Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais vous dire tout le plaisir qui est le mien de me retrouver aujourd'hui parmi vous.
Vous avez choisi, cette année, de tenir votre 53e Congrès à Hyères. C'est un excellent choix !
Je voudrais en remercier votre président, Jean BIHAN, ainsi que l'ensemble de son équipe nationale.
Je ne manquerai pas non plus de saluer le régional de l'étape, celui qui a organisé de main de maître ces journées : Serge PREVOT.
Il écrit, dans la très belle brochure de votre Congrès, que « le Var est l'un des plus beaux départements de France ».
Ne comptez pas sur moi pour le contredire : il a raison. Le Var est l'un des plus beaux départements de France.
Et, de la ville de Toulon, dont je suis le maire, à Fréjus, de Hyères à Draguignan, en passant par Canjuers, l'Armée française fait partie intégrante de notre histoire et de notre identité.
Le pays varois est - nous le revendiquons avec fierté -, une terre de tradition militaire.
Au cours des dernières années, notre Armée a changé.
C'est peu de choses de le dire : ceux qui sont partis en retraite il y a seulement dix ans ne la reconnaîtraient plus.
C'était une armée de conscription : c'est aujourd'hui une armée de métier.
Nous menons également, depuis un an, une réforme sans précédent.
Notre Armée se réorganise pour répondre aux nouveaux objectifs de défense et de sécurité nationale fixés par le Livre Blanc. Elle se restructure, elle se modernise, elle se professionnalise.
Notre carte militaire a, elle-même, connu un vrai bouleversement : 70 bases de Défense ont été créées, tandis que 80 sites ont été fermés.
Je vous l'assure : ce n'est pas par plaisir ou par simple envie de changer que l'ensemble de nos forces armées se réforment aujourd'hui.
Si notre Armée change, c'est que le monde change.
Les menaces que nous connaissions à l'époque de la Guerre Froide ont disparu en même temps que le Pacte de Varsovie : plus personne ne s'attend aujourd'hui à voir les chars russes déferler en Europe, ni les missiles soviétiques nous frapper d'un moment à l'autre.
Mais d'autres menaces ont, malheureusement, pris le relais. Ce sont des menaces beaucoup plus pernicieuses. Elles utilisent des moyens auxquels les grandes démocraties occidentales sont aujourd'hui confrontés, à commencer par le terrorisme.
Et si nos hommes sont aujourd'hui projetés, sous mandat de l'ONU, en Afghanistan par exemple, c'est bien pour contribuer à pacifier cette région, à démanteler les bases arrières d'Al Qaïda et, au final, à nous protéger ici, en France.
Jamais notre sécurité collective n'aura à ce point dépendu de notre capacité de projection.
Jamais notre faculté de participer à des opérations extérieures sous mandat international n'aura été aussi déterminante.
Et comme je suis un homme qui a l'habitude de mettre ses actes en accord avec ses paroles, je me suis engagé à faire évoluer, avant la fin de l'année, les critères légaux qui donnent droit au titre d'Ancien combattant : il s'agit simplement de prendre en compte les conditions toutes nouvelles dans lesquelles nos hommes doivent remplir leur mission en opérations extérieures...
Adapter notre Armée à la nouvelle situation internationale et aux nouvelles menaces, voilà la priorité des réformes qui sont aujourd'hui entreprises et qui vont se poursuivre jusqu'en 2015.
Mais les réformes n'ont pas tout changé : il y a, en vérité, deux choses qui sont restées intactes.
La première, ce sont les valeurs militaires : l'esprit de défense, la volonté de servir, le sens du devoir et de l'engagement.
Ce sont là les valeurs les plus importantes qui soient, car ce sont les valeurs de la République.
Et notre Armée a beau ne plus faire appel à la conscription, elle reste l'Armée de la Nation, l'Armée de la République.
Ce lien entre l'Armée et la Nation compte plus que tout à mes yeux. Lorsque nos hommes sont envoyés en opérations extérieures, loin de chez eux, il est essentiel qu'ils se sentent épaulés et soutenus par l'ensemble de la communauté nationale. Car là-bas, à Kaboul ou à Beyrouth, c'est la France qu'ils servent avec honneur et courage.
Aux responsabilités qui sont aujourd'hui les miennes, je n'ai qu'une ambition : apporter ma part au renforcement des liens entre l'Armée et la Nation. Cela passe par l'essor et le renforcement de nos réserves, le développement de l'information des plus jeunes sur les carrières militaires, mais aussi la transmission des valeurs républicaines et de la mémoire.
Nous célébrons cette année le 70e anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu'en 2015, nous allons commémorer, avec les combattants encore en vie, les dates les plus marquantes de ce grand conflit. Nous allons pouvoir redire aux Français, et en particulier aux plus jeunes d'entre eux, que ceux qui ont rejoint de Gaulle et les Forces Françaises Libres n'ont pas été toute leur vie des anciens combattants : ils avaient à l'époque, lorsqu'ils ont fait le choix de l'engagement et du combat, une moyenne d'âge de 17 à 25 ans ! Quel bel exemple à transmettre aux jeunes Français !
