Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Je suis heureux d'inaugurer aujourd'hui le salon Euronaval.
Cette exposition est, [vous l'avez souligné], la première manifestation mondiale du secteur du monde naval et de la sécurité maritime. Et c'est normal. La France s'enorgueillit d'être une grande puissance navale. Nos actions récentes contre la piraterie au large des côtes somaliennes l'ont encore souligné. Avec ses deux façades maritimes et ses 11 millions de km² de zone économique exclusive (second domaine mondial derrière les Etats-Unis), notre pays a de nombreux intérêts à défendre. Il peut, pour cela, s'appuyer sur une marine efficace et moderne ainsi que sur une industrie remarquable.
Mesdames et messieurs, vous le savez, Les atouts de l'industrie française sont en effet nombreux.
1- La France est une des seules nations à pouvoir concevoir seule toute la gamme de navires et systèmes que souhaitent les clients. Elle peut fournir un service complet : spécification personnalisée, formation technique et opérationnelle, assistance et soutien dans la durée. De ce fait, un client qui s'adresse à elle peut compter sur une homogénéité et une interconnexion totales de ses navires et systèmes.
2- L'industrie française est, par ailleurs, ouverte à la coopération et au transfert de technologie avec ses partenaires et clients comme le prouvent de nombreux exemples en Inde, en Malaisie ou à Singapour.
3- Elle couvre tout autant le domaine des bâtiments de surface (vedettes, patrouilleurs, corvettes, frégates, bâtiments de projection et de commandement), que celui des sous-marins et de leurs équipements pour la lutte au-dessus de la surface et sous la mer. Certains de ces matériels, conçus pour répondre aux besoins de la marine française et adaptés aux nouvelles menaces, sont proposés par la France aux forces armées des pays amis souhaitant disposer des mêmes matériels.
Je ne manque pas de faire le tour du monde pour faire la promotion industrielle de nos produits. Permettez-moi de citer :
* Dans le domaine des bâtiments de surface : - la FREMM (frégate européenne multi-missions), développée en coopération avec l'Italie, qui est une plate-forme multi-rôles, ainsi que son dérivé que DCNS dévoile à l'occasion de ce salon, la frégate FM400 ; - les corvettes Gowind, que DCNS offre pour un tonnage moindre que les FREMM ; - le BPC (bâtiment de projection et de commandement) enfin. Il est en service actif et donne à la marine un formidable outil polyvalent de projection et de commandement interarmées. ·
* Dans le domaine des sous-marins, notre pays est une référence. Le sous-marins classiques Scorpène, ou l'Andrasta, sont issus de l'expérience acquise sur les sous-marins en service dans la marine nationale. ·
* Les missiles sont aussi une spécialité française. Ils sont présents sur tous nos salons. Je pense en particulier à l'Aster de MBDA, aux fameux Exocet dont la dernière version est le Mer-Mer 40 Block 3 à la portée accrue, à la torpille légère MU 90, du groupement industriel Eurotorp et surtout au Missile de Croisière Naval qui conférera à la FREMM des capacités de frappe dans la profondeur. ·
Concernant la lutte au-dessus de la surface, je pense en particulier aux radars de Thales Air Systems. ·
Pour la lutte sous la mer et la guerre des mines, enfin, Thales propose des familles de suites sonars dans tous les domaines de la lutte sous la mer. Je ne cite ici que nos grands maîtres d'oeuvre.
Tout au long de ce salon, vous pourrez profiter aussi des présentations des matériels par de nombreuses PME. Ces dernières ne sont pas des acteurs de second rang. Elles sont déterminantes pour l'innovation qui fonde la performance de nos systèmes d'armes.
J'aurai tout à l'heure la chance de remettre le Trophée Euronaval 2008, qui récompense trois PME particulièrement dynamiques et innovantes. C'est ce dynamisme et ce rôle critique qui justifie le plan d'action en faveur de l'accès des PME à la commande du ministère que j'ai lancé dès mon arrivée, et qui porte déjà des fruits. Euronaval, c'est aussi l'occasion de croiser les points de vue avec les utilisateurs. La marine nationale a en effet une longue expérience à l'international, que ce soit au sein de mission opérationnelles, ou pour la formation, l'assistance et l'échange d'expériences avec des marines étrangères.
