Déclaration de Mme Laurence Parisot, présidente du MEDEF, sur la conjoncture économique et sociale, notamment les négociations avec les partenaires sociaux prévues le 18 février et la proposition de la CFDT d'un fonds d'investissement social, Paris le 17 février 2009.

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* Conjoncture
Conseil exécutif du MEDEF hier, réunion à l'Elysée demain, cette conférence de presse tombe bien. Je voudrais tout d'abord vous dire que l'inquiétude était tout-à-fait palpable hier autour de la table du Conseil exécutif. Cette inquiétude se concentre essentiellement sur le carnet de commandes des entreprises. Nous enregistrons des chutes des carnets de commandes tout-à-fait impressionnantes, spectaculaires. Chaque secteur d'activité, chaque entreprise explique qu'elle n'a jamais enregistré de telles évolutions depuis 20, 30 ans au minimum. Nous avons le sentiment qu'il y a comme un phénomène d'ondes qui se propage. Nous avions tous observé les chutes des carnets de commandes tout d'abord dans le secteur du bâtiment, il y a déjà plusieurs mois, puis évidemment dans l'industrie lourde, puis ensuite dans d'autres types de secteurs industriels. Aujourd'hui nous constatons que de nombreuses activités de B to B sont touchées, de nombreuses activités de services - le conseil, la publicité - et c'est avec cette situation à l'esprit que nous avons réfléchi et préparé la réunion du 18 février à l'Elysée. Cela veut dire que nous considérons que parmi les victimes de la crise, pour reprendre une expression aujourd'hui consacrée, il y a aussi et pour ne pas dire en tout premier, les TPE et les PME de notre pays. Nous estimons que le tissu de TPE et de PME est en grand danger et il faut vraiment l'avoir à l'esprit. La seule note favorable que nous pouvons donner aujourd'hui, c'est une légère amélioration, une détente dans la situation de trésorerie des entreprises et notamment des grandes entreprises.
* Réunion du 18 février à l'Elysée
A partir de là, comment avons-nous réfléchi à la réunion de demain à l'Elysée ? Pour nous, cette réunion doit être avant tout l'occasion d'un diagnostic partagé. Cela veut dire qu'il y a un certain nombre de questions tout-à-fait importantes que nous devons nous poser ensemble Etat, patronat, syndicats. Nous devons examiner si nous sommes capables de trouver des réponses sinon identiques, du moins convergentes. Nous estimons que s'il n'y a pas en point de départ un diagnostic partagé, il est très difficile ensuite d'avoir une action coordonnée et concertée.
Quelles sont ces questions qui méritent d'être posées aujourd'hui, d'être débattues, à l'occasion de cette réunion, mais d'une manière générale publiquement ? Comment aujourd'hui devons-nous tous hiérarchiser les priorités puisque nous sommes en situation de crise ? Et comme il a été dit hier autour de la table du Conseil, chacun sait qu'en situation de crise, on ne peut plus tout faire. Il faut donc sélectionner ce qui semble tout-à-fait prioritaire. Nous disons que la priorité des priorités c'est l'emploi. C'est une question qui mérite d'être débattue. Il y a une autre question qui mériterait des échanges : nous sommes tous d'accord pour dire que la crise n'est pas franco française, la crise est mondiale. Autrement dit seule une réponse internationale et, a minima, une réponse européenne nous permettra de sortir le plus vite possible et le mieux possible de la crise. Comment construit-on cette réponse européenne ? C'est également une question tout-à-fait importante. Nous estimons que cette question doit être débattue au niveau européen avec les syndicats.
