Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes réunis au grand complet pour vous présenter nos voeux. L'équipe que nous formons s'est étoffée depuis l'année dernière, avec l'arrivée de Laurent Wauquiez et d'Anne-Marie Idrac. Plutôt que de nous livrer à cinq discours forcément un peu répétitifs, je parlerai au nom de tous.
J'ai conscience que la présence médiatique n'est pas un droit acquis des ministres : vous me faites l'honneur de m'ouvrir vos colonnes ou vos journaux télévisés et, en échange, j'essaye de trouver les mots les plus heureux ou des mots plus heureux pour expliquer notre politique économique. Certains de ces mots font parfois grincer des dents : c'est sans doute le prix à payer quand on n'aime pas la langue de bois.
( I ) 4 flash-backs sur l'année passée : les marathons au parlement, les nuits DEXIA, la brume de Saint-Nazaire, le soleil de Nice
1. Les marathons au parlement
La Loi de modernisation de l'économie
Parmi toutes les mesures qu'elle contient, la généralisation du livret A, la concurrence dont j'installe la haute autorité ce soir, la réforme des délais de paiement, de l'urbanisme commercial, du nouvel Ubifrance, du régime des soldes ou la place financière de Paris, je suis particulièrement fière de la mesure sur l'auto-entrepreneur. Près de 40 000 internautes se sont déjà préinscrits en ligne, et l'on espère en accueillir 200 000 sur l'année. Désormais, en France, tout le monde pourra devenir chef d'entreprise.
2. Les nuits de Dexia
Du lundi 29 au mardi 30 septembre. Négociation du plan de recapitalisation de Dexia avec les Belges et les Luxembourgeois. En tout, 6,4 Mdeuros ont été injectés par les trois Gouvernements - dont 1 Mdeuros pour l'État français via la SPPE, et une garantie de 55 Mdeuros. C'est la seule banque que nous ayons eu à sauver et cela restera une opération exceptionnelle.
Anecdote : après une nuit à Bercy, l'arrivée au petit matin dans la cour de l'Élysée, vers 4h30. Prélude à d'autres nuits à Bruxelles celles-là, déjouant les curiosités de vos cousins belges en arrivant derrière gros dossiers et par l'entrée de service.
3. La brume de Saint-Nazaire
Sauvetage des Chantiers de l'Atlantique le 6 novembre : une entreprise stratégique, dont le savoir-faire technologique aurait pu être délocalisé en Corée si l'État n'était pas intervenu et entré à son capital pour la protéger.
Anecdote : Les négociateurs adverses se sont évanouis de fatigue ! La CFDT m'a confié qu'ils n'ont jamais eu un Gouvernement autant mouiller sa chemise.
4. Le soleil de Nice
Écofin de Nice, 12 septembre : après les premières nouvelles de ralentissement économique, j'avais la conviction que les PME seraient les premières victimes de la crise de financement. J'avais déjà appelé sur ce sujet, à la fin du mois d'août, Philippe Maystadt, Président de la BEI.
Cet Écofin a permis de mettre au point le plan PME : mobilisation de 30 Mdeuros d'ici 2011 en faveur des PME, pour augmenter la rapidité de déclenchement des prêts.
Anecdote : en général, les Écofin accueillent de longs débats et d'infinies négociations - là, d'emblée, nous avons eu l'unanimité des 27 États membres. Avant-veille de la débâcle bancaire à New York. Nous passons le week-end au téléphone avec l'ensemble des influenceurs de la planète finance.
( II ) 4 résolutions, ou plutôt 4 raisons d'espérer en 2009
Alexandre Dumas comparait les résolutions à des anguilles : faciles à prendre, impossibles à tenir. Il faudra, tout au long de cette année de crise, une poigne très ferme à tout le Gouvernement pour tenir sa résolution numéro 1 : poursuivre les réformes structurelles. Même si les temps sont à l'urgence, nous ne devons pas oublier la promesse de renouveau. Les Français en sont d'accord : selon un récent sondage Opinionway, 66 % d'entre eux estiment que « le Gouvernement va poursuivre les réformes ».
On m'accuse d'être optimiste : au début, je le cachais, aujourd'hui, je le revendique. Entre un optimiste et un pessimiste, il n'y a pas de différence. Ils se trompent tous les deux, mais l'optimiste est plus heureux. Soyez rassurés, j'assume ma part d'optimisme et je suis entourée de quelques pessimistes revendiqués qui m'amènent, par le chemin du travail en équipe, au réalisme. Malgré tous les mauvais augures que l'on peut entendre du matin au soir, j'aimerais vous donner 4 raisons d'être raisonnablement optimiste pour l'année prochaine.
