Texte intégral
C. Barbier.- R. Karoutchi, bonjour.
Bonjour.
Le monde entier s'inquiète : les Etats-Unis déclenchent l'état d'urgence sanitaire, seule la France semble minimiser l'épidémie de grippe porcine venue du Mexique. N'est-on pas un peu imprudents ?
Non, je ne crois pas du tout. R. Bachelot l'a dit, toutes les mesures sont prises, de précaution, de contrôle. Les quelques cas qui étaient potentiellement existants en France ont été vérifiés...
Il en reste un. ...
et se sont révélés négatifs, d'après R. Bachelot. Donc les choses sont contrôlées. Naturellement, le Gouvernement est totalement à la manoeuvre, c'est-à-dire que là, R. Bachelot a dit : conférence de presse tous les jours, contrôles tous les jours, méthode et mesures tous les jours. Je crois que, non, nous n'avons pas à inquiéter les gens, parce que ça n'aurait pas de sens, mais c'est vrai que R. Bachelot est sur le dossier tous les jours.
Imprudence, également, d'un autre ordre : pourquoi relancer le dossier du travail du dimanche, en annonçant une proposition de loi avant l'été, à 5 jours du 1er mai, au risque de jeter de l'huile sur le feu syndical ?
Je ne crois pas que ce soit une question de jeter de l'huile sur le feu. L'engagement sur le travail du dimanche était un engagement dans le programme présidentiel de N. Sarkozy, donc ça n'a rien de nouveau. Nous avions dit déjà, je le rappelle, sur la proposition de loi Mallié, que nous n'avions pas fini d'étudier, parce qu'il y avait 7 000 amendements socialistes pour bloquer le système en décembre, nous avions dit que nous ne renoncions pas. Là, les choses sont claires, B. Hortefeux a souhaité revenir là-dessus, le président de la République également et nous aurons une proposition de loi, puisque ça restera du domaine de l'initiative parlementaire, probablement à la fin du mois de juin, avec étude au Sénat et à l'Assemblée ou à l'Assemblée et au Sénat, et je pense que le tout sera terminé pour la session extraordinaire.
Alors, il y aura donc session extraordinaire...
Ah, oui.
Dans la deuxième quinzaine de juillet, on n'y coupera pas ?
Attendez, d'abord la première ! D'abord la première quinzaine de juillet, je ne sais pas jusqu'à quelle date, mais vu l'ampleur des textes encore à adopter, je pense oui qu'il y aura une sessions extraordinaire, qui plus est - pardon de le dire, et j'espère que les députés ou les sénateurs ne m'en voudront pas - je crois que personne ne comprendrait, dans une période de crise économique, de crise dans laquelle les Français sont inquiets, on ne comprendrait pas que l'on dise : le Parlement se met en vacances trois mois.
Que répondez-vous à B. Thibault qui déclare ce matin qu'évidemment on met à profit l'été parlementaire pour faire passer ce texte ?
Non, ce n'est pas vrai. Qu'est-ce que ça veut dire, d'abord, « l'été parlementaire » ? Si le texte arrive, si la proposition de loi elle arrive, en commission, elle sera en commission pratiquement dès la fin mai, ensuite elle sera débattue dans l'une des deux Assemblées, probablement au mois de juin, puis dans la seconde, au mois de juillet. Je crois qu'il faut se dire que les parlementaires travaillent et que l'on ne se dit pas : « on ne travaille plus de la fin mai au mois d'octobre ». Donc, les choses sont claires, on ne profite de rien, le débat est sur la table. Il y a des entreprises, je pense à un certain nombre de librairies dans le Val-d'Oise ou dans les Bouches-du-Rhône, ou de magasins, qui sont sous le coup de recours, avec des pertes d'emplois, avec des pertes de pouvoir d'achat, donc il faut bien que l'on agisse pour sauver l'emploi. Je rappelle simplement...
Ça détruit des emplois, dit B. Thibault, le travail le dimanche.
