Texte intégral
M.-O. Fogiel.- Cela fait à peine cinq mois que le Pôle Emploi a été créé, franchement, il y a beaucoup de mécontents. Ce matin, vous pouvez nous annoncer que vous allez revoir votre copie ?
Ma copie, j'essaye de la revoir tous les jours, parce que dans une période comme celle-là, où vous avez à la fois plus de demandeurs d'emplois, moins d'offres d'emplois, c'est évidemment très difficile.
Vos solutions ce matin ?
Prenons juste quelques exemples : on a eu des retards, par exemple, sur l'indemnisation pour les demandeurs d'emploi. On a corrigé, on a essayé de mettre les moyens, aujourd'hui, il n'y a eu aucun demandeur d'emploi qui ait perdu son emploi, et qui, le mois d'après, n'ait pas eu le versement de son assurance chômage. Ca, c'est un point que l'on a réussi à corriger et à tenir. Un deuxième : il y a un numéro d'appel qui est très important pour les demandeurs d'emploi, pour avoir toutes les informations, c'est le 3949. Aujourd'hui, où on débat sur le 118, avec toutes les critiques sur les numéros de renseignements, eh bien le 3949, on en a fait le numéro d'appel le moins cher, avec le...
C'est vrai, vous nous avez dit tout cela, et aujourd'hui, il y a encore des mécontents, donc ?
Là-dessus, sur la suite, premièrement, renfort des effectifs qui seront opérationnels à partir de début juin. 1.800 personnes supplémentaires sur le terrain. Deuxième chose, mise en place d'un travail en équipe, avec toutes les équipes qui sont autour, puisque chacun travaille dans son coin. Au niveau du service public de l'emploi, ça ne peut pas fonctionner comme cela, on a besoin de rassembler toutes les forces, les agences d'intérim, Pôle Emploi, les Missions locales qui s'occupent des jeunes, toutes les associations, les organismes de formation.
Cela va passer par quoi ?
Cela va passer par des comités de bassin d'emplois, où on rassemble tout le monde ensemble, plutôt que, aujourd'hui, où chacun est dispersé. La quatrième chose, c'est que parfois aujourd'hui quand vous vous adressez à Pôle Emploi, vous avez l'impression d'avoir face à vous une machine administrative.
C'est clair...
Oui, mais en même temps, les agents essayent de faire le maximum.
Peut-être mais en même temps, les mécontents de l'autre côté ne se rendent pas tout à fait compte...
On a besoin de remonter le terrain et on a besoin de corriger. Donc, ce que l'on a installé, et c'est opérationnel aujourd'hui, les gens peuvent les consulter, c'est de mettre en place des médiateurs dans chaque région, qui seront là pour résoudre les difficultés administratives et que vous pouvez saisir par le biais de votre agence. Cela existe au niveau du fonctionnement de l'Etat, il n'y pas de raison qu'on ne le mette pas en place pour le service public de l'emploi.
Quelle note donnez-vous au Pôle Emploi, cinq mois après sa création ? C'est à peine la moyenne ?
Non, je pense qu'on est aujourd'hui à 11/20. Mais le problème, contrairement à ce qui est dit, ce n'est pas Pôle Emploi. On aurait l'ANPEAssedic, la situation serait largement pire, parce qu'on aurait deux agences, on aurait deux conseillers. La difficulté, c'est le service public...
Donc c'est mieux mais ce n'est pas terrible ?
Ce que l'on essaye surtout, c'est de s'améliorer constamment. Le dernier point, c'est qu'il faut refixer les priorités. Et dans la crise, il y a trois priorités pour Pôle Emploi : indemniser, ne laisser dormir aucune offre d'emploi, ça c'est fondamental, et enfin, booster la formation, parce que dans la crise, c'est la meilleure arme contre la crise.
Quand est-ce que vous pensez enrayer la montée du chômage, à votre avis ?
F. Fillon l'a dit, ce qu'on essaye d'obtenir, c'est qu'à partir de la rentrée de septembre, l'accélération de la montée du chômage se ralentisse. Après, moi j'ai été adepte dès le début de dire qu'il faut être très clair sur la difficulté de la situation dans laquelle on est. Je pense que la vraie, au-delà de l'inflexion à partir de la rentrée, le fait de retomber dans une situation positive de l'emploi, ce ne sera pas avant 2010.
Est-ce que vous redoutez les 3 millions de chômeurs de 1993, qui représentaient 12,5 % de la population ? Vous pensez que ça peut arriver, là ?
