Texte intégral
ENTRETIEN AVEC FRANCE INTER :
Q - Bonjour. LOTAN prend à bras le corps la question humanitaire dans lex-Yougoslavie. La journée dhier a vu la mise en place dun point aérien des forces alliées, pont aérien visant à acheminer vers Tirana et Skopje des centaines de tonnes de rations de survie pour les réfugiés kosovars. Par ailleurs, plusieurs pays de lAlliance se sont dits prêts à utiliser ce pont aérien pour rapatrier et accueillir provisoirement chez eux près de 100.000 réfugiés. Sur ce point, la France se démarque de ses alliés. Pour elle, laccueil des Albanais nest pas la priorité du moment. La France ne souhaite pas daccueil massif sur son territoire. Elle préfère maintenir les réfugiés dans la région et privilégier laide humanitaire sur place. Je vous propose tout de suite découter Charles Josselin, le ministre de la Coopération, interrogé hier soir à la sortie dun conseil restreint avec Lionel Jospin.
R - Si on organise, en quelque sorte, la dispersion des Albanais du Kosovo, cest comme si on disait à M. Milosevic « Vous avez eu raison. Il vaut mieux les disperser dans le monde entier de façon à vider le Kosovo ».
Or, notre ambition, cest quils reviennent au Kosovo. Je peux vous dire, pour les avoir rencontrés, que cest ce quils veulent. Bien que ce soit des images de violence quils en aient gardé, ce sont hélas les plus fraîches, ce quils veulent, cest revenir. Je crois que les disperser aux quatre coins du monde serait aller à lencontre de cet objectif car sil est vrai quils ne sont pas en situation de pouvoir y vivre bien aujourdhui, et encore moins dy revenir pour ceux qui sont partis, cest quand même bien de cela dont il sagit. Si on a fait le choix de sengager aussi fortement dans cette affaire, cest pour arriver à ce résultat-là.
ENTRETIEN AVEC FRANCE INFO :
Q - Vous avez passé 48 heures en Albanie et en Macédoine à la fin de la semaine dernière mais avant toute chose, comment interprétez, vous, cette proposition de cessez-le-feu de la Serbie qui prend prétexte de La Pâque Orthodoxe qui nintervient que dans six jours ?
R - Sur lair « on peut fêter Pâque entre nous » puisque les autres sont partis, on les y a obligés. Quand jentends dans le même temps, quon ne ferait que la guerre à lUCK, donc aux militaires et pas aux populations civiles, je me demande qui jai rencontré à la frontière entre la Macédoine et le Kosovo. Jai cru comprendre que cétait des milliers et des milliers de civils qui avaient été brutalisés par les militaires, les policiers et les paramilitaires de M. Milosevic. Leur dire :
« maintenant vous pouvez rentrer ! » Cest un peu comme si on leur disait : « vous savez, cétait pour rire quon vous a dépouillés, quon vous a volés, maintenant vous pouvez rentrer ». Jobserve que les capitales occidentales examinent pour le moins avec beaucoup de réserve cette proposition ; il nest pas de ma responsabilité de donner suite ou pas à celle-ci ; il appartient au Premier ministre M. Jospin - nous avons un comité restreint ce soir à Matignon, demain un Conseil restreint autour du président de la République - de répondre, en quelque sorte. Mais nous sommes un peu prévenus, si jose dire, contre M. Milosevic.
Q - Il y a eu beaucoup de précédents en Bosnie de cessez-le-feu non respectés et totalement dilatoires de la part des Serbes.
R - Oui, même si... je serais tenté de dire « bon, peut-être que cest une bonne nouvelle cette proposition, cela veut dire que la pression que nous exerçons sur lui commence à porter ses fruits » mais je nen suis pas encore complètement sûr.
Q - Dautant quil lance un appel, en quelque sorte à M. Rugova pour lui dire « vous êtes un leader modéré, vous allez bâtir un plan de paix, on va accorder au Kosovo une autonomie pleine et entière, nous y sommes prêts ». Que na-t-il signé Rambouillet à ce moment là.
