Texte intégral
J.-L. Hees.- V. Pécresse, bonjour et bienvenue sur Radio Classique. Je rappelle que vous êtes ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche. Alors a priori, pour un secteur comme le vôtre, on peut imaginer que ce genre de crise financière et économique, cela peut poser problème, parce qu'on a toujours peur pour son budget. Mais vous, vous dites exactement le contraire, vous dites : recherche, innovation, création c'est l'arme anti crise. C'est un slogan ou c'est ?
Non, c'est le fruit de l'expérience. Quand on regarde les grands pays d'innovation, les Etats-Unis, le Japon, on s'aperçoit qu'à chaque fois qu'il y a une crise économique chez eux, leur premier réflexe c'est de relancer la recherche et l'innovation par des dépenses d'Etat qui permettent, j'allais dire de relancer la machine, de repartir sur un élan créateur et de redonner vraiment une dynamique économique. Donc je crois que ce budget de l'enseignement supérieur et de la recherche que le président a souhaité en augmentation de 50% pour l'université en cinq ans et de 40 % pour la recherche en cinq ans est un budget qui est vraiment plus nécessaire que jamais.
Le PS dit qu'on est toujours loin du compte, il faudrait 3 % du PIB pour la recherche.
Eh bien c'est l'objectif que tous les grands pays développés se sont fixés, la vérité c'est que nous sommes tous loin du compte. En ce qui concerne les dépenses publiques, nous nous approchons du compte, puisque nous sommes autour de 1 % de la richesse nationale consacrée par l'Etat à la recherche et à l'innovation. Le problème et ce qui nous manque, ce sont les financements privés, l'innovation privée et c'est pour ça que nous avons pris une mesure, qui était audacieuse et très forte, très ambitieuse qui était le triplement du crédit d'impôt recherche pour les entreprises. Qui fait désormais, de la France, l'environnement le plus attractif en matière de localisation de centres de recherche privés au monde. Et on a maintenant 30 %... quand une entreprise investit un euro en recherche, 30 % sont déductibles, 40 % pour les PME, 50 %, la première année. Donc c'est vraiment une mesure d'une très, très grande ampleur et qui a été vraiment une arme anti délocalisation cette année. Alcatel, Thalès, EADS, Rhodia ont dit que vraiment, s'il n'y avait pas eu cette mesure très forte, ils auraient envisagé des délocalisations.
Alors c'est une période difficile, mais passionnante aussi, apparemment. Vous êtes un ministre technique, mais vous êtes aussi une femme politique. Comment vous regardez cette période, qui est très, très spéciale, puisque justement, on prône le retour à l'Etat, ce qui n'était pas si évident que ça, il y a encore un an par exemple. Comment vous analysez ça ? Parce qu'hier, vous étiez à Genève avec F. Fillon et il disait, je ne sais plus comment s'appelle l'accélérateur de particules, là, le grand collisionneur de hadrons...
Exactement !
Il disait ça : la crise financière c'est le pire de la mondialisation et cet accélérateur de particules c'est le meilleur. Donc, est-ce que les esprits changent beaucoup en ce moment ?
Oui, mais vous voyez bien que sur grand collisionneur de hadrons, donc, le CERN...
Il marche à propos ? Enfin, il va marcher ?
Il va marcher et nous avons toute confiance dans la communauté des chercheurs qui s'est mobilisée, qui est la communauté mondiale des physiciens qui s'est mobilisée autour de cette expérience magnifique, qui va nous permettre d'aller explorer le big-bang et les origines de la matière. Mais cela montre ce grand collisionneur de hadrons, que depuis toujours il y a des interventions d'Etat pour mener des expériences ou pour régler des situations qui sont des situations hors normes. Et je crois que l'on ne redécouvre pas l'interventionnisme étatique. Ce que l'on redécouvre aujourd'hui, ou enfin ce que l'on découvre aujourd'hui, c'est une Europe économique. C'est-à-dire, c'est la volonté conjointe face à une crise des 15 pays de l'Eurogroupe de travailler ensemble et de prendre des décisions conjointes. La volonté du G8 de se réunir ensemble pour peut-être définir des nouvelles règles du jeu, ça c'est radicalement nouveau. Parce que si vous regardez le choc pétrolier ou si vous regardez les autres crises économiques que nous avons subies, le problème c'était que l'Europe était en ordre dispersé. Que souvent la France a pris les mauvaises décisions, c'est-à-dire a fait des plans de relance à contre temps, quand nos partenaires faisaient eux des plans plutôt d'économie, donc, on s'est retrouvé à financer la relance chez nos voisins. Enfin les dynamiques économiques non coopératives nous ont coûté très cher par le passé. Et ce qui est extraordinaire aujourd'hui, c'est de voir le président de la République à la tête d'une Europe unie dans la crise et qui prend des solutions concertées dans la crise. Et donc, une politique économique européenne qui se met en place. Je pense qu'il y aura un avant et un après octobre 2008.
