Texte intégral
Monsieur le Gouverneur,
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi d'être ici à la Banque de France pour souligner, plus d'un an après son lancement par le Président de la République, la réussite de la dynamique Espoir Banlieues et en particulier de l'action que nous menons dans ce cadre à l'Education nationale. Cette réussite, nous la devons aux échanges de grande qualité que nous avons eus avec Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville, et ses équipes.
Dans son volet Éducation, la dynamique Espoir Banlieues, c'est plus d'une dizaine d'actions concrètes et cohérentes qui offrent des services supplémentaires aux familles les plus fragiles.
Mais je tiens d'abord à saluer le rôle joué par la Banque de France en faveur de l'égalité des chances.
En effet, votre institution, monsieur le Gouverneur, a généreusement proposé à plus de 200 élèves de découvrir le fonctionnement de ses différentes succursales, et qui sait, même en ces temps de crise économique, de susciter des vocations ! Ce projet s'adressait plus particulièrement aux élèves de l'Éducation prioritaire, pour les familiariser tôt avec les enjeux de l'entreprise.
Ce dispositif entrera à la rentrée prochaine dans le projet de banque de stages, qui prévoit que chaque académie propose, en 2009, une offre de stages globale, pour les collégiens de troisième, les lycéens et les étudiants des sections de techniciens supérieurs (S.T.S.).
Mais avant tout, l'égalité des chances commence par le développement de la mixité sociale. J'ai donc voulu que dès le plus jeune âge, les enfants puissent connaître d'autres lieux de savoir, d'autres camarades que ceux qui sont déjà leurs voisins et d'autres lieux que ceux qui sont au pied de leur immeuble.
C'est dans ce but que nous avons expérimenté cette année le transport en bus des élèves de C.M.1 -C.M.2 vers des sites scolaires hors de leur quartier d'origine. En 2009-2010, nous continuerons à mobiliser tous les acteurs locaux pour augmenter le nombre de projets.
C'est aussi pour favoriser cette mixité sociale sur le long terme que nous développons les internats d'excellence dans les lycées ou les classes préparatoires. Ces internats bénéficient actuellement à plus de 700 élèves issus de l'Éducation prioritaire. Nous doublerons ce nombre l'année prochaine en proposant de nouvelles places dans les régions où elles sont actuellement insuffisantes, notamment en Ile-de-France.
Plus encore, je veux que les élèves des lycées de banlieue aient les mêmes droits à l'excellence que tous les autres. C'est pourquoi nous avons érigé 30 lycées en sites d'excellence afin de donner à plus de 25 000 élèves de meilleures conditions de réussite.
Ces lycées disposent des moyens conséquents qui enrichissent leur offre de formation, ce qui améliore leur image et leur donne une attractivité nouvelle.
Cette recherche de l'excellence doit d'ailleurs se poursuivre au-delà du baccalauréat. Trop d'élèves hésitent à présenter des dossiers de candidature pour les classes préparatoires aux grandes écoles. C'est pourquoi dans tous les lycées, 5 % au moins des élèves de classes terminales doivent présenter un dossier d'admission en C.P.G.E. De plus, désormais, à la demande du Président de la République, en 2009, 25 % des élèves intégrés seront des boursiers du supérieur, et 30 % en 2010, ce qui représentera à terme plus de 20 000 bénéficiaires.
L'égalité des chances, c'est aussi l'accompagnement des plus fragiles. Les enfants de familles défavorisées, lorsqu'ils sortent trop tôt de l'école, ne peuvent faire leurs devoirs chez eux dans de bonnes conditions.
C'est pour ces « orphelins de 16 heures » que nous avons mis en place l'accompagnement éducatif en collège, étendu depuis la rentrée 2008 aux 3 000 écoles élémentaires de l'Éducation prioritaire. 171 00 élèves utilisent aujourd'hui ce nouveau service.
Nous ne nous contentons pas d'offrir aux élèves de bonnes conditions matérielles de travail et d'encadrement : nous mettons tout en oeuvre pour les tirer vers la réussite. C'est l'objectif des 200 dispositifs expérimentaux de réussite scolaire en lycée. Ils proposent à 36 000 élèves un accompagnement personnalisé pendant l'année scolaire et des stages pendant les vacances. Ces derniers reçoivent ainsi un appui déterminant pour préparer leur entrée dans le supérieur. S'ajoute depuis février 2009 à ce dispositif une formation spécifique en anglais, qui rencontre depuis son lancement un très grand succès.
L'égalité des chances, c'est aussi la lutte contre le décrochage scolaire, que nous menons dans les 215 quartiers prioritaires de la politique de la ville. Pour combattre l'absentéisme, qui est la première cause du décrochage, nous avons entrepris de recruter des « médiateurs de réussite scolaire ». Aujourd'hui, près de 2 000 personnes agissent pour rapprocher les familles de l'école, notamment celles qui en sont les plus éloignées. Ils appuient, de plus, les dispositifs relais que nous continuons à développer en collège. Au nombre de près de 400 aujourd'hui, ils accueillent 5 000 élèves par an.