R - Exactement. Jallais vous dire « que les Nations unies - parce que cest aussi leur rôle, - se saisissent de cette proposition, quils la concrétisent », « que les Russes en particulier simpliquent pour la faire respecter si toutefois elle est possible ». Mais je le répète, nous avons été tellement trompés déjà dans le passé que je crois quil faut être sûr que M. Milosevic ne fera pas à nouveau une marche arrière. Je pense que les pressions qui sont actuellement exercées sur lui, même si elles sont difficiles, quels que soient les efforts que nous faisons pour éviter au maximum - comme le disait le Premier ministre à linstant à lAssemblée nationale - les pertes civiles, doivent continuer pour être sûrs que cette crise se terminera aux conditions des démocraties et pas à celles de M. Milosevic.
Q - Monsieur Josselin, vous avez passé 48 heures en Albanie et en Macédoine, à la fin de la semaine dernière, quelle impression densemble retenez vous de ce voyage ?
R - A la fois la souffrance des réfugiés et la solidarité des populations qui les accueillent. Ce sont deux sentiments totalement mêlés, car les premiers réfugiés que jai rencontrés étaient déjà juchés à larrière dune vieille camionnette, prêts à rejoindre, à être emmenés par la famille daccueil qui allait, en quelque sorte, partager avec eux sa pauvreté, parce que les gens qui accueillent ne sont pas plus riches que ceux qui sont accueillis. Cela me rend évidemment triste en voyant cette souffrance, mais cela me laisse espérer aussi quant aux capacités quont lAlbanie en particulier et la Macédoine pour une bonne part, daccueillir ces réfugiés en attendant ce quils veulent : leur retour chez eux.
Q - Dès quon arrive à laéroport de Tirana, comme vous lavez fait jeudi matin, on prend conscience du drame kosovar, il est perceptible.
R - Pas tellement à laéroport de Tirana. Les mêmes casemates que nous devons à la paranoïa dEnver Hodja sont là qui ponctuent un peu le paysage - il y en a 400.000 -, mais cest très vite, lorsque dans la banlieue de Durrës qui est le grand port dAlbanie, quon rencontre les premiers groupes de réfugiés. Mais je crois que cest surtout - je nai pas pu aller à Kukës - à la frontière entre lAlbanie et le Kosovo, que là les routes ressemblent à des routes dexode. Les routes de Macédoine, curieusement, sont presque désertes. Alors quelles devraient être encombrées, elles ne le sont pas, car pour linstant les Kosovars ont été déportés par Milosevic. Ils nont pas encore été accueillis par les Macédoniens, en tout cas pas autant quil le faudrait. Cest toute la question du dialogue que nous avons dailleurs avec le gouvernement de Macédoine, nous et bien sûr les alliés.
Q - Alors comment justifier que la France ne veuille pas accueillir de façon large et ouverte des réfugiés kosovars, comme dautres pays occidentaux, au contraire...
R - Dabord parce que nous avons pu vérifier et les envoyés spéciaux qui sont sur place pourraient le dire aussi, que ce que veulent les réfugiés du Kosovo ce nest pas venir chez nous, ou en Allemagne, ou en Italie. Ce quils veulent cest rentrer chez eux. Organiser dès à présent leur dispersion aux quatre coins du monde ne me paraît pas la meilleure manière de préparer leur retour ; à la limite cest une sorte daide à M. Milosevic à conclure loeuvre quil a entreprise.
Pour autant, la France, et je le redis, parce que Lionel Jospin a la tribune de lAssemblée tout à lheure a corrigé en quelque sorte lidée que certains sétaient peut-être fait hâtivement de la position de la France, il nest pas question de fermer nos frontières aux réfugiés dAlbanie. Il faut dabord tenir compte de ce quils veulent, cest-à-dire rester au plus près pour rentrer au plus vite, cest cela quils demandent. Ensuite, bien sûr, accueillir ceux qui nous en feraient la demande et qui pourraient bénéficier dun dispositif législatif qui le permette, comme par exemple des relations familiales. Je ne parle pas des blessés ou des handicapés qui auraient besoin de soins spécifiques. Il a dit aussi que cétait sur la base du volontariat. Certains disent « cela va de soi ». Moi, jai vu des premières images de réfugiés quon envoyait, jallais presque dire quon expédiait ailleurs...
