Texte intégral
Monsieur le Ministre, Cher Brice,
Madame la Vice-présidente (Christiane Kammermann, Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes du Sénat),
Mesdames les représentantes et ambassadrices du Club égalité,
Mesdames et messieurs les lauréats,
Mesdames et messieurs,
Je me réjouis de valoriser, aux côtés de Brice HORTEFEUX, les initiatives en faveur de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Je tiens à remercier vivement tous ceux et toutes celles qui contribuent avec l'Etat à résorber les inégalités au profit d'une réelle mixité des compétences et des activités.
Le Label Egalité repose sur une démarche volontaire que nous tenons à encourager. Et je tiens à adresser toute ma reconnaissance aux membres de la commission de labellisation qui garantit un examen rigoureux et approfondi des candidatures ainsi qu'aux équipes d'AFNOR certification sans lesquelles la qualité du label ne serait pas reconnue à sa juste valeur. C'est pour vous une « feuille de route » méthodique et un outil de modernisation et d'émulation dont les bénéfices à partager sont multiples tant pour les hommes et les femmes que pour les entreprises. Cette stratégie est décisive pour inscrire le dialogue social dans la durée et impliquer tous les partenaires. Elle améliore les relations, et permet d'optimiser les performances.
L'égalité entre les hommes et les femmes est un principe fondamental solidement ancré dans l'histoire de la construction européenne et cette politique est placée au coeur des actions qui relèvent de la Solidarité. Vous connaissez ma conviction et ma volonté de construire pas à pas mais fermement l'égalité entre les hommes et les femmes : l'égalité dans tous les moments de la vie, dans notre vie personnelle, familiale, professionnelle, citoyenne, culturelle et sportive. En cette période difficile, il serait tentant de penser que la question du partage des responsabilités entre les femmes et les hommes ne relève pas de l'urgence. Je crois au contraire essentiel d'affirmer que les femmes ne doivent pas être la variable d'ajustement de la crise. L'égalité femmes-hommes est une composante majeure de l'essor économique et les compétences féminines multiples y contribuent dans tous les domaines.
Vous le savez,
Vous le pratiquez,
Nous tenons à vous rendre hommage.
Nous voulons inciter vos homologues à se saisir, comme vous l'avez fait, de ces questions à travers la négociation que vous menez avec les partenaires sociaux sur l'égalité professionnelle et sur les actions qui en résultent.
Le label égalité est un moyen de parvenir à l'égalité et de promouvoir la mixité.
Vous êtes des entreprises « modèles » car vous faîtes de l'égalité professionnelle un élément clé de gestion des ressources humaines et de moteur de la croissance. La meilleure preuve c'est que les 12 qui ont obtenu le label en 2005 ont toutes sollicité son renouvellement. Je tiens à les saluer. Et je tiens tout particulièrement à mentionner PSAPeugeot-Citroën première société ayant obtenu le label en janvier 2005. Cet engagement témoigne de l'intérêt d'une telle démarche volontariste de progrès continu.
Grâce à vous, le changement est en marche et il s'accélère. Vous consolidez les avancées réalisées au cours des trente dernières années et vous permettez de franchir des étapes nouvelles.
Mais nous avons encore du travail pour faire progresser l'égalité entre les sexes dans la sphère économique, sociale et politique.
Je rappellerai quelques chiffres :
- Les femmes représentent plus de la moitié de la population et 53% de l'électorat ;
- Leur niveau d'éducation a rejoint, voire dépassé celui des hommes ;
- L'écart de salaire entre les femmes et les hommes est en moyenne de 19 % ;
- Le taux de chômage des femmes de 25 à 49 ans est supérieur de 2 points à celui des hommes ;
- L'accès des femmes à la prise de décision, et plus globalement aux responsabilités se heurte à la résistance du « plafond de verre ».
Ces exemples signifient clairement que l'égalité entre les sexes tarde à se traduire dans les faits et dans la vie de nos concitoyens.
Cette situation est regrettable.
C'est pour cela qu'aux côtés de Brice HORTEFEUX, et avec l'ensemble de mes collègues du Gouvernement, je m'attache à traiter d'amont en aval toutes ces questions. Ce n'est en effet que par une approche globale qui nous implique toutes et tous que nous ferons évoluer les mentalités et les pratiques.
