Texte intégral
R. Sicard.- Pour commencer, on va - de manière inhabituelle - regarder une image, celle des salariés de Ford à Blanquefort. C'était il y a quelques semaines, ils manifestaient parce qu'ils craignaient la fermeture de leur usine. Et aujourd'hui, vous pouvez nous dire que cette usine ne fermera pas ?
Non, cette usine ne fermera pas. C'était une usine menacée, vous l'avez dit. En 2007, Ford avait annoncé la cessation de la fabrication des boîtiers de changements vitesse. Et puis on a fait un travail collectif, c'est-à-dire qu'on a associé à la fois les acteurs locaux, les organisations syndicales bien sûr, les représentants de l'Etat sur place, le préfet a fait un bon travail, le président de région. Bien entendu, A. Juppé, maire de Bordeaux, directement concerné. Et puis, on a travaillé tous ensemble.
Il y avait 1.600 emplois qui étaient menacés. Sont-ils tous sauvés ?
Tous les emplois seront sauvés. C'est évidemment une nouvelle qui sera détaillée, expliquée par le repreneur qui, cet après-midi, participera au quatrième comité de suivi. Puisque nous avons fait le premier comité de suivi le 5 février 2008, on fait le quatrième aujourd'hui, et ce sera la clôture d'un long travail collectif qui amène à la reprise du site menacé et au maintien dans l'emploi.
Qui va reprendre cette entreprise ?
C'est une société allemande, capitaux familiaux, un groupe industriel de ces très grosses moyennes entreprises allemandes solides implantées dans le tissu industriel, spécialisées à la fois dans le secteur automobile et dans les pièces nécessaires pour des énergies renouvelables, tel que l'éolien. L'Etat a mis la main à la poche ?
Tout le monde a fait des efforts. La région a fait des efforts, je laisserai évidemment au président de région le soin de préciser les chiffres. En prime d'aménagement du territoire, on a mis 12 millions d'euros, et c'est un signe pour dire "on veut que vous restiez là, et on souhaite le maintien de ces emplois sur site".
Mais justement, qu'est-ce qui garantit que l'usine ne sera pas délocalisée, qu'elle n'est pas rachetée simplement pour que les machines partent ailleurs dans quelques années ?
La première garantie, c'est l'investissement que fait l'industriel lui-même. Pour la reprise, il va faire un gros investissement, il donnera le chiffre cet après-midi. Quand on met de l'argent dans un site français, ce n'est pas qu'on a envie de le perdre, c'est qu'on a envie d'y rester. La deuxième sûreté que nous avons, c'est une convention qu'on signe avec l'investisseur dans le cadre de laquelle il s'engage à rester.
Ford, c'est une bonne nouvelle pour le chômage, mais pour le reste ce n'est pas très folichon... On annonce 45.000 chômeurs de plus pour le mois de décembre, c'était 64.000 au mois de novembre. 45.000, c'est le bon chiffre pour le mois de décembre ?
Ce sera dans cet ordre d'idée évidemment, puisque ça a déjà été indiqué. Ce sera indiqué de manière très formelle à l'unité près, en fin de journée, par les services statistiques. Je note que c'est un moins mauvais chiffre qu'en novembre mais c'est autour de 45.000.
Ça va continuer à monter le chômage pendant des mois encore ?
La priorité absolue, c'est de lutter contre le chômage, c'est d'essayer de sauvegarder au maximum les emplois. Blanquefort, c'est un bel exemple de ce qu'on a fait, parce qu'on a eu le temps. On a eu un an pour négocier et pour obtenir de Ford qu'il participe au reclassement des salariés, qu'il participe au maintien sur site. Il va falloir qu'on ait exactement la même énergie dans un temps qui malheureusement est plus court, parce que la crise internationale frappe fort et il faut absolument qu'on arrive à se mobiliser. C'est ce que fait le Gouvernement, à la demande du président de la République, et derrière F. Fillon.
En termes de croissance, l'autre jour, P. Devedjian disait "la croissance en 2009, ce sera zéro ou autour de zéro". C'est aussi votre analyse ?