1. Signes positifs
- le prix du baril de pétrole s'est normalisé au 2ème semestre 2008. Après avoir atteint un record historique de 148$ courant juillet, il est revenu à 45$ fin décembre 2008.
- le cours de l'euro s'est aussi normalisé au 2ème semestre 2008, revenant aux alentours de 1,30$, après avoir atteint le seuil de 1,60$ en juillet 2008, un record depuis que la monnaie européenne existe.
- l'inflation : elle est redescendue à 1,6 % en novembre, alors qu'elle avait atteint 3,6 % en juillet : c'est une décélération historique.
- les taux d'intérêt sont à un niveau historiquement bas : 2,5 % pour la BCE ; 2 % pour la Banque d'Angleterre ; entre 0 et 0,5 % pour la Fed
- 2008 correspond à un nouveau record de créations d'entreprises. Sur les 11 premiers mois, elles ont dépassé 300 000. Avec un mois de décembre normal (environ 26.000), on devrait donc dépasser de justesse le record de 2007 (322 000).
- la croissance a tout de même été positive au troisième trimestre : + 0,1 %.
Tous les mauvais chiffres vous les connaissez et vous les commentez. Les chiffres actuels se caractérisent par une forte amplitude et par une volatilité prononcée qui rendent toute prévision aléatoire et hautement révisable.
2. Mise en place de la nouvelle équipe aux États-Unis
Barack Obama prendra ses fonctions le 20 janvier. J'ai toute confiance en Timothy Geithner, qui sera le nouveau Secrétaire au Trésor. Il pourra compte sur nos avant-projet de stimulus ; nos plans de refinancement et une tradition d'Europe continentale pour allier investissement public et privé.
3. Europe
Elle continuera à tirer les dividendes de la Présidence Française, qui a véritablement fait de l'Europe unie un acteur international de premier plan, sur un pied d'égalité avec les États-Unis. Depuis le tout début de la crise, en août 2007, la France réfléchit à des propositions globales pour réformer le système financier. En Europe, sous Présidence française, des progrès ont été accomplis vers plus de supervision et de régulation ; dans le monde, la France a proposé dans le cadre du G 7 puis du G 20 de mettre sur pied de nouvelles règles de transparence et de responsabilité.
4. Le Gouvernement agit
- le plan de relance axé sur l'investissement
Après la réanimation de l'économie par le refinancement ou refinancement du système bancaire, vient la rééducation : c'est tout l'objet du plan de relance dont le Président de la République a confié à Patrick Devedjian la maîtrise d'ouvrage. En des termes plus économiques : après la relance du crédit vient celle de l'investissement. Le paquebot Bercy qui vous accueille est appareillé en dispositif brise-crise. Du plan de financement de l'économie, via la réalimentation des banques, le financement des PME et des collectivités locales, au plan de relance en passant par l'exonération de la taxe professionnelle, notre politique privilégie l'investissement dont le coefficient multiplicateur est plus élevé que celui des baisses d'impôts.
Paul Krugman, Prix Nobel d'économie l'année dernière, explique dans un récent article intitulé "What to do": « policymakers around the world need to do two things, he writes: get credit flowing again and prop up spending ». C'est bien ce que nous faisons, nous autres policymakers du Gouvernement français.
- détermination personnelle pour améliorer la situation du crédit et faire pression sur les banques.
Continuer à répondre à la crise, c'est ne pas lâcher d'un oeil l'évolution du crédit et le comportement des banques. Pour cela, je n'hésiterai pas à me déplacer très souvent en région, dans les moindres chambres de commerce, agences bancaires, PME.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi de finances rectificative du 16 octobre 2008 pour le financement de l'économie, l'État a passé, avec les établissements de crédit, des conventions visant à faciliter leur refinancement pour soutenir le crédit à l'économie. L'Observatoire du Crédit vérifie que les banques tiennent leurs engagements. Voici ses premières conclusions, qui ne sont pas mauvaises : en novembre 2008, la croissance des encours de crédits reste nettement positive chez les banques signataires d'une convention avec l'État (qui représentent plus de 80 % du secteur). Les encours de crédits à l'économie ont progressé de +0,3 % par rapport à octobre 2008 et de +9,4 % par rapport à novembre 2007.
Nomination d'un médiateur du crédit, si critiquée à ses débuts, a déjà permis de sauver près de 1000 entreprises.
