marges de manoeuvre indispensables pour l'équipement de nos forces et l'amélioration de la condition du personnel. C'est un effort considérable pour notre outil de défense, mais c'est le prix à payer pour conserver notre puissance demain. Maintenant que le cadre est dessiné, trois grands chantiers sont devant nous.
1- Le 1er grand chantier, c'est la mise en oeuvre de la réforme.
Les efforts consentis ne valent que si les décisions sont appliquées. Je veux vous assurer de ma persévérance et de ma fermeté dans la mise en oeuvre des décisions prises. Au niveau budgétaire, comme je l'ai présenté avant-hier devant la Commission de la défense et des affaires étrangères du Sénat, nous avons tenu nos engagements :
- le budget de la mission défense est en augmentation de 5,4% ;
- les économies réalisées grâce à la modernisation du ministère reviennent intégralement à la défense ;
- les dépense d'équipement sont en hausse de 10%. Au niveau territorial aussi, le temps des arbitrages est derrière nous.
Les redéploiements que j'ai annoncés le 24 juillet dernier ne seront ni remis en cause, ni modifiés. Ils commenceront à être mis en oeuvre dès janvier prochain. Nous constituerons ainsi 11 bases de défense dès 2009 à titre d'expérimentation. Les autres suivront. La prochaine échéance, c'est la Loi de Programmation Militaire. C'est le dernier acte des décisions. De même que la loi de programmation sur la sécurité intérieure, elle assurera la mise en oeuvre effective des conclusions du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale. Elle couvrira les six annuités de la période 2009-2014. Les deux priorités de cette LPM seront donc l'amélioration de la condition des personnels et la modernisation des équipements. Au sein des équipements, nous porterons une attention particulière à la fonction stratégique connaissance et anticipation ainsi qu'à la protection des forces et à l'aéromobilité. Cette nouvelle LPM intervient, je le rappelle, dans un contexte difficile pour les finances publiques alors même que nos forces sont en plein renouvellement de leurs principaux équipements. Je déposerai le projet de LPM au Parlement dès le début 2009.
2- Le deuxième grand chantier, c'est la place de la France sur la scène internationale.
La France doit demeurer un acteur global.
Dans ce cadre, l'un des principaux défis que nous avons à relever, c'est l'Afghanistan. Avec le vote du 22 septembre dernier, la représentation nationale a confirmé l'engagement de la France aux côtés de la communauté internationale. Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif : transférer progressivement aux Afghans la gestion de leur sécurité, et donc la maîtrise de leur propre destin. Pour l'atteindre, nous resterons aussi longtemps que nécessaire. Il en va de notre sécurité.
Deuxième défi : une alliance atlantique solide et rénovée. Comme le Président de la république l'a annoncé à Bucarest le 3 avril dernier, le Sommet de l'OTAN de Strasbourg et Kehl en avril prochain sera l'occasion de « conclure le processus de rénovation de la relation de la France avec l'OTAN ». Pour cela, nous souhaitons que soient menées un certain nombre de réflexions sur l'OTAN :
- son organisation : afin d'améliorer son efficience, il faut rendre ses structures plus souples, plus adaptables, mieux en phase avec un monde toujours plus instable et imprévisible ;
- l'articulation de ses missions avec celles des autres organisations : l'OTAN doit rester d'abord un outil de défense collective, c'est pourquoi nous voulons qu'elle soit complémentaire et non concurrente de l'Europe de la défense.