Je vais me garder de faire des prévisions. Pourquoi ? Parce que les prévisions... Non, mais ce n'est pas parce que je ne veux pas, c'est que les prévisionnistes eux-mêmes sont très incertains. On est dans un modèle assez inédit, où la production s'est arrêtée de manière très brutale au quatrième trimestre, donc on sait qu'on aura un mauvais quatrième trimestre. Je crois que le quatrième trimestre 2008, on sera autour de moins... Enfin, on sera un gros, gros moins. Le premier trimestre ne sera pas bon non plus, parce qu'on est sur une... Certaines entreprises vont refaire un peu de stock mais le premier trimestre ne sera pas bon non plus. Donc personne ne sait faire de bonnes prévisions.
Cela veut dire qu'on sera en récession ?
Même chose, c'est le débat technique. Pour être en récession, il faut être deux trimestres de suite en négatif ; on sera certainement en récession à un moment quelconque. Mais la vraie question c'est de savoir comment on en sort, ce n'est pas tellement de mesurer à quel degré on va descendre, c'est de savoir comment on en sort. Et ce qui est important, c'est aujourd'hui le plan "brise crise" qu'on est en train de lancer, avec : un, le réamorçage de tous les circuits du crédit ; s'il n'y a pas de crédit dans l'économie, ça ne tourne pas. Deuxièmement, le financement des PME, et troisièmement, le plan de relance sur lequel on va travailler aujourd'hui.
Justement, ce plan de relance va être présenté aujourd'hui par F. Fillon. Il y a 1.000 projets qui sont mis en oeuvre, mais beaucoup disent que ce n'est pas suffisant ces 26 milliards ; les Américains font beaucoup plus, les Allemands font beaucoup plus. Faut-il prévoir déjà un second plan ?
Si les uns et les autres font beaucoup plus, c'est peut-être parce qu'ils sont beaucoup plus touchés aussi. Et puis, il faut peut-être commencer d'abord par exécuter et puis après on verra s'il en manque et s'il faut en remettre. Aujourd'hui, P. Devedjian a fait un travail formidable au Parlement pour faire voter ce plan en moins d'un mois ; 1.000 projets ont été identifiés dans toute la France pour que tout le territoire soit irrigué. Et tout à l'heure, à Lyon, autour du Premier ministre, F. Fillon, on va dévoiler les 1.000 projets. Faisons d'abord les choses, assurons-nous que ça marche bien, que ça fonctionne bien, qu'on débloque les crédits, que les travaux commencent, que les coups de pioche sont donnés, que les toitures sont refaites, etc. Et puis ensuite, s'il en manque, on verra. Mais pour l'instant dépensons ce qui a été identifié et lançons les travaux.
Vous en attendez quoi, en termes de croissance ?
Ça a été chiffré à 1,3, l'ensemble du plan plus les effets un peu compliqués des stabilisateurs automatiques, plus les effets des plans de relance de nos partenaires européens, c'est à peu près cet ordre de grandeur.
Les syndicats aujourd'hui se réunissent, ils vont voir quelle suite donner aux grèves de la semaine dernière. Et eux, disent : ce qu'il faut, c'est un plan de relance avec une relance de la consommation, du pouvoir d'achat. Ça, vous, vous n'y croyez pas ?
D'abord, on a fait depuis des mois des efforts en matière de pouvoir d'achat. Quand il y a plus de 4 milliards d'euros qui sont distribués à 5,5 millions de salariés au titre des heures "sup" c'est du pouvoir d'achat, c'est de la relance. Mais il faut surtout...
Mais la situation a changé aussi...
...Il faut surtout impérativement préserver l'emploi. Si on veut préserver l'emploi, il faut commencer par l'investissement, parce que l'investissement ça crée de l'activité, l'activité encourage les entreprises à maintenir l'emploi et éventuellement à embaucher. C'est la meilleure façon d'avoir du pouvoir d'achat.
Une hausse du Smic ça ne favorise pas l'emploi ?
Ce qu'il faut se dire, c'est qu'on n'a pas non plus des poches extensibles. Il y a un moment où il faut savoir identifier les ressources disponibles et là où ça va faire le plus gros effet. Aujourd'hui, économiquement, le plus gros effet c'est sur l'investissement et l'investissement public, parce qu'on sait que ça démarre tout de suite.
La semaine dernière vous étiez en Suisse, à Davos, avec les grands chefs d'entreprise de la planète. Quel est leur état d'esprit, est-ce que c'est la morosité qui domine ?