Non, mais ce n'est pas vrai ! Ecoutez, aujourd'hui, il y a 6,5 millions de Français qui travaillent de manière occasionnelle le dimanche. 2 millions travaillent de manière régulière. Les mêmes, qui viennent nous dire "comment, comment, vous ouvrez le débat sur le travail du dimanche " prennent des taxis, prennent le métro, prennent le train, prennent l'avion, vont au cinéma, vont au restaurant, vont dans les bars, tout ça c'est ouvert, il y a des gens qui travaillent. Alors, ce n'est pas, ni un tabou, ni la panacée. Il faut que l'on trouve une solution acceptable pour tous.
Mauvais, mais pas catastrophique, a confié C. Lagarde hier, à propos du chiffre du chômage de mars, que l'on va connaître aujourd'hui. Qu'est-ce que ça veut dire ça ? C'est + 30 000, 40 000, 50 000 ?
Ça, je ne sais pas, c'est au ministère de communiquer dans la journée. Il est clair et je crois que L. Wauquiez a dit, l'année 2009, au niveau du chômage, ne sera évidemment pas bonne, et on sait bien que ce n'est pas demain que l'on va avoir des chiffres positifs en matière de créations d'emplois par rapport à l'évolution du chômage. Mais, on est dans la crise, tout le monde le sait, cette crise est mondiale, elle est dure, elle est difficile, elle est moins dure et moins difficile en France qu'elle ne l'est au Royaume Uni, en Espagne, en Allemagne, aux Etats Unis, parce que le Gouvernement, à la demande du président de la République, a pris des mesures qui commencent à faire des effets. Bien sûr, ce n'est jamais assez, bien sûr que quand on nous dit : « oui, mais enfin, vous allez perdre 2,5 de Produit intérieur brut dans l'année », oui, mais enfin, quand nos voisins perdent 4, perdent 5, eh bien on a limité la casse. Alors, je ne dis pas que c'est formidable, je dis simplement : il faut qu'on se batte et puis tout le monde souhaite évidemment le rebond économique en 2010.
Alors, vous sonnez la mobilisation générale, ce matin, dans Le Figaro, autour de la loi HADOPI sur le téléchargement illégal sur le Net...
Pas seulement dans Le Figaro.
Ici aussi. Alors, c'est le retour des députés godillots, qui doivent être aux ordres de la loi...
Non, non, non. Heureusement ou malheureusement, c'est fini depuis des années, ça. Les parlementaires sont des gens autonomes, à qui on a donné, et le président de la République l'a souhaité, avec la révision constitutionnelle, la loi organique, beaucoup plus de pouvoirs. Mais reconnaissez que quand moi je me bats pour revaloriser le Parlement, voir un vote acquis par dix types qui sont cachés derrière des rideaux rouges et qui se précipitent au moment du vote... Non, mais d'accord, on peut dire : eh bien c'est que de l'autre côté ils avaient qu'à être en séance, c'est vrai. C'est vrai, je suis d'accord, il faut mobiliser plus, mais ça n'est pas une bonne image du Parlement. Moi, je souhaite, à gauche, des Jaurès ou est des Blum et on m'envoie des Scapin et des Sganarelle. Pardon de vous dire, il faut rétablir la dignité du Parlement et je souhaite que les parlementaires de droite comme de gauche, viennent nombreux au Parlement, débattre de manière démocratique, aient le sens de l'intérêt général, moins de coups bas, moins de coups, plus de débats, au profit des Français.
Des Scapin, des Sganarelle, est-ce que vous n'avez pas surtout... est-ce que vous ne lancez pas un appel au Tartuffe ? C'est-à-dire un député UMP qui est contre cette loi, sur le fond, qu'est-ce qu'il doit faire ? Vous obéir et venir voter ou être fidèle à ses convictions ?
Oh, m'obéir serait excessif. Je ne donne pas d'ordre, moi, aux parlementaires, je discute, je travaille beaucoup avec eux, je les vois tout le temps pour les convaincre...
Leurs convictions...
Mais non, mais, à un moment, il faut, quand on est un parlementaire, je ne parle pas de l'opposition, pour l'opposition d'ailleurs, s'opposer, ça ne veut pas dire s'opposer de manière systématique, ça ne veut pas dire :dire « à bas Sarko, à bas Sarko » sur tous les textes, on peut aussi travailler ensemble...
Et dans la majorité on peut être contre...