Ce que je veux souligner, c'est que vous avez, c'est que vous aurez devant vous une équipe. De la conception à l'entretien du matériel, vous pourrez bénéficier de la contribution de la DGA et d'experts étatiques, ainsi que de prestations d'accompagnement, d'assistance et de formation, avec la société DCI / NAVFCO et, bien sûr, de l'expérience de la marine nationale.
Vous savez également que vous pouvez compter sur l'appui de l'Etat français dans vos démarches.
J'ai ainsi fait établir un plan d'action qui a deux objectifs principaux : fluidifier les procédures de contrôle et dynamiser les mécanismes de soutien. La plupart des objectifs annoncés pour le 31 décembre 2008 sont d'ores et déjà atteints, voire dépassés. En particulier, le délai de traitement moyen des dossiers est passé en un an de 80 à 40 jours, et l'objectif de près de 6Mdeuros de contrats d'exportation signés en 2008, en hausse de près de 10% par rapport à 2007, est pour le moment tenu.
Par ailleurs, je veux souligner devant vous deux points particuliers.
1er point : l'apport du Libre Blanc sur la défense et la sécurité que la France vient de publier. Il intègre la nouvelle situation internationale et définit un cadre et une vision pour l'avenir. Il fixe un cadre budgétaire français cohérent avec les ambitions affichées, à 377 Mdeuros d'ici 2020, dont 200 Mdeuros pour les équipements.
Dans le domaine naval, il accrédite le besoin d'une marine de premier rang :
- la composante sous-marine est confirmée (4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, 6 sous-marins nucléaires d'attaque) ;
- la composante aéronavale est réaffirmée (un porte-avions avec son groupe aérien embarqué, et une décision sur un deuxième porte avions en 2011-2012) ;
- le nombre de frégates envisagé est celui d'une marine de premier rang (18 et 4 bâtiments de projection et de commandement).
Le projet de loi de programmation militaire que je présenterai demain en Conseil des ministres traduira de façon concrète les orientations du livre Blanc pour les six prochaines années. Les grands programmes navals y sont confortés, et nous avons veillé à ce que cela se fasse en assurant le maintien de l'outil industriel. Je ne peux pas dévoiler le contenu de la LPM avant sa présentation demain, mais je souhaite quand même vous dire de façon non exhaustive que : ·
Le programme FREMM est conforté avec une cible portée à 11 frégates, dont deux frégates de défense aérienne (FREDA), nouvelle version dont le développement sera lancé prochainement. ·
Pour équiper les FREMM et les Barracuda et leur donner une capacité inédite de frappe dans la profondeur, le programme de missiles de croisière naval est lui aussi confirmé, et une nouvelle commande sera passée dès 2009 de manière à disposer de 200 missiles Cela permettra de donner de la visibilité à DCNS et à ses fournisseurs, et ainsi d'optimiser la gestion industrielle de ce programme dans son ensemble.
2ème point : la Présidence Française de l'UE. Elle place la défense au rang de priorité.
De plus en plus, nos matériels futurs seront développés en commun, avec un rôle que nous souhaitons croissant pour l'AED, et certaines de nos capacités seront mutualisées.
Deux exemples concrets : le déminage et la surveillance maritimes.
1- En ce qui concerne la surveillance maritime, il s'agit en particulier de renforcer notre capacité à lutter contre la piraterie et les trafics. Pour cela, la France pousse pour le lancement de deux projets au niveau européen :
- l'un autour de drones dédiés à la surveillance maritime. La PFUE permettra d'obtenir dans les tout prochains jours une avancée très concrète avec le lancement du stade de préparation à l'Agence européenne de défense ;
- l'autre pour la mise en réseau des systèmes nationaux de surveillance et l'élaboration d'une image de la situation maritime à l'échelle européenne, tout en préservant la liberté d'action des Etats.
Nous espérons une conclusion avant la fin de la PFUE.
2- Concernant le déminage maritime, nous voulons porter au niveau européen les travaux de réflexion sur les ruptures opérationnelles et technologiques liées à la robotique sous-marine. C'est un domaine prioritaire et nous devrions également être en mesure d'obtenir un accord pour le lancement d'un projet à l'agence européenne de défense d'ici la fin d'année avec plusieurs partenaires.
Voilà, très concrètement, vers quels types de projets nous voulons avancer. C'est comme cela que nous pourrons construire un véritable marché intérieur de la défense, gage d'efficacité industrielle et de compétitivité pour nos entreprises.
source http://www.defense.gouv.fr, le 1er décembre 2008
Je suis heureux d'inaugurer aujourd'hui le salon Euronaval.