Chez les financiers, c'est très morose. Ce n'est pas étonnant, ils ont fait suffisamment de bêtises, en particulier les Américains - je parle, là, des banquiers en particuliers américains. Mais dans le domaine des industries, par exemple, je pense aux industries pharmaceutiques, un certain nombre d'entre eux sont assez positifs et disent : maintenant que les modèles économiques vont être révisés, que les exigences de rentabilité sont peut-être un peu ramenées à la baisse, nous on a des chances de développer des médicaments nouveaux et de faire de la recherche et du développement, notamment en France, grâce au crédit impôt-recherche. Et ça, ça donne une petite lueur d'espoir.
Début avril, il y aura ce qu'on appelle "le G20", c'est-à-dire que les principaux pays économiques vont se réunir. En général, ce genre de réunion, ça se traduit par de bonnes intentions. Est-ce que vous, vous en attendez quelque chose de concret ? Qu'est-ce qu'il va y avoir de concret à ce G20 ?
Sur ce G20, que le président de la République a engagé lui-même - puisqu'on est allés à Washington pour demander au Président Bush de le lancer ce G20 -, sur ce G20, le président de la République qui représentera la France, a été très très clair, il a dit : soit c'est un sommet pour de l'action, on fait des choses, on engage les initiatives ; soit c'est un sommet pour rien et ça ne vaut pas la peine. Donc je peux vous dire que je suis complètement mobilisée, mes collègues ministres des Finances aussi. On se bat pour les positions françaises, parce qu'il faut être audacieux et il faut réorganiser le système financier pour que ça ne recommence pas.
Est-ce que le président de la République va intervenir cette semaine ? On parle d'une intervention à la télévision, ça serait utile ?
S'il intervient ou non, c'est à lui qu'il faut poser la question. Je ne suis pas la maîtresse de son emploi du temps, c'est lui décide de cela.
Mais ça vous paraîtrait utile ?
C'est toujours utile quand il peut expliquer, de la manière la plus magistrale et la plus pédagogique possible, ce qu'on est en train de faire, c'est-à-dire de sauver l'économie française et d'essayer au maximum de lutter contre le chômage.
Source : Premier ministre, service d'Information du Gouvernement, le 2 février 2009
Non, cette usine ne fermera pas. C'était une usine menacée, vous l'avez dit. En 2007, Ford avait annoncé la cessation de la fabrication des boîtiers de changements vitesse. Et puis on a fait un travail collectif, c'est-à-dire qu'on a associé à la fois les acteurs locaux, les organisations syndicales bien sûr, les représentants de l'Etat sur place, le préfet a fait un bon travail, le président de région. Bien entendu, A. Juppé, maire de Bordeaux, directement concerné. Et puis, on a travaillé tous ensemble.
Il y avait 1.600 emplois qui étaient menacés. Sont-ils tous sauvés ?
Tous les emplois seront sauvés. C'est évidemment une nouvelle qui sera détaillée, expliquée par le repreneur qui, cet après-midi, participera au quatrième comité de suivi. Puisque nous avons fait le premier comité de suivi le 5 février 2008, on fait le quatrième aujourd'hui, et ce sera la clôture d'un long travail collectif qui amène à la reprise du site menacé et au maintien dans l'emploi.
Qui va reprendre cette entreprise ?
C'est une société allemande, capitaux familiaux, un groupe industriel de ces très grosses moyennes entreprises allemandes solides implantées dans le tissu industriel, spécialisées à la fois dans le secteur automobile et dans les pièces nécessaires pour des énergies renouvelables, tel que l'éolien. L'Etat a mis la main à la poche ?
Tout le monde a fait des efforts. La région a fait des efforts, je laisserai évidemment au président de région le soin de préciser les chiffres. En prime d'aménagement du territoire, on a mis 12 millions d'euros, et c'est un signe pour dire "on veut que vous restiez là, et on souhaite le maintien de ces emplois sur site".
Mais justement, qu'est-ce qui garantit que l'usine ne sera pas délocalisée, qu'elle n'est pas rachetée simplement pour que les machines partent ailleurs dans quelques années ?