Oui, l'esprit de défense, les valeurs républicaines sont toujours au coeur de nos Armées. Et notre réforme ne vise au fond qu'à les renforcer et à les faire vivre davantage encore.
Et ce qui n'a pas changé dans la réforme, c'est le maintien de l'une des grandes exceptions françaises. J'ai envie de dire : une exception aussi bien militaire que culturelle, une spécificité dont ne bénéficie aucune autre armée du monde : le corps des sous-officiers.
Il n'y a pas d'Armée française digne de ce nom, sans ses sous-officiers.
Aussi bons techniciens que meneurs d'hommes, maîtrisant tout à la fois le coeur de leur métier et dirigeant avec talent les hommes du rang, ils sont la colonne vertébrale de l'Armée française.
Cette exception, j'ai à coeur de la défendre aux côtés du ministre de la Défense, Hervé Morin.
Et je voudrais saluer le travail extraordinaire que votre Union nationale accomplit.
D'abord, parce que vous contribuez à maintenir l'état d'esprit si propre aux sous-officiers, et que vous le faites avec beaucoup d'amitié et de convivialité.
Ensuite, parce que l'Union nationale agit, avec une efficacité bien connue, pour la reconversion et le reclassement des sous-officiers. C'est là un enjeu de premier plan : comment la carrière pourrait-elle attirer de nouvelles vocations, si nos jeunes ne savaient pas qu'il existait, une fois le temps d'active écoulé, une deuxième carrière ?
Au ministère de la Défense, nous avons la volonté de faciliter le reclassement des militaires.
Nous faisons monter en puissance les réserves : l'objectif est de les faire passer à 40 000 personnels (hors gendarmerie) et 25 jours d'activité, à l'horizon 2015. Ce sont là autant de nouveaux débouchés.
Nous multiplions également les partenariats avec les entreprises. La situation économique actuelle, qui rend plus ardue que jamais la recherche d'un emploi, nous l'impose.
Mais nous ne pouvons pas agir seuls : nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de vos compétences, de votre mobilisation, de votre expérience.
Et je sais, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, que je peux compter sur vous. Car une chose nous rapproche. C'est la devise de votre Union nationale : « Unir et servir. »
« Unir et servir » : c'est le but et l'unique objectif de tous ceux qui croient en la France et en la République. Et c'est cela qui aujourd'hui nous rassemble.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 15 septembre 2009
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais vous dire tout le plaisir qui est le mien de me retrouver aujourd'hui parmi vous.
Vous avez choisi, cette année, de tenir votre 53e Congrès à Hyères. C'est un excellent choix !
Je voudrais en remercier votre président, Jean BIHAN, ainsi que l'ensemble de son équipe nationale.
Je ne manquerai pas non plus de saluer le régional de l'étape, celui qui a organisé de main de maître ces journées : Serge PREVOT.
Il écrit, dans la très belle brochure de votre Congrès, que « le Var est l'un des plus beaux départements de France ».
Ne comptez pas sur moi pour le contredire : il a raison. Le Var est l'un des plus beaux départements de France.
Et, de la ville de Toulon, dont je suis le maire, à Fréjus, de Hyères à Draguignan, en passant par Canjuers, l'Armée française fait partie intégrante de notre histoire et de notre identité.
Le pays varois est - nous le revendiquons avec fierté -, une terre de tradition militaire.
Au cours des dernières années, notre Armée a changé.
C'est peu de choses de le dire : ceux qui sont partis en retraite il y a seulement dix ans ne la reconnaîtraient plus.
C'était une armée de conscription : c'est aujourd'hui une armée de métier.
Nous menons également, depuis un an, une réforme sans précédent.
Notre Armée se réorganise pour répondre aux nouveaux objectifs de défense et de sécurité nationale fixés par le Livre Blanc. Elle se restructure, elle se modernise, elle se professionnalise.
Notre carte militaire a, elle-même, connu un vrai bouleversement : 70 bases de Défense ont été créées, tandis que 80 sites ont été fermés.
Je vous l'assure : ce n'est pas par plaisir ou par simple envie de changer que l'ensemble de nos forces armées se réforment aujourd'hui.
Si notre Armée change, c'est que le monde change.
Les menaces que nous connaissions à l'époque de la Guerre Froide ont disparu en même temps que le Pacte de Varsovie : plus personne ne s'attend aujourd'hui à voir les chars russes déferler en Europe, ni les missiles soviétiques nous frapper d'un moment à l'autre.
Mais d'autres menaces ont, malheureusement, pris le relais. Ce sont des menaces beaucoup plus pernicieuses. Elles utilisent des moyens auxquels les grandes démocraties occidentales sont aujourd'hui confrontés, à commencer par le terrorisme.
Et si nos hommes sont aujourd'hui projetés, sous mandat de l'ONU, en Afghanistan par exemple, c'est bien pour contribuer à pacifier cette région, à démanteler les bases arrières d'Al Qaïda et, au final, à nous protéger ici, en France.