Q - ... En Turquie...
R - Ce nétait pas la joie qui transparaissait sur les visages des femmes et des enfants. Je crois que cest important de rappeler cela mais cest une question qui sera dailleurs évoquée, je crois, demain entre Européens.
Q - Alors si la France ne veut pas accueillir massivement et durablement les Kosovars et si elle ne veut pas non plus dopérations terrestres pour leur garantir le retour chez eux, on est dans une contradiction. Il faut peut-être se donner les moyens darrêter la purification ethnique.
R - Bien sûr quil faut dabord gagner, si je puis dire, cette épreuve engagée avec M. Milosevic - pas avec le peuple serbe, avec M. Milosevic. Il faut aussi être capable de répondre aux demandes que les pays daccueil les plus proches nous adressent. Non seulement ils ont besoin quon les aide à accueillir, mais ils ont besoin aussi quon les aide, quon aide leurs économies à supporter le choc que cette crise provoque. La Macédoine vit presque aux deux tiers de ses relations avec léconomie yougoslave. Si nous ne sommes pas capables de les aider budgétairement, du point de vue de la dette, de léquilibre des changes, là en effet nous perdons une bonne partie de nos arguments quand nous disons : il vaudrait mieux quils restent auprès...
Q - Mais encore une fois, se donne-t-on tous les moyens pour gagner ce bras de fer dès linstant quon se lie les mains en disant : pas dopérations au sol.
R - Ecoutez, ceci sinscrit dans un processus.
Q - On nexclut rien...
R - Je crois que ce nest pas à lordre du jour, mais je ne pense pas qua priori on lait exclu. Nous espérons que cette phase « frappes aériennes » suffira pour ouvrir la voie à une solution diplomatique dans laquelle il faut que lONU sengage.
Q - Sinon ?
R - Sinon on continue.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 avril 1999)
Q - Bonjour. LOTAN prend à bras le corps la question humanitaire dans lex-Yougoslavie. La journée dhier a vu la mise en place dun point aérien des forces alliées, pont aérien visant à acheminer vers Tirana et Skopje des centaines de tonnes de rations de survie pour les réfugiés kosovars. Par ailleurs, plusieurs pays de lAlliance se sont dits prêts à utiliser ce pont aérien pour rapatrier et accueillir provisoirement chez eux près de 100.000 réfugiés. Sur ce point, la France se démarque de ses alliés. Pour elle, laccueil des Albanais nest pas la priorité du moment. La France ne souhaite pas daccueil massif sur son territoire. Elle préfère maintenir les réfugiés dans la région et privilégier laide humanitaire sur place. Je vous propose tout de suite découter Charles Josselin, le ministre de la Coopération, interrogé hier soir à la sortie dun conseil restreint avec Lionel Jospin.
R - Si on organise, en quelque sorte, la dispersion des Albanais du Kosovo, cest comme si on disait à M. Milosevic « Vous avez eu raison. Il vaut mieux les disperser dans le monde entier de façon à vider le Kosovo ».
Or, notre ambition, cest quils reviennent au Kosovo. Je peux vous dire, pour les avoir rencontrés, que cest ce quils veulent. Bien que ce soit des images de violence quils en aient gardé, ce sont hélas les plus fraîches, ce quils veulent, cest revenir. Je crois que les disperser aux quatre coins du monde serait aller à lencontre de cet objectif car sil est vrai quils ne sont pas en situation de pouvoir y vivre bien aujourdhui, et encore moins dy revenir pour ceux qui sont partis, cest quand même bien de cela dont il sagit. Si on a fait le choix de sengager aussi fortement dans cette affaire, cest pour arriver à ce résultat-là.
ENTRETIEN AVEC FRANCE INFO :
Q - Vous avez passé 48 heures en Albanie et en Macédoine à la fin de la semaine dernière mais avant toute chose, comment interprétez, vous, cette proposition de cessez-le-feu de la Serbie qui prend prétexte de La Pâque Orthodoxe qui nintervient que dans six jours ?