La première garantie, c'est l'investissement que fait l'industriel lui-même. Pour la reprise, il va faire un gros investissement, il donnera le chiffre cet après-midi. Quand on met de l'argent dans un site français, ce n'est pas qu'on a envie de le perdre, c'est qu'on a envie d'y rester. La deuxième sûreté que nous avons, c'est une convention qu'on signe avec l'investisseur dans le cadre de laquelle il s'engage à rester.
Ford, c'est une bonne nouvelle pour le chômage, mais pour le reste ce n'est pas très folichon... On annonce 45.000 chômeurs de plus pour le mois de décembre, c'était 64.000 au mois de novembre. 45.000, c'est le bon chiffre pour le mois de décembre ?
Ce sera dans cet ordre d'idée évidemment, puisque ça a déjà été indiqué. Ce sera indiqué de manière très formelle à l'unité près, en fin de journée, par les services statistiques. Je note que c'est un moins mauvais chiffre qu'en novembre mais c'est autour de 45.000.
Ça va continuer à monter le chômage pendant des mois encore ?
La priorité absolue, c'est de lutter contre le chômage, c'est d'essayer de sauvegarder au maximum les emplois. Blanquefort, c'est un bel exemple de ce qu'on a fait, parce qu'on a eu le temps. On a eu un an pour négocier et pour obtenir de Ford qu'il participe au reclassement des salariés, qu'il participe au maintien sur site. Il va falloir qu'on ait exactement la même énergie dans un temps qui malheureusement est plus court, parce que la crise internationale frappe fort et il faut absolument qu'on arrive à se mobiliser. C'est ce que fait le Gouvernement, à la demande du président de la République, et derrière F. Fillon.
En termes de croissance, l'autre jour, P. Devedjian disait "la croissance en 2009, ce sera zéro ou autour de zéro". C'est aussi votre analyse ?
Je vais me garder de faire des prévisions. Pourquoi ? Parce que les prévisions... Non, mais ce n'est pas parce que je ne veux pas, c'est que les prévisionnistes eux-mêmes sont très incertains. On est dans un modèle assez inédit, où la production s'est arrêtée de manière très brutale au quatrième trimestre, donc on sait qu'on aura un mauvais quatrième trimestre. Je crois que le quatrième trimestre 2008, on sera autour de moins... Enfin, on sera un gros, gros moins. Le premier trimestre ne sera pas bon non plus, parce qu'on est sur une... Certaines entreprises vont refaire un peu de stock mais le premier trimestre ne sera pas bon non plus. Donc personne ne sait faire de bonnes prévisions.
Cela veut dire qu'on sera en récession ?
Même chose, c'est le débat technique. Pour être en récession, il faut être deux trimestres de suite en négatif ; on sera certainement en récession à un moment quelconque. Mais la vraie question c'est de savoir comment on en sort, ce n'est pas tellement de mesurer à quel degré on va descendre, c'est de savoir comment on en sort. Et ce qui est important, c'est aujourd'hui le plan "brise crise" qu'on est en train de lancer, avec : un, le réamorçage de tous les circuits du crédit ; s'il n'y a pas de crédit dans l'économie, ça ne tourne pas. Deuxièmement, le financement des PME, et troisièmement, le plan de relance sur lequel on va travailler aujourd'hui.
Justement, ce plan de relance va être présenté aujourd'hui par F. Fillon. Il y a 1.000 projets qui sont mis en oeuvre, mais beaucoup disent que ce n'est pas suffisant ces 26 milliards ; les Américains font beaucoup plus, les Allemands font beaucoup plus. Faut-il prévoir déjà un second plan ?
Si les uns et les autres font beaucoup plus, c'est peut-être parce qu'ils sont beaucoup plus touchés aussi. Et puis, il faut peut-être commencer d'abord par exécuter et puis après on verra s'il en manque et s'il faut en remettre. Aujourd'hui, P. Devedjian a fait un travail formidable au Parlement pour faire voter ce plan en moins d'un mois ; 1.000 projets ont été identifiés dans toute la France pour que tout le territoire soit irrigué. Et tout à l'heure, à Lyon, autour du Premier ministre, F. Fillon, on va dévoiler les 1.000 projets. Faisons d'abord les choses, assurons-nous que ça marche bien, que ça fonctionne bien, qu'on débloque les crédits, que les travaux commencent, que les coups de pioche sont donnés, que les toitures sont refaites, etc. Et puis ensuite, s'il en manque, on verra. Mais pour l'instant dépensons ce qui a été identifié et lançons les travaux.
