Déclaration de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur le cessez-le-feu dans la bande de Gaza, à l'Assemblée nationale le 20 janvier 2009.

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Circonstance : Réponse de Bernard Kouchner à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 20 janvier 2009

Texte intégral

Monsieur le Député, je vous remercie d'avoir souligné le rôle de la France et de l'Europe dans le passé. Cela fait deux jours qu'une trêve est intervenue, deux jours et deux nuits qu'il n'y a eu aucun mort. C'est un premier succès ; il a fallu, hélas ! trois semaines pour y parvenir. Je ne reprendrai pas les chiffres que vous avez cités qui sont, malheureusement, proches de la réalité.
Si vous n'avez pas eu raison d'en profiter pour brocarder l'Europe, en revanche vous avez souligné, à juste titre que nous avons agi dès le 27 décembre et que le 30 décembre à Paris, soit un jour avant la fin de la Présidence française de l'Union européenne, une résolution des vingt-sept pays de l'Europe a été adoptée, résolution qui contenait toutes les démarches : le cessez-le-feu nécessaire, l'arrêt des hostilités, l'arrêt des tirs de roquettes sur Israël et l'arrêt de la progression de l'armée israélienne. Puis il y eut, le 3 janvier, la troïka européenne et, les 5 et 6 janvier, la visite du président de la République française faisant la navette entre tous les pays, y compris la Syrie.
Par ailleurs, nous avons agi ensemble et en pleine coopération avec l'Europe.
Monsieur le Député, vous me demandez ce qui va se passer maintenant. Nous allons continuer à faire le forcing pour obtenir la levée du blocus de Gaza, sinon tout recommencera.
Nous avons pensé que le Hamas était un interlocuteur, mais nous ne pourrons dialoguer avec ses dirigeants que lorsque ceux-ci accepteront le processus de paix et de s'inscrire dans la négociation. Néanmoins nous avons eu des intermédiaires qui ont parlé avec le Hamas, notamment l'Egypte. Nous avons choisi ce pays comme interlocuteur car il dialogue à la fois avec l'Autorité palestinienne et le Hamas. C'est grâce à cela que le cessez-le-feu est intervenu après les aller et retour du président de la République.
J'espère que le mouvement d'unification des deux fractions du peuple palestinien s'accentuera et que l'appel de M. Abou Mazen à un gouvernement d'unité nationale - encore qu'il n'y ait pas d'Etat palestinien, ce que nous regrettons car nous avons milité en ce sens - aura lieu car c'est le préalable à toute chose.
Enfin, si M. Barack Obama peut apporter son effort, il trouvera l'Europe et la France à ses côtés.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 22 janvier 2009