Regardez... Non mais, sur le texte Internet, par exemple, est-ce que je dois vous rappeler que le groupe socialiste au Sénat, ils sont socialistes que je sache, au Sénat, lors du vote du texte, ils ont voté pour. Ensuite, lors de la lecture des conclusions de la commission, ils se sont abstenus. Ça n'est pas du tout l'attitude du groupe socialiste à l'Assemblée. A l'intérieur de la droite, quelques éléments ne sont pas favorables au texte.
Ils ont le droit de ne pas venir voter ?
On ne va pas leur imposer par la force de voter pour. Soit on arrive à les convaincre et ils voteront pour. Soit on n'arrivera pas à les convaincre et s'ils sont trois, quatre, à ne pas voter pour, les choses sont comme ça. Mais pour l'essentiel, tous ceux qui sont pour et qui n'étaient pas suffisamment présents, vont devoir être beaucoup plus présents pour voter ce texte.
Le 12 avril, dans Le Monde, vous étiez plutôt favorable à l'utilisation des sanctions financières contre l'absentéisme, qui sont dans les textes. Et là, aujourd'hui, dans Le Figaro, vous dites : « non, ce n'est pas un bon système ».
Non, j'ai dit dans le passé, enfin, dans le passé, il y a environ deux semaines, j'ai dit : « les règlements de l'Assemblée et du Sénat prévoient dans leurs articles, des sanctions financières...
Mais ça ne sert jamais.
... mais on ne s'en sert pas. Pourquoi ? Parce qu'en réalité, l'Assemblée, comme le Sénat n'ont pas de système de contrôle de la présence. Parce que la présence, ce n'est pas que l'hémicycle, c'est les commissions, ce sont les groupes de travail, ce sont les auditions...
Alors, on se dote d'un système, vous pourriez compter.
Là, ça, ce n'est pas à moi de le faire, c'est à l'Assemblée et au Sénat d'en décider dans le règlement. En tout cas, ce que je souhaite dans l'immédiat, modestement et sans m'ingérer du tout dans les affaires de l'Assemblée et du Sénat, c'est dire, en tout cas pour ceux qui viennent, qui sont régulièrement là, la nuit, le jour, très présents le week-end, enfin bref, qui sont toujours là, ceux-là doivent être valorisés, que ce soit par les questions de l'actualité télévisée, que ce soit par des rapports sur les textes de loi essentiels, que ce soit par des incitations positives. Faisons du positif à défaut de pouvoir avoir autre chose. Mais c'est vrai que, tout le monde le dit, ça ne concerne que quelques dizaines de députés et de sénateurs, mais il y a quelques dizaines de députés et de sénateurs qui ne viennent vraiment pas, et ça, ce n'est pas tout à fait normal. Pour le reste, je sais que les députés et les sénateurs travaillent beaucoup, parce qu'il y a les groupes, parce qu'il y a les commissions, parce qu'il y a leurs circonscriptions, parce qu'il y a beaucoup de choses. Il faut travailler.
5 milliards envolés à la Société Générale, selon Libération, dans des spéculations hasardeuses. L'Etat doit-il intervenir ? Faut-il des sanctions une fois de plus à la Société Générale ?
J'allais dire, pauvre malheureux que je suis, j'ai mon modeste, très modeste, compte personnel à la Société Générale, j'espère, et je l'avais déjà dit du temps de Kerviel, j'espère qu'ils ne l'ont pas joué au casino, mais je ne pense pas que l'Etat soit là, constamment, pour intervenir, mais c'est vrai que l'on a demandé, que C. Lagarde a demandé que des contrôles, que des mesures de contrôle internes aux banques, interbancaires, soient davantage mises en oeuvre, de manière à se contrôler, parce que franchement, plus aucun Français ne peut accepter ni les sommes fantastiques de parachutes dorés, ni ce genre de choses.
En un mot, B. Delanoë propose un comité de pilotage politique, pour penser les transports en Ile-de-France. Vous êtes pour, vous y allez ?
Sincèrement, alors, d'abord, il ne me l'a pas proposé, donc je ne sais pas. Deuxième élément, il existe déjà le syndicat des transports. Troisième élément, le président de la République fait un grand discours le 29 avril, dans trois jours, sur l'ensemble de l'avenir de l'Ile-de- France. Attendons, voyons, travaillons ensemble.
