Texte intégral
M.-O. Fogiel.- Y. Jégo, bonjour.
Oui, bonjour.
Vous avez entamé depuis jeudi dernier, une tournée aux Antilles, tout d'abord Saint-Martin et Saint-Barth. Dans quelques heures, vous serez en Guadeloupe. On se souvient de votre départ surprise, en pleine polémique, qui avait été largement commenté, vous y êtes retourné 48 heures avec deux médiateurs. Le retour, cette fois-ci en terme de symbole, déjà, c'est important pour vous ?
La vie continue, c'est ça le symbole ; c'est de montrer qu'après la crise, après les difficultés, il faut reconstruire, il faut travailler avec tout le monde, il faut être sur le terrain. Il faut unifier toutes nos forces, c'est ce que j'ai voulu démontrer en reprenant mon bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de nos compatriotes des Antilles.
E. Domota, hier, sur notre antenne disait que vous y passez quelques heures, ce n'est pas assez. C'est mieux que rien, c'est ce que vous dites ?
Oh ! Je crois, vous savez, je suis concentré à 100 % de mon temps, sur la tâche des Outre Mer et en particulier des Antilles. On peut travailler pour les Antilles à Paris, il faut aussi aller vérifier sur le terrain. Et puis j'y reviendrai très prochainement, puisque le chef de l'Etat doit venir, lui, dans le courant du mois d'avril, donc c'est un travail permanent et c'est un aller/retour permanent entre Paris et l'Outre Mer.
Le chef de l'Etat y va, pour des états généraux, on parle du 20 et du 25 avril, c'est exact ?
La date n'est pas encore totalement arrêtée mais c'est effectivement à la fin du mois d'avril que le chef de l'Etat ira aux Antilles pour ce moment important, qui est celui des états généraux.
Concrètement, il va sortir quoi de ces états généraux ?
Vous savez, on a eu des manifestations qui dénonçaient l'organisation de l'économie, qui dénonçait la faiblesse de la gouvernance, qui dénonçaient l'absence de dialogue social, qui dénonçaient l'absence de grands projets créateurs d'emplois. Eh bien, les états généraux, c'est pour poser toutes ces questions. Par exemple poser la question en matière de tourisme : est-ce que les Antilles veulent du tourisme ? Est-ce que quand on est antillais, qu'on porte les valises d'un touriste, on se considère comme un esclave ou comme un travailleur dans une entreprise normale ? Voilà, les vraies questions qui doivent être posées...
Est-ce que vous avez des doutes sur le fait que les Antilles veulent du tourisme ? A priori, c'est une ressource importante de l'île, non ?
Ça devrait être une ressource très importante de l'île, j'ai entendu, y compris de la bouche d'un certain nombre de syndicalistes, des propos sur le tourisme qui font qu'on peut se poser des questions. Il y a un atout formidable dans le tourisme aux Antilles, il y a des entreprises de qualité, il y a des perspectives importantes. Les états généraux c'est aussi pour poser les vraies questions.
A propos de tourisme, le centre d'études de tours opérateurs parle d'une perte de près de 80 millions d'euros. Il réclame un plan de sauvegarde. L'île, elle est dévastée après la grève pour vous, de ce point de vue-là ? Est-ce que vous avez l'impression que le tourisme est mort aux Antilles ?
Je crois que c'est tout le contraire, et que tous ceux qui nous écoutent, ils vont avoir des bonnes affaires à faire. Certains tours opérators ont déjà lancé des opérations avec des semaines à 500 euros pour les Antilles et ça marche très bien, parce qu'il y a le soleil, il y a la mer et qu'après la crise, tous les atouts du tourisme sont restés en place...
Mais est-ce que vous allez venir en aide, aux gens sur place ? Est-ce que vous avez par exemple des enveloppes supplémentaires à leur donner ?
C'est l'objet de mon déplacement, je vais faire des annonces, effectivement, ce matin, en Guadeloupe, pour le tourisme, pour décaler les dettes fiscales et sociales, pour apporter des aides très précises ; le Gouvernement va mettre en place des moyens tout à fait exceptionnels de soutien au tourisme, mais aussi des moyens de promotion pour dire à nos compatriotes : c'est le moment d'y aller, parce qu'il y a des bonnes affaires à faire.
Vous y allez avec une enveloppe de combien ?
Nous y allons avec les moyens qui ont été accordés par le président de la République...
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire 580 millions d'euros pour l'ensemble de l'Outre Mer. Les mesures en faveur du tourisme s'inscrivent dans cette logique-là. On va aider les entreprises, mais surtout, on va faire savoir qu'aller aux Antilles en vacances dans les semaines qui viennent, dans les mois qui viennent, non seulement, les gens seront bien accueillis, mais qu'en plus, ils vont avoir des tarifs qui vont défier je crois beaucoup d'autres destinations.