Alors, on va se re-concentrer sur ce qui se passe chez nous. Les universités, donc on sent que l'UNEF n'est pas ravie, ravie, annonce quelques AG, ici et là, vous, comment est l'ambiance selon vous ?
Il faut vraiment rappeler tout ce que nous avons fait sur les questions de conditions de vie étudiantes.
En une minute alors !
Non, mais, jamais un Gouvernement n'a pris autant à coeur la question des conditions de vie étudiantes. Nous avons défiscalisé le travail étudiant, de façon à ce qu'il ne pèse pas sur les bourses. Nous avons augmenté de 10 % les bourses des étudiants, les plus défavorisés, des 100 000 étudiants les plus défavorisés. Nous avons augmenté le nombre de boursiers de 50 000. Nous avons relancé une dynamique pour le logement étudiant. J'ai signé, tout dernièrement un protocole avec H. Morin, pour réutiliser les casernes qu'il est en train de libérer, donc le logement militaire, pour avoir du foncier, pour enfin dynamiser le logement étudiant. Je signe avec tous les départements en ce moment d'Ile-de-France des conventions pour qu'ils s'engagent pour le logement étudiant. Et j'ai créé des emplois étudiants rémunérés dans les universités, parce que c'est là qu'il faut que les étudiants travaillent et non pas avec des petits boulots. J'ai aussi tout un projet sur l'alternance après le bac, qui sera un formidable vecteur d'ascenseur social. Donc, vraiment, je le dis aux étudiants : croyez-nous, nous faisons le maximum. Et enfin, j'ajoute qu'on a créé, pardon, un prêt sans caution ou l'Etat est garanti pour les étudiants à un moment où la crise financière fait que ce prêt est plus que jamais nécessaire.
Oui, donc, V. Pécresse, comment est-ce que vous expliquez ce soupçon permanent, parce que cela vient des étudiants, on le sent un peu, cela vient des chercheurs, cela vient des professeurs. Comment vous expliquez cette espèce de soupçon permanent à l'égard du...
Je crois que par le passé, nous avons négligé l'université et parfois aussi la recherche. Et par le passé, il y a eu de mauvaises décisions budgétaires qui ont été prises et qui ont été comprises par la communauté des chercheurs et des universitaires, comme : les gouvernements de droite ne nous comprennent pas, ne nous aiment pas. Là, je crois vraiment qu'on a changé d'époque de ce point de vue. On a changé d'époque, grâce à la réforme de l'université. On ne pouvait pas investir massivement dans une université qui refusait de se réformer. A partir du moment où les universités acceptent la logique de l'autonomie, c'est-à-dire la logique de la responsabilité, rendre des comptes, accepter d'avoir des indicateurs, y compris de performance sur leur insertion professionnelle des jeunes, sur leurs publications de recherche, à partir du moment où elles changent vraiment leur mode de fonctionnement, évidemment, l'Etat est à leurs côtés pour investir, les faire rayonner. Et vraiment, on a changé d'époque. On a un président de la République et un Premier ministre qui ont décidé de faire de l'université et de la recherche, vraiment des fers de lance de la croissance française.
Mais V. Pécresse, je me demandais, après avoir lu un certain nombre de déclarations des uns et des autres, s'il y avait... Vous estimez qu'il y a beaucoup de dilettantes par exemple à l'université ou dans les chercheurs ou dans les étudiants, ou les enseignants ?