R. Karoutchi, merci, bonne journée.
Merci à vous !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 avril 2009
Bonjour.
Le monde entier s'inquiète : les Etats-Unis déclenchent l'état d'urgence sanitaire, seule la France semble minimiser l'épidémie de grippe porcine venue du Mexique. N'est-on pas un peu imprudents ?
Non, je ne crois pas du tout. R. Bachelot l'a dit, toutes les mesures sont prises, de précaution, de contrôle. Les quelques cas qui étaient potentiellement existants en France ont été vérifiés...
Il en reste un. ...
et se sont révélés négatifs, d'après R. Bachelot. Donc les choses sont contrôlées. Naturellement, le Gouvernement est totalement à la manoeuvre, c'est-à-dire que là, R. Bachelot a dit : conférence de presse tous les jours, contrôles tous les jours, méthode et mesures tous les jours. Je crois que, non, nous n'avons pas à inquiéter les gens, parce que ça n'aurait pas de sens, mais c'est vrai que R. Bachelot est sur le dossier tous les jours.
Imprudence, également, d'un autre ordre : pourquoi relancer le dossier du travail du dimanche, en annonçant une proposition de loi avant l'été, à 5 jours du 1er mai, au risque de jeter de l'huile sur le feu syndical ?
Je ne crois pas que ce soit une question de jeter de l'huile sur le feu. L'engagement sur le travail du dimanche était un engagement dans le programme présidentiel de N. Sarkozy, donc ça n'a rien de nouveau. Nous avions dit déjà, je le rappelle, sur la proposition de loi Mallié, que nous n'avions pas fini d'étudier, parce qu'il y avait 7 000 amendements socialistes pour bloquer le système en décembre, nous avions dit que nous ne renoncions pas. Là, les choses sont claires, B. Hortefeux a souhaité revenir là-dessus, le président de la République également et nous aurons une proposition de loi, puisque ça restera du domaine de l'initiative parlementaire, probablement à la fin du mois de juin, avec étude au Sénat et à l'Assemblée ou à l'Assemblée et au Sénat, et je pense que le tout sera terminé pour la session extraordinaire.
Alors, il y aura donc session extraordinaire...
Ah, oui.
Dans la deuxième quinzaine de juillet, on n'y coupera pas ?
Attendez, d'abord la première ! D'abord la première quinzaine de juillet, je ne sais pas jusqu'à quelle date, mais vu l'ampleur des textes encore à adopter, je pense oui qu'il y aura une sessions extraordinaire, qui plus est - pardon de le dire, et j'espère que les députés ou les sénateurs ne m'en voudront pas - je crois que personne ne comprendrait, dans une période de crise économique, de crise dans laquelle les Français sont inquiets, on ne comprendrait pas que l'on dise : le Parlement se met en vacances trois mois.
Que répondez-vous à B. Thibault qui déclare ce matin qu'évidemment on met à profit l'été parlementaire pour faire passer ce texte ?
Non, ce n'est pas vrai. Qu'est-ce que ça veut dire, d'abord, « l'été parlementaire » ? Si le texte arrive, si la proposition de loi elle arrive, en commission, elle sera en commission pratiquement dès la fin mai, ensuite elle sera débattue dans l'une des deux Assemblées, probablement au mois de juin, puis dans la seconde, au mois de juillet. Je crois qu'il faut se dire que les parlementaires travaillent et que l'on ne se dit pas : « on ne travaille plus de la fin mai au mois d'octobre ». Donc, les choses sont claires, on ne profite de rien, le débat est sur la table. Il y a des entreprises, je pense à un certain nombre de librairies dans le Val-d'Oise ou dans les Bouches-du-Rhône, ou de magasins, qui sont sous le coup de recours, avec des pertes d'emplois, avec des pertes de pouvoir d'achat, donc il faut bien que l'on agisse pour sauver l'emploi. Je rappelle simplement...
Ça détruit des emplois, dit B. Thibault, le travail le dimanche.
Non, mais ce n'est pas vrai ! Ecoutez, aujourd'hui, il y a 6,5 millions de Français qui travaillent de manière occasionnelle le dimanche. 2 millions travaillent de manière régulière. Les mêmes, qui viennent nous dire "comment, comment, vous ouvrez le débat sur le travail du dimanche " prennent des taxis, prennent le métro, prennent le train, prennent l'avion, vont au cinéma, vont au restaurant, vont dans les bars, tout ça c'est ouvert, il y a des gens qui travaillent. Alors, ce n'est pas, ni un tabou, ni la panacée. Il faut que l'on trouve une solution acceptable pour tous.