Troisième type de questions, est-il vrai, comme on l'entend beaucoup aujourd'hui, que beaucoup a été fait pour les entreprises ? Je ne vais pas rentrer dans le détail mais je voudrais simplement dire deux choses. Oui, il a été fait des choses tout-à-fait essentielles dans quelques secteurs précis. Evidemment le secteur bancaire, sinon c'était un effondrement général, évidemment dans le secteur de l'automobile, il fallait le faire au risque de provoquer un effet systémique dans toute l'industrie. Des choses ont été faites aussi dans le secteur du bâtiment. Mais qu'a-t-il été fait pour l'ensemble des entreprises françaises ? Rien en tous cas qui puisse être d'impact immédiat. Je vous rappelle que la suppression de la TP est un objectif que nous partageons avec le gouvernement et c'est une bonne nouvelle qu'on ait pu annoncer non pas sa suppression mais la diminution de la TP. Telle que la méthode a été énoncée aujourd'hui, ce sera au mieux d'impact en 2012 pour les entreprises. Puisque l'ambition du gouvernement est que ça puisse être voté pour la Loi de finances de 2010, ce qui voudra dire que ce sera dans le calcul de 2011 et d'impact sur les comptes en 2012.
La deuxième chose que je voudrais rappeler, c'est qu'aujourd'hui nous avons un nombre de faillites tout à fait impressionnant. Il y a eu en France sur l'année 2008, 57 000 faillites d'entreprises et surtout il faut regarder la courbe au fur et à mesure des mois. Il y a eu malheureusement une croissance très forte sur le 3ème et le 4ème trimestre. D'après des informations partielles que nous avons, la croissance des faillites sur janvier continue. La faillite de 57 000 entreprises en 2008 correspond à la disparition de 218 000 emplois. 218 000 emplois impactés par ces faillites qu'on ne voit pas, qui ne sont pas repérables. C'est tout le tissu des TPE et des PME qui est ainsi touché mais ça apparaît comme clairsemé. C'est pour nous quelque chose de tout à fait prioritaire, il faut le faire savoir. On ne peut pas raisonner sur la situation actuelle si on ne voit pas ça clairement et en face.
Parallèlement, nous avons été parmi les premiers à dire « oui, il faut un volet social, une réponse sociale à cette situation tout à fait exceptionnelle ». Et nous avons eu une réponse forte, nous le MEDEF. Une réponse forte et rapide quand nous engageons en décembre une négociation sur le chômage partiel alors qu'il n'y en avait pas eu depuis 15 ans. Quand nous mettons sur la table les propositions que nous avons formulées sur l'assurance chômage allant bien au-delà de ce que jamais le patronat n'avait osé proposer. Dans la négociation sur la formation professionnelle d'emblée, nous disons que, oui il faut un dispositif spécifique transversal, c'est-à-dire qui ne soit pas une approche par filière professionnelle mais une approche globale. Ce dispositif transversal doit avoir comme objectif, comme point d'arrivée de se concentrer sur les chômeurs partiels et tous ceux qui ont toujours été éloignés de la formation. Ca, nous l'avons fait. Ce n'est pas pour me répéter que je vous rappelle ça. C'est pour dire que nous n'accepterons pas qu'il puisse être dit que le MEDEF ou le patronat d'une manière générale n'ait pas de réponse à la situation. Ce que nous proposons, ce que nous formulerons demain comme proposition, c'est la constitution d'un comité de coordination des réponses à la crise, qui doit être tripartite : représentants de l'Etat, des syndicats et représentants du patronat. Pour nous, ce point est tout à fait important. Ce comité doit être une sorte de vigie. Pourquoi ce point est important ? Parce que nous pensons qu'il faut être dans le réel et non pas dans l'idée. Il faut être dans l'efficacité, c'est-à-dire qu'il ne faut pas être dans l'effet d'annonce. Aujourd'hui, les dispositifs sont nombreux, variés, d'ampleur parfois inégales, mais ils existent. L'enjeu, c'est de les faire fonctionner, c'est de les mettre en oeuvre peut-être plus rapidement que ce qu'il se passe dans bien des cas. Il faut éviter les superpositions, les concurrences malvenues. Aujourd'hui, il faut le savoir, vous avez des collectivités locales qui multiplient la création de dispositifs sociaux, qui parfois eux-mêmes rentrent en concurrence avec des dispositifs existants qui relèvent soit de la compétence de l'Etat soit des partenaires sociaux. Nous pensons que la priorité c'est de gérer le mieux possible l'ensemble de ces dispositifs. Nous pensons qu'il faut faire attention à tous les effets pervers qui peuvent naître d'idées d'apparence extrêmement généreuse, parce que les financements envisagés sont massifs, d'idées qui peuvent apparaître comme extraordinairement efficaces. Nous pensons qu'il faut faire attention à tous les effets pervers de telles idées. Les effets pervers possibles étant en premier de la gabegie, tout simplement. Et aujourd'hui, je crois qu'il serait bon qu'il y ait une vision claire de tous les dispositifs financiers donnés par l'Etat qui existent. Au total, combien a été mis sur la table ? Est-ce que les sommes ont été débloquées ? Est-ce que l'argent est arrivé là où cela devait arriver ? Il y a beaucoup de choses qui méritent quelques éclaircissements. Voilà comment nous envisageons la réunion du 18 février.
