Interview de M. Yves Jégo, secrétaire d'Etat chargé de l'outre-mer, à I-télévision le 14 janvier 2009, sur la grève de la SNCF et la fermeture de la gare Saint-Lazare, l'activité du Président de la République et la préparation de l'élection régionale en Ile-de-France.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : I-télévision

Texte intégral

L. Bazin.- Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, les deux pieds dans l'Ile-de-France, en tout cas quand vous n'êtes pas dans des avions qui vous permettent de revenir avec ce bronzage absolument odieux. Vous écrivez, "Dictionnaire impertinent de l'Ile-de-France", c'est aux Editions de L'Archipel. Vous nous avez réservé la primeur de ce qu'il y a à l'intérieur et ça chauffe pas mal. Dans ce dictionnaire, il y a à "S", j'ai regardé, il n'y a pas "syndicat", il n'y a pas "SNCF", il n'y a pas "Saint-Lazare", pourtant il y aurait beaucoup à dire ce matin, non ?
 
Oui, c'est vrai. Mais vous trouvez ces sujets-là à "Transports", par exemple. Oui, il y a beaucoup à dire...
 
Vous dites quoi ? Vous dites "prise d'otages", ce matin, ou au contraire vous dites "on a échoué sur le service minimum".
 
Je dis deux choses. D'abord, on est face à la démagogie d'un syndicat qui organise des grèves de 59 minutes, histoire de bien perturber la vie des Franciliens, et ce n'est pas du tout acceptable. Je pense qu'il faut qu'on se pose les vraies questions de savoir si on peut faire grève 59 minutes dans notre pays pour bloquer la vie...
 
...ça veut dire quoi ? Pour interdire les grèves, quoi ?
 
Je suis respectueux du droit de grève, je suis encore plus respectueux du droit des Franciliens à aller travailler. Et puis, il y a un deuxième phénomène...
 
Mais il y a une loi sur le service minimum qui a été votée pour ça, non ?
 
Oui, à condition que les grèves soient annoncées puisque, là, ce sont des grèves surprises.
 
Donc, cette grève était illégale ? Il ne me semble pas !
 
Ecoutez, ça mériterait de creuser les choses. Mais en tout cas, une chose est sûre, c'est qu'on a pris en otages des centaines de milliers de Franciliens, d'abord depuis des semaines, par une grève larvée qui n'avait pas de raison de se poursuivre dans ces conditions-là, une espèce de bras de fer entre un syndicat, pas tous les syndicats, un syndicat et la direction. C'est proprement inacceptable, premier élément. Et puis, on a un deuxième souci, à côté de ce syndicat démagogique qui bloque tout, c'est qu'il y a tellement peu d'investissements en Ile-de-France sur le transport, que la région est tellement peu visionnaire sur ce qu'il faudrait faire, qu'effectivement, on est sur des réseaux qui ne sont pas assez entretenus, qui sont anciens. Et là, il y a une responsabilité - on revient peut-être à mon bouquin...
 
... J.-P. Huchon, vous voulez dire, le président de la région ?
 
...A ceux qui ont le pouvoir sur ce sujet-là, qui nous font beaucoup de discours, qui ont des plans à très long terme, mais dont on sait bien qu'ils n'apportent pas les réponses. Je note que J.-P. Huchon, il est élu régional depuis dix ans, qu'il aurait pu porter un plan, une grande ambition pour les transports des Franciliens et qu'il ne l'a pas fait. Eh bien, quand vous ajoutez les deux, la démagogie d'un syndicat et puis l'inaction d'une autorité politique qui a la compétence en matière de transports, on aboutit à des excès qui sont parfaitement condamnables. Alors, qu'est-ce qu'il faut faire sur ce sujet ? Je crois qu'il faut se poser les vraies questions pour savoir si un syndicat extrémiste peut tout seul bloquer des passagers dans ces conditions-là. Il y a sans doute un débat à rouvrir sur cette question. Et puis, le deuxième aspect, c'est qu'il faut qu'il y ait une vision politique des transports : qu'est-ce qu'on fait dans les cinq ans qui viennent, qu'est-ce qu'on fait dans les quinze ans qui viennent pour apporter aux Franciliens des conditions de transport qui ne soient pas scandaleuses ? Parce que quand ça ne marche pas, vous regardez tous, les médias, avec les caméras, pourquoi ça ne marche pas de cette manière-là. Mais il faut dire que tous les jours ça ne marche pas et que tous les jours les Franciliens, ceux qui habitent loin de Paris...
 
Mais hier, on a fermé une gare quand même !
 
Oui.
 
Cela n'arrive pas tous les jours, et pour des raisons de sécurité.
 
Ça n'arrive pas tous les jours mais...
 
Est-ce qu'il faut accuser la SNCF, d'ailleurs, d'avoir fermé la gare ?
 