- Volonté industrielle
Inventer la croissance de demain, c'est miser à la fois sur la formation professionnelle, pour permettre aux salariés de se réinventer ; sur l'innovation, seule voie du succès dans la mondialisation ; et sur le développement durable, pour transformer la protection de l'environnement en croissance économique. Je n'oublie pas bien sûr les industries traditionnelles - automobile ou aéronautique - que nous accompagnerons autant que possible dans leur mutation nécessaire.
La croissance de demain suppose aussi de tirer les conclusions de la croissance d'hier : il faut s'interroger sur l'utilité réelle de la taxe professionnelle, un impôt qui a tendance à grever notre compétitivité. Nous travaillons à la réformer avec la Commission que préside Edouard Balladur.
En cette année 2009, nous allons donc utiliser de nouveaux mots :
- Deux acronymes : SFEF (émission à ce jour de 18 milliards d'euros) et SPPE, FSI
- Un nom de baptême : Pôle Emploi, résultat de la fusion de l'ANPE et des Assédic. Pôle Emploi est officiellement né le 1er janvier, unification à 100 %
- Un néologisme, l'autoentrepreneur
- CIR
- ISF/PME 3,8 Mds
Coïncidence ? 2009 sera, partout dans le monde, l'année Darwin, deux siècles après la naissance de Charles Darwin, et 150 ans après la publication de l'Origine des Espèces.
Finalement, nous avons tous été, depuis quelques mois, darwiniens ans le savoir, essayant de nous adapter, chacun dans son domaine, à des situations inédites.
Traditionnellement, les voeux à la presse sont l'occasion pour les hommes politiques de faire amende honorable sur les frictions, les malentendus ou les incompréhensions de l'année passée. Mais comme l'a écrit Maureen Dowd, votre célèbre confrère du New York Times : "Wooing the press is an exercise roughly akin to picnicking with a tiger. You might enjoy the meal, but the tiger always eats last". Je n'ose pas vous souhaiter bon appétit... plutôt bonne année!
Traditionnellement, les voeux à la presse sont l'occasion pour les hommes politiques de faire amende honorable sur les frictions, les malentendus ou les incompréhensions de l'année passée. Mais comme l'a écrit Maureen Dowd, votre célèbre confrère du New York Times : "Wooing the press is an exercise roughly akin to picnicking with a tiger. You might enjoy the meal, but the tiger always eats last". Je n'ose pas vous souhaiter bon appétit... plutôt bonne année !
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 14 janvier 2009
Nous sommes réunis au grand complet pour vous présenter nos voeux. L'équipe que nous formons s'est étoffée depuis l'année dernière, avec l'arrivée de Laurent Wauquiez et d'Anne-Marie Idrac. Plutôt que de nous livrer à cinq discours forcément un peu répétitifs, je parlerai au nom de tous.
J'ai conscience que la présence médiatique n'est pas un droit acquis des ministres : vous me faites l'honneur de m'ouvrir vos colonnes ou vos journaux télévisés et, en échange, j'essaye de trouver les mots les plus heureux ou des mots plus heureux pour expliquer notre politique économique. Certains de ces mots font parfois grincer des dents : c'est sans doute le prix à payer quand on n'aime pas la langue de bois.
( I ) 4 flash-backs sur l'année passée : les marathons au parlement, les nuits DEXIA, la brume de Saint-Nazaire, le soleil de Nice
1. Les marathons au parlement
La Loi de modernisation de l'économie
Parmi toutes les mesures qu'elle contient, la généralisation du livret A, la concurrence dont j'installe la haute autorité ce soir, la réforme des délais de paiement, de l'urbanisme commercial, du nouvel Ubifrance, du régime des soldes ou la place financière de Paris, je suis particulièrement fière de la mesure sur l'auto-entrepreneur. Près de 40 000 internautes se sont déjà préinscrits en ligne, et l'on espère en accueillir 200 000 sur l'année. Désormais, en France, tout le monde pourra devenir chef d'entreprise.
2. Les nuits de Dexia
Du lundi 29 au mardi 30 septembre. Négociation du plan de recapitalisation de Dexia avec les Belges et les Luxembourgeois. En tout, 6,4 Mdeuros ont été injectés par les trois Gouvernements - dont 1 Mdeuros pour l'État français via la SPPE, et une garantie de 55 Mdeuros. C'est la seule banque que nous ayons eu à sauver et cela restera une opération exceptionnelle.
Anecdote : après une nuit à Bercy, l'arrivée au petit matin dans la cour de l'Élysée, vers 4h30. Prélude à d'autres nuits à Bruxelles celles-là, déjouant les curiosités de vos cousins belges en arrivant derrière gros dossiers et par l'entrée de service.
