Déclaration de M. Gérard Larcher, président du Sénat, dans "Var matin" du 7 mars 2009, sur sa volonté d'établir des complémentarités entre le Sénat et l'Assemblée nationale et sur son positionnement par rapport au Président de la République.

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Média : Var matin

Texte intégral

Pourquoi cette visite officielle à Cagnes-sur-Mer ?
C'était d'abord une visite privée, à l'invitation du maire Louis Nègre. Et puis, mes collègues ont souhaité que je rencontre les maires. Du coup, cela s'est transformé en visite officielle. Mais, voir les maires, cela reste quelque chose de familial. Demain, vous passez la journée à l'hippodrome. Un retour à vos premières amours. Oui, au départ, je venais là d'abord pour assister aux courses. Au grand critérium de vitesse, l'épreuve phare de la saison de trot. Cela me renvoie à mon passé de vétérinaire de chevaux. J'ai aussi été, en 1976, vétérinaire de l'équipe de France de sports équestres aux jeux Olympiques de Montréal. Quel plaisir ce va être dimanche de voir s'affronter les meilleurs trotteurs sur un grand hippodrome ! A Rambouillet, notre piste fait plus appel à la solidité des chevaux. Ici, c'est la vitesse.
Vous êtes un homme de réseau. C'est ce qui vous a propulsé à la présidence du Sénat ?
Je suis avant tout un homme de terrain, élu maire à trente-trois ans et sénateur à trente-six. J'ai pour habitude de dire que je ne suis qu'un sénateur parmi des sénateurs. Pour moi, « réseau », c'est positif. Je suis d'abord au service des citoyens. Et je ne me prends pas trop la tête.
Face à Raffarin, vous n'étiez peut-être pas le cheval sur lequel beaucoup auraient misé ?
C'est qu'ils ne l'avaient pas vu à l'entraînement ! La présidence du Sénat n'était pas une fin en soi. Les choses aujourd'hui se passent très bien, y compris avec Jean-Pierre Raffarin.
Vous disiez vouloir faire évoluer le Sénat.
Oui, Il faut qu'on établisse de très bonnes complémentarités avec l'Assemblée nationale. Au Sénat, on a un autre rapport au temps. On n'est pas issus de la présidentielle. On est moins pris par la pulsion politique de l'immédiat. Les sénateurs posent de vraies questions sur des sujets pas toujours populaires. Ils sont parfois plus prospectifs. Et toujours très attentifs aux libertés.
Quel positionnement doit avoir le président du Sénat par rapport au président de la République ?
Je suis loyal vis-à-vis du président de la République, mais j'ai une forme d'autonomie. La loyauté ne se marchande pas. Et, le Sénat doit faire entendre sa voix et sa différence. Le Sénat souffre pourtant d'un déficit d'image. En moyenne, les sénateurs ont seulement trois ans de plus que les députés et il y a, proportionnellement, plus de femmes au Sénat (22 %) qu'à l'Assemblée (18 %). Aujourd'hui, le Sénat décide de ne pas augmenter son budget d'un seul euro et de rendre à l'État l'excédent de 2008 soit plus de 5 millions. Je veux que cette assemblée s'ouvre aux Français, par notre un site Internet et notre chaîne télé (Public- Sénat). La loi pénitentiaire est actuellement en discussion. Et l'urgence d'examen est contestée. J'ai souhaité que l'urgence soit levée. Je l'ai écrit au Premier ministre. Cela fait longtemps que nous n'avions pas eu à examiner une loi aussi importante. Il y a une urgence d'application mais c'est un texte de dignité qui nécessite de prendre le temps du débat. Je pense que le Premier ministre l'accordera.
Source http://www.ump-senat.fr, le 11 mars 2009

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