Texte intégral
L. Bazin.- N. Morano est notre invitée, bonjour.
Bonjour.
Secrétaire d'Etat à la Famille. Je le disais tout à l'heure, chouchou du Président, l'une des fidèles en tout cas, c'est très clair, de N. Sarkozy. « Le Président a la banane », on a lu ça, les députés UMP qu'il réunissait hier l'ont raconté ; « La période est formidable pour nous », aurait dit le Président, « on a besoin de nous et ça paiera ». Certains disent que c'est un peu indécent comme propos en ce moment.
Ecoutez, qu'il ait toute l'énergie pour prendre les initiatives à la fois nationales et internationales, comme il va le faire bientôt d'ailleurs s'agissant du G20 qui va se réunir à Londres, c'est une réalité. C'est quelqu'un qui est déterminé, qui a une énergie sans faille, et heureusement je dirais, parce que si nous avions un chef de l'Etat qui serait atone et qui n'aurait pas l'énergie suffisante, surtout en période de crise, comment voulez-vous qu'il agisse au service des Français. Et la période nécessite d'avoir un Président actif, au plus proche d'eux, c'est pour ça qu'il va quasi toutes les semaines sur le terrain. Il veut être proche des Français et il sera proche des Français. Toutes les mesures que nous prenons sont destinées à sécuriser les Français.
Donc, ce n'est pas « la banane », c'est « la patate » !
Non, c'est l'énergie, et c'est l'énergie nécessaire à un chef de l'Etat. Je veux dire, c'est ce qu'attendent les Français, ils ne l'ont pas élu pour qu'il fasse la sieste tous les après-midi. Ils l'ont élu pour qu'il travaille du premier jour au dernier jour de son quinquennat.
Comment vous avez vécu ce que vous avez entendu, sans doute, sur notre antenne ce matin, c'est-à-dire ce patron de 3M libéré cette nuit après plus de 30 heures de séquestration et qui dit comprendre le mode d'action des ouvriers de l'usine en question ?
Je pense que ce n'est pas du tout la bonne solution. Je peux comprendre les moments de détresse, je l'ai vécu moi-même à l'usine Kléber, à Toul ; on a vu des dirigeants se faire séquestrer, c'est un vrai traumatisme aussi pour ceux qui se font enfermer et qui quelquefois subissent une obligation de restructuration au même titre que les salariés subissent ces restructurations. Donc, je crois que ça n'est pas la meilleure solution, qu'il faut comprendre la détresse et il faut y répondre par des moyens très précis.
Oui, mais, vous comprenez, N. Morano ce cri qui est en train de monter et qui consiste à dire : « attendez ! Nous, on veut sauver notre boulot, on veut sauver notre vite, on veut sauver nos familles, et finalement tout est permis » ?
Mais bien sûr !
Tous les moyens deviennent bons.
Non mais, bien sûr, je comprends lorsqu'on se retrouve en chômage partiel, en activité partielle, lorsqu'on a un salaire, qu'il faut garder le maximum de ce salaire et de revenu. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin d'honorer tout simplement ses crédits. Quand vous devez payer votre voiture ou votre logement, il y a une vraie angoisse par rapport à ça. C'est pour ça que le Gouvernement a pris les mesures et prend les mesures d'un meilleur accompagnement du chômage partiel. C'est pour ça que vous avez le contrat de transition professionnelle qui permet une indemnisation à 100 % lorsque vous vous retrouvez en situation d'activité partielle. Les mesures qui ont été prises aussi s'agissant de l'activité partielle de mieux indemniser, alors le contrat de transition professionnelle...
... mais là il s'agit de suppression de postes...
... il y a 25 pôles emploi.
Mais je comprends, je comprends, c'est très bien de donner le...
... 25 sites d'emploi de touchés pour lesquels nous avons mis en place des contrats de transition professionnelle. Ensuite, tous ceux qui se retrouvent en chômage partiel, parce que ce sont ceux-là les plus fragilisés aussi, eh bien c'est de les accompagner à 95 % de niveau du revenu de salaire net pour un SMIC. C'est tout ça qui est nécessaire pour mieux accompagner, et lorsque...
...mais on ne peut empêcher la casse, on ne peut pas empêcher les licenciements. C'est comme ça, c'est la crise. On est impuissants et il y a de la violence qui monte.