J'ajouterais trois choses très importantes.
Premièrement, sur le chômage partiel, qui sera très certainement l'objet de discussions demain. Nous sommes tous d'accord pour dire que c'est un outil tout-à-fait utile en ce moment et nous sommes tous d'accord pour envisager quelques mécanismes complémentaires pour lui donner un peu plus de souplesse ou un peu plus de possibilités. Toutefois, nous souhaitons attirer l'attention de tous ceux qui réfléchissent à l'utilisation du chômage partiel sur le fait que le chômage partiel ne peut pas être la panacée. Il faut toujours faire attention à ce que le chômage partiel n'empêche pas les ajustements nécessaires. Nous pensons qu'il ne faut pas faire du chômage partiel de longue durée et surtout cela a été très clairement dit autour de la table du Conseil : attention à un effet pervers du chômage partiel que nous détectons déjà qui est la recrudescence du travail au noir.
Le deuxième point sur lequel je voudrais insister et qui fera l'objet de discussions demain à l'Elysée, c'est la question du partage de la valeur ajoutée ou du profit distribuable. Deux points très simples. Tout d'abord, nous pensons qu'il y a une sorte de confusion intellectuelle sur ce débat. Le travail est rémunéré par le salaire, le capital est rémunéré par le dividende. Je crois qu'il faut revenir à ces principes très simples. Sur la question du travail et de la rémunération du travail, nous disons clairement que nous n'avons absolument pas à rougir, nous les entreprises françaises, de la part qui est consacrée à la rémunération du travail dans la valeur ajoutée des entreprises. Dans le document qui vous a été distribué sur la répartition de la valeur ajoutée en France depuis les années 60 - c'est volontairement que j'ai pris comme référence 1960 tout d'abord car la comptabilité nationale qui nous permet de calculer ces données a commencé en 1959 mais aussi parce qu'il y a en ce moment une espèce de bouffée nostalgique sur l'entrepreneuriat des années 60. Je le connais bien, j'ai vraiment le sentiment d'en être issue de cet entrepreneuriat là. Comme si les choses étaient si profondément différentes - donc, quand on regarde dans la répartition de la valeur ajoutée le poids des rémunérations en 1960 et que l'on compare à celui en 2008, sur la base de l'estimation donnée par l'INSEE, nous sommes quasiment aux mêmes chiffres : 65.5% de la valeur ajoutée était consacrée à la rémunération du travail, c'est-à-dire 65.5% de la richesse créée par l'entreprise, et 65.7% en 2008. En plus, lorsque vous regardez l'évolution entre 2000 et 2008, la part consacrée à la rémunération a plutôt légèrement augmenté. Ce que nous voyons sur le tableau intitulé le « Benchmark des taux de marge des sociétés en Europe en 2007 » et le graphique concernant l'évolution des taux de marge des sociétés en Europe depuis 2000, c'est qu'il y a eu une déformation de la part du travail dans la valeur ajoutée au détriment du travail partout en Europe sauf en France. C'est pourquoi je redis que nous n'avons absolument pas à rougir de la part consacrée par les entreprises françaises à la rémunération du travail. Dans le graphique sur l'évolution des taux de marge des sociétés en Europe depuis 2000, concernant la courbe de la France, nous sommes structurellement, sur les sept dernières années, en deçà de la moyenne de la zone euro et très en deçà de l'Allemagne, qui est évidemment toujours un point de référence très utile et très intéressant à regarder. Je réponds d'emblée à une remarque qui peut