C'est pour cela aussi qu'il faut se donner les moyens de s'adapter aux évolutions sociales. Les logiques d'enfermement des sexes dans des rôles stéréotypés pénalisent les entreprises qui ne peuvent bénéficier des atouts de la mixité.
Or les bénéfices à partager sont multiples pour les hommes, pour les femmes et pour les entreprises :
- L'égalité permet à chaque femme et chaque homme de gérer ses temps de vie, de concilier activité professionnelle/loisirs/famille
- L'égalité permet aux entreprises de moderniser leur culture, de s'inscrire dans une démarche de responsabilité, d'attractivité, de justice sociale et de performance.
Si l'on veut réellement faire progresser l'égalité professionnelle et l'égalité domestique, si l'on veut atteindre une harmonisation de la vie au travail et de la vie personnelle, il faut impliquer tous les acteurs et tordre le cou aux stéréotypes et clichés persistants.
L'étude de l'INED qui vient de paraître confirme leur poids : la participation des pères aux soins et à l'éducation des enfants progresse peu. Les tâches familiales restent l'apanage des femmes.
On comprend mieux pourquoi, le Gouvernement fait toujours de cette question une priorité.
Nous comptons donc sur vous pour convaincre. Vous vous retrouvez à cet effet depuis 2006 dans le cadre d'un club dynamique. Vous y partagez vos pratiques et capitalisez vos expériences. Cristina Lunghi anime ce club, je tiens à lui rendre hommage.
Ces échanges de bonnes pratiques sont essentiels et s'inscrivent, de surcroît, dans un cadre européen incitatif. N'oublions pas que la « feuille de route » 2006-2010 de la Commission européenne identifie clairement parmi ses domaines prioritaires d'action :
- Une indépendance économique égale pour les femmes et les hommes ;
- Une meilleure conciliation du travail, de la vie privée et familiale pour tous ;
- Une participation égale dans la prise de décision.
Vos pratiques exemplaires y répondent. Le Label égalité les légitime et les symbolise avec brio.
Pour cela, il était important que la présidence française de l'Union européenne porte ces initiatives qui méritent d'être européanisées.
Bon nombre de pays européens ont adopté la même démarche pour reconnaître les entreprises fortement engagées en faveur de l'égalité professionnelle.
Selon les pays : les initiatives émanent des autorités nationales, des partenaires sociaux et d'autres acteurs ;
Les instruments de type label se présentent sous diverses formes et appellations : certification, prix, audit, programme...
De tels constats sont encourageants. Aussi, pour susciter un effet d'entraînement, la France a proposé, lors de la réunion informelle des ministres tenue le 14 novembre à Lille, la création d'un réseau regroupant au niveau européen l'ensemble des entreprises reconnues dans chaque pays pour leur engagement concret en faveur de l'égalité.
L'objectif est bien, comme l'a rappelé à l'instant Brice Hortefeux, de mutualiser les bonnes pratiques et d'inciter les entreprises à adopter uns stratégie similaire, à s'améliorer en s'inspirant de leurs homologues.
Ce réseau européen d'entreprises, ce club d'entreprises, a vocation à se réunir périodiquement pour échanger et pointer aussi les difficultés rencontrées.
Le Comité économique et social européen dont l'observatoire de l'emploi réunit des Etats membres et des partenaires sociaux va organiser en juillet prochain un rendez-vous avec les principaux réseaux nationaux d'entreprises les plus performantes en matière d'égalité professionnelle. Je sais que Cristina Lunghi, en tant qu'animatrice de votre club des entreprises labellisées y participera.
C'est important.
Dans le contexte actuel, il est fondamental d'affirmer que l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est un enjeu économique majeur. Il est primordial de se donner les moyens de relever ce défi.
Vous qui recevez ces trophées, vous contribuez à faire avancer l'égalité entre les femmes et les hommes.
Nous vous en remercions.
Je passe maintenant la parole à Cristina LUNGHI, animatrice du club égalité. Je salue également Sylvie Bureau Nech (de Dexia Sofaxis, dont le label a été renouvelé en 2008) ambassadrice du club qui a réalisé le baromètre RH du club. Je n'omets pas de citer l'entreprise BETC qui en a de son côté conçu le logo et la charte graphique.
Cristina, merci d'avoir accepté de nous présenter ces entreprises exemplaires auxquelles nous allons maintenant remettre les trophées.
Source http://www.travail-solidarite.gouv.fr, le 16 avril 2009