Texte intégral
R. Sicard.- Avant de parler d'écologie et d'environnement, un mot au ministre chargé aussi des transports. Est-ce que ce matin vous avez des informations sur le crash de l'Airbus A320 qui s'est écrasé hier au large de Perpignan ?
Techniquement, les raisons de l'accident, on ne les connaît pas. Le Bureau Enquêtes - Accidents est sur place depuis hier soir. Ce que l'on sait simplement, c'est que c'est un Airbus de la compagnie New Zealand, qui venait de faire la maintenance technique, il faisait donc un vol technique, qui volait à 300 mètres et qui a piqué et qui aujourd'hui est à 40 mètres. On déplore 7... enfin 5 disparus et 2 décès.
Mais, ce matin, on n'a pas d'explications.
Non, on n'a pas d'explications.
On ne sait pas.
D. Bussereau sera sur place à 10h00...
Le secrétaire d'Etat aux Transports.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, avec le Bureau Enquêtes - Accidents. Bon, voilà, on ne peut franchement pas en dire plus.
Sur l'emploi, les chiffres du chômage sont sortis hier, vous avez longtemps été en charge du secteur, les chiffres sont donc mauvais, est-ce qu'on a touché le fond ou est-ce que le pire est devant nous ?
Moi, je n'en sais rien. J'ai exercé cette fonction longtemps, donc je connais la prudence qu'il faut avoir. Bon, on est sur une crise qui est lourde, notamment toutes les crises des transactions et tous les métiers qui vont avec les transactions : l'immobilier, les services, etc. Et puis il y a le secteur automobile et tous les sous-traitants de l'automobile et les fournisseurs de matières premières automobile, qui sont dans une situation très difficile, parce qu'il y a un vrai problème de consommation, de crédit à la consommation et à l'achat. Voilà, c'est les effets collatéraux de la crise financière que l'on a connue, qui est partie des Etats-Unis.
Le responsable actuel de l'emploi, L. Wauquiez, disait hier : il y a deux sources d'emploi, c'est les emplois à domicile, que vous aviez relancés, et c'est les emplois verts. Alors, d'abord, sur les emplois à domicile, est-ce qu'il faut améliorer encore le système ?
Les emplois à domicile, c'est vraiment un métier, ce n'est pas des petits boulots, contrairement à ce que j'ai pu lire. C'est un soutien informatique chez soi, enfin, c'est des vrais métiers, avec de véritables plateformes, et on peut passer par des entreprises spécialisées. Il y a eu des milliers de créations d'entreprises, il faut continuer à le développer. Les entreprises peuvent proposer à leurs salariés ces fameux chèques emploi service universels, avec un certain nombre d'avantages fiscaux, d'exonérations de charges sociales, donc il faut indiscutablement continuer à porter l'effort et probablement l'élargir à de nouveaux métiers. Il y a une vingtaine de métiers qui sont dans ce modèle économique.
Par exemple ?
C'est à L. Wauquiez d'étudier ça, il est en charge, mais probablement des métiers qui ont rapport avec l'isolation thermique, ce qui permettrait d'aider les artisans de ce secteur-là, on peut s'appuyer sur les artisans existants, mais que l'on puisse éventuellement le payer par chèque emploi service universel. C'est complexe à mettre en place, j'ai vu L. Wauquiez l'autre jour, il regarde ça attentivement. D'une manière générale, tous les métiers liés à ce que l'on appelle l'environnement, c'est-à-dire l'isolation thermique des bâtiments chez soi, on met en place un prêt à taux zéro, qui sera efficace à partir du mois de février, avec des avantages fiscaux extrêmement importants, les chantiers thermiques des bâtiments de l'Etat, des bâtiments des collectivités, c'est une partie de - une partie, évidemment, seulement - mais une partie de la réponse, en tous les cas de l'emploi de demain.
Ces emplois verts, donc c'est vous qui en êtes en charge, ça peut représenter combien d'emplois ? On a une idée de ce que ça peut représenter ?
Ça dépend de ce qu'on met derrière. Si on parle de la croissance verte, c'est-à-dire le développement des énergies renouvelables, du photovoltaïque, de la géothermie, des économies d'énergie, si on parle des infrastructures vertes, si j'ose dire, par exemple relancer le canal Seine - Nord, les tramways, les sites propres dans les villes, les infrastructures de TGV, ça fait globalement un programme extrêmement important sur une dizaine d'années, de l'ordre de 3 ou 400 milliards d'investissements globaux, de tous les acteurs. Les entreprises qui sont en train de modifier leurs process, pour faire des économies d'énergie et d'eau, pour améliorer leur compétitivité, ça fait plusieurs centaines de milliers d'emplois.