Mauvais, mais pas catastrophique, a confié C. Lagarde hier, à propos du chiffre du chômage de mars, que l'on va connaître aujourd'hui. Qu'est-ce que ça veut dire ça ? C'est + 30 000, 40 000, 50 000 ?
Ça, je ne sais pas, c'est au ministère de communiquer dans la journée. Il est clair et je crois que L. Wauquiez a dit, l'année 2009, au niveau du chômage, ne sera évidemment pas bonne, et on sait bien que ce n'est pas demain que l'on va avoir des chiffres positifs en matière de créations d'emplois par rapport à l'évolution du chômage. Mais, on est dans la crise, tout le monde le sait, cette crise est mondiale, elle est dure, elle est difficile, elle est moins dure et moins difficile en France qu'elle ne l'est au Royaume Uni, en Espagne, en Allemagne, aux Etats Unis, parce que le Gouvernement, à la demande du président de la République, a pris des mesures qui commencent à faire des effets. Bien sûr, ce n'est jamais assez, bien sûr que quand on nous dit : « oui, mais enfin, vous allez perdre 2,5 de Produit intérieur brut dans l'année », oui, mais enfin, quand nos voisins perdent 4, perdent 5, eh bien on a limité la casse. Alors, je ne dis pas que c'est formidable, je dis simplement : il faut qu'on se batte et puis tout le monde souhaite évidemment le rebond économique en 2010.
Alors, vous sonnez la mobilisation générale, ce matin, dans Le Figaro, autour de la loi HADOPI sur le téléchargement illégal sur le Net...
Pas seulement dans Le Figaro.
Ici aussi. Alors, c'est le retour des députés godillots, qui doivent être aux ordres de la loi...
Non, non, non. Heureusement ou malheureusement, c'est fini depuis des années, ça. Les parlementaires sont des gens autonomes, à qui on a donné, et le président de la République l'a souhaité, avec la révision constitutionnelle, la loi organique, beaucoup plus de pouvoirs. Mais reconnaissez que quand moi je me bats pour revaloriser le Parlement, voir un vote acquis par dix types qui sont cachés derrière des rideaux rouges et qui se précipitent au moment du vote... Non, mais d'accord, on peut dire : eh bien c'est que de l'autre côté ils avaient qu'à être en séance, c'est vrai. C'est vrai, je suis d'accord, il faut mobiliser plus, mais ça n'est pas une bonne image du Parlement. Moi, je souhaite, à gauche, des Jaurès ou est des Blum et on m'envoie des Scapin et des Sganarelle. Pardon de vous dire, il faut rétablir la dignité du Parlement et je souhaite que les parlementaires de droite comme de gauche, viennent nombreux au Parlement, débattre de manière démocratique, aient le sens de l'intérêt général, moins de coups bas, moins de coups, plus de débats, au profit des Français.
Des Scapin, des Sganarelle, est-ce que vous n'avez pas surtout... est-ce que vous ne lancez pas un appel au Tartuffe ? C'est-à-dire un député UMP qui est contre cette loi, sur le fond, qu'est-ce qu'il doit faire ? Vous obéir et venir voter ou être fidèle à ses convictions ?
Oh, m'obéir serait excessif. Je ne donne pas d'ordre, moi, aux parlementaires, je discute, je travaille beaucoup avec eux, je les vois tout le temps pour les convaincre...
Leurs convictions...
Mais non, mais, à un moment, il faut, quand on est un parlementaire, je ne parle pas de l'opposition, pour l'opposition d'ailleurs, s'opposer, ça ne veut pas dire s'opposer de manière systématique, ça ne veut pas dire :dire « à bas Sarko, à bas Sarko » sur tous les textes, on peut aussi travailler ensemble...
Et dans la majorité on peut être contre...