Jamais notre sécurité collective n'aura à ce point dépendu de notre capacité de projection.
Jamais notre faculté de participer à des opérations extérieures sous mandat international n'aura été aussi déterminante.
Et comme je suis un homme qui a l'habitude de mettre ses actes en accord avec ses paroles, je me suis engagé à faire évoluer, avant la fin de l'année, les critères légaux qui donnent droit au titre d'Ancien combattant : il s'agit simplement de prendre en compte les conditions toutes nouvelles dans lesquelles nos hommes doivent remplir leur mission en opérations extérieures...
Adapter notre Armée à la nouvelle situation internationale et aux nouvelles menaces, voilà la priorité des réformes qui sont aujourd'hui entreprises et qui vont se poursuivre jusqu'en 2015.
Mais les réformes n'ont pas tout changé : il y a, en vérité, deux choses qui sont restées intactes.
La première, ce sont les valeurs militaires : l'esprit de défense, la volonté de servir, le sens du devoir et de l'engagement.
Ce sont là les valeurs les plus importantes qui soient, car ce sont les valeurs de la République.
Et notre Armée a beau ne plus faire appel à la conscription, elle reste l'Armée de la Nation, l'Armée de la République.
Ce lien entre l'Armée et la Nation compte plus que tout à mes yeux. Lorsque nos hommes sont envoyés en opérations extérieures, loin de chez eux, il est essentiel qu'ils se sentent épaulés et soutenus par l'ensemble de la communauté nationale. Car là-bas, à Kaboul ou à Beyrouth, c'est la France qu'ils servent avec honneur et courage.
Aux responsabilités qui sont aujourd'hui les miennes, je n'ai qu'une ambition : apporter ma part au renforcement des liens entre l'Armée et la Nation. Cela passe par l'essor et le renforcement de nos réserves, le développement de l'information des plus jeunes sur les carrières militaires, mais aussi la transmission des valeurs républicaines et de la mémoire.
Nous célébrons cette année le 70e anniversaire du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Jusqu'en 2015, nous allons commémorer, avec les combattants encore en vie, les dates les plus marquantes de ce grand conflit. Nous allons pouvoir redire aux Français, et en particulier aux plus jeunes d'entre eux, que ceux qui ont rejoint de Gaulle et les Forces Françaises Libres n'ont pas été toute leur vie des anciens combattants : ils avaient à l'époque, lorsqu'ils ont fait le choix de l'engagement et du combat, une moyenne d'âge de 17 à 25 ans ! Quel bel exemple à transmettre aux jeunes Français !
Oui, l'esprit de défense, les valeurs républicaines sont toujours au coeur de nos Armées. Et notre réforme ne vise au fond qu'à les renforcer et à les faire vivre davantage encore.
Et ce qui n'a pas changé dans la réforme, c'est le maintien de l'une des grandes exceptions françaises. J'ai envie de dire : une exception aussi bien militaire que culturelle, une spécificité dont ne bénéficie aucune autre armée du monde : le corps des sous-officiers.
Il n'y a pas d'Armée française digne de ce nom, sans ses sous-officiers.
Aussi bons techniciens que meneurs d'hommes, maîtrisant tout à la fois le coeur de leur métier et dirigeant avec talent les hommes du rang, ils sont la colonne vertébrale de l'Armée française.
Cette exception, j'ai à coeur de la défendre aux côtés du ministre de la Défense, Hervé Morin.
Et je voudrais saluer le travail extraordinaire que votre Union nationale accomplit.
D'abord, parce que vous contribuez à maintenir l'état d'esprit si propre aux sous-officiers, et que vous le faites avec beaucoup d'amitié et de convivialité.
Ensuite, parce que l'Union nationale agit, avec une efficacité bien connue, pour la reconversion et le reclassement des sous-officiers. C'est là un enjeu de premier plan : comment la carrière pourrait-elle attirer de nouvelles vocations, si nos jeunes ne savaient pas qu'il existait, une fois le temps d'active écoulé, une deuxième carrière ?
Au ministère de la Défense, nous avons la volonté de faciliter le reclassement des militaires.
Nous faisons monter en puissance les réserves : l'objectif est de les faire passer à 40 000 personnels (hors gendarmerie) et 25 jours d'activité, à l'horizon 2015. Ce sont là autant de nouveaux débouchés.
Nous multiplions également les partenariats avec les entreprises. La situation économique actuelle, qui rend plus ardue que jamais la recherche d'un emploi, nous l'impose.
Mais nous ne pouvons pas agir seuls : nous avons besoin de vous. Nous avons besoin de vos compétences, de votre mobilisation, de votre expérience.
Et je sais, Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs, que je peux compter sur vous. Car une chose nous rapproche. C'est la devise de votre Union nationale : « Unir et servir. »
« Unir et servir » : c'est le but et l'unique objectif de tous ceux qui croient en la France et en la République. Et c'est cela qui aujourd'hui nous rassemble.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 15 septembre 2009