Texte intégral
L'Union : L'allégement des effectifs militaires engagés en opérations extérieures (Opex) évitera-t-il malgré tout à notre Défense de se trouver en situation de rupture capacitaire ?
Hervé Morin : On est quand même loin de la rupture capacitaire avec 13.000 hommes en opérations extérieures. Nous pourrions monter à 20.000 hommes sans difficulté. Cet allégement n'est qu'un ajustement de nos effectifs déployés en opération en fonction de l'amélioration de la situation politique et militaire sur le terrain. Par ailleurs, grâce à la révision constitutionnelle, le vote du Parlement oblige le gouvernement à expliquer ses engagements militaires à l'étranger. C'est une véritable avancée démocratique.
L'Union : Faire des économies c'est bien. Mais quid de la carence en équipements modernes, de l'armée de l'air avec toujours moins de Rafale ; de la marine qui compte bientôt plus de bateaux sous l'eau qu'en surface et traîne la patte avec un seul porte-avions ; de l'armée de terre dont la capacité d'aéromobilité est plus que problématique ?
H. M. - Le budget 2009 de la Défense prévoyait déjà une hausse de 10 % des financements en matière d'équipements. Grâce au plan de relance, on passe à 20 % d'augmentation, ce qui est la plus forte hausse probablement depuis 1958. A cela, il faut ajouter que la totalité des économies réalisées grâce à la réforme du ministère sera également consacrée à l'équipement de nos forces armées. Je viens par exemple de signer la commande de 22 hélicoptères NH 90 supplémentaires*, nous avons aussi décidé la livraison de 224 petits véhicules protégés en 2009 au lieu de 114 et la construction d'un nouveau bâtiment de projection et de commandement (BPC)... La France est en période de renouvellement de ses équipements majeurs. (* NDLR : la commande initiale des vingt-deux NH 90 était prévue pour 2008. Leur livraison interviendra 48 mois après la commande. Les premiers appareils devraient être au mieux livrés début 2012...)
L'Union : Avez-vous connaissance de quelque information relative à l'enquête sur le crash du Cougar de l'Alat ?
H.M. - Je n'ai aucun élément permettant d'expliquer ce crash. Rien ne permet aujourd'hui de privilégier l'hypothèse de l'accident technique ou de la défaillance humaine. Je précise que le Cougar fait partie des hélicoptères récents (NDLR : 18 ans en moyenne contre 34 pour les Puma), et que l'on ne peut pas échapper totalement aux risques inhérents aux opérations aériennes.
L'Union : Vous avez déclaré que l'allégement des effectifs Opex ne serait pas le prélude d'un renforcement des forces engagées en Afghanistan. Cette position tiendra-t-elle jusqu'au mois d'avril (sommet du 60e anniversaire de l'Otan) ?
H.M. - Aucun plan de renfort n'est prévu pour l'Afghanistan. La France a consenti de gros efforts depuis 2007, environ 1.000 hommes au total, avec la prise de contrôle de la province de Kapisa et le renforcement de la formation de l'armée nationale afghane. Il n'existe pas de solution uniquement militaire pour résoudre la crise en Afghanistan. Il est essentiel d'assurer la stabilité de ce pays pour construire des écoles, des hôpitaux, des routes mais, dans le même temps, il y a d'autres conditions à réunir : un vrai dialogue pour engager le processus de reconstruction nationale, une aide au développement qui arrive vraiment aux Afghans...
source http://www.defense.gouv.fr, le 5 février 2009
Hervé Morin : On est quand même loin de la rupture capacitaire avec 13.000 hommes en opérations extérieures. Nous pourrions monter à 20.000 hommes sans difficulté. Cet allégement n'est qu'un ajustement de nos effectifs déployés en opération en fonction de l'amélioration de la situation politique et militaire sur le terrain. Par ailleurs, grâce à la révision constitutionnelle, le vote du Parlement oblige le gouvernement à expliquer ses engagements militaires à l'étranger. C'est une véritable avancée démocratique.
L'Union : Faire des économies c'est bien. Mais quid de la carence en équipements modernes, de l'armée de l'air avec toujours moins de Rafale ; de la marine qui compte bientôt plus de bateaux sous l'eau qu'en surface et traîne la patte avec un seul porte-avions ; de l'armée de terre dont la capacité d'aéromobilité est plus que problématique ?
H. M. - Le budget 2009 de la Défense prévoyait déjà une hausse de 10 % des financements en matière d'équipements. Grâce au plan de relance, on passe à 20 % d'augmentation, ce qui est la plus forte hausse probablement depuis 1958. A cela, il faut ajouter que la totalité des économies réalisées grâce à la réforme du ministère sera également consacrée à l'équipement de nos forces armées. Je viens par exemple de signer la commande de 22 hélicoptères NH 90 supplémentaires*, nous avons aussi décidé la livraison de 224 petits véhicules protégés en 2009 au lieu de 114 et la construction d'un nouveau bâtiment de projection et de commandement (BPC)... La France est en période de renouvellement de ses équipements majeurs. (* NDLR : la commande initiale des vingt-deux NH 90 était prévue pour 2008. Leur livraison interviendra 48 mois après la commande. Les premiers appareils devraient être au mieux livrés début 2012...)
L'Union : Avez-vous connaissance de quelque information relative à l'enquête sur le crash du Cougar de l'Alat ?
H.M. - Je n'ai aucun élément permettant d'expliquer ce crash. Rien ne permet aujourd'hui de privilégier l'hypothèse de l'accident technique ou de la défaillance humaine. Je précise que le Cougar fait partie des hélicoptères récents (NDLR : 18 ans en moyenne contre 34 pour les Puma), et que l'on ne peut pas échapper totalement aux risques inhérents aux opérations aériennes.
L'Union : Vous avez déclaré que l'allégement des effectifs Opex ne serait pas le prélude d'un renforcement des forces engagées en Afghanistan. Cette position tiendra-t-elle jusqu'au mois d'avril (sommet du 60e anniversaire de l'Otan) ?
H.M. - Aucun plan de renfort n'est prévu pour l'Afghanistan. La France a consenti de gros efforts depuis 2007, environ 1.000 hommes au total, avec la prise de contrôle de la province de Kapisa et le renforcement de la formation de l'armée nationale afghane. Il n'existe pas de solution uniquement militaire pour résoudre la crise en Afghanistan. Il est essentiel d'assurer la stabilité de ce pays pour construire des écoles, des hôpitaux, des routes mais, dans le même temps, il y a d'autres conditions à réunir : un vrai dialogue pour engager le processus de reconstruction nationale, une aide au développement qui arrive vraiment aux Afghans...
source http://www.defense.gouv.fr, le 5 février 2009