Vous arrivez dans quelques heures en Guadeloupe, vous parliez des gens qui étaient dans la rue, et qui de temps en temps manifestent de façon violente. Est-ce que vous craignez un accord un peu compliqué, pour vous en atterrissant ?
Ecoutez, on verra. Mais moi, je n'ai pas du tout le sentiment que nous soyons encore dans une logique d'affrontements. Je recevrais tous ceux qui voudront me rencontrer, comme je l'ai toujours fait...
E. Domota ?
...S'il le souhaite, avec évidemment grand plaisir.
Vous souhaitez, vous, le rencontrer ?
Moi, ce n'est pas programmé dans ce déplacement, mais il sait parfaitement - il a mon numéro de téléphone portable - il sait parfaitement comment me joindre et réciproquement d'ailleurs.
Alors pour terminer, sur le fond, le Medef en Guadeloupe, persiste à rejeter l'accord Bino, qui a été signé avec le LKP notamment, rappelons que c'est l'accord qui permet notamment d'augmenter les bas salaires de 200 euros. Est-ce que vous avez la volonté de l'imposer, cet accord, au Medef ?
Il y a une procédure qui a été lancée, qui se déroule sous l'autorité du ministre du ministre du Travail. Il y aura la réponse dans une quinzaine de jours. Mais il y aura effectivement une extension de ces mesures, conformément d'ailleurs au droit du Travail. Il y a une partie du Medef qui s'y oppose, mais il y a aussi des textes et une organisation qui est dans le droit du travail, permet de passer outre, l'opposition de tel ou tel parti du patronat. Je note d'ailleurs que le patronat en Martinique, ou le patronat à la Réunion, est beaucoup plus en phase avec les accords signés que ça ne pouvait être le cas en Guadeloupe. Je note aussi qu'il y a aujourd'hui plus de la moitié des entreprises de Guadeloupe qui sont aussi en phase avec ces accords. Moi, je ne veux pas rentrer pour juger tel ou tel, je dis simplement qu'il faut savoir sortir de la crise par le haut, il faut savoir que la signature des uns et des autres soit respectée. Il faut maintenant repartir pour reconstruire l'économie, plus que d'essayer de mener des combats d'arrière-garde vis-à-vis d'un passé qui aujourd'hui, est soldé.
Merci, beaucoup, Y. Jégo.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 mars 2009
Oui, bonjour.
Vous avez entamé depuis jeudi dernier, une tournée aux Antilles, tout d'abord Saint-Martin et Saint-Barth. Dans quelques heures, vous serez en Guadeloupe. On se souvient de votre départ surprise, en pleine polémique, qui avait été largement commenté, vous y êtes retourné 48 heures avec deux médiateurs. Le retour, cette fois-ci en terme de symbole, déjà, c'est important pour vous ?
La vie continue, c'est ça le symbole ; c'est de montrer qu'après la crise, après les difficultés, il faut reconstruire, il faut travailler avec tout le monde, il faut être sur le terrain. Il faut unifier toutes nos forces, c'est ce que j'ai voulu démontrer en reprenant mon bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de nos compatriotes des Antilles.
E. Domota, hier, sur notre antenne disait que vous y passez quelques heures, ce n'est pas assez. C'est mieux que rien, c'est ce que vous dites ?
Oh ! Je crois, vous savez, je suis concentré à 100 % de mon temps, sur la tâche des Outre Mer et en particulier des Antilles. On peut travailler pour les Antilles à Paris, il faut aussi aller vérifier sur le terrain. Et puis j'y reviendrai très prochainement, puisque le chef de l'Etat doit venir, lui, dans le courant du mois d'avril, donc c'est un travail permanent et c'est un aller/retour permanent entre Paris et l'Outre Mer.
Le chef de l'Etat y va, pour des états généraux, on parle du 20 et du 25 avril, c'est exact ?
La date n'est pas encore totalement arrêtée mais c'est effectivement à la fin du mois d'avril que le chef de l'Etat ira aux Antilles pour ce moment important, qui est celui des états généraux.
Concrètement, il va sortir quoi de ces états généraux ?
Vous savez, on a eu des manifestations qui dénonçaient l'organisation de l'économie, qui dénonçait la faiblesse de la gouvernance, qui dénonçaient l'absence de dialogue social, qui dénonçaient l'absence de grands projets créateurs d'emplois. Eh bien, les états généraux, c'est pour poser toutes ces questions. Par exemple poser la question en matière de tourisme : est-ce que les Antilles veulent du tourisme ? Est-ce que quand on est antillais, qu'on porte les valises d'un touriste, on se considère comme un esclave ou comme un travailleur dans une entreprise normale ? Voilà, les vraies questions qui doivent être posées...
