Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, en réponse à une question sur le rapport de M. Leonetti sur la fin de vie, à l'Assemblée nationale le 2 décembre 2008.

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Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Je voudrais d'abord remercier Jean Leonetti, Olivier Jardé, Gaétan Gorce et Michel Vaxès pour un rapport qui fait honneur au Parlement, sur un des sujets les plus difficiles, auquel, nous, responsables politiques, soyons confrontés.
Je veux vous dire que le Gouvernement partage l'essentiel du diagnostic et des propositions que vous faites. Et je voudrais retenir trois points essentiels, que vous évoqués dans ce rapport. D'abord, la méconnaissance extrêmement inquiétante de la loi, à la fois de la part du corps médical, et du grand public. Cette loi qui permet, qui autorise de soulager toutes les souffrance d'une personne en situation grave et incurable, même si ce soulagement doit écourter la vie, cette loi n'est connue que de 10 % des médecins et elle est largement inconnue du grand public. La première mission que je confie à Madame Bachelot, c'est de mettre en oeuvre tous les moyens pour faire en sorte que le corps médical connaisse la loi, applique la loi et qu'elle soit connue des Français.
Ensuite, je considère comme vous, qu'il est fondamental que nous accordions la même valeur et le même accompagnement au début de la vie et à la fin de la vie. Il n'est pas acceptable que l'on soit empêché d'accompagner à domicile un proche vers la mort pour n'avoir pas pu ou pour n'avoir pas osé, ou pour n'avoir pas réussi à arrêter temporairement son activité professionnelle. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé que nous mettrions en oeuvre les recommandations de votre rapport sur la mise en place de la rémunération du congé d'accompagnement à domicile pour les parents en fin de vie.
Enfin, troisièmement, vous soulignez la nécessité d'aller plus vite, même si vous indiquez que notre pays est un des plus en avance sur ce sujet, en matière de développement de soins palliatifs. Nous allons tenir l'engagement qui a été pris par le président de la République de doubler le nombre des personnes prises en charge d'ici 2012, grâce à la mobilisation de 230 millions d'euros supplémentaires.
Mais je voudrais dire, monsieur le député, mesdames et messieurs les députés, que ce rapport, comme vous l'avez vous-même souligné, ne clôt pas le débat. Et qu'il est nécessaire que le Parlement, en permanence, réfléchisse à l'adaptation de nos règles, de nos prises en charge, de notre législation aux évolutions de la société française. C'est une de ses principales missions et je suis sûr qu'il saura la conduire.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 3 décembre 2008