R - Sur lair « on peut fêter Pâque entre nous » puisque les autres sont partis, on les y a obligés. Quand jentends dans le même temps, quon ne ferait que la guerre à lUCK, donc aux militaires et pas aux populations civiles, je me demande qui jai rencontré à la frontière entre la Macédoine et le Kosovo. Jai cru comprendre que cétait des milliers et des milliers de civils qui avaient été brutalisés par les militaires, les policiers et les paramilitaires de M. Milosevic. Leur dire :
« maintenant vous pouvez rentrer ! » Cest un peu comme si on leur disait : « vous savez, cétait pour rire quon vous a dépouillés, quon vous a volés, maintenant vous pouvez rentrer ». Jobserve que les capitales occidentales examinent pour le moins avec beaucoup de réserve cette proposition ; il nest pas de ma responsabilité de donner suite ou pas à celle-ci ; il appartient au Premier ministre M. Jospin - nous avons un comité restreint ce soir à Matignon, demain un Conseil restreint autour du président de la République - de répondre, en quelque sorte. Mais nous sommes un peu prévenus, si jose dire, contre M. Milosevic.
Q - Il y a eu beaucoup de précédents en Bosnie de cessez-le-feu non respectés et totalement dilatoires de la part des Serbes.
R - Oui, même si... je serais tenté de dire « bon, peut-être que cest une bonne nouvelle cette proposition, cela veut dire que la pression que nous exerçons sur lui commence à porter ses fruits » mais je nen suis pas encore complètement sûr.
Q - Dautant quil lance un appel, en quelque sorte à M. Rugova pour lui dire « vous êtes un leader modéré, vous allez bâtir un plan de paix, on va accorder au Kosovo une autonomie pleine et entière, nous y sommes prêts ». Que na-t-il signé Rambouillet à ce moment là.
R - Exactement. Jallais vous dire « que les Nations unies - parce que cest aussi leur rôle, - se saisissent de cette proposition, quils la concrétisent », « que les Russes en particulier simpliquent pour la faire respecter si toutefois elle est possible ». Mais je le répète, nous avons été tellement trompés déjà dans le passé que je crois quil faut être sûr que M. Milosevic ne fera pas à nouveau une marche arrière. Je pense que les pressions qui sont actuellement exercées sur lui, même si elles sont difficiles, quels que soient les efforts que nous faisons pour éviter au maximum - comme le disait le Premier ministre à linstant à lAssemblée nationale - les pertes civiles, doivent continuer pour être sûrs que cette crise se terminera aux conditions des démocraties et pas à celles de M. Milosevic.
Q - Monsieur Josselin, vous avez passé 48 heures en Albanie et en Macédoine, à la fin de la semaine dernière, quelle impression densemble retenez vous de ce voyage ?
R - A la fois la souffrance des réfugiés et la solidarité des populations qui les accueillent. Ce sont deux sentiments totalement mêlés, car les premiers réfugiés que jai rencontrés étaient déjà juchés à larrière dune vieille camionnette, prêts à rejoindre, à être emmenés par la famille daccueil qui allait, en quelque sorte, partager avec eux sa pauvreté, parce que les gens qui accueillent ne sont pas plus riches que ceux qui sont accueillis. Cela me rend évidemment triste en voyant cette souffrance, mais cela me laisse espérer aussi quant aux capacités quont lAlbanie en particulier et la Macédoine pour une bonne part, daccueillir ces réfugiés en attendant ce quils veulent : leur retour chez eux.
Q - Dès quon arrive à laéroport de Tirana, comme vous lavez fait jeudi matin, on prend conscience du drame kosovar, il est perceptible.
