Déclarations à la presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, notamment sur la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et d'une aide humanitaire aux victimes dans la bande de Gaza, New York le 6 janvier 2009.

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Circonstance : Réunion de Bernard Kouchner avec les ministres arabes sur la situation au Proche-Orient à New York le 6 janvier 2009

Texte intégral

Q - Y a-t-il des avancées? Qu'est-ce qui a été fait aujourd'hui ? Pourriez-vous nous faire part de vos impressions concernant le bombardement d'une école à Gaza ?
R - Nous devons travailler. Nous étions d'accord sur la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat ainsi que d'une aide humanitaire pour les victimes. Nous travaillons sur ces points avec la même vision.
Avec mes collègues, nous sommes atterrés par l'annonce du bombardement d'une école. C'est un désastre.
Comme vous le savez, l'Union européenne a publié une déclaration le 30 décembre dernier. Nous y demandions un cessez-le-feu immédiat - un cessez-le-feu humanitaire et temporaire. Après cela, nous devons travailler sur un cessez-le-feu définitif. C'est absolument nécessaire.
Q - Est-ce que vous vous êtes entretenu avec les Américains ? Est-il vrai qu'ils ne veulent rien faire?
R - Je ne répondrai pas à une telle question. Je rencontre cet après midi Condoleezza Rice.
Q - Quand espérez-vous avoir un texte prêt ?
R - Je ne sais pas. Cet après midi, nous entendrons le président de l'Autorité palestinienne ainsi que d'autres intervenants. Nous réamorçons le travail dès à présent.
Q - Mais il n'y aura pas de résolution adoptée d'ici 48 heures ?
R - Ne pariez pas là-dessus
Q - Monsieur le Ministre, que pouvez-vous nous dire sur la situation à Gaza ?
R - Cette situation m'inquiète, mais ce n'est pas une raison pour se désespérer. C'est lorsque l'on ne fait rien que l'on peut se désespérer.
Nous nous retrouvons dans une négociation difficile, sur un sujet aussi difficile, qui est débattu depuis des années, avec un nombre de morts considérable, avec un désespoir des populations, des provocations, des conflits internes qui sont au moins aussi importants que des conflits externes - si je peux me permettre ce raccourci un peu brutal. Néanmoins, cela ne nous empêche pas d'agir.
Le président Sarkozy est sur le terrain - j'étais avec lui jusqu'à hier soir, je viens d'arriver ce matin. Il est en ce moment entre le Liban et l'Egypte.
Nous sommes à la fois au Conseil de sécurité et sur le terrain en rencontrant tous nos interlocuteurs. Est-ce que cela donne un espoir ? Oui, cela en donne un. Est-ce que c'est fait ? Non, ce n'est pas fait.
Q - Une réaction à l'attentat de ce matin ?
R - C'est horrible, il y a des nouvelles plus désespérantes encore les unes que les autres. Quarante personnes dans une école ! Il y a une seule solution, et elle n'est pas militaire. Il faut qu'il y ait un retour à la politique, et c'est ce que nous allons faire.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 janvier 2009