En matière d'environnement, il y a un évènement important qui commence la semaine prochaine, en Pologne, c'est la conférence mondiale contre le réchauffement climatique. Le problème c'est que personne n'est d'accord, y compris les Européens entre eux.
Il y a plusieurs moments un peu historiques. Premièrement, les Européens ont l'ambition de prendre des engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Mais il y en a déjà qui demandent des dérogations.
20 %, 30 %, 20 % et 30 % s'il y a un accord mondial. Bon, cette modification profonde des économies, des industries, il faut bien se rendre compte ce que ça veut dire, ça veut dire faire des économies d'énergie et surtout développer des énergies non carbonées ou des modes d'habitat et de déplacement, sans émission de gaz à effet de serre. Alors, c'est très difficile, il faut se mettre d'accord à 27, c'est incroyablement difficile. Alors, on a un Conseil européen de l'Environnement le 4 et 5 décembre, et puis les chefs d'Etats et de gouvernement, le 11 ou 12, vont essayer de se mettre d'accord sur ce paquet climat/énergie, pas en objectifs, seulement, sur les modes de financement, avec une Bourse du CO², avec des obligations très contraignantes, avec des financements très importants.
Est-ce que la crise économique mondiale ne va pas remettre tout ça en cause ?
Si vous voulez, il faut faire très très attention, parce que tout ceci a pour vocation d'améliorer en même temps la productivité des entreprises. Lorsque vous avez des centrales, le fait qu'elles émettent moins de CO², c'est une amélioration en même temps de leur compétitivité. Mais c'est clair qu'en même temps, il y a une espèce d'inquiétude forte, de panique du moment, dans un certain nombre de cas, donc il faut faire des choses de manière extrêmement raisonnable, que socialement ça soit positif dans ce domaine-là.
Mais vous espérez des résultats concrets, quand même ?
Ecoutez, sur le paquet climat énergie européen, je l'espère, après on se retrouve à Poznan, à mi-route entre Bali et Copenhague, tout ça c'est du jargon, mais vous savez, à Bali on avait préparé l'après Kyoto. Rendezvous Copenhague, puis Poznan, c'est la réunion intermédiaire, un peu technique, avec les Chinois, avec les Indiens, avec les Américains, qui changent vraiment profondément leur regard avec Obama. Donc, oui, moi j'ai quand même très bon espoir.
Je voudrais revenir un moment sur les transports. Vous avez lancé hier une campagne contre l'usage du téléphone portable au volant. On va regarder le clip. [Passage antenne du clip]. Alors, là ! Là, c'était le téléphone portable à la main, est-ce qu'il faut aller plus loin, est-ce qu'il faut interdire le téléphone portable, le kit mains libres, en voiture ?
D'abord, je voudrais vraiment dire, je suis navré, au petit déjeuner, de voir des images comme ça, mais, ça, ça fait plus de 300 morts par an, plus de 3.500 blessés définitifs, donc des familles, des jeunes... Donc, je vous en supplie, je vous en supplie, le moment d'inattention, ça sonne, le fait même simplement que ça sonne, une seconde d'inattention à 130 km/h, c'est 36 m. C'est 36 m et c'est 12 ou 13 m à la vitesse en ville. Donc, de grâce, je veux dire, à ce moment-là on s'arrête, on ne laisse pas de toute façon le téléphone ouvert, on s'arrête, on prend le téléphone...
Mais, il faut aller plus loin : interdire le kit mains libres, le GPS ?
Alors, après, on est face au problème de l'attention au volant et on a effectivement un certain nombre de produits, les kits, des GPS ou même parfois des télévisions, des petits, voyez, par le GPS, gestion des images. Donc, on est en train de regarder ça très très attentivement. On sera au clair dans les six mois qui viennent. Mais enfin, avant les interdictions, de toute façon, je vous en supplie, faites attention.
Merci, J.-L. Borloo. William, c'est à vous.