Vous en attendez quoi, en termes de croissance ?
Ça a été chiffré à 1,3, l'ensemble du plan plus les effets un peu compliqués des stabilisateurs automatiques, plus les effets des plans de relance de nos partenaires européens, c'est à peu près cet ordre de grandeur.
Les syndicats aujourd'hui se réunissent, ils vont voir quelle suite donner aux grèves de la semaine dernière. Et eux, disent : ce qu'il faut, c'est un plan de relance avec une relance de la consommation, du pouvoir d'achat. Ça, vous, vous n'y croyez pas ?
D'abord, on a fait depuis des mois des efforts en matière de pouvoir d'achat. Quand il y a plus de 4 milliards d'euros qui sont distribués à 5,5 millions de salariés au titre des heures "sup" c'est du pouvoir d'achat, c'est de la relance. Mais il faut surtout...
Mais la situation a changé aussi...
...Il faut surtout impérativement préserver l'emploi. Si on veut préserver l'emploi, il faut commencer par l'investissement, parce que l'investissement ça crée de l'activité, l'activité encourage les entreprises à maintenir l'emploi et éventuellement à embaucher. C'est la meilleure façon d'avoir du pouvoir d'achat.
Une hausse du Smic ça ne favorise pas l'emploi ?
Ce qu'il faut se dire, c'est qu'on n'a pas non plus des poches extensibles. Il y a un moment où il faut savoir identifier les ressources disponibles et là où ça va faire le plus gros effet. Aujourd'hui, économiquement, le plus gros effet c'est sur l'investissement et l'investissement public, parce qu'on sait que ça démarre tout de suite.
La semaine dernière vous étiez en Suisse, à Davos, avec les grands chefs d'entreprise de la planète. Quel est leur état d'esprit, est-ce que c'est la morosité qui domine ?
Chez les financiers, c'est très morose. Ce n'est pas étonnant, ils ont fait suffisamment de bêtises, en particulier les Américains - je parle, là, des banquiers en particuliers américains. Mais dans le domaine des industries, par exemple, je pense aux industries pharmaceutiques, un certain nombre d'entre eux sont assez positifs et disent : maintenant que les modèles économiques vont être révisés, que les exigences de rentabilité sont peut-être un peu ramenées à la baisse, nous on a des chances de développer des médicaments nouveaux et de faire de la recherche et du développement, notamment en France, grâce au crédit impôt-recherche. Et ça, ça donne une petite lueur d'espoir.
Début avril, il y aura ce qu'on appelle "le G20", c'est-à-dire que les principaux pays économiques vont se réunir. En général, ce genre de réunion, ça se traduit par de bonnes intentions. Est-ce que vous, vous en attendez quelque chose de concret ? Qu'est-ce qu'il va y avoir de concret à ce G20 ?
Sur ce G20, que le président de la République a engagé lui-même - puisqu'on est allés à Washington pour demander au Président Bush de le lancer ce G20 -, sur ce G20, le président de la République qui représentera la France, a été très très clair, il a dit : soit c'est un sommet pour de l'action, on fait des choses, on engage les initiatives ; soit c'est un sommet pour rien et ça ne vaut pas la peine. Donc je peux vous dire que je suis complètement mobilisée, mes collègues ministres des Finances aussi. On se bat pour les positions françaises, parce qu'il faut être audacieux et il faut réorganiser le système financier pour que ça ne recommence pas.
Est-ce que le président de la République va intervenir cette semaine ? On parle d'une intervention à la télévision, ça serait utile ?
S'il intervient ou non, c'est à lui qu'il faut poser la question. Je ne suis pas la maîtresse de son emploi du temps, c'est lui décide de cela.
Mais ça vous paraîtrait utile ?
C'est toujours utile quand il peut expliquer, de la manière la plus magistrale et la plus pédagogique possible, ce qu'on est en train de faire, c'est-à-dire de sauver l'économie française et d'essayer au maximum de lutter contre le chômage.
Source : Premier ministre, service d'Information du Gouvernement, le 2 février 2009