Ce jeu des prévisions, honnêtement... Et d'ailleurs, le Premier ministre le dit aujourd'hui : personne n'est capable de faire un jeu de prévisions qui soit réaliste. Et donc, ça n'a pas de sens. Pour prendre un exemple simple : chez Renault, il y a six mois, il y avait des menaces de licenciements. On a forgé un outil qui s'appelle le chômage partiel, chez Renault, on a signé un accord où tout le monde fait un effort, les cadres comme les ouvriers. Et il y a un engagement de Renault qui a été pris que j'ai signé la semaine dernière : zéro licenciement.
Justement, à propos de choses très concrètes avec des cadres, on apprend que Hertz demande à ses cadres de baisser leur salaire de 5 % ; vous approuvez ?
Je demande à voir, parce que, ce que je ne veux pas, c'est qu'on ait des entreprises qui fassent du chantage dans cette période. Par contre, ce que je vois aussi, c'est qu'il y a des entreprises...
Cela pourrait s'apparenter à du chantage ?
Non, je demande juste à voir, c'est-à-dire je veux voir concrètement ce qu'a fait Hertz. Si c'est la même méthode que Renault, qui a dit à ses cadres, vous faites un effort sur vos congés, les ouvriers font un effort sur les congés, et on ne licencie personne, on garde tout le monde, c'est positif.
On est à un mois des européennes, trois semaines même maintenant. Le PS appelle à un vote utile pour voter aux européennes, selon M. Aubry, il faut voter PS ; Et vous, que dites-vous ?
C'est bien gentil mais ça veut dire quoi ? Le PS est totalement divisé sur l'Europe, ils l'ont montré lors du référendum, il y a la moitié qui est pour, la moitié qui est contre. Donc ce n'est pas ce que j'appelle un vote utile. D'ailleurs, la preuve, c'est que le PS se débat autour de son idée de vote sanction. De l'autre côté, il y a Bayrou, qui est, je trouve, à la fois le vide de proposition et le sur-plein de critiques. Je crois que la présidence française de l'Union européenne a montré que l'on pouvait changer les choses. Le vote utile, je ne suis pas du tout sûr qu'il soit du côté de M. Aubry. Par contre, ce dont je suis certain, c'est qu'au niveau de notre parti, tout le monde à la même vision et qu'on essaye de faire bouger.
Dans trois semaines, vous serez encore secrétaire d'Etat à ou alors le remaniement fera de vous... Vous serez dehors ?
D'abord, un, c'est au Président de choisir. Et deux, mon souhait, c'est, dans la tempête on reste au même poste.
Vous voulez rester au même poste, c'est ce que vous nous dites ce matin ?
Mais c'est le Président qui choisit, monsieur Fogiel !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 mai 2009
Ma copie, j'essaye de la revoir tous les jours, parce que dans une période comme celle-là, où vous avez à la fois plus de demandeurs d'emplois, moins d'offres d'emplois, c'est évidemment très difficile.
Vos solutions ce matin ?
Prenons juste quelques exemples : on a eu des retards, par exemple, sur l'indemnisation pour les demandeurs d'emploi. On a corrigé, on a essayé de mettre les moyens, aujourd'hui, il n'y a eu aucun demandeur d'emploi qui ait perdu son emploi, et qui, le mois d'après, n'ait pas eu le versement de son assurance chômage. Ca, c'est un point que l'on a réussi à corriger et à tenir. Un deuxième : il y a un numéro d'appel qui est très important pour les demandeurs d'emploi, pour avoir toutes les informations, c'est le 3949. Aujourd'hui, où on débat sur le 118, avec toutes les critiques sur les numéros de renseignements, eh bien le 3949, on en a fait le numéro d'appel le moins cher, avec le...
C'est vrai, vous nous avez dit tout cela, et aujourd'hui, il y a encore des mécontents, donc ?
Là-dessus, sur la suite, premièrement, renfort des effectifs qui seront opérationnels à partir de début juin. 1.800 personnes supplémentaires sur le terrain. Deuxième chose, mise en place d'un travail en équipe, avec toutes les équipes qui sont autour, puisque chacun travaille dans son coin. Au niveau du service public de l'emploi, ça ne peut pas fonctionner comme cela, on a besoin de rassembler toutes les forces, les agences d'intérim, Pôle Emploi, les Missions locales qui s'occupent des jeunes, toutes les associations, les organismes de formation.
Cela va passer par quoi ?
Cela va passer par des comités de bassin d'emplois, où on rassemble tout le monde ensemble, plutôt que, aujourd'hui, où chacun est dispersé. La quatrième chose, c'est que parfois aujourd'hui quand vous vous adressez à Pôle Emploi, vous avez l'impression d'avoir face à vous une machine administrative.
C'est clair...
Oui, mais en même temps, les agents essayent de faire le maximum.
Peut-être mais en même temps, les mécontents de l'autre côté ne se rendent pas tout à fait compte...
