Texte intégral
CONFERENCE DE PRESSE :
M. Hubert Védrine - La reprise des conversations engagées par le processus de Rambouillet, aujourdhui à Paris, se présentait mal ce matin. Un élément nouveau, très important, est intervenu à lheure du déjeuner : nous avons reçu, M. Robin Cook et moi-même, une lettre de M. Thaqi, en tant que président de la délégation kossovare, lettre dans laquelle il fait part de laccord de sa délégation sur le projet de règlement présenté par le Groupe de contact.
Nous avons rencontré tout à lheure M. Thaqi et lensemble de la délégation kossovare. Nous les avons félicités pour le courage politique dont ils ont fait preuve en prenant cette décision.
Nous lui avons demandé si cette lettre engageait tous les responsables kossovars, ils nous a répondu : oui.
Nous lui avons demandé si cet accord englobait bien les deux volets de laccord présenté par le Groupe de contact. Vous savez que cet accord forme un tout : laccord politique et la mise en oeuvre. Il nous a répondu : oui.
Il y a donc un élément nouveau aujourdhui, très important, et très encourageant.
Les responsables yougoslaves sont maintenant au pied du mur. Eux aussi savent très bien que laccord forme un tout et quil ny a pas daccord sil ny a pas de garantie de mise en oeuvre. Cest maintenant à eux de choisir : ils ont la possibilité de sortir la Yougoslavie de son isolement et de prendre un tournant décisif. Nous avons également rencontré la délégation yougoslave et serbe, nous leur avons dit ce que je viens de vous résumer et nous avons laissé les négociateurs travailler.
Robin Cook et moi-même allons rester en contact permanent, quotidiennement, et même plusieurs fois par jour sil le faut. Nous serons en contact avec nos partenaires du Groupe de contact. Le temps presse et nous reviendrons dès que cela sera nécessaire.
M. Robin Cook - Je tenais moi aussi à marquer le début de ce point de presse en signifiant mon accord avec M. Védrine sur limportance de cette lettre qui nous a été remise au nom de la délégation kossovare, qui indiquait sa volonté de signer les accords au lieu et au moment qui auraient été choisis. A la fin des entretiens de Rambouillet, la délégation kossovare avait formé le voeu quune quinzaine de jours lui soit accordée pour consulter le peuple kossovar. Je crois quil faut reconnaître aujourdhui que les Kossovars ont su aller bien au-delà de cette simple consultation ; ils ont su en effet convaincre le peuple kossovar que cet accord représentait un bon accord pour le Kossovo, que cela représente un accord qui permettra au Kossovo de se mettre sur le chemin de la démocratie. Jai félicité les membres de la délégation kossovare pour le courage dont ils ont fait preuve en faisant comprendre au peuple kossovar quun compromis consenti pour la paix est un bon compromis et un compromis honorable. Je les ai ensuite engagés à profiter de toute linfluence quils pourront avoir en la matière pour mettre à profit cette avancée dans la négociation, afin de stabiliser la situation sur le terrain, et surtout, afin de permettre à ces entretiens de Paris daboutir à la conclusion que nous souhaitons tous.
Aux Serbes, jai dit que cette volonté qui nous avait été signifiée par les Kossovars de signer les accords, constituait une incitation incontournable pour les Serbes den faire de même et de rattraper le temps perdu. Je leur ai fait comprendre quil ne peut pas sagir dune redite de Rambouillet, quil ne peut