3. La brume de Saint-Nazaire
Sauvetage des Chantiers de l'Atlantique le 6 novembre : une entreprise stratégique, dont le savoir-faire technologique aurait pu être délocalisé en Corée si l'État n'était pas intervenu et entré à son capital pour la protéger.
Anecdote : Les négociateurs adverses se sont évanouis de fatigue ! La CFDT m'a confié qu'ils n'ont jamais eu un Gouvernement autant mouiller sa chemise.
4. Le soleil de Nice
Écofin de Nice, 12 septembre : après les premières nouvelles de ralentissement économique, j'avais la conviction que les PME seraient les premières victimes de la crise de financement. J'avais déjà appelé sur ce sujet, à la fin du mois d'août, Philippe Maystadt, Président de la BEI.
Cet Écofin a permis de mettre au point le plan PME : mobilisation de 30 Mdeuros d'ici 2011 en faveur des PME, pour augmenter la rapidité de déclenchement des prêts.
Anecdote : en général, les Écofin accueillent de longs débats et d'infinies négociations - là, d'emblée, nous avons eu l'unanimité des 27 États membres. Avant-veille de la débâcle bancaire à New York. Nous passons le week-end au téléphone avec l'ensemble des influenceurs de la planète finance.
( II ) 4 résolutions, ou plutôt 4 raisons d'espérer en 2009
Alexandre Dumas comparait les résolutions à des anguilles : faciles à prendre, impossibles à tenir. Il faudra, tout au long de cette année de crise, une poigne très ferme à tout le Gouvernement pour tenir sa résolution numéro 1 : poursuivre les réformes structurelles. Même si les temps sont à l'urgence, nous ne devons pas oublier la promesse de renouveau. Les Français en sont d'accord : selon un récent sondage Opinionway, 66 % d'entre eux estiment que « le Gouvernement va poursuivre les réformes ».
On m'accuse d'être optimiste : au début, je le cachais, aujourd'hui, je le revendique. Entre un optimiste et un pessimiste, il n'y a pas de différence. Ils se trompent tous les deux, mais l'optimiste est plus heureux. Soyez rassurés, j'assume ma part d'optimisme et je suis entourée de quelques pessimistes revendiqués qui m'amènent, par le chemin du travail en équipe, au réalisme. Malgré tous les mauvais augures que l'on peut entendre du matin au soir, j'aimerais vous donner 4 raisons d'être raisonnablement optimiste pour l'année prochaine.
1. Signes positifs
- le prix du baril de pétrole s'est normalisé au 2ème semestre 2008. Après avoir atteint un record historique de 148$ courant juillet, il est revenu à 45$ fin décembre 2008.
- le cours de l'euro s'est aussi normalisé au 2ème semestre 2008, revenant aux alentours de 1,30$, après avoir atteint le seuil de 1,60$ en juillet 2008, un record depuis que la monnaie européenne existe.
- l'inflation : elle est redescendue à 1,6 % en novembre, alors qu'elle avait atteint 3,6 % en juillet : c'est une décélération historique.
- les taux d'intérêt sont à un niveau historiquement bas : 2,5 % pour la BCE ; 2 % pour la Banque d'Angleterre ; entre 0 et 0,5 % pour la Fed
- 2008 correspond à un nouveau record de créations d'entreprises. Sur les 11 premiers mois, elles ont dépassé 300 000. Avec un mois de décembre normal (environ 26.000), on devrait donc dépasser de justesse le record de 2007 (322 000).
- la croissance a tout de même été positive au troisième trimestre : + 0,1 %.
Tous les mauvais chiffres vous les connaissez et vous les commentez. Les chiffres actuels se caractérisent par une forte amplitude et par une volatilité prononcée qui rendent toute prévision aléatoire et hautement révisable.
2. Mise en place de la nouvelle équipe aux États-Unis
Barack Obama prendra ses fonctions le 20 janvier. J'ai toute confiance en Timothy Geithner, qui sera le nouveau Secrétaire au Trésor. Il pourra compte sur nos avant-projet de stimulus ; nos plans de refinancement et une tradition d'Europe continentale pour allier investissement public et privé.
3. Europe
Elle continuera à tirer les dividendes de la Présidence Française, qui a véritablement fait de l'Europe unie un acteur international de premier plan, sur un pied d'égalité avec les États-Unis. Depuis le tout début de la crise, en août 2007, la France réfléchit à des propositions globales pour réformer le système financier. En Europe, sous Présidence française, des progrès ont été accomplis vers plus de supervision et de régulation ; dans le monde, la France a proposé dans le cadre du G 7 puis du G 20 de mettre sur pied de nouvelles règles de transparence et de responsabilité.