Non, non, ne dites pas « on est impuissants », parce que, franchement, le président de la République c'est un mot qu'il ne connaît pas. On ne peut pas dire qu'on n'a pas de solution. Donc, toutes les solutions nous sommes en train de les mettre en oeuvre, nous nous adapterons au fur et à mesure. Cela a été le dispositif du plan de relance dans chaque région, maintenir et soutenir l'emploi des PME, c'est toutes les mesures qui entrent en oeuvre s'agissant de celles qui ont été prises au cours du Sommet social, et qui viennent maintenant en application dès le mois d'avril. Je pense à la prime 250 euros pour trois millions de personnes, je pense aux six millions de familles qui vont payer moins d'impôts, parce que là aussi il faut restituer aux Français de l'argent pour qu'en période de crise, dans ces périodes nous soutenions au maximum à la fois l'emploi et le pouvoir d'achat des personnes les plus fragiles.
Ça vous fait-il peur la violence sociale ou pas ? J'entends les mesures, j'entends votre volonté de les présenter aux Français et de faire de la pédagogie...
... pas les présenter, non, non, les appliquer surtout.
Oui ! Mais est-ce que cette violence sociale vous fait peur ? Est-ce que cette montée de tension vous fait peur, vous inquiète ?
Mais, le rôle d'un gouvernement c'est de comprendre, c'est de ne pas avoir peur, c'est au contraire de rassurer et de dire « nous sommes là, nous allons mettre en oeuvre toutes ces mesures qui sont destinées à soutenir le peuple français, à le sécuriser ». Et il faut intervenir notamment en matière de politique intérieure, c'est ce que je vous disais tout à l'heure, mais également parce que la France dans le cadre de la mondialisation ne vit pas seule, et on voit bien que nous sommes aussi sous des contraintes et des tensions fortes en termes de crise mondiale. C'est pour ça que ce G20 est important. Je vous rappelle qu'il est à l'initiative du président Sarkozy. C'est pour ça qu'il faut que l'Europe soit fédérée. Je vous rappelle que ça été aussi le rôle et la mission très forte qu'a réussis à faire le Président de la République. Lorsqu'il dit très clairement, hier encore devant les parlementaires, ou au Conseil des ministres, qu'il va lutter contre les paradis fiscaux pour amener plus de justice dans le système financier, c'est une nécessité absolue. C'est ce qui a amené aussi cette crise.
J'entends ! La justice, la demande la justice, les salaires ou les bonus ou les stock-options qui ont défrayé la chronique ces derniers temps, le Président fait dire hier soir que si les patrons d'une certaine manière ne s'organisent pas eux-mêmes d'ici mardi, il y aura un décret. Vous, vous étiez contre la loi, est-ce que vous êtes pour le décret ?
Bien sûr !
Qu'est-ce que ça change ?
Parce qu'il faudrait aller vite, c'est-à-dire on ne peut pas... alors, sur un domaine très particulier, une entreprise qui touche des fonds de l'Etat pour la soutenir, il n'est pas possible, il n'est pas acceptable, parce que les fonds de l'Etat c'est l'argent des Français, de tous les contribuables. Comment on peut accepter qu'avec cet argent apporté pour soutenir une entreprise il y ait d'un autre côté des bonus ou une levée de stock options ? Ca n'est pas acceptable, ça n'est pas possible, ça n'est pas moral.
Et ça, ça se décrète.
Ca n'est pas moral. Et donc, qu'il prenne des mesures...
... ça se décrète ?
... qu'il prenne les mesures nécessaires à cet égard dans les meilleurs délais, je trouve que c'est légitime parce que, encore une fois, il s'agit de l'argent des Français.
Mais légitime et efficace, vous pensez, oui ?
Mais écoutez, il faudra agir avec efficacité. Et puis, vous parliez aussi, parce que là aussi il y a un domaine sur lequel il s'est exprimé et sur lequel nous devons avoir des propositions à la fois des partenaires sociaux, du patronat, sur un meilleur partage des richesses. Comment on peut comprendre que, par exemple, les salaires du privé n'augmentent environ qu'en dessous de 4 %, 3,9 %, et que les revenus de certains patrons explosent ? Ca n'est pas possible et ça n'est pas non plus moral. C'est pour ça qu'il a parlé d'une meilleure répartition des richesses. Nous aurons à faire des propositions, et d'ailleurs l'UMP y travaille de son côté avec F. Lefèbvre et E. Besson, sur des propositions, nous aussi nous en ferons, s'agissant d'une meilleure répartition des richesses, d'un meilleur équilibre des richesses. Tout simplement pourquoi ? Parce que tous les salariés contribuent à la création de richesses dans l'entreprise, ça nécessite de discuter, évidemment, parce que les dirigeants prennent aussi des gros risques, mais en même temps nous devons organiser une meilleure répartition des richesses.
On doit organiser le rappel des titres tout de suite, mais on y revient évidemment, N. Morano, juste après avec le zapping également. [...]