Regardez... Non mais, sur le texte Internet, par exemple, est-ce que je dois vous rappeler que le groupe socialiste au Sénat, ils sont socialistes que je sache, au Sénat, lors du vote du texte, ils ont voté pour. Ensuite, lors de la lecture des conclusions de la commission, ils se sont abstenus. Ça n'est pas du tout l'attitude du groupe socialiste à l'Assemblée. A l'intérieur de la droite, quelques éléments ne sont pas favorables au texte.
Ils ont le droit de ne pas venir voter ?
On ne va pas leur imposer par la force de voter pour. Soit on arrive à les convaincre et ils voteront pour. Soit on n'arrivera pas à les convaincre et s'ils sont trois, quatre, à ne pas voter pour, les choses sont comme ça. Mais pour l'essentiel, tous ceux qui sont pour et qui n'étaient pas suffisamment présents, vont devoir être beaucoup plus présents pour voter ce texte.
Le 12 avril, dans Le Monde, vous étiez plutôt favorable à l'utilisation des sanctions financières contre l'absentéisme, qui sont dans les textes. Et là, aujourd'hui, dans Le Figaro, vous dites : « non, ce n'est pas un bon système ».
Non, j'ai dit dans le passé, enfin, dans le passé, il y a environ deux semaines, j'ai dit : « les règlements de l'Assemblée et du Sénat prévoient dans leurs articles, des sanctions financières...
Mais ça ne sert jamais.
... mais on ne s'en sert pas. Pourquoi ? Parce qu'en réalité, l'Assemblée, comme le Sénat n'ont pas de système de contrôle de la présence. Parce que la présence, ce n'est pas que l'hémicycle, c'est les commissions, ce sont les groupes de travail, ce sont les auditions...
Alors, on se dote d'un système, vous pourriez compter.
Là, ça, ce n'est pas à moi de le faire, c'est à l'Assemblée et au Sénat d'en décider dans le règlement. En tout cas, ce que je souhaite dans l'immédiat, modestement et sans m'ingérer du tout dans les affaires de l'Assemblée et du Sénat, c'est dire, en tout cas pour ceux qui viennent, qui sont régulièrement là, la nuit, le jour, très présents le week-end, enfin bref, qui sont toujours là, ceux-là doivent être valorisés, que ce soit par les questions de l'actualité télévisée, que ce soit par des rapports sur les textes de loi essentiels, que ce soit par des incitations positives. Faisons du positif à défaut de pouvoir avoir autre chose. Mais c'est vrai que, tout le monde le dit, ça ne concerne que quelques dizaines de députés et de sénateurs, mais il y a quelques dizaines de députés et de sénateurs qui ne viennent vraiment pas, et ça, ce n'est pas tout à fait normal. Pour le reste, je sais que les députés et les sénateurs travaillent beaucoup, parce qu'il y a les groupes, parce qu'il y a les commissions, parce qu'il y a leurs circonscriptions, parce qu'il y a beaucoup de choses. Il faut travailler.
5 milliards envolés à la Société Générale, selon Libération, dans des spéculations hasardeuses. L'Etat doit-il intervenir ? Faut-il des sanctions une fois de plus à la Société Générale ?
J'allais dire, pauvre malheureux que je suis, j'ai mon modeste, très modeste, compte personnel à la Société Générale, j'espère, et je l'avais déjà dit du temps de Kerviel, j'espère qu'ils ne l'ont pas joué au casino, mais je ne pense pas que l'Etat soit là, constamment, pour intervenir, mais c'est vrai que l'on a demandé, que C. Lagarde a demandé que des contrôles, que des mesures de contrôle internes aux banques, interbancaires, soient davantage mises en oeuvre, de manière à se contrôler, parce que franchement, plus aucun Français ne peut accepter ni les sommes fantastiques de parachutes dorés, ni ce genre de choses.
En un mot, B. Delanoë propose un comité de pilotage politique, pour penser les transports en Ile-de-France. Vous êtes pour, vous y allez ?
Sincèrement, alors, d'abord, il ne me l'a pas proposé, donc je ne sais pas. Deuxième élément, il existe déjà le syndicat des transports. Troisième élément, le président de la République fait un grand discours le 29 avril, dans trois jours, sur l'ensemble de l'avenir de l'Ile-de- France. Attendons, voyons, travaillons ensemble.
R. Karoutchi, merci, bonne journée.
Merci à vous !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 27 avril 2009