Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je souhaiterais vous présenter les résultats du Conseil national du MDC qui s'est réuni dimanche dernier. Il a en premier lieu élaboré la motion d'orientation qui sera soumise au congrès des 8, 9 et 10 juin, qui se tiendra à Marseille. Le texte, qui orientera les débats et les travaux, sera très prochainement adressé à chaque adhérent ; il vous est remis aujourd'hui.
Son titre résume notre volonté ! " Le pôle républicain dont la France a besoin ". A partir d'une analyse de la situation actuelle du pays, d'un examen de l'évolution de la politique gouvernementale, des rapports entre les partis de la majorité, nous précisons ce qu'est à nos yeux le pôle républicain, ses axes de proposition, le sens de son action, et bien entendu ses composantes.
Ce texte de motion se conclut en rappelant que le MDC ne se contente pas de souhaiter la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle, mais qu'il veut contribuer à en créer les conditions.
A la fin de nos travaux, dimanche, mais en l'absence de Jean-Pierre Chevènement, le Conseil National a pris l'initiative d'appeler à la constitution dans les régions, les départements, les villes, des comités d'appel à la candidature de Jean-Pierre Chevènement. Même s'il n'a pris aucune décision, nous voulons créer les conditions pour que son choix soit libre, c'est-à-dire pour que se constitue l'espace politique et se dessine cette aspiration à une candidature de Jean-Pierre Chevènement.
La charge de Président de la République française est lourde. La campagne destinée à éclairer les citoyens avant qu'ils choisissent est longue et difficile. Je comprends donc, nous comprenons donc que tout candidat sérieux prenne au préalable le temps de la réflexion. Notre ambition est donc grande. En appelant aujourd'hui à la constitution de comités d'appel à la candidature de Jean-Pierre Chevènement, nous entendons faire la démonstration que cette candidature est attendue.
Nous connaissons suffisamment Jean-Pierre Chevènement pour savoir qu'il se déterminera en raison et en fonction de la haute conception qu'il a de son devoir. Pour lui, gouverner ne consiste pas à simplement réagir aux événements tels qu'ils viennent, ou les commenter. Gouverner, ce n'est pas non plus faire campagne sur la fracture sociale, et ensuite tourner délibérément le dos aux engagements pris. Gouverner, pour un républicain, c'est proposer un projet apte à mobiliser tous les citoyens, puis ensuite l'appliquer, l'adapter, sans le trahir.
La France est aujourd'hui comme fourbue, elle subit une sorte de langueur qui pourrait s'avérer mortelle. La France n'intéresse pas ses élites, réelles ou autoproclamées. Celles-ci trouvent toutes les vertus aux micro-nationalismes (corse, basque, breton ou même savoyard), porteurs d'exclusion. Mais elles ne manquent pas une occasion pour dénoncer le patriotisme français au moment ou la mondialisation libérale défait partout notre pays. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les jeunes Français, dont les parents sont venus d'ailleurs, puissent s'intégrer ? Comment voulez-vous qu'ils ne se cherchent pas une identité, plus ou moins frelatée, à travers des bandes ethniques ou autres ?
Serait-ce que nos élites préféreraient cet émiettement en tribus et en communautés ? La dispersion à l'infini rend incapable de résister à la logique du profit et à la loi du Saint Empire du capital.
Au fond, la crainte de tous ces gens est de voir les Français se réveiller avant qu'il ne soit trop tard, d'où ce mépris persistant, condescendant pour des Français, souvent soupçonnés de populisme, quand ce n'est pas de xénophobie. Les réduire au silence collectif par l'exaltation de l'individualisme appartient aussi à cette stratégie. Or dans l'état actuel, la France, constitue un modèle doté d'une grande universalité et d'une puissante singularité, face à l'expansion sans frein de l'industrie culturelle nord-américaine.
La France n'est pas encore vraiment soumise, les Français ne sont pas encore totalement résignés. L'ampleur des mouvements sociaux actuels le montre. Les multiples réactions au projet de statut pour la Corse en sont une autre preuve ; les Français ne veulent pas d'une myriade de micro-pays folklorisés. La France montre une vitalité démographique ; la natalité est en hausse ; en 2000, il y est né plus d'enfants qua dans toute l'Allemagne réunifiée.
Voilà le contexte difficile, mais non désespéré, qui nécessite et justifie la candidature d'un républicain. Chacun sait que le projet politique de Jean-Pierre Chevènement ne peut être précisément que celui de la République et de la France. Bien évidemment, il ne revient qu'à lui seul de le décrire et de le préciser. En revanche, nous pouvons déjà nous rassembler pour nous organiser. Une campagne présidentielle demande beaucoup de talents et de compétences, beaucoup de militants. Elle demande aussi, dans le cadre de la loi, beaucoup d'argent. Pour toutes ces raisons, nous devons nous mobiliser avant même que notre candidat potentiel n'ait arrêté sa décision.