Cette exposition est, [vous l'avez souligné], la première manifestation mondiale du secteur du monde naval et de la sécurité maritime. Et c'est normal. La France s'enorgueillit d'être une grande puissance navale. Nos actions récentes contre la piraterie au large des côtes somaliennes l'ont encore souligné. Avec ses deux façades maritimes et ses 11 millions de km² de zone économique exclusive (second domaine mondial derrière les Etats-Unis), notre pays a de nombreux intérêts à défendre. Il peut, pour cela, s'appuyer sur une marine efficace et moderne ainsi que sur une industrie remarquable.
Mesdames et messieurs, vous le savez, Les atouts de l'industrie française sont en effet nombreux.
1- La France est une des seules nations à pouvoir concevoir seule toute la gamme de navires et systèmes que souhaitent les clients. Elle peut fournir un service complet : spécification personnalisée, formation technique et opérationnelle, assistance et soutien dans la durée. De ce fait, un client qui s'adresse à elle peut compter sur une homogénéité et une interconnexion totales de ses navires et systèmes.
2- L'industrie française est, par ailleurs, ouverte à la coopération et au transfert de technologie avec ses partenaires et clients comme le prouvent de nombreux exemples en Inde, en Malaisie ou à Singapour.
3- Elle couvre tout autant le domaine des bâtiments de surface (vedettes, patrouilleurs, corvettes, frégates, bâtiments de projection et de commandement), que celui des sous-marins et de leurs équipements pour la lutte au-dessus de la surface et sous la mer. Certains de ces matériels, conçus pour répondre aux besoins de la marine française et adaptés aux nouvelles menaces, sont proposés par la France aux forces armées des pays amis souhaitant disposer des mêmes matériels.
Je ne manque pas de faire le tour du monde pour faire la promotion industrielle de nos produits. Permettez-moi de citer :
* Dans le domaine des bâtiments de surface : - la FREMM (frégate européenne multi-missions), développée en coopération avec l'Italie, qui est une plate-forme multi-rôles, ainsi que son dérivé que DCNS dévoile à l'occasion de ce salon, la frégate FM400 ; - les corvettes Gowind, que DCNS offre pour un tonnage moindre que les FREMM ; - le BPC (bâtiment de projection et de commandement) enfin. Il est en service actif et donne à la marine un formidable outil polyvalent de projection et de commandement interarmées. ·
* Dans le domaine des sous-marins, notre pays est une référence. Le sous-marins classiques Scorpène, ou l'Andrasta, sont issus de l'expérience acquise sur les sous-marins en service dans la marine nationale. ·
* Les missiles sont aussi une spécialité française. Ils sont présents sur tous nos salons. Je pense en particulier à l'Aster de MBDA, aux fameux Exocet dont la dernière version est le Mer-Mer 40 Block 3 à la portée accrue, à la torpille légère MU 90, du groupement industriel Eurotorp et surtout au Missile de Croisière Naval qui conférera à la FREMM des capacités de frappe dans la profondeur. ·
Concernant la lutte au-dessus de la surface, je pense en particulier aux radars de Thales Air Systems. ·
Pour la lutte sous la mer et la guerre des mines, enfin, Thales propose des familles de suites sonars dans tous les domaines de la lutte sous la mer. Je ne cite ici que nos grands maîtres d'oeuvre.
Tout au long de ce salon, vous pourrez profiter aussi des présentations des matériels par de nombreuses PME. Ces dernières ne sont pas des acteurs de second rang. Elles sont déterminantes pour l'innovation qui fonde la performance de nos systèmes d'armes.
J'aurai tout à l'heure la chance de remettre le Trophée Euronaval 2008, qui récompense trois PME particulièrement dynamiques et innovantes. C'est ce dynamisme et ce rôle critique qui justifie le plan d'action en faveur de l'accès des PME à la commande du ministère que j'ai lancé dès mon arrivée, et qui porte déjà des fruits. Euronaval, c'est aussi l'occasion de croiser les points de vue avec les utilisateurs. La marine nationale a en effet une longue expérience à l'international, que ce soit au sein de mission opérationnelles, ou pour la formation, l'assistance et l'échange d'expériences avec des marines étrangères.