3ème grand chantier : l'Europe de la défense. Vous le savez, c'est une des grandes priorités de la présidence française. La réunion informelle des ministres de la défense européens de Deauville, les 1er et 2 octobre dernier, a permis d'avancer sur de nombreux projets concrets :
- des capacités militaires européennes renforcées : nous avons posé les bases d'une flotte multinationale européenne autour de l'A 400M, et de la constitution d'un groupe aéronaval européen. Nous allons aussi développer de nouvelles capacités d'observation aérienne européennes et moderniser ensemble nos flottes d'hélicoptères ;
- la création d'un véritable marché intérieur de l'armement, fondé sur une base industrielle de technologies et de défense solide et autonome. Dans ce cadre, nous voulons que l'Agence européenne de défense ait un rôle plus important dans la définition des programme de recherche et d'armements européens ;
- une meilleure coordination entre les Etats membres. Nous avons défendu la mise en place d'échanges entre jeunes officiers européens, sur le modèle d'Erasmus. En outre, nous avons pris des initiatives sur la coordination des évacuations de ressortissants européens et la surveillance de nos espaces maritimes. Notre ambition, c'est que ces avancées soient concrétisées dès la réunion des ministres de la défense européens du 10 novembre prochain.
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Avec la réforme, avec le Sommet de l'OTAN en avril, avec la PFUE, des échéances majeures nous attendent dans les prochains mois. Nous avons les orientations stratégiques, nous avons le calendrier, nous aurons très bientôt le cadre budgétaire des six années à venir. Depuis 50 ans, la défense de notre pays n'a jamais cessé d'être en mouvement. Depuis 50 ans, elle n'a jamais cessé de s'adapter à la marche du monde pour défendre nos intérêts, protéger nos concitoyens, porter haut les couleurs de la France. Depuis 50 ans, la France n'a jamais cessé d'être une voix qui porte dans le concert des nations. Nous nous inscrivons pleinement dans cette continuité.
Je vous remercie.
source http://www.defense.gouv.fr, le 1er décembre 2008
Mesdames et Messieurs les sénateurs et les administrateurs du Sénat,
Mon général,
Monsieur le Président du conseil d'administration de l'Institut des hautes études de la défense nationale,
Monsieur le secrétaire général de la défense nationale,
Monsieur le secrétaire général pour l'administration,
Monsieur le délégué général pour l'armement,
Il y a un an, j'étais venu dans le cadre de ce séminaire présenter à l'Assemblée nationale les grandes lignes de la réforme que nous allions engager. Aujourd'hui, la réforme est engagée. Je veux vous présenter les grands chantiers qui nous attendent. Vous le savez, depuis un an, le chemin parcouru est déjà important :
- nous avons fait un état des lieux et une revue des programmes : ils ont permis d'évaluer nos besoins ;
- nous avons adopté le Livre Blanc : il définit les grandes orientations stratégique pour les 15 ans à venir ; - nous avons engagé la RGPP ;
- j'ai annoncé les redéploiements de nos implantations militaires le 24 juillet dernier.
Cette réforme, les décisions que nous avons d'ores et déjà prises, sont cohérentes. Elles permettront de dégager les marges de manoeuvre indispensables pour l'équipement de nos forces et l'amélioration de la condition du personnel. C'est un effort considérable pour notre outil de défense, mais c'est le prix à payer pour conserver notre puissance demain. Maintenant que le cadre est dessiné, trois grands chantiers sont devant nous.
1- Le 1er grand chantier, c'est la mise en oeuvre de la réforme.
Les efforts consentis ne valent que si les décisions sont appliquées. Je veux vous assurer de ma persévérance et de ma fermeté dans la mise en oeuvre des décisions prises. Au niveau budgétaire, comme je l'ai présenté avant-hier devant la Commission de la défense et des affaires étrangères du Sénat, nous avons tenu nos engagements :
- le budget de la mission défense est en augmentation de 5,4% ;
- les économies réalisées grâce à la modernisation du ministère reviennent intégralement à la défense ;
- les dépense d'équipement sont en hausse de 10%. Au niveau territorial aussi, le temps des arbitrages est derrière nous.