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 mars 2009
Bonjour.
Secrétaire d'Etat à la Famille. Je le disais tout à l'heure, chouchou du Président, l'une des fidèles en tout cas, c'est très clair, de N. Sarkozy. « Le Président a la banane », on a lu ça, les députés UMP qu'il réunissait hier l'ont raconté ; « La période est formidable pour nous », aurait dit le Président, « on a besoin de nous et ça paiera ». Certains disent que c'est un peu indécent comme propos en ce moment.
Ecoutez, qu'il ait toute l'énergie pour prendre les initiatives à la fois nationales et internationales, comme il va le faire bientôt d'ailleurs s'agissant du G20 qui va se réunir à Londres, c'est une réalité. C'est quelqu'un qui est déterminé, qui a une énergie sans faille, et heureusement je dirais, parce que si nous avions un chef de l'Etat qui serait atone et qui n'aurait pas l'énergie suffisante, surtout en période de crise, comment voulez-vous qu'il agisse au service des Français. Et la période nécessite d'avoir un Président actif, au plus proche d'eux, c'est pour ça qu'il va quasi toutes les semaines sur le terrain. Il veut être proche des Français et il sera proche des Français. Toutes les mesures que nous prenons sont destinées à sécuriser les Français.
Donc, ce n'est pas « la banane », c'est « la patate » !
Non, c'est l'énergie, et c'est l'énergie nécessaire à un chef de l'Etat. Je veux dire, c'est ce qu'attendent les Français, ils ne l'ont pas élu pour qu'il fasse la sieste tous les après-midi. Ils l'ont élu pour qu'il travaille du premier jour au dernier jour de son quinquennat.
Comment vous avez vécu ce que vous avez entendu, sans doute, sur notre antenne ce matin, c'est-à-dire ce patron de 3M libéré cette nuit après plus de 30 heures de séquestration et qui dit comprendre le mode d'action des ouvriers de l'usine en question ?
Je pense que ce n'est pas du tout la bonne solution. Je peux comprendre les moments de détresse, je l'ai vécu moi-même à l'usine Kléber, à Toul ; on a vu des dirigeants se faire séquestrer, c'est un vrai traumatisme aussi pour ceux qui se font enfermer et qui quelquefois subissent une obligation de restructuration au même titre que les salariés subissent ces restructurations. Donc, je crois que ça n'est pas la meilleure solution, qu'il faut comprendre la détresse et il faut y répondre par des moyens très précis.
Oui, mais, vous comprenez, N. Morano ce cri qui est en train de monter et qui consiste à dire : « attendez ! Nous, on veut sauver notre boulot, on veut sauver notre vite, on veut sauver nos familles, et finalement tout est permis » ?
Mais bien sûr !
Tous les moyens deviennent bons.
Non mais, bien sûr, je comprends lorsqu'on se retrouve en chômage partiel, en activité partielle, lorsqu'on a un salaire, qu'il faut garder le maximum de ce salaire et de revenu. Pourquoi ? Parce qu'on a besoin d'honorer tout simplement ses crédits. Quand vous devez payer votre voiture ou votre logement, il y a une vraie angoisse par rapport à ça. C'est pour ça que le Gouvernement a pris les mesures et prend les mesures d'un meilleur accompagnement du chômage partiel. C'est pour ça que vous avez le contrat de transition professionnelle qui permet une indemnisation à 100 % lorsque vous vous retrouvez en situation d'activité partielle. Les mesures qui ont été prises aussi s'agissant de l'activité partielle de mieux indemniser, alors le contrat de transition professionnelle...
... mais là il s'agit de suppression de postes...
... il y a 25 pôles emploi.
Mais je comprends, je comprends, c'est très bien de donner le...
... 25 sites d'emploi de touchés pour lesquels nous avons mis en place des contrats de transition professionnelle. Ensuite, tous ceux qui se retrouvent en chômage partiel, parce que ce sont ceux-là les plus fragilisés aussi, eh bien c'est de les accompagner à 95 % de niveau du revenu de salaire net pour un SMIC. C'est tout ça qui est nécessaire pour mieux accompagner, et lorsque...
...mais on ne peut empêcher la casse, on ne peut pas empêcher les licenciements. C'est comme ça, c'est la crise. On est impuissants et il y a de la violence qui monte.
