Interview de M. Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, à "Europe 1", le 6 avril 2000, sur la journée d'appel de préparation à la Défense et la présence des femmes dans l'armée.

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Média : Europe 1

Texte intégral

EUROPE 1 : Vous avez présenté ce matin avec le ministre de la Défense, Alain Richard, la journée d'appel de préparation à la Défense. De quoi s'agit-il exactement ?
M. Jean-Pierre Masseret : Il s'agit d'une journée pendant laquelle des jeunes garçons et, samedi prochain, des jeunes filles pour la première fois dans l'histoire, reçoivent une série d'informations sur une question centrale : la Défense des intérêts vitaux de ce pays. Donc, ils construisent leurs responsabilités futures de citoyens sur un domaine particulier : celui de la Défense. Cela fait partie de la donne qui résulte de la professionnalisation des Armées.
C'est la réforme du service national ?
Oui...
Donc, vous le disiez, le 8 avril, samedi, va marquer la première participation des filles à ces journées. Elles seront convoquées dans les mêmes conditions que les garçons ?
Exactement dans les mêmes conditions. Elles représentent 50% des effectifs de samedi prochain. C'est une évolution culturelle.
C'est déjà la parité ...
C'est concrètement la parité, c'est l'émergence, dans une société qui fait référence à l'intelligence, d'un apport nouveau des jeunes filles. Ce sera très intéressant, car je crois que leurs questions seront très pertinentes. Les relations qu'elles vont avoir avec les questions de Défense seront instructives. Je crois que cela va vitaliser les Journées d'Appel de Préparation à la Défense.
Combien y a t-il de femmes actuellement dans l'armée professionnelle ?
8,9% des effectifs, une sur dix. Mais c'est une montée en puissance et nous sommes le deuxième pays au monde par la féminisation de ses armées.
Loin des Etats-Unis quand même ?
Un peu derrière les Etats-Unis mais l'évolution de la société nous conduit à une élévation de ce pourcentage à mon avis rapidement et c'est une bonne chose.
Que leur propose-t-on aux femmes dans l'armée ?
Le droit d'entrée est le même. Il n'y a aucune discrimination. Simplement, il y a des activités qui sont "interdites" entre guillemets aux femmes : d'être dans un sous-marin, d'être dans les commandos de fusillers-marins.
D'aller au combat bien sûr
Pour l'armée de terre, c'est effectivement l'affrontement avec l'ennemi sur une période longue. Mais ces jeunes femmes, aujourd'hui, qui se sont engagées, revendiquent les mêmes droits - d'aller sur les théâtres d'opérations extérieures. Il faut que la société prenne en compte cette nouvelle dimension culturelle, accepte qu'une femme aille au front, accepte qu'une femme soit tuée dans des combats, accepte que les femmes puissent être faites prisonnières. Ce qui est aussi une grande évolution de la culture de notre pays.
(source http://www.defense.gouv.fr, le 10 avril 2000)