Moi, je pense que le président de la SNCF a bien fait de la fermer. Vous imaginez, des centaines de milliers de personnes qui s'entassent, il n'y a plus de train en face ?
 
Est-ce qu'il a bien fait de fermer la gare et d'ouvrir ensuite le portefeuille pour donner droit aux revendications du syndicat qui finalement a obtenu gain de cause en fin de journée ?
 
C'est bien malheureux parce que c'est une prise d'otages des Franciliens, et je crois qu'il faut vraiment se poser la question du dialogue social, la façon dont on travaille. Moi, je note qu'à la SNCF, il y a d'énormes progrès, que G. Pépy fait un travail tout à fait remarquable.
 
Et qu'il a toujours la confiance de l'UMP, G. Pépy, du Gouvernement ?
 
C'est un président de SNCF efficace. La plupart des syndicats sont rentrés dans une logique de dialogue, la plupart des syndicats ne sont pas dans la démagogie. On a un endroit, un syndicat qui joue les démagogues. Eh bien, on ne peut pas laisser un syndicat perturber ainsi la vie de centaines de milliers de Français et il faut se poser les bonnes questions sur ce sujet-là. Mais, ce n'est pas parce que on regarde de façon très précise la gare Saint-Lazare une journée quand elle ferme, ce qui est scandaleux, qu'il faut oublier que tous les jours il y a des Franciliens, des centaines de milliers, qui galèrent, qui ont des trains en mauvais état, qui ont des retards, qui ont des transports en commun qui ne fonctionnent pas.
 
Et ça, ce sont les prochaines régionales, on a compris.
 
Non, c'est un devoir politique.
 
Oui, j'entends...
 
Ce n'est pas un intérêt personnel, c'est un devoir politique. Je suis élu de l'Ile-de-France depuis vingt-cinq ans, depuis vingt-cinq ans on est en panne. Eh bien, il est temps d'avoir un peu d'ambitions pour des transports de qualité.
 
On rappelle les titres de l'actualité et on parle de la grande accusation portée contre N. Sarkozy, le calinothérapeute du moment. Est-il oui ou non populiste ? A tout de suite.
 
[Rappel des titres]
 
Y. Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer est notre invité politique ce matin. "Dictionnaire impertinent de l'Ile-de-France", il n'y a pas populisme à "P" dans ce dictionnaire, c'est pourtant l'accusation portée contre N. Sarkozy en ce moment. Quand il dit "calino-thérapie", les Français sont formidables, ils comprennent les réformes, eux, et pas les élites, est-ce que c'est du populisme ou est-ce que c'est une façon de flatter la bête ?
 
Moi, j'ai l'impression face à la crise qui est devant nous, on a quand même d'autres soucis pour savoir si le président de la République il est "calino-thérapeute", ou s'il est autre chose. On s'intéresse toujours à une face très surprenante des choses et pas au fond des problèmes. Quelle est la situation ? Nous sommes dans un pays qui a besoin de réformes pour s'adapter au monde qui change, et nous sommes face à une crise internationale qui fait porter des angoisses sur nos entreprises, sur nos compatriotes, sur l'économie. Le président de la République, il est au travail, il est dans l'action. Alors, on lui reproche d'être trop actif, on lui reproche d'être trop présent, on lui fait plein de reproches. Les Français l'ont élu, il est légitime, il fait son métier de président de la République avec une énergie...
 
...Et tant pis pour les élites ?
 
Tant pis pour les élites. Je ne suis pas sûr...
 
...C'est ce qu'a dit le Président hier, je ne l'invente pas.
 
Je ne suis pas sûr que les élites nous aient prédit tout ce qui s'était passé et que les élites aient vu juste. Et aujourd'hui, je suis sûr d'une chose, c'est que les élites ne nous disent pas ce qu'il faut faire pour en sortir. Heureusement, qu'il y a des hommes politiques, heureusement qu'il y a des gens qui sont au travail, qui sont des gens pragmatiques, pugnaces, comme le président de la République et qui veulent porter les projets pour essayer de passer le mieux possible cette crise.
 
Ce n'est pas du tout le cas, répond ce matin B. Hamon sur France Inter... [Extrait de l'interview de France Inter]. "Liberticide", vous entendez !
 
Oui, oui, mais c'est l'enseigne du Parti socialiste. D'ailleurs, madame Aubry a donné des consignes, pendant trois mois ils vont dire que N. Sarkozy est un empereur, est César, qu'il en attente aux libertés.
 
Ca, c'est A. Montebourg, qui l'a dit, oui...
 
