Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, de l'outre-mer et des collectivités territoriales, en réponse à une question sur l'organisation de la sécurité du sommet de l'OTAN, au Sénat le 2 avril 2009.

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Circonstance : Sommet de l'OTAN à Strasbourg (Bas-Rhin), les 3 et 4 avril 2009

Texte intégral

Monsieur le Sénateur, dans le méli-mélo de vos questions, je ne retiendrai que ce qui a trait à la sécurité du sommet de l'OTAN.
Tout sommet de l'OTAN présente des risques sécuritaires sérieux. Pour avoir moi-même participé à de nombreux sommets en tant que ministre de la Défense, j'ai assisté à des violences inouïes ! Il suffit d'ailleurs de constater ce qui s'est passé hier à Londres pour mesurer la détermination de certains à user de la violence !
En tant que ministre de l'Intérieur, je suis chargée de veiller à la protection à la fois des Strasbourgeois, des délégations internationales qui viennent dans notre pays et des manifestants eux-mêmes.
Je suis en effet responsable de la protection des personnes, des biens et des libertés publiques !
Je dois protéger chacun contre le risque terroriste majeur qu'entraîne la forte couverture médiatique de cet événement, mais aussi contre un certain nombre d'extrémistes qui ont déjà manifesté, notamment par la voie d'Internet, leur volonté de désobéissance civile, leur refus absolu de respecter un certain nombre de règles, leur souhait de provoquer la violence, voire de l'exercer eux-mêmes.
C'est là une réalité ! Pour y faire face, j'ai mis en place, de mon propre chef, sans aucune demande de qui que ce soit, un dispositif destiné à protéger les personnes.
Il s'agit d'un dispositif mesuré : 9.000 policiers et gendarmes y participent, contre 15.000 policiers en Allemagne, où très peu de manifestations sont attendues à l'occasion du sommet de l'OTAN, et 20.000 à Londres pour seulement 4.000 manifestants.
Je vous rappelle que nous attendons de 45.000 à 50.000 manifestants samedi, venant de tous les Etats européens, dont 20.000 à 25.000, d'Allemagne.
Prendre de telles mesures relève de mon devoir.
J'ai bien conscience que cela crée un certain nombre de contraintes, en particulier pour les habitants de Strasbourg, mais leur protection est notre première préoccupation.
Par ailleurs, je note que toutes les fermetures que vous avez mentionnées, Monsieur le Sénateur, ont eu lieu avec le total accord et même le soutien du maire de Strasbourg qui, en l'espèce, n'appartient pas à la majorité !
Quant à l'université, si elle est fermée depuis plus de huit jours, c'est parce qu'elle était occupée, notamment par des éléments étrangers, lesquels ont été évacués à la demande du président de l'université en raison des dégradations qu'ils avaient commises.
Il est essentiel d'assurer un équilibre entre la sécurité et la liberté.
En ce qui concerne le problème des banderoles, je reconnais bien volontiers qu'il y a eu, effectivement, un excès de zèle : légalement, il est possible de retirer les banderoles injurieuses, ce qui n'était pas le cas en l'espèce.
C'est la raison pour laquelle j'ai donné des instructions très fermes à la police pour que cela ne se reproduise pas.
Il n'empêche que, si des personnes, avec le soutien de certains élus, ce que je ne peux que regretter, veulent venir flanquer la pagaille et représenter une menace pour l'ensemble de nos concitoyens, je ne le permettrai pas !
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 avril 2009