Entretien de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, avec "France 2" le 4 janvier 2009 au Caire, sur la recherche de l'arrêt des combats et d'une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

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Média : France 2

Texte intégral

Q - Le ministre des Affaires étrangères et européennes est en direct avec nous du Caire. Bonsoir Monsieur Kouchner.
R - Bonsoir.
Q - Qu'espérez-vous concrètement de ce voyage ?
R - Comme vous venez de le dire, que les combats cessent, qu'il y ait une solution politique et que nous obtenions une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies à New York. Pour cela il faut travailler et rencontrer tous les protagonistes. Il ne faut plus seulement se reporter à la succession des évènements, aux provocations, aux tirs de roquettes, à l'influence de l'avancée de l'armée israélienne.
D'un point de vue humanitaire, voire humain - parce que l'on manque de tout à Gaza -, mais aussi d'un point de vue politique, il faut absolument que l'on parvienne à une réconciliation. Cela, bien entendu, passe d'abord par l'arrêt des tirs de roquettes, par l'arrêt de l'avancée israélienne, mais également par une trêve et par un accès aux victimes. Enfin, il faut aussi assurer l'ouverture des points de passage. C'est ce que nous recherchons !
Q - Monsieur Kouchner, comment espérer une trêve sans moyens de pression sur l'une et l'autre partie ?
R - Les moyens de pression sont simplement dans l'air. Il faut travailler avec tous les protagonistes, leur procurer des perspectives, être sûr d'avoir de l'influence sur eux. Le monde est divisé et jusqu'à présent, malgré les propositions de la France, malgré cette résolution adoptée par les 27 pays de l'Union européenne, nous n'avons pas été capables de trouver une solution. Nous nous obstinons et nous essayons de parvenir à une trêve. Demain, le président Sarkozy se rendra dans tous les pays de la région.
Q - Est-ce que le Hamas pourrait être un interlocuteur ? Personne ne lui parle, personne ne veut lui parler, est-ce qu'il ne faut pas changer de stratégie ?
R - Mais si, de nombreux intermédiaires lui parlent. Il y a la Russie, la Norvège, l'Egypte bien entendu, il y a aussi les Turcs, les Syriens. Nous essayons de faire tout ce que nous pouvons. Après tant de jours de guerre et de dévastation, nous n'y sommes pas encore parvenus. Nous allons continuer, nous allons exercer les pressions les plus inimaginables possibles. Nous allons nous obstiner ! Il faut agir et pas seulement faire des déclarations. Nous sommes là !Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 janvier 2009