Non, je pense que le système ne fonctionne pas bien. Je pense que le système ne fonctionne pas bien. Un exemple : on a complètement oublié que l'université elle avait, non pas deux missions - formation, recherche -, mais une troisième mission qui est l'insertion professionnelle des jeunes. Eh bien nous dans la "loi liberté, responsabilité des universités", la loi d'autonomie, on leur a redonné cette mission d'insérer professionnellement les jeunes. On va créer dans chaque université un bureau d'aide à l'insertion professionnelle. Parce qu'on a d'excellents enseignants à l'université, mais qu'il ne suffit pas de faire son cours. Il faut aussi préparer un avenir professionnel, ouvrir les jeunes sur des champs de métiers, donc changer le contenu des formations pour préparer cette insertion professionnelle. Un autre exemple : c'est l'absence de valorisation des fonctions d'enseignement. Aujourd'hui, si un universitaire vient à l'université, fait son cours, repart, entre lui et celui qui aura préparé pendant des heures, innové pédagogiquement, mis son cours en ligne, qui prendra les étudiants en tutorat après le cours pour les aider, parce qu'ils ont du mal à suivre, entre ces deux enseignants, il n'y a pas de différence de traitement. Moi je veux qu'il y ait une différence de traitement et nous allons instaurer une prime de responsabilité pédagogique pour les enseignants qui sont les plus impliqués.
Alors un dernier mot, V. Pécresse, là, c'est la femme politique, qui est candidate à la présidence de la région Ile-de-France. Il y a un concurrent, c'est Monsieur Karoutchi. Qu'est-ce que vous avez de plus que lui ? Enfin moi je vois bien quelques petites choses comme ça, mais qui sont cosmétiques. Mais quelle est la différence entre vous ?
Eh bien d'abord, dire que notre adversaire dans cette histoire, c'est Monsieur Huchon. Nous ne sommes pas adversaires entre nous, nous sommes juste plusieurs à vouloir incarner, à vouloir devenir chef d'équipe.
C'est une compétition quoi, comme partout !
Eh bien oui, mais c'est surtout une façon moderne de faire de la politique, c'est-à-dire de dire aux militants de l'UMP : vous allez être en mesure de choisir le candidat, vous allez être en mesure de peser sur les options du programme. Parce que je crois fondamentalement que ce que je peux apporter dans cette campagne régionale, c'est une expérience de la conduite du changement. Ce changement que je conduis pour l'université, que je conduis en ce moment pour la recherche et qui est essentiel pour la France, mais qui est aussi essentiel pour la région Ile-de-France où il y a 40 % des chercheurs - 7 pôles de compétitivité, 30 % des étudiants -, les thèmes de la jeunesse, de l'éducation, de la formation, de l'emploi, donc du développement économique sont des thèmes essentiels pour l'Ile-de-France, pour son avenir.
Je vous remercie V. Pécresse, et bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 octobre 2008
Non, c'est le fruit de l'expérience. Quand on regarde les grands pays d'innovation, les Etats-Unis, le Japon, on s'aperçoit qu'à chaque fois qu'il y a une crise économique chez eux, leur premier réflexe c'est de relancer la recherche et l'innovation par des dépenses d'Etat qui permettent, j'allais dire de relancer la machine, de repartir sur un élan créateur et de redonner vraiment une dynamique économique. Donc je crois que ce budget de l'enseignement supérieur et de la recherche que le président a souhaité en augmentation de 50% pour l'université en cinq ans et de 40 % pour la recherche en cinq ans est un budget qui est vraiment plus nécessaire que jamais.
Le PS dit qu'on est toujours loin du compte, il faudrait 3 % du PIB pour la recherche.
Eh bien c'est l'objectif que tous les grands pays développés se sont fixés, la vérité c'est que nous sommes tous loin du compte. En ce qui concerne les dépenses publiques, nous nous approchons du compte, puisque nous sommes autour de 1 % de la richesse nationale consacrée par l'Etat à la recherche et à l'innovation. Le problème et ce qui nous manque, ce sont les financements privés, l'innovation privée et c'est pour ça que nous avons pris une mesure, qui était audacieuse et très forte, très ambitieuse qui était le triplement du crédit d'impôt recherche pour les entreprises. Qui fait désormais, de la France, l'environnement le plus attractif en matière de localisation de centres de recherche privés au monde. Et on a maintenant 30 %... quand une entreprise investit un euro en recherche, 30 % sont déductibles, 40 % pour les PME, 50 %, la première année. Donc c'est vraiment une mesure d'une très, très grande ampleur et qui a été vraiment une arme anti délocalisation cette année. Alcatel, Thalès, EADS, Rhodia ont dit que vraiment, s'il n'y avait pas eu cette mesure très forte, ils auraient envisagé des délocalisations.