R - Pas tellement à laéroport de Tirana. Les mêmes casemates que nous devons à la paranoïa dEnver Hodja sont là qui ponctuent un peu le paysage - il y en a 400.000 -, mais cest très vite, lorsque dans la banlieue de Durrës qui est le grand port dAlbanie, quon rencontre les premiers groupes de réfugiés. Mais je crois que cest surtout - je nai pas pu aller à Kukës - à la frontière entre lAlbanie et le Kosovo, que là les routes ressemblent à des routes dexode. Les routes de Macédoine, curieusement, sont presque désertes. Alors quelles devraient être encombrées, elles ne le sont pas, car pour linstant les Kosovars ont été déportés par Milosevic. Ils nont pas encore été accueillis par les Macédoniens, en tout cas pas autant quil le faudrait. Cest toute la question du dialogue que nous avons dailleurs avec le gouvernement de Macédoine, nous et bien sûr les alliés.
Q - Alors comment justifier que la France ne veuille pas accueillir de façon large et ouverte des réfugiés kosovars, comme dautres pays occidentaux, au contraire...
R - Dabord parce que nous avons pu vérifier et les envoyés spéciaux qui sont sur place pourraient le dire aussi, que ce que veulent les réfugiés du Kosovo ce nest pas venir chez nous, ou en Allemagne, ou en Italie. Ce quils veulent cest rentrer chez eux. Organiser dès à présent leur dispersion aux quatre coins du monde ne me paraît pas la meilleure manière de préparer leur retour ; à la limite cest une sorte daide à M. Milosevic à conclure loeuvre quil a entreprise.
Pour autant, la France, et je le redis, parce que Lionel Jospin a la tribune de lAssemblée tout à lheure a corrigé en quelque sorte lidée que certains sétaient peut-être fait hâtivement de la position de la France, il nest pas question de fermer nos frontières aux réfugiés dAlbanie. Il faut dabord tenir compte de ce quils veulent, cest-à-dire rester au plus près pour rentrer au plus vite, cest cela quils demandent. Ensuite, bien sûr, accueillir ceux qui nous en feraient la demande et qui pourraient bénéficier dun dispositif législatif qui le permette, comme par exemple des relations familiales. Je ne parle pas des blessés ou des handicapés qui auraient besoin de soins spécifiques. Il a dit aussi que cétait sur la base du volontariat. Certains disent « cela va de soi ». Moi, jai vu des premières images de réfugiés quon envoyait, jallais presque dire quon expédiait ailleurs...
Q - ... En Turquie...
R - Ce nétait pas la joie qui transparaissait sur les visages des femmes et des enfants. Je crois que cest important de rappeler cela mais cest une question qui sera dailleurs évoquée, je crois, demain entre Européens.
Q - Alors si la France ne veut pas accueillir massivement et durablement les Kosovars et si elle ne veut pas non plus dopérations terrestres pour leur garantir le retour chez eux, on est dans une contradiction. Il faut peut-être se donner les moyens darrêter la purification ethnique.
R - Bien sûr quil faut dabord gagner, si je puis dire, cette épreuve engagée avec M. Milosevic - pas avec le peuple serbe, avec M. Milosevic. Il faut aussi être capable de répondre aux demandes que les pays daccueil les plus proches nous adressent. Non seulement ils ont besoin quon les aide à accueillir, mais ils ont besoin aussi quon les aide, quon aide leurs économies à supporter le choc que cette crise provoque. La Macédoine vit presque aux deux tiers de ses relations avec léconomie yougoslave. Si nous ne sommes pas capables de les aider budgétairement, du point de vue de la dette, de léquilibre des changes, là en effet nous perdons une bonne partie de nos arguments quand nous disons : il vaudrait mieux quils restent auprès...
Q - Mais encore une fois, se donne-t-on tous les moyens pour gagner ce bras de fer dès linstant quon se lie les mains en disant : pas dopérations au sol.
R - Ecoutez, ceci sinscrit dans un processus.
Q - On nexclut rien...
R - Je crois que ce nest pas à lordre du jour, mais je ne pense pas qua priori on lait exclu. Nous espérons que cette phase « frappes aériennes » suffira pour ouvrir la voie à une solution diplomatique dans laquelle il faut que lONU sengage.
Q - Sinon ?
R - Sinon on continue.
(Source http ://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 avril 1999)