être faite par certains sur la donnée de la part du travail dans la valeur ajoutée. Il y a une période, qui est la période des années 70, très clairement le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, où la part du travail a été très légèrement supérieure, 4 ou 5 points en moyenne à toutes les périodes précédentes c'est-à-dire les périodes 60, début 70 ainsi que les périodes 80 et 90. L'explication se trouve dans l'inflation, souvenez-vous de l'inflation de l'époque. C'est cela qui était à l'origine de cette situation qui n'a pas pour autant rendu la situation économique de notre pays plus favorable. Donc ça, c'est le premier point. Il y a un deuxième point, si on veut regarder les tableaux chiffrés et notamment le tableau sur le profit distribuable. Je voudrais rappeler, je ne voudrais pas faire un cours d'économie car je ne voudrais pas vous ennuyer, mais vous avez la valeur ajoutée qui vous donne la masse salariale et la marge brute et puis ensuite, de cela, on déduit les impôts, les charges d'intérêts et ensuite il vous reste le profit distribuable. Le profit distribuable se décompose en deux parties, pas en trois, pas en quatre, c'est en deux. Le profit distribuable se décompose soit en dividendes qui doivent être donnés, versés à l'actionnaire soit en autofinancement pour l'entreprise. L'autofinancement pouvant aller soit à l'investissement soit en réserves dans l'entreprise pour renforcer ses fonds propres, ce dont on va tous avoir besoin dans les mois qui viennent. Si je regarde dans le tableau sur les dividendes, autofinancement, participation et intéressement, sur l'année 2007 ont été versées en dividendes aux actionnaires 72 milliards d'euros. Peut-être que je devrais ajouter un chiffre qui ne figure pas dans les tableaux. Tout-à-l'heure, je vous ai parlé de la masse salariale, eh bien, la masse salariale sur l'année 2007, se monte à 672 milliards d'euros. Il reste 147 milliards pour l'autofinancement, et là, il faut bien voir que l'autofinancement ne suffit pas à financer les investissements car le total des investissements sur l'année 2007 a été de 215 milliards d'euros en 2007. Même l'autofinancement là ne suffit pas, il faut bien sûr faire appel à l'emprunt, à d'autres sources de financement pour satisfaire les besoins d'investissements. Et puis, vous avez une autre catégorie qui est quelque chose de tout à fait unique. Il faut que vous sachiez bien qu'il y a dans aucun autre pays occidental l'équivalent de ce que nous faisons en France en matière de participations et d'intéressements, ceci représente 15 milliards d'euros. Ces 15 milliards ne sont pas issus du profit distribuable, ils sont en amont dans la valeur ajoutée. Pardon pour tout ceci, mais c'est quand même bien de rappeler un certains nombres de principes. Par conséquent, nous considérons que le profit distribuable n'a pas à être divisé en trois. Il se décompose en deux parties. Je dois vous dire qu'hier autour de la table du Conseil, il y avait beaucoup d'émotion sur le sujet. Je voudrais surtout vous dire que ce ne sont pas les patrons du CAC 40 qui se sont exprimés. Ce sont les entrepreneurs, ceux qui sont créateurs d'entreprises, et qui comme l'un d'entre eux nous l'a rappelé, ceux qui en 20 ans ne se sont jamais distribué de dividendes. Fondamentalement, il faut comprendre que c'est quelque chose qui touche à un principe essentiel qui est le droit de propriété. Seul l'actionnaire peut décider du montant des dividendes. C'est son droit, ce droit est attaché au droit de propriété.