Il va de soi que notre appel à sa candidature doit retentir bien au-delà du seul Mouvement des Citoyens pour rassembler tous les républicains, tous ceux qui se reconnaissent dans la République et qui ne s'y retrouvent plus aujourd'hui.
Je pense notamment à tous ceux qui refusent la dérive trop libérale du gouvernement. Il faut une autre politique économique, celle de la République sociale.
Je pense aussi à tous ceux qui rejettent la fragmentation de la loi et donc la disparition de l'égalité en droit entre les citoyens français. Aujourd'hui, le critère de cette décomposition est la région ; demain, il sera l'ethnie ou la communauté. Ainsi, s'annonce un changement de République, mais, d'ailleurs, pourra t-on encore parler de République ? Agrégat serait alors préférable, plus conforme à cette réalité qui s'esquisse. Nous savons que c'est l'Europe conçue comme la modalité régionale de la mondialisation libérale qui commande une telle évolution détestable.
Je pense enfin à tous ceux qui sont déçus de ce débat politique qui n'est qu'une apparence médiatique. Tous ceux qui ont cru au discours sur la fracture sociale. Tous ceux qui ont espéré dans une droite républicaine qui a tant de mal à s'émanciper. Tous ceux qui se sont réfugiés dans l'abstention ou le vote blanc, tous ceux qui abandonnent le combat en sombrant dans le désespoir.
Nous ne demandons à personne d'où il vient. Nous demandons à chacun où il veut aller. Et s'il veut aller vers la République, alors nous lui proposons d'y aller ensemble. Nous lui proposons de participer à ce qui nous semble être le meilleur moyen pour y parvenir. Notre gauche républicaine est ouverte et rejette tout sectarisme.
Le soutien à la candidature de Jean-Pierre Chevènement doit être large, et dépasser les cadres convenus. La création des comités d'appel dans les départements, les villes, à laquelle nous appelons aujourd'hui, réuniront des femmes et des hommes d'horizons professionnels, géographiques différents, celles et ceux qui déjà nous ont fait signe, celles et ceux qui attendent un signal pour se mettre en mouvement. Et ce mouvement, nous en sommes sûr, ira loin très loin.
(Source http://www.mdc-France.org, le 7 mai 2001)
Je souhaiterais vous présenter les résultats du Conseil national du MDC qui s'est réuni dimanche dernier. Il a en premier lieu élaboré la motion d'orientation qui sera soumise au congrès des 8, 9 et 10 juin, qui se tiendra à Marseille. Le texte, qui orientera les débats et les travaux, sera très prochainement adressé à chaque adhérent ; il vous est remis aujourd'hui.
Son titre résume notre volonté ! " Le pôle républicain dont la France a besoin ". A partir d'une analyse de la situation actuelle du pays, d'un examen de l'évolution de la politique gouvernementale, des rapports entre les partis de la majorité, nous précisons ce qu'est à nos yeux le pôle républicain, ses axes de proposition, le sens de son action, et bien entendu ses composantes.
Ce texte de motion se conclut en rappelant que le MDC ne se contente pas de souhaiter la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle, mais qu'il veut contribuer à en créer les conditions.
A la fin de nos travaux, dimanche, mais en l'absence de Jean-Pierre Chevènement, le Conseil National a pris l'initiative d'appeler à la constitution dans les régions, les départements, les villes, des comités d'appel à la candidature de Jean-Pierre Chevènement. Même s'il n'a pris aucune décision, nous voulons créer les conditions pour que son choix soit libre, c'est-à-dire pour que se constitue l'espace politique et se dessine cette aspiration à une candidature de Jean-Pierre Chevènement.
La charge de Président de la République française est lourde. La campagne destinée à éclairer les citoyens avant qu'ils choisissent est longue et difficile. Je comprends donc, nous comprenons donc que tout candidat sérieux prenne au préalable le temps de la réflexion. Notre ambition est donc grande. En appelant aujourd'hui à la constitution de comités d'appel à la candidature de Jean-Pierre Chevènement, nous entendons faire la démonstration que cette candidature est attendue.
Nous connaissons suffisamment Jean-Pierre Chevènement pour savoir qu'il se déterminera en raison et en fonction de la haute conception qu'il a de son devoir. Pour lui, gouverner ne consiste pas à simplement réagir aux événements tels qu'ils viennent, ou les commenter. Gouverner, ce n'est pas non plus faire campagne sur la fracture sociale, et ensuite tourner délibérément le dos aux engagements pris. Gouverner, pour un républicain, c'est proposer un projet apte à mobiliser tous les citoyens, puis ensuite l'appliquer, l'adapter, sans le trahir.