Ce que je veux souligner, c'est que vous avez, c'est que vous aurez devant vous une équipe. De la conception à l'entretien du matériel, vous pourrez bénéficier de la contribution de la DGA et d'experts étatiques, ainsi que de prestations d'accompagnement, d'assistance et de formation, avec la société DCI / NAVFCO et, bien sûr, de l'expérience de la marine nationale.
Vous savez également que vous pouvez compter sur l'appui de l'Etat français dans vos démarches.
J'ai ainsi fait établir un plan d'action qui a deux objectifs principaux : fluidifier les procédures de contrôle et dynamiser les mécanismes de soutien. La plupart des objectifs annoncés pour le 31 décembre 2008 sont d'ores et déjà atteints, voire dépassés. En particulier, le délai de traitement moyen des dossiers est passé en un an de 80 à 40 jours, et l'objectif de près de 6Mdeuros de contrats d'exportation signés en 2008, en hausse de près de 10% par rapport à 2007, est pour le moment tenu.
Par ailleurs, je veux souligner devant vous deux points particuliers.
1er point : l'apport du Libre Blanc sur la défense et la sécurité que la France vient de publier. Il intègre la nouvelle situation internationale et définit un cadre et une vision pour l'avenir. Il fixe un cadre budgétaire français cohérent avec les ambitions affichées, à 377 Mdeuros d'ici 2020, dont 200 Mdeuros pour les équipements.
Dans le domaine naval, il accrédite le besoin d'une marine de premier rang :
- la composante sous-marine est confirmée (4 sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, 6 sous-marins nucléaires d'attaque) ;
- la composante aéronavale est réaffirmée (un porte-avions avec son groupe aérien embarqué, et une décision sur un deuxième porte avions en 2011-2012) ;
- le nombre de frégates envisagé est celui d'une marine de premier rang (18 et 4 bâtiments de projection et de commandement).
Le projet de loi de programmation militaire que je présenterai demain en Conseil des ministres traduira de façon concrète les orientations du livre Blanc pour les six prochaines années. Les grands programmes navals y sont confortés, et nous avons veillé à ce que cela se fasse en assurant le maintien de l'outil industriel. Je ne peux pas dévoiler le contenu de la LPM avant sa présentation demain, mais je souhaite quand même vous dire de façon non exhaustive que : ·
Le programme FREMM est conforté avec une cible portée à 11 frégates, dont deux frégates de défense aérienne (FREDA), nouvelle version dont le développement sera lancé prochainement. ·
Pour équiper les FREMM et les Barracuda et leur donner une capacité inédite de frappe dans la profondeur, le programme de missiles de croisière naval est lui aussi confirmé, et une nouvelle commande sera passée dès 2009 de manière à disposer de 200 missiles Cela permettra de donner de la visibilité à DCNS et à ses fournisseurs, et ainsi d'optimiser la gestion industrielle de ce programme dans son ensemble.
2ème point : la Présidence Française de l'UE. Elle place la défense au rang de priorité.
De plus en plus, nos matériels futurs seront développés en commun, avec un rôle que nous souhaitons croissant pour l'AED, et certaines de nos capacités seront mutualisées.
Deux exemples concrets : le déminage et la surveillance maritimes.
1- En ce qui concerne la surveillance maritime, il s'agit en particulier de renforcer notre capacité à lutter contre la piraterie et les trafics. Pour cela, la France pousse pour le lancement de deux projets au niveau européen :
- l'un autour de drones dédiés à la surveillance maritime. La PFUE permettra d'obtenir dans les tout prochains jours une avancée très concrète avec le lancement du stade de préparation à l'Agence européenne de défense ;
- l'autre pour la mise en réseau des systèmes nationaux de surveillance et l'élaboration d'une image de la situation maritime à l'échelle européenne, tout en préservant la liberté d'action des Etats.
Nous espérons une conclusion avant la fin de la PFUE.
2- Concernant le déminage maritime, nous voulons porter au niveau européen les travaux de réflexion sur les ruptures opérationnelles et technologiques liées à la robotique sous-marine. C'est un domaine prioritaire et nous devrions également être en mesure d'obtenir un accord pour le lancement d'un projet à l'agence européenne de défense d'ici la fin d'année avec plusieurs partenaires.
Voilà, très concrètement, vers quels types de projets nous voulons avancer. C'est comme cela que nous pourrons construire un véritable marché intérieur de la défense, gage d'efficacité industrielle et de compétitivité pour nos entreprises.
source http://www.defense.gouv.fr, le 1er décembre 2008