4. Le Gouvernement agit
- le plan de relance axé sur l'investissement
Après la réanimation de l'économie par le refinancement ou refinancement du système bancaire, vient la rééducation : c'est tout l'objet du plan de relance dont le Président de la République a confié à Patrick Devedjian la maîtrise d'ouvrage. En des termes plus économiques : après la relance du crédit vient celle de l'investissement. Le paquebot Bercy qui vous accueille est appareillé en dispositif brise-crise. Du plan de financement de l'économie, via la réalimentation des banques, le financement des PME et des collectivités locales, au plan de relance en passant par l'exonération de la taxe professionnelle, notre politique privilégie l'investissement dont le coefficient multiplicateur est plus élevé que celui des baisses d'impôts.
Paul Krugman, Prix Nobel d'économie l'année dernière, explique dans un récent article intitulé "What to do": « policymakers around the world need to do two things, he writes: get credit flowing again and prop up spending ». C'est bien ce que nous faisons, nous autres policymakers du Gouvernement français.
- détermination personnelle pour améliorer la situation du crédit et faire pression sur les banques.
Continuer à répondre à la crise, c'est ne pas lâcher d'un oeil l'évolution du crédit et le comportement des banques. Pour cela, je n'hésiterai pas à me déplacer très souvent en région, dans les moindres chambres de commerce, agences bancaires, PME.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la loi de finances rectificative du 16 octobre 2008 pour le financement de l'économie, l'État a passé, avec les établissements de crédit, des conventions visant à faciliter leur refinancement pour soutenir le crédit à l'économie. L'Observatoire du Crédit vérifie que les banques tiennent leurs engagements. Voici ses premières conclusions, qui ne sont pas mauvaises : en novembre 2008, la croissance des encours de crédits reste nettement positive chez les banques signataires d'une convention avec l'État (qui représentent plus de 80 % du secteur). Les encours de crédits à l'économie ont progressé de +0,3 % par rapport à octobre 2008 et de +9,4 % par rapport à novembre 2007.
Nomination d'un médiateur du crédit, si critiquée à ses débuts, a déjà permis de sauver près de 1000 entreprises.
- Volonté industrielle
Inventer la croissance de demain, c'est miser à la fois sur la formation professionnelle, pour permettre aux salariés de se réinventer ; sur l'innovation, seule voie du succès dans la mondialisation ; et sur le développement durable, pour transformer la protection de l'environnement en croissance économique. Je n'oublie pas bien sûr les industries traditionnelles - automobile ou aéronautique - que nous accompagnerons autant que possible dans leur mutation nécessaire.
La croissance de demain suppose aussi de tirer les conclusions de la croissance d'hier : il faut s'interroger sur l'utilité réelle de la taxe professionnelle, un impôt qui a tendance à grever notre compétitivité. Nous travaillons à la réformer avec la Commission que préside Edouard Balladur.
En cette année 2009, nous allons donc utiliser de nouveaux mots :
- Deux acronymes : SFEF (émission à ce jour de 18 milliards d'euros) et SPPE, FSI
- Un nom de baptême : Pôle Emploi, résultat de la fusion de l'ANPE et des Assédic. Pôle Emploi est officiellement né le 1er janvier, unification à 100 %
- Un néologisme, l'autoentrepreneur
- CIR
- ISF/PME 3,8 Mds
Coïncidence ? 2009 sera, partout dans le monde, l'année Darwin, deux siècles après la naissance de Charles Darwin, et 150 ans après la publication de l'Origine des Espèces.
Finalement, nous avons tous été, depuis quelques mois, darwiniens ans le savoir, essayant de nous adapter, chacun dans son domaine, à des situations inédites.
Traditionnellement, les voeux à la presse sont l'occasion pour les hommes politiques de faire amende honorable sur les frictions, les malentendus ou les incompréhensions de l'année passée. Mais comme l'a écrit Maureen Dowd, votre célèbre confrère du New York Times : "Wooing the press is an exercise roughly akin to picnicking with a tiger. You might enjoy the meal, but the tiger always eats last". Je n'ose pas vous souhaiter bon appétit... plutôt bonne année!
Traditionnellement, les voeux à la presse sont l'occasion pour les hommes politiques de faire amende honorable sur les frictions, les malentendus ou les incompréhensions de l'année passée. Mais comme l'a écrit Maureen Dowd, votre célèbre confrère du New York Times : "Wooing the press is an exercise roughly akin to picnicking with a tiger. You might enjoy the meal, but the tiger always eats last". Je n'ose pas vous souhaiter bon appétit... plutôt bonne année !
Source http://www.minefe.gouv.fr, le 14 janvier 2009