La France est aujourd'hui comme fourbue, elle subit une sorte de langueur qui pourrait s'avérer mortelle. La France n'intéresse pas ses élites, réelles ou autoproclamées. Celles-ci trouvent toutes les vertus aux micro-nationalismes (corse, basque, breton ou même savoyard), porteurs d'exclusion. Mais elles ne manquent pas une occasion pour dénoncer le patriotisme français au moment ou la mondialisation libérale défait partout notre pays. Comment voulez-vous, dans ces conditions, que les jeunes Français, dont les parents sont venus d'ailleurs, puissent s'intégrer ? Comment voulez-vous qu'ils ne se cherchent pas une identité, plus ou moins frelatée, à travers des bandes ethniques ou autres ?
Serait-ce que nos élites préféreraient cet émiettement en tribus et en communautés ? La dispersion à l'infini rend incapable de résister à la logique du profit et à la loi du Saint Empire du capital.
Au fond, la crainte de tous ces gens est de voir les Français se réveiller avant qu'il ne soit trop tard, d'où ce mépris persistant, condescendant pour des Français, souvent soupçonnés de populisme, quand ce n'est pas de xénophobie. Les réduire au silence collectif par l'exaltation de l'individualisme appartient aussi à cette stratégie. Or dans l'état actuel, la France, constitue un modèle doté d'une grande universalité et d'une puissante singularité, face à l'expansion sans frein de l'industrie culturelle nord-américaine.
La France n'est pas encore vraiment soumise, les Français ne sont pas encore totalement résignés. L'ampleur des mouvements sociaux actuels le montre. Les multiples réactions au projet de statut pour la Corse en sont une autre preuve ; les Français ne veulent pas d'une myriade de micro-pays folklorisés. La France montre une vitalité démographique ; la natalité est en hausse ; en 2000, il y est né plus d'enfants qua dans toute l'Allemagne réunifiée.
Voilà le contexte difficile, mais non désespéré, qui nécessite et justifie la candidature d'un républicain. Chacun sait que le projet politique de Jean-Pierre Chevènement ne peut être précisément que celui de la République et de la France. Bien évidemment, il ne revient qu'à lui seul de le décrire et de le préciser. En revanche, nous pouvons déjà nous rassembler pour nous organiser. Une campagne présidentielle demande beaucoup de talents et de compétences, beaucoup de militants. Elle demande aussi, dans le cadre de la loi, beaucoup d'argent. Pour toutes ces raisons, nous devons nous mobiliser avant même que notre candidat potentiel n'ait arrêté sa décision.
Il va de soi que notre appel à sa candidature doit retentir bien au-delà du seul Mouvement des Citoyens pour rassembler tous les républicains, tous ceux qui se reconnaissent dans la République et qui ne s'y retrouvent plus aujourd'hui.
Je pense notamment à tous ceux qui refusent la dérive trop libérale du gouvernement. Il faut une autre politique économique, celle de la République sociale.
Je pense aussi à tous ceux qui rejettent la fragmentation de la loi et donc la disparition de l'égalité en droit entre les citoyens français. Aujourd'hui, le critère de cette décomposition est la région ; demain, il sera l'ethnie ou la communauté. Ainsi, s'annonce un changement de République, mais, d'ailleurs, pourra t-on encore parler de République ? Agrégat serait alors préférable, plus conforme à cette réalité qui s'esquisse. Nous savons que c'est l'Europe conçue comme la modalité régionale de la mondialisation libérale qui commande une telle évolution détestable.
Je pense enfin à tous ceux qui sont déçus de ce débat politique qui n'est qu'une apparence médiatique. Tous ceux qui ont cru au discours sur la fracture sociale. Tous ceux qui ont espéré dans une droite républicaine qui a tant de mal à s'émanciper. Tous ceux qui se sont réfugiés dans l'abstention ou le vote blanc, tous ceux qui abandonnent le combat en sombrant dans le désespoir.
Nous ne demandons à personne d'où il vient. Nous demandons à chacun où il veut aller. Et s'il veut aller vers la République, alors nous lui proposons d'y aller ensemble. Nous lui proposons de participer à ce qui nous semble être le meilleur moyen pour y parvenir. Notre gauche républicaine est ouverte et rejette tout sectarisme.
Le soutien à la candidature de Jean-Pierre Chevènement doit être large, et dépasser les cadres convenus. La création des comités d'appel dans les départements, les villes, à laquelle nous appelons aujourd'hui, réuniront des femmes et des hommes d'horizons professionnels, géographiques différents, celles et ceux qui déjà nous ont fait signe, celles et ceux qui attendent un signal pour se mettre en mouvement. Et ce mouvement, nous en sommes sûr, ira loin très loin.
(Source http://www.mdc-France.org, le 7 mai 2001)