Oui, vous voyez. Mais il n'y a pas de surprise là-dessus. Bon, les socialistes n'ayant pas d'unité et n'ayant pas de proposition à faire, ils espèrent... Ils sont les caricaturistes de la vie politique française. Moi, je les laisse dans leur caricature. Ce qu'attendent les Français, c'est des réponses. On aura bien compris, par exemple, dans ce que vient de dire monsieur Hamon sur la liberté syndicale, que monsieur Hamon il était pour les grévistes qui bloquent la gare Saint-Lazare. Très bien, eh bien que les Français sachent qu'il y a ceux qui sont pour les blocages, pour les services publics qui ne marchent pas, et puis qu'il y a d'un côté un gouvernement qui veut que le service public marche, que les Français puissent aller travailler, et qui porte des politiques pour changer notre pays. Pourquoi faut-il changer notre pays ? Pourquoi faut-il faire des réformes ? Tout simplement parce que le monde change, parce que le monde de 2009, il ne sera pas le monde de 2008 et que si on ne s'adapte pas à ces changements nous sommes condamnés. Les socialistes c'est l'immobilisme, nous nous sommes le parti du mouvement ; le Président de la République, il a une énergie tout à fait importante.
 
"Débordante", disent certains...
 
Eh bien, on ne va pas se plaindre ! Que les socialistes nous disent qu'un Président qui travaille trop ce n'est pas bien, moi ça me semble surprenant.
 
Moi, je suis content de voir en tout cas qu'Y. Jégo il y a encore un homme dont il dit du bien, c'est donc N. Sarkozy parce que pour le reste, dans ce livre que je montrais tout à l'heure, qu'est-ce que vous balancez ! J'en reprends quelques-uns, alors évidemment vous parlez de vous-même, donc c'est assez amusant.
 
Je ne parle pas de moi-même...
 
Il y a votre propre portrait !
 
Oui, mais fait par un journaliste.
 
"Pas du genre à se raser comme Copé en rêvant à la présidentielle de 2017", donc ça c'est "pan" pour Copé, que par ailleurs vous qualifiez de "meilleur d'entre nous", et la classe d'un meilleur d'entre nous, "un homme qui préfère l'ambition au pouvoir". R. Karoutchi, tiens... Non, d'abord, R. Dati "surexposée" ; P. Devedjian "panache certes, mais bravache" ; R. Yade, vous lui conseillez de fréquenter un peu plus les marchés ; R. Karoutchi, c'est "un crocodile affamé"...
 
Oui, enfin, on pourrait citer d'autres phrases...
 
Oui, mais enfin quand même, R. Karoutchi c'est "un crocodile affamé qui n'hésite pas à conclure de petits arrangements avec le socialiste J.-P. Huchon", dont vous venez de dire beaucoup de mal.
 
Le portrait n'est pas complet, donc si on veut être honnête, il faut le donner complètement.
 
Oui, mais ça, sur ce point-là quand même, ça intrigue, c'est un ministre du Gouvernement.
 
C'est vrai qu'il y a eu pendant des années une cogestion parce qu'il n'y avait pas de majorité à la région entre le groupe de droite et J.-P. Huchon. C'est un secret pour personne. Je trouve que c'était un mauvais système.
 
Ca veut dire quoi "petits arrangements", c'est gravissime...
 
Vous trouvez que c'est gravissime de...
 
On pensait que la région était socialiste, mais vous nous dites que la région...
 
Mais "petits arrangements", ce n'est pas forcément pervers. Je vais vous dire, heureusement qu'il y aussi de temps en temps des arrangements entre la majorité et l'opposition. Vous savez, moi, je suis maire, j'ai des arrangements avec mon opposition.
 
"Crocodile affamé", ce n'est pas...
 
En politique, c'est plutôt un compliment.
 
C'est un compliment ?!
 
D'abord, quand on est crocodile, on a la peau tannée, quand on est affamé ça veut dire qu'on veut aller de l'avant. Vous savez, je dresse le portrait de gens que j'aime bien dans ce livre, même si je ne cache pas un certain nombre de choses...
 
Oui, vous promettez de ne pas faire de langue de bois dans ce livre, d'ailleurs vous ne le promettez pas, vous dénoncez ceux qui promettent de ne pas en faire. Ca aussi c'est pour J.-F. Copé, mais quand même, on voit bien vos préférences.
 
Moi, je suis content... Je vais vous dire, c'est la sortie...
 
...quand vous parlez de V. Pécresse, c'est "l'audace, le panache, le charme discret de la bourgeoisie, cette femme qui se ressource auprès de ses enfants le soir". Enfin, c'est elle qu'il vous faut pour l'Ile-de-France, quoi. A vous lire, c'est ça qu'on conclut.
 