Les redéploiements que j'ai annoncés le 24 juillet dernier ne seront ni remis en cause, ni modifiés. Ils commenceront à être mis en oeuvre dès janvier prochain. Nous constituerons ainsi 11 bases de défense dès 2009 à titre d'expérimentation. Les autres suivront. La prochaine échéance, c'est la Loi de Programmation Militaire. C'est le dernier acte des décisions. De même que la loi de programmation sur la sécurité intérieure, elle assurera la mise en oeuvre effective des conclusions du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale. Elle couvrira les six annuités de la période 2009-2014. Les deux priorités de cette LPM seront donc l'amélioration de la condition des personnels et la modernisation des équipements. Au sein des équipements, nous porterons une attention particulière à la fonction stratégique connaissance et anticipation ainsi qu'à la protection des forces et à l'aéromobilité. Cette nouvelle LPM intervient, je le rappelle, dans un contexte difficile pour les finances publiques alors même que nos forces sont en plein renouvellement de leurs principaux équipements. Je déposerai le projet de LPM au Parlement dès le début 2009.
2- Le deuxième grand chantier, c'est la place de la France sur la scène internationale.
La France doit demeurer un acteur global.
Dans ce cadre, l'un des principaux défis que nous avons à relever, c'est l'Afghanistan. Avec le vote du 22 septembre dernier, la représentation nationale a confirmé l'engagement de la France aux côtés de la communauté internationale. Nous sommes déterminés à atteindre notre objectif : transférer progressivement aux Afghans la gestion de leur sécurité, et donc la maîtrise de leur propre destin. Pour l'atteindre, nous resterons aussi longtemps que nécessaire. Il en va de notre sécurité.
Deuxième défi : une alliance atlantique solide et rénovée. Comme le Président de la république l'a annoncé à Bucarest le 3 avril dernier, le Sommet de l'OTAN de Strasbourg et Kehl en avril prochain sera l'occasion de « conclure le processus de rénovation de la relation de la France avec l'OTAN ». Pour cela, nous souhaitons que soient menées un certain nombre de réflexions sur l'OTAN :
- son organisation : afin d'améliorer son efficience, il faut rendre ses structures plus souples, plus adaptables, mieux en phase avec un monde toujours plus instable et imprévisible ;
- l'articulation de ses missions avec celles des autres organisations : l'OTAN doit rester d'abord un outil de défense collective, c'est pourquoi nous voulons qu'elle soit complémentaire et non concurrente de l'Europe de la défense.
3ème grand chantier : l'Europe de la défense. Vous le savez, c'est une des grandes priorités de la présidence française. La réunion informelle des ministres de la défense européens de Deauville, les 1er et 2 octobre dernier, a permis d'avancer sur de nombreux projets concrets :
- des capacités militaires européennes renforcées : nous avons posé les bases d'une flotte multinationale européenne autour de l'A 400M, et de la constitution d'un groupe aéronaval européen. Nous allons aussi développer de nouvelles capacités d'observation aérienne européennes et moderniser ensemble nos flottes d'hélicoptères ;
- la création d'un véritable marché intérieur de l'armement, fondé sur une base industrielle de technologies et de défense solide et autonome. Dans ce cadre, nous voulons que l'Agence européenne de défense ait un rôle plus important dans la définition des programme de recherche et d'armements européens ;
- une meilleure coordination entre les Etats membres. Nous avons défendu la mise en place d'échanges entre jeunes officiers européens, sur le modèle d'Erasmus. En outre, nous avons pris des initiatives sur la coordination des évacuations de ressortissants européens et la surveillance de nos espaces maritimes. Notre ambition, c'est que ces avancées soient concrétisées dès la réunion des ministres de la défense européens du 10 novembre prochain.
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Avec la réforme, avec le Sommet de l'OTAN en avril, avec la PFUE, des échéances majeures nous attendent dans les prochains mois. Nous avons les orientations stratégiques, nous avons le calendrier, nous aurons très bientôt le cadre budgétaire des six années à venir. Depuis 50 ans, la défense de notre pays n'a jamais cessé d'être en mouvement. Depuis 50 ans, elle n'a jamais cessé de s'adapter à la marche du monde pour défendre nos intérêts, protéger nos concitoyens, porter haut les couleurs de la France. Depuis 50 ans, la France n'a jamais cessé d'être une voix qui porte dans le concert des nations. Nous nous inscrivons pleinement dans cette continuité.
Je vous remercie.
source http://www.defense.gouv.fr, le 1er décembre 2008