W. Leymergie : Et comme on vient de vous le dire, on peut ne pas répondre aussi, et on se dit : « Je répondrai tout à l'heure ». Voilà, tout simplement. Merci messieurs.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 novembre 2008
Techniquement, les raisons de l'accident, on ne les connaît pas. Le Bureau Enquêtes - Accidents est sur place depuis hier soir. Ce que l'on sait simplement, c'est que c'est un Airbus de la compagnie New Zealand, qui venait de faire la maintenance technique, il faisait donc un vol technique, qui volait à 300 mètres et qui a piqué et qui aujourd'hui est à 40 mètres. On déplore 7... enfin 5 disparus et 2 décès.
Mais, ce matin, on n'a pas d'explications.
Non, on n'a pas d'explications.
On ne sait pas.
D. Bussereau sera sur place à 10h00...
Le secrétaire d'Etat aux Transports.
Le secrétaire d'Etat aux Transports, avec le Bureau Enquêtes - Accidents. Bon, voilà, on ne peut franchement pas en dire plus.
Sur l'emploi, les chiffres du chômage sont sortis hier, vous avez longtemps été en charge du secteur, les chiffres sont donc mauvais, est-ce qu'on a touché le fond ou est-ce que le pire est devant nous ?
Moi, je n'en sais rien. J'ai exercé cette fonction longtemps, donc je connais la prudence qu'il faut avoir. Bon, on est sur une crise qui est lourde, notamment toutes les crises des transactions et tous les métiers qui vont avec les transactions : l'immobilier, les services, etc. Et puis il y a le secteur automobile et tous les sous-traitants de l'automobile et les fournisseurs de matières premières automobile, qui sont dans une situation très difficile, parce qu'il y a un vrai problème de consommation, de crédit à la consommation et à l'achat. Voilà, c'est les effets collatéraux de la crise financière que l'on a connue, qui est partie des Etats-Unis.
Le responsable actuel de l'emploi, L. Wauquiez, disait hier : il y a deux sources d'emploi, c'est les emplois à domicile, que vous aviez relancés, et c'est les emplois verts. Alors, d'abord, sur les emplois à domicile, est-ce qu'il faut améliorer encore le système ?
Les emplois à domicile, c'est vraiment un métier, ce n'est pas des petits boulots, contrairement à ce que j'ai pu lire. C'est un soutien informatique chez soi, enfin, c'est des vrais métiers, avec de véritables plateformes, et on peut passer par des entreprises spécialisées. Il y a eu des milliers de créations d'entreprises, il faut continuer à le développer. Les entreprises peuvent proposer à leurs salariés ces fameux chèques emploi service universels, avec un certain nombre d'avantages fiscaux, d'exonérations de charges sociales, donc il faut indiscutablement continuer à porter l'effort et probablement l'élargir à de nouveaux métiers. Il y a une vingtaine de métiers qui sont dans ce modèle économique.
Par exemple ?
C'est à L. Wauquiez d'étudier ça, il est en charge, mais probablement des métiers qui ont rapport avec l'isolation thermique, ce qui permettrait d'aider les artisans de ce secteur-là, on peut s'appuyer sur les artisans existants, mais que l'on puisse éventuellement le payer par chèque emploi service universel. C'est complexe à mettre en place, j'ai vu L. Wauquiez l'autre jour, il regarde ça attentivement. D'une manière générale, tous les métiers liés à ce que l'on appelle l'environnement, c'est-à-dire l'isolation thermique des bâtiments chez soi, on met en place un prêt à taux zéro, qui sera efficace à partir du mois de février, avec des avantages fiscaux extrêmement importants, les chantiers thermiques des bâtiments de l'Etat, des bâtiments des collectivités, c'est une partie de - une partie, évidemment, seulement - mais une partie de la réponse, en tous les cas de l'emploi de demain.
Ces emplois verts, donc c'est vous qui en êtes en charge, ça peut représenter combien d'emplois ? On a une idée de ce que ça peut représenter ?
Ça dépend de ce qu'on met derrière. Si on parle de la croissance verte, c'est-à-dire le développement des énergies renouvelables, du photovoltaïque, de la géothermie, des économies d'énergie, si on parle des infrastructures vertes, si j'ose dire, par exemple relancer le canal Seine - Nord, les tramways, les sites propres dans les villes, les infrastructures de TGV, ça fait globalement un programme extrêmement important sur une dizaine d'années, de l'ordre de 3 ou 400 milliards d'investissements globaux, de tous les acteurs. Les entreprises qui sont en train de modifier leurs process, pour faire des économies d'énergie et d'eau, pour améliorer leur compétitivité, ça fait plusieurs centaines de milliers d'emplois.