Pour agir plus tôt dans le parcours des élèves, il faut aussi offrir un nouveau départ aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Notre objectif est de doubler les capacités d'accueil des dispositifs de la deuxième chance pour la rentrée 2009, ce qui représentera environ 4 000 places supplémentaires. À terme, chaque département aura son école de la deuxième chance afin de lutter de manière efficace contre la relégation sociale.
Devant l'existence de véritables ghettos scolaires dépourvus de toute mixité sociale, nous avons engagé la fermeture et la reconstruction des collèges les plus dégradés dans les quartiers qui relèvent du programme national de rénovation urbaine, notamment dans les territoires de la politique de la ville. Dix projets seront lancés d'ici 2010.
Vous le voyez, nous agissons dans un souci commun, celui de la promotion de l'égalité des chances. La dynamique Espoir banlieues voulue par le Président de la République est une stratégie décisive puisqu'elle repose sur une approche radicalement différente de toutes celles qui ont précédé. Il s'agit de susciter l'espoir pour briser la logique de la fatalité qui pèse sur les habitants des banlieues. L'école est un des lieux où s'insuffle cet espoir : espoir d'une orientation stimulante, espoir de réussite scolaire et professionnelle, espoir d'insertion dans la société enfin.
N'oublions pas, dans ce contexte, les moyens spécifiques de l'Éducation prioritaire, qui rassemble aujourd'hui 1,5 millions d'élèves, 1 200 collèges, 7 000 écoles et dont le coût, au-delà du droit commun, est de 1,2 milliards d'euros par an.
Nous avons mené cette année de nombreuses réformes, profondes et concrètes, tout entières orientées vers un objectif : donner aux élèves les plus fragiles les moyens de progresser.
Je citerai ainsi, parmi tant d'autres, deux innovations majeures dans le premier degré :
- les stages de remise à niveau en C.M.1 et C.M.2 offerts gratuitement aux élèves pendant les vacances, dont bénéficient à chaque fois près de 100 000 élèves ;
- l'accompagnement éducatif rendu possible par la suppression des cours le samedi matin, et qui offre à tous les élèves qui en ont besoin 2 heures de soutien par semaine assurées par tous les professeurs des écoles de France.
Plus que jamais, l'enjeu est aujourd'hui de briser la logique de la fatalité qui pèse depuis tant d'années sur les habitants les plus pauvres, et notamment sur les jeunes. Je tiens à vous assurer de mon entière détermination pour continuer dans cette voie dès la rentrée prochaine.Source http://www.education.gouv.fr, le 25 mai 2009
Mesdames et Messieurs,
C'est un grand plaisir pour moi d'être ici à la Banque de France pour souligner, plus d'un an après son lancement par le Président de la République, la réussite de la dynamique Espoir Banlieues et en particulier de l'action que nous menons dans ce cadre à l'Education nationale. Cette réussite, nous la devons aux échanges de grande qualité que nous avons eus avec Fadela Amara, secrétaire d'État chargée de la politique de la Ville, et ses équipes.
Dans son volet Éducation, la dynamique Espoir Banlieues, c'est plus d'une dizaine d'actions concrètes et cohérentes qui offrent des services supplémentaires aux familles les plus fragiles.
Mais je tiens d'abord à saluer le rôle joué par la Banque de France en faveur de l'égalité des chances.
En effet, votre institution, monsieur le Gouverneur, a généreusement proposé à plus de 200 élèves de découvrir le fonctionnement de ses différentes succursales, et qui sait, même en ces temps de crise économique, de susciter des vocations ! Ce projet s'adressait plus particulièrement aux élèves de l'Éducation prioritaire, pour les familiariser tôt avec les enjeux de l'entreprise.
Ce dispositif entrera à la rentrée prochaine dans le projet de banque de stages, qui prévoit que chaque académie propose, en 2009, une offre de stages globale, pour les collégiens de troisième, les lycéens et les étudiants des sections de techniciens supérieurs (S.T.S.).
Mais avant tout, l'égalité des chances commence par le développement de la mixité sociale. J'ai donc voulu que dès le plus jeune âge, les enfants puissent connaître d'autres lieux de savoir, d'autres camarades que ceux qui sont déjà leurs voisins et d'autres lieux que ceux qui sont au pied de leur immeuble.
C'est dans ce but que nous avons expérimenté cette année le transport en bus des élèves de C.M.1 -C.M.2 vers des sites scolaires hors de leur quartier d'origine. En 2009-2010, nous continuerons à mobiliser tous les acteurs locaux pour augmenter le nombre de projets.
C'est aussi pour favoriser cette mixité sociale sur le long terme que nous développons les internats d'excellence dans les lycées ou les classes préparatoires. Ces internats bénéficient actuellement à plus de 700 élèves issus de l'Éducation prioritaire. Nous doublerons ce nombre l'année prochaine en proposant de nouvelles places dans les régions où elles sont actuellement insuffisantes, notamment en Ile-de-France.
Plus encore, je veux que les élèves des lycées de banlieue aient les mêmes droits à l'excellence que tous les autres. C'est pourquoi nous avons érigé 30 lycées en sites d'excellence afin de donner à plus de 25 000 élèves de meilleures conditions de réussite.