Est-ce que vous avez des doutes sur le fait que les Antilles veulent du tourisme ? A priori, c'est une ressource importante de l'île, non ?
Ça devrait être une ressource très importante de l'île, j'ai entendu, y compris de la bouche d'un certain nombre de syndicalistes, des propos sur le tourisme qui font qu'on peut se poser des questions. Il y a un atout formidable dans le tourisme aux Antilles, il y a des entreprises de qualité, il y a des perspectives importantes. Les états généraux c'est aussi pour poser les vraies questions.
A propos de tourisme, le centre d'études de tours opérateurs parle d'une perte de près de 80 millions d'euros. Il réclame un plan de sauvegarde. L'île, elle est dévastée après la grève pour vous, de ce point de vue-là ? Est-ce que vous avez l'impression que le tourisme est mort aux Antilles ?
Je crois que c'est tout le contraire, et que tous ceux qui nous écoutent, ils vont avoir des bonnes affaires à faire. Certains tours opérators ont déjà lancé des opérations avec des semaines à 500 euros pour les Antilles et ça marche très bien, parce qu'il y a le soleil, il y a la mer et qu'après la crise, tous les atouts du tourisme sont restés en place...
Mais est-ce que vous allez venir en aide, aux gens sur place ? Est-ce que vous avez par exemple des enveloppes supplémentaires à leur donner ?
C'est l'objet de mon déplacement, je vais faire des annonces, effectivement, ce matin, en Guadeloupe, pour le tourisme, pour décaler les dettes fiscales et sociales, pour apporter des aides très précises ; le Gouvernement va mettre en place des moyens tout à fait exceptionnels de soutien au tourisme, mais aussi des moyens de promotion pour dire à nos compatriotes : c'est le moment d'y aller, parce qu'il y a des bonnes affaires à faire.
Vous y allez avec une enveloppe de combien ?
Nous y allons avec les moyens qui ont été accordés par le président de la République...
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire 580 millions d'euros pour l'ensemble de l'Outre Mer. Les mesures en faveur du tourisme s'inscrivent dans cette logique-là. On va aider les entreprises, mais surtout, on va faire savoir qu'aller aux Antilles en vacances dans les semaines qui viennent, dans les mois qui viennent, non seulement, les gens seront bien accueillis, mais qu'en plus, ils vont avoir des tarifs qui vont défier je crois beaucoup d'autres destinations.
Vous arrivez dans quelques heures en Guadeloupe, vous parliez des gens qui étaient dans la rue, et qui de temps en temps manifestent de façon violente. Est-ce que vous craignez un accord un peu compliqué, pour vous en atterrissant ?
Ecoutez, on verra. Mais moi, je n'ai pas du tout le sentiment que nous soyons encore dans une logique d'affrontements. Je recevrais tous ceux qui voudront me rencontrer, comme je l'ai toujours fait...
E. Domota ?
...S'il le souhaite, avec évidemment grand plaisir.
Vous souhaitez, vous, le rencontrer ?
Moi, ce n'est pas programmé dans ce déplacement, mais il sait parfaitement - il a mon numéro de téléphone portable - il sait parfaitement comment me joindre et réciproquement d'ailleurs.
Alors pour terminer, sur le fond, le Medef en Guadeloupe, persiste à rejeter l'accord Bino, qui a été signé avec le LKP notamment, rappelons que c'est l'accord qui permet notamment d'augmenter les bas salaires de 200 euros. Est-ce que vous avez la volonté de l'imposer, cet accord, au Medef ?
Il y a une procédure qui a été lancée, qui se déroule sous l'autorité du ministre du ministre du Travail. Il y aura la réponse dans une quinzaine de jours. Mais il y aura effectivement une extension de ces mesures, conformément d'ailleurs au droit du Travail. Il y a une partie du Medef qui s'y oppose, mais il y a aussi des textes et une organisation qui est dans le droit du travail, permet de passer outre, l'opposition de tel ou tel parti du patronat. Je note d'ailleurs que le patronat en Martinique, ou le patronat à la Réunion, est beaucoup plus en phase avec les accords signés que ça ne pouvait être le cas en Guadeloupe. Je note aussi qu'il y a aujourd'hui plus de la moitié des entreprises de Guadeloupe qui sont aussi en phase avec ces accords. Moi, je ne veux pas rentrer pour juger tel ou tel, je dis simplement qu'il faut savoir sortir de la crise par le haut, il faut savoir que la signature des uns et des autres soit respectée. Il faut maintenant repartir pour reconstruire l'économie, plus que d'essayer de mener des combats d'arrière-garde vis-à-vis d'un passé qui aujourd'hui, est soldé.
Merci, beaucoup, Y. Jégo.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 23 mars 2009