Alors c'est une période difficile, mais passionnante aussi, apparemment. Vous êtes un ministre technique, mais vous êtes aussi une femme politique. Comment vous regardez cette période, qui est très, très spéciale, puisque justement, on prône le retour à l'Etat, ce qui n'était pas si évident que ça, il y a encore un an par exemple. Comment vous analysez ça ? Parce qu'hier, vous étiez à Genève avec F. Fillon et il disait, je ne sais plus comment s'appelle l'accélérateur de particules, là, le grand collisionneur de hadrons...
Exactement !
Il disait ça : la crise financière c'est le pire de la mondialisation et cet accélérateur de particules c'est le meilleur. Donc, est-ce que les esprits changent beaucoup en ce moment ?
Oui, mais vous voyez bien que sur grand collisionneur de hadrons, donc, le CERN...
Il marche à propos ? Enfin, il va marcher ?
Il va marcher et nous avons toute confiance dans la communauté des chercheurs qui s'est mobilisée, qui est la communauté mondiale des physiciens qui s'est mobilisée autour de cette expérience magnifique, qui va nous permettre d'aller explorer le big-bang et les origines de la matière. Mais cela montre ce grand collisionneur de hadrons, que depuis toujours il y a des interventions d'Etat pour mener des expériences ou pour régler des situations qui sont des situations hors normes. Et je crois que l'on ne redécouvre pas l'interventionnisme étatique. Ce que l'on redécouvre aujourd'hui, ou enfin ce que l'on découvre aujourd'hui, c'est une Europe économique. C'est-à-dire, c'est la volonté conjointe face à une crise des 15 pays de l'Eurogroupe de travailler ensemble et de prendre des décisions conjointes. La volonté du G8 de se réunir ensemble pour peut-être définir des nouvelles règles du jeu, ça c'est radicalement nouveau. Parce que si vous regardez le choc pétrolier ou si vous regardez les autres crises économiques que nous avons subies, le problème c'était que l'Europe était en ordre dispersé. Que souvent la France a pris les mauvaises décisions, c'est-à-dire a fait des plans de relance à contre temps, quand nos partenaires faisaient eux des plans plutôt d'économie, donc, on s'est retrouvé à financer la relance chez nos voisins. Enfin les dynamiques économiques non coopératives nous ont coûté très cher par le passé. Et ce qui est extraordinaire aujourd'hui, c'est de voir le président de la République à la tête d'une Europe unie dans la crise et qui prend des solutions concertées dans la crise. Et donc, une politique économique européenne qui se met en place. Je pense qu'il y aura un avant et un après octobre 2008.
Alors, on va se re-concentrer sur ce qui se passe chez nous. Les universités, donc on sent que l'UNEF n'est pas ravie, ravie, annonce quelques AG, ici et là, vous, comment est l'ambiance selon vous ?
Il faut vraiment rappeler tout ce que nous avons fait sur les questions de conditions de vie étudiantes.
En une minute alors !
Non, mais, jamais un Gouvernement n'a pris autant à coeur la question des conditions de vie étudiantes. Nous avons défiscalisé le travail étudiant, de façon à ce qu'il ne pèse pas sur les bourses. Nous avons augmenté de 10 % les bourses des étudiants, les plus défavorisés, des 100 000 étudiants les plus défavorisés. Nous avons augmenté le nombre de boursiers de 50 000. Nous avons relancé une dynamique pour le logement étudiant. J'ai signé, tout dernièrement un protocole avec H. Morin, pour réutiliser les casernes qu'il est en train de libérer, donc le logement militaire, pour avoir du foncier, pour enfin dynamiser le logement étudiant. Je signe avec tous les départements en ce moment d'Ile-de-France des conventions pour qu'ils s'engagent pour le logement étudiant. Et j'ai créé des emplois étudiants rémunérés dans les universités, parce que c'est là qu'il faut que les étudiants travaillent et non pas avec des petits boulots. J'ai aussi tout un projet sur l'alternance après le bac, qui sera un formidable vecteur d'ascenseur social. Donc, vraiment, je le dis aux étudiants : croyez-nous, nous faisons le maximum. Et enfin, j'ajoute qu'on a créé, pardon, un prêt sans caution ou l'Etat est garanti pour les étudiants à un moment où la crise financière fait que ce prêt est plus que jamais nécessaire.
Oui, donc, V. Pécresse, comment est-ce que vous expliquez ce soupçon permanent, parce que cela vient des étudiants, on le sent un peu, cela vient des chercheurs, cela vient des professeurs. Comment vous expliquez cette espèce de soupçon permanent à l'égard du...