* Délibération sociale
Je terminerais en vous disant que nous sommes ouverts à toutes les discussions mais nous recommandons que cela puisse se passer sous la forme d'une Délibération sociale. Je vous rappelle ce qu'est la Délibération sociale, c'est un processus qui permet au patronat et aux syndicats d'échanger en toute liberté, sur tous les sujets, et sans nous lier comme une logique de négociation peut le faire. Mais nous considérons que s'il doit y avoir une Délibération sociale, avec les syndicats, celle-ci doit porter sur des enjeux qualitatifs et non pas quantitatifs. Par exemple, nous considérons qu'il serait très utile engager une Délibération sociale modernisation du marché du travail 2. Dans cette Délibération, nous pourrions aborder des sujets tout à fait utiles pour faire face à la situation actuelle, qui sont surtout des sujets d'organisation, d'optimisation des fonctionnements. Je pense en particulier à tous ce qui concerne les congés de mobilité, de reclassements, le mode de fonctionnement des groupements d'employeurs, la mise à disposition de salariés, la revitalisation de bassins d'emploi. Ce sont des sujets qui, s'ils pouvaient avancer, nous permettraient tous d'aider face à la situation actuelle.
* Maintenant, je vais répondre à toutes vos questions.
Marc Landré : Vous avez dit au sujet qu'il fallait se méfier d'idées généreuses en apparence et aux financements massifs et de leurs effets pervers notamment la gabegie. Est-ce que vous faites référence par là même à la proposition de François Chérèque de créer un fonds d'investissement social sur lequel vous aviez eu des propos lors de sa présentation assez négatif ?
Je fais notamment, s'il vous plaît notez bien le notamment, référence à cela. Je pense que dans l'approche de la CFDT il y a des choses qui peuvent être intéressantes, des idées qui méritent d'être approfondies et précisées. Donc il n'est pas question pour nous de rejeter d'emblée et en bloc ce que la CFDT met sur la table. Mais nous disons aussi qu'il y a beaucoup de dispositifs qui existent et qui permettraient à mon avis de remplir une partie des fonctions imaginées par la CFDT avec son fonds d'investissement social. Je crois que ce serait dans le bon ordre des choses déjà de travailler sur le fonds paritaire qui a été institué à l'issue de la négociation professionnelle et en réalité nous travaillons déjà dessus. Vous savez que dans le cadre des discussions qu'il y a entre patronat et syndicats et gouvernement d'ailleurs dans la mise en oeuvre de ce fonds nous avons accepté, nous avons dit OK pour financer une partie de l'allocation de fin de formation. Mais quelqu'un hier au Conseil exécutif a dit « Mais où est le monitoring financier de tout ça ? » Et nous avons besoin d'un monitoring financier. Là on ne sait plus ; moi j'ai l'impression de voir vraiment de l'argent qui vole dans tous les sens sans savoir exactement à quoi c'est affecté et si même c'est utilisé. Dans la négociation formation professionnelle quand nous avons dit « nous mettons des programmes à la disposition des chômeurs et de ceux qui sont éloignés de la formation des programmes spécifiques et nous dégageons une enveloppe annuelle de 900 millions ». Eh bien quand nous avons dit nous dégageons une enveloppe annuelle de 900 millions ;et du côté des délégations patronales et du côté de certaines délégations syndicales il y a eu de nombreux observateurs pour dire « on n'est même pas sûr de savoir utiliser ce fonds ! » Et il faut faire très attention aujourd'hui quand on dit « on va former, on va former, on va former ! » ;on va pas mettre tout le monde au chômage partiel et tout le monde en formation ! C'est une nouvelle conception des ateliers nationaux. Il faut faire d'autant plus attention que il y aura une sortie de crise, on ne sait pas quand mais il y en aura une. Et non seulement nous ne savons pas quand, mais nous ne savon pas avec nouveaux modes de consommation. Avec quels nouveaux besoins des entreprises ? Et déterminer quels vont être les futurs besoins de formation ou en tous cas quels sont les besoins de formations pour satisfaire les futurs emplois ? C'est quelque chose de très difficile. Donc je crois qu'il faut travailler sérieusement, méthodiquement. C'est pour cela qu'il y a certainement dans l'approche de la CFDT des choses intéressantes à prendre mais on ne peut pas non plus dire d'emblée on met 5 ou 6 milliards voir plus alors qu'on ne sait déjà pas comment on va utiliser les 900 millions qui ont été décidés.
Source http://www.medef.fr, le 20 février 2009