Si vous ne donnez du portrait de V. Pécresse que j'ai fait que c'est le charme discret de la bourgeoisie, ça pourrait ne pas apparaître comme un compliment. Donc, vous voyez bien qu'il faut sans doute lire le livre. Moi, je suis très content que vous disiez qu'il n'y a pas de langue de bois, je fais surtout au-delà des portraits des propositions pour l'Ile-de-France, c'est l'expérience d'un élu qui veut changer les choses, qui veut améliorer les transports, qui veut apporter des réponses plus positives aux Franciliens. Et puis si je le fais avec mon ton et sans se dissimuler, c'est parce que je crois que la politique, aujourd'hui, elle mérite un peu de franchise et un peu de vérité.
 
"Les primaires sont des machines à secréter poison et venin", vous ne voulez pas de ces primaires en Ile-de-France ?
 
Si, je veux qu'il y ait une primaire, je veux qu'il y ait un vote des militants évidemment, parce que c'est la façon moderne...
 
Mais vous voulez que ce soit fair-play...
 
... De faire de la politique, comme aux Etats-Unis, il y a des primaires, et cela n'abîme pas les candidats. Simplement, je dis aujourd'hui, nous sommes à quelques semaines de l'élection par les militants d'Ile-de-France pour désigner notre tête de liste. Il y a deux solutions, soit nos deux têtes de liste potentielles se mettent d'accord, et ce n'est pas à moi à les mettre d'accord ni à les forcer à se mettre d'accord ; soit ils font l'union, ils se disent, "on privilégie l'intérêt des Franciliens, on se met d'accord".
 
Plutôt Pécresse ?
 
Moi, je suis favorable que ce soit V. Pécresse qui soit tête de liste parce que c'est une femme, parce qu'elle est jeune, parce qu'elle correspond à la sociologie de l'Ile-de-France, parce que les sondages...
 
... Parce qu'elle a "le charme discret de la bourgeoisie"...
 
Parce qu'elle a le charme et l'énergie nécessaire, et parce que les sondages la mettent en tête et la mettent même en cote de confiance audelà de J.-P. Huchon. C'est mon choix. Je respecte les autres choix, je respecte R. Karoutchi. Je dis simplement que soit les candidats se mettent d'accord et on dira aux militants "est-ce que vous approuvez cet accord, est-ce que vous êtes d'accord que ce soit en un V. Pécresse, en deux R. Karoutchi ?". Il y aura un vote des militants. Soit, deuxième option possible, eh bien ils ne se mettent pas d'accord. J'ai le sentiment que l'accord n'est pas forcément possible, eh bien il faut une primaire pacifiée, et ce seront les militants qui choisiront. Je suis pour le choix des militants en tout état de cause, mais je suis aussi pour ne pas interdire aux élus d'être raisonnables. J'étais candidat pour être tête de liste, j'ai retiré ma candidature justement...
 
Et vous êtes entré au Gouvernement dans la foulée...
 
Non, j'étais au Gouvernement depuis six mois. J'ai retiré ma candidature bien après, simplement parce que je considérais que trois ministres les uns en face des autres, ça finissait par le pugilat. De temps en temps, il faut essayer de faire passer l'intérêt de sa famille politique avant son ego. Moi, je ne suis pas pour la guerre des ego, je suis pour la guerre des idées. Ce livre c'est aussi ma pierre dans la guerre des idées.
 
Deux mots, deux idées : sur RTL, ce matin, M. Hirsch, nouveau commissaire à la Jeunesse, dit qu' "il ne faut pas avoir peur des jeunes et que les jeunes ne lui font pas peur, qu'il faut leur parler". B. Apparu, député UMP de son côté, invité de Canal, dit qu'il est pour l'ouverture, que c'est une bonne chose qu'il y ait d'autres tendances politiques que la sienne au Gouvernement. D'un mot, l'ouverture, il faut poursuivre même si ça vous coûte à vous, sarkozyste historique, fidèle ?
 
Mais bien sûr, parce que en période de crise, les Français attendent l'unité, ils attendent qu'on travaille ensemble, ils attendent qu'on agisse. C'est en ce sens que le Parti socialiste est à côté de la plaque.
 
Quel que soit le remaniement, il vous ira très bien ?
 
 D'abord, je n'ai pas à donner mon sentiment avant que le président de la République n'ait choisi. Et je pense que plus nous serons nombreux dans la classe politique, tous partis confondus, à participer au travail de protection des Français et de redressement de notre pays, plus nous serons efficaces. Il y a des moments où il faut savoir se réunir parce que les guerres de chefs, c'est très sympathique, ça fait beaucoup parler les journalistes et ça fait les titres des journaux, mais ça exaspère les Français, surtout les Français qui souffrent. Eh bien, les Français qui souffrent, qui galèrent, ils attendent qu'on soit unis, unis pour l'Ile-de-France, mais unis dans le Gouvernement. C'est en ce sens que l'extrémisme du Parti socialiste, dans une opposition systématique, est à mon avis une voie sans issue.
 
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 14 janvier 2009