On a besoin de remonter le terrain et on a besoin de corriger. Donc, ce que l'on a installé, et c'est opérationnel aujourd'hui, les gens peuvent les consulter, c'est de mettre en place des médiateurs dans chaque région, qui seront là pour résoudre les difficultés administratives et que vous pouvez saisir par le biais de votre agence. Cela existe au niveau du fonctionnement de l'Etat, il n'y pas de raison qu'on ne le mette pas en place pour le service public de l'emploi.
Quelle note donnez-vous au Pôle Emploi, cinq mois après sa création ? C'est à peine la moyenne ?
Non, je pense qu'on est aujourd'hui à 11/20. Mais le problème, contrairement à ce qui est dit, ce n'est pas Pôle Emploi. On aurait l'ANPEAssedic, la situation serait largement pire, parce qu'on aurait deux agences, on aurait deux conseillers. La difficulté, c'est le service public...
Donc c'est mieux mais ce n'est pas terrible ?
Ce que l'on essaye surtout, c'est de s'améliorer constamment. Le dernier point, c'est qu'il faut refixer les priorités. Et dans la crise, il y a trois priorités pour Pôle Emploi : indemniser, ne laisser dormir aucune offre d'emploi, ça c'est fondamental, et enfin, booster la formation, parce que dans la crise, c'est la meilleure arme contre la crise.
Quand est-ce que vous pensez enrayer la montée du chômage, à votre avis ?
F. Fillon l'a dit, ce qu'on essaye d'obtenir, c'est qu'à partir de la rentrée de septembre, l'accélération de la montée du chômage se ralentisse. Après, moi j'ai été adepte dès le début de dire qu'il faut être très clair sur la difficulté de la situation dans laquelle on est. Je pense que la vraie, au-delà de l'inflexion à partir de la rentrée, le fait de retomber dans une situation positive de l'emploi, ce ne sera pas avant 2010.
Est-ce que vous redoutez les 3 millions de chômeurs de 1993, qui représentaient 12,5 % de la population ? Vous pensez que ça peut arriver, là ?
Ce jeu des prévisions, honnêtement... Et d'ailleurs, le Premier ministre le dit aujourd'hui : personne n'est capable de faire un jeu de prévisions qui soit réaliste. Et donc, ça n'a pas de sens. Pour prendre un exemple simple : chez Renault, il y a six mois, il y avait des menaces de licenciements. On a forgé un outil qui s'appelle le chômage partiel, chez Renault, on a signé un accord où tout le monde fait un effort, les cadres comme les ouvriers. Et il y a un engagement de Renault qui a été pris que j'ai signé la semaine dernière : zéro licenciement.
Justement, à propos de choses très concrètes avec des cadres, on apprend que Hertz demande à ses cadres de baisser leur salaire de 5 % ; vous approuvez ?
Je demande à voir, parce que, ce que je ne veux pas, c'est qu'on ait des entreprises qui fassent du chantage dans cette période. Par contre, ce que je vois aussi, c'est qu'il y a des entreprises...
Cela pourrait s'apparenter à du chantage ?
Non, je demande juste à voir, c'est-à-dire je veux voir concrètement ce qu'a fait Hertz. Si c'est la même méthode que Renault, qui a dit à ses cadres, vous faites un effort sur vos congés, les ouvriers font un effort sur les congés, et on ne licencie personne, on garde tout le monde, c'est positif.
On est à un mois des européennes, trois semaines même maintenant. Le PS appelle à un vote utile pour voter aux européennes, selon M. Aubry, il faut voter PS ; Et vous, que dites-vous ?
C'est bien gentil mais ça veut dire quoi ? Le PS est totalement divisé sur l'Europe, ils l'ont montré lors du référendum, il y a la moitié qui est pour, la moitié qui est contre. Donc ce n'est pas ce que j'appelle un vote utile. D'ailleurs, la preuve, c'est que le PS se débat autour de son idée de vote sanction. De l'autre côté, il y a Bayrou, qui est, je trouve, à la fois le vide de proposition et le sur-plein de critiques. Je crois que la présidence française de l'Union européenne a montré que l'on pouvait changer les choses. Le vote utile, je ne suis pas du tout sûr qu'il soit du côté de M. Aubry. Par contre, ce dont je suis certain, c'est qu'au niveau de notre parti, tout le monde à la même vision et qu'on essaye de faire bouger.
Dans trois semaines, vous serez encore secrétaire d'Etat à ou alors le remaniement fera de vous... Vous serez dehors ?
D'abord, un, c'est au Président de choisir. Et deux, mon souhait, c'est, dans la tempête on reste au même poste.
Vous voulez rester au même poste, c'est ce que vous nous dites ce matin ?
Mais c'est le Président qui choisit, monsieur Fogiel !
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 15 mai 2009