En matière d'environnement, il y a un évènement important qui commence la semaine prochaine, en Pologne, c'est la conférence mondiale contre le réchauffement climatique. Le problème c'est que personne n'est d'accord, y compris les Européens entre eux.
Il y a plusieurs moments un peu historiques. Premièrement, les Européens ont l'ambition de prendre des engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Mais il y en a déjà qui demandent des dérogations.
20 %, 30 %, 20 % et 30 % s'il y a un accord mondial. Bon, cette modification profonde des économies, des industries, il faut bien se rendre compte ce que ça veut dire, ça veut dire faire des économies d'énergie et surtout développer des énergies non carbonées ou des modes d'habitat et de déplacement, sans émission de gaz à effet de serre. Alors, c'est très difficile, il faut se mettre d'accord à 27, c'est incroyablement difficile. Alors, on a un Conseil européen de l'Environnement le 4 et 5 décembre, et puis les chefs d'Etats et de gouvernement, le 11 ou 12, vont essayer de se mettre d'accord sur ce paquet climat/énergie, pas en objectifs, seulement, sur les modes de financement, avec une Bourse du CO², avec des obligations très contraignantes, avec des financements très importants.
Est-ce que la crise économique mondiale ne va pas remettre tout ça en cause ?
Si vous voulez, il faut faire très très attention, parce que tout ceci a pour vocation d'améliorer en même temps la productivité des entreprises. Lorsque vous avez des centrales, le fait qu'elles émettent moins de CO², c'est une amélioration en même temps de leur compétitivité. Mais c'est clair qu'en même temps, il y a une espèce d'inquiétude forte, de panique du moment, dans un certain nombre de cas, donc il faut faire des choses de manière extrêmement raisonnable, que socialement ça soit positif dans ce domaine-là.
Mais vous espérez des résultats concrets, quand même ?
Ecoutez, sur le paquet climat énergie européen, je l'espère, après on se retrouve à Poznan, à mi-route entre Bali et Copenhague, tout ça c'est du jargon, mais vous savez, à Bali on avait préparé l'après Kyoto. Rendezvous Copenhague, puis Poznan, c'est la réunion intermédiaire, un peu technique, avec les Chinois, avec les Indiens, avec les Américains, qui changent vraiment profondément leur regard avec Obama. Donc, oui, moi j'ai quand même très bon espoir.
Je voudrais revenir un moment sur les transports. Vous avez lancé hier une campagne contre l'usage du téléphone portable au volant. On va regarder le clip. [Passage antenne du clip]. Alors, là ! Là, c'était le téléphone portable à la main, est-ce qu'il faut aller plus loin, est-ce qu'il faut interdire le téléphone portable, le kit mains libres, en voiture ?
D'abord, je voudrais vraiment dire, je suis navré, au petit déjeuner, de voir des images comme ça, mais, ça, ça fait plus de 300 morts par an, plus de 3.500 blessés définitifs, donc des familles, des jeunes... Donc, je vous en supplie, je vous en supplie, le moment d'inattention, ça sonne, le fait même simplement que ça sonne, une seconde d'inattention à 130 km/h, c'est 36 m. C'est 36 m et c'est 12 ou 13 m à la vitesse en ville. Donc, de grâce, je veux dire, à ce moment-là on s'arrête, on ne laisse pas de toute façon le téléphone ouvert, on s'arrête, on prend le téléphone...
Mais, il faut aller plus loin : interdire le kit mains libres, le GPS ?
Alors, après, on est face au problème de l'attention au volant et on a effectivement un certain nombre de produits, les kits, des GPS ou même parfois des télévisions, des petits, voyez, par le GPS, gestion des images. Donc, on est en train de regarder ça très très attentivement. On sera au clair dans les six mois qui viennent. Mais enfin, avant les interdictions, de toute façon, je vous en supplie, faites attention.
Merci, J.-L. Borloo. William, c'est à vous.
W. Leymergie : Et comme on vient de vous le dire, on peut ne pas répondre aussi, et on se dit : « Je répondrai tout à l'heure ». Voilà, tout simplement. Merci messieurs.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 28 novembre 2008