Non, non, ne dites pas « on est impuissants », parce que, franchement, le président de la République c'est un mot qu'il ne connaît pas. On ne peut pas dire qu'on n'a pas de solution. Donc, toutes les solutions nous sommes en train de les mettre en oeuvre, nous nous adapterons au fur et à mesure. Cela a été le dispositif du plan de relance dans chaque région, maintenir et soutenir l'emploi des PME, c'est toutes les mesures qui entrent en oeuvre s'agissant de celles qui ont été prises au cours du Sommet social, et qui viennent maintenant en application dès le mois d'avril. Je pense à la prime 250 euros pour trois millions de personnes, je pense aux six millions de familles qui vont payer moins d'impôts, parce que là aussi il faut restituer aux Français de l'argent pour qu'en période de crise, dans ces périodes nous soutenions au maximum à la fois l'emploi et le pouvoir d'achat des personnes les plus fragiles.
Ça vous fait-il peur la violence sociale ou pas ? J'entends les mesures, j'entends votre volonté de les présenter aux Français et de faire de la pédagogie...
... pas les présenter, non, non, les appliquer surtout.
Oui ! Mais est-ce que cette violence sociale vous fait peur ? Est-ce que cette montée de tension vous fait peur, vous inquiète ?
Mais, le rôle d'un gouvernement c'est de comprendre, c'est de ne pas avoir peur, c'est au contraire de rassurer et de dire « nous sommes là, nous allons mettre en oeuvre toutes ces mesures qui sont destinées à soutenir le peuple français, à le sécuriser ». Et il faut intervenir notamment en matière de politique intérieure, c'est ce que je vous disais tout à l'heure, mais également parce que la France dans le cadre de la mondialisation ne vit pas seule, et on voit bien que nous sommes aussi sous des contraintes et des tensions fortes en termes de crise mondiale. C'est pour ça que ce G20 est important. Je vous rappelle qu'il est à l'initiative du président Sarkozy. C'est pour ça qu'il faut que l'Europe soit fédérée. Je vous rappelle que ça été aussi le rôle et la mission très forte qu'a réussis à faire le Président de la République. Lorsqu'il dit très clairement, hier encore devant les parlementaires, ou au Conseil des ministres, qu'il va lutter contre les paradis fiscaux pour amener plus de justice dans le système financier, c'est une nécessité absolue. C'est ce qui a amené aussi cette crise.
J'entends ! La justice, la demande la justice, les salaires ou les bonus ou les stock-options qui ont défrayé la chronique ces derniers temps, le Président fait dire hier soir que si les patrons d'une certaine manière ne s'organisent pas eux-mêmes d'ici mardi, il y aura un décret. Vous, vous étiez contre la loi, est-ce que vous êtes pour le décret ?
Bien sûr !
Qu'est-ce que ça change ?
Parce qu'il faudrait aller vite, c'est-à-dire on ne peut pas... alors, sur un domaine très particulier, une entreprise qui touche des fonds de l'Etat pour la soutenir, il n'est pas possible, il n'est pas acceptable, parce que les fonds de l'Etat c'est l'argent des Français, de tous les contribuables. Comment on peut accepter qu'avec cet argent apporté pour soutenir une entreprise il y ait d'un autre côté des bonus ou une levée de stock options ? Ca n'est pas acceptable, ça n'est pas possible, ça n'est pas moral.
Et ça, ça se décrète.
Ca n'est pas moral. Et donc, qu'il prenne des mesures...
... ça se décrète ?
... qu'il prenne les mesures nécessaires à cet égard dans les meilleurs délais, je trouve que c'est légitime parce que, encore une fois, il s'agit de l'argent des Français.
Mais légitime et efficace, vous pensez, oui ?
Mais écoutez, il faudra agir avec efficacité. Et puis, vous parliez aussi, parce que là aussi il y a un domaine sur lequel il s'est exprimé et sur lequel nous devons avoir des propositions à la fois des partenaires sociaux, du patronat, sur un meilleur partage des richesses. Comment on peut comprendre que, par exemple, les salaires du privé n'augmentent environ qu'en dessous de 4 %, 3,9 %, et que les revenus de certains patrons explosent ? Ca n'est pas possible et ça n'est pas non plus moral. C'est pour ça qu'il a parlé d'une meilleure répartition des richesses. Nous aurons à faire des propositions, et d'ailleurs l'UMP y travaille de son côté avec F. Lefèbvre et E. Besson, sur des propositions, nous aussi nous en ferons, s'agissant d'une meilleure répartition des richesses, d'un meilleur équilibre des richesses. Tout simplement pourquoi ? Parce que tous les salariés contribuent à la création de richesses dans l'entreprise, ça nécessite de discuter, évidemment, parce que les dirigeants prennent aussi des gros risques, mais en même temps nous devons organiser une meilleure répartition des richesses.
On doit organiser le rappel des titres tout de suite, mais on y revient évidemment, N. Morano, juste après avec le zapping également. [...]
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 26 mars 2009