Je crois que par le passé, nous avons négligé l'université et parfois aussi la recherche. Et par le passé, il y a eu de mauvaises décisions budgétaires qui ont été prises et qui ont été comprises par la communauté des chercheurs et des universitaires, comme : les gouvernements de droite ne nous comprennent pas, ne nous aiment pas. Là, je crois vraiment qu'on a changé d'époque de ce point de vue. On a changé d'époque, grâce à la réforme de l'université. On ne pouvait pas investir massivement dans une université qui refusait de se réformer. A partir du moment où les universités acceptent la logique de l'autonomie, c'est-à-dire la logique de la responsabilité, rendre des comptes, accepter d'avoir des indicateurs, y compris de performance sur leur insertion professionnelle des jeunes, sur leurs publications de recherche, à partir du moment où elles changent vraiment leur mode de fonctionnement, évidemment, l'Etat est à leurs côtés pour investir, les faire rayonner. Et vraiment, on a changé d'époque. On a un président de la République et un Premier ministre qui ont décidé de faire de l'université et de la recherche, vraiment des fers de lance de la croissance française.
Mais V. Pécresse, je me demandais, après avoir lu un certain nombre de déclarations des uns et des autres, s'il y avait... Vous estimez qu'il y a beaucoup de dilettantes par exemple à l'université ou dans les chercheurs ou dans les étudiants, ou les enseignants ?
Non, je pense que le système ne fonctionne pas bien. Je pense que le système ne fonctionne pas bien. Un exemple : on a complètement oublié que l'université elle avait, non pas deux missions - formation, recherche -, mais une troisième mission qui est l'insertion professionnelle des jeunes. Eh bien nous dans la "loi liberté, responsabilité des universités", la loi d'autonomie, on leur a redonné cette mission d'insérer professionnellement les jeunes. On va créer dans chaque université un bureau d'aide à l'insertion professionnelle. Parce qu'on a d'excellents enseignants à l'université, mais qu'il ne suffit pas de faire son cours. Il faut aussi préparer un avenir professionnel, ouvrir les jeunes sur des champs de métiers, donc changer le contenu des formations pour préparer cette insertion professionnelle. Un autre exemple : c'est l'absence de valorisation des fonctions d'enseignement. Aujourd'hui, si un universitaire vient à l'université, fait son cours, repart, entre lui et celui qui aura préparé pendant des heures, innové pédagogiquement, mis son cours en ligne, qui prendra les étudiants en tutorat après le cours pour les aider, parce qu'ils ont du mal à suivre, entre ces deux enseignants, il n'y a pas de différence de traitement. Moi je veux qu'il y ait une différence de traitement et nous allons instaurer une prime de responsabilité pédagogique pour les enseignants qui sont les plus impliqués.
Alors un dernier mot, V. Pécresse, là, c'est la femme politique, qui est candidate à la présidence de la région Ile-de-France. Il y a un concurrent, c'est Monsieur Karoutchi. Qu'est-ce que vous avez de plus que lui ? Enfin moi je vois bien quelques petites choses comme ça, mais qui sont cosmétiques. Mais quelle est la différence entre vous ?
Eh bien d'abord, dire que notre adversaire dans cette histoire, c'est Monsieur Huchon. Nous ne sommes pas adversaires entre nous, nous sommes juste plusieurs à vouloir incarner, à vouloir devenir chef d'équipe.
C'est une compétition quoi, comme partout !
Eh bien oui, mais c'est surtout une façon moderne de faire de la politique, c'est-à-dire de dire aux militants de l'UMP : vous allez être en mesure de choisir le candidat, vous allez être en mesure de peser sur les options du programme. Parce que je crois fondamentalement que ce que je peux apporter dans cette campagne régionale, c'est une expérience de la conduite du changement. Ce changement que je conduis pour l'université, que je conduis en ce moment pour la recherche et qui est essentiel pour la France, mais qui est aussi essentiel pour la région Ile-de-France où il y a 40 % des chercheurs - 7 pôles de compétitivité, 30 % des étudiants -, les thèmes de la jeunesse, de l'éducation, de la formation, de l'emploi, donc du développement économique sont des thèmes essentiels pour l'Ile-de-France, pour son avenir.
Je vous remercie V. Pécresse, et bonne journée.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 octobre 2008