Ces lycées disposent des moyens conséquents qui enrichissent leur offre de formation, ce qui améliore leur image et leur donne une attractivité nouvelle.
Cette recherche de l'excellence doit d'ailleurs se poursuivre au-delà du baccalauréat. Trop d'élèves hésitent à présenter des dossiers de candidature pour les classes préparatoires aux grandes écoles. C'est pourquoi dans tous les lycées, 5 % au moins des élèves de classes terminales doivent présenter un dossier d'admission en C.P.G.E. De plus, désormais, à la demande du Président de la République, en 2009, 25 % des élèves intégrés seront des boursiers du supérieur, et 30 % en 2010, ce qui représentera à terme plus de 20 000 bénéficiaires.
L'égalité des chances, c'est aussi l'accompagnement des plus fragiles. Les enfants de familles défavorisées, lorsqu'ils sortent trop tôt de l'école, ne peuvent faire leurs devoirs chez eux dans de bonnes conditions.
C'est pour ces « orphelins de 16 heures » que nous avons mis en place l'accompagnement éducatif en collège, étendu depuis la rentrée 2008 aux 3 000 écoles élémentaires de l'Éducation prioritaire. 171 00 élèves utilisent aujourd'hui ce nouveau service.
Nous ne nous contentons pas d'offrir aux élèves de bonnes conditions matérielles de travail et d'encadrement : nous mettons tout en oeuvre pour les tirer vers la réussite. C'est l'objectif des 200 dispositifs expérimentaux de réussite scolaire en lycée. Ils proposent à 36 000 élèves un accompagnement personnalisé pendant l'année scolaire et des stages pendant les vacances. Ces derniers reçoivent ainsi un appui déterminant pour préparer leur entrée dans le supérieur. S'ajoute depuis février 2009 à ce dispositif une formation spécifique en anglais, qui rencontre depuis son lancement un très grand succès.
L'égalité des chances, c'est aussi la lutte contre le décrochage scolaire, que nous menons dans les 215 quartiers prioritaires de la politique de la ville. Pour combattre l'absentéisme, qui est la première cause du décrochage, nous avons entrepris de recruter des « médiateurs de réussite scolaire ». Aujourd'hui, près de 2 000 personnes agissent pour rapprocher les familles de l'école, notamment celles qui en sont les plus éloignées. Ils appuient, de plus, les dispositifs relais que nous continuons à développer en collège. Au nombre de près de 400 aujourd'hui, ils accueillent 5 000 élèves par an.
Pour agir plus tôt dans le parcours des élèves, il faut aussi offrir un nouveau départ aux jeunes sortis du système scolaire sans qualification. Notre objectif est de doubler les capacités d'accueil des dispositifs de la deuxième chance pour la rentrée 2009, ce qui représentera environ 4 000 places supplémentaires. À terme, chaque département aura son école de la deuxième chance afin de lutter de manière efficace contre la relégation sociale.
Devant l'existence de véritables ghettos scolaires dépourvus de toute mixité sociale, nous avons engagé la fermeture et la reconstruction des collèges les plus dégradés dans les quartiers qui relèvent du programme national de rénovation urbaine, notamment dans les territoires de la politique de la ville. Dix projets seront lancés d'ici 2010.
Vous le voyez, nous agissons dans un souci commun, celui de la promotion de l'égalité des chances. La dynamique Espoir banlieues voulue par le Président de la République est une stratégie décisive puisqu'elle repose sur une approche radicalement différente de toutes celles qui ont précédé. Il s'agit de susciter l'espoir pour briser la logique de la fatalité qui pèse sur les habitants des banlieues. L'école est un des lieux où s'insuffle cet espoir : espoir d'une orientation stimulante, espoir de réussite scolaire et professionnelle, espoir d'insertion dans la société enfin.
N'oublions pas, dans ce contexte, les moyens spécifiques de l'Éducation prioritaire, qui rassemble aujourd'hui 1,5 millions d'élèves, 1 200 collèges, 7 000 écoles et dont le coût, au-delà du droit commun, est de 1,2 milliards d'euros par an.
Nous avons mené cette année de nombreuses réformes, profondes et concrètes, tout entières orientées vers un objectif : donner aux élèves les plus fragiles les moyens de progresser.
Je citerai ainsi, parmi tant d'autres, deux innovations majeures dans le premier degré :
- les stages de remise à niveau en C.M.1 et C.M.2 offerts gratuitement aux élèves pendant les vacances, dont bénéficient à chaque fois près de 100 000 élèves ;
- l'accompagnement éducatif rendu possible par la suppression des cours le samedi matin, et qui offre à tous les élèves qui en ont besoin 2 heures de soutien par semaine assurées par tous les professeurs des écoles de France.
Plus que jamais, l'enjeu est aujourd'hui de briser la logique de la fatalité qui pèse depuis tant d'années sur les habitants les plus pauvres, et notamment sur les jeunes. Je tiens à vous assurer de mon entière détermination pour continuer dans cette voie dès la rentrée prochaine.Source http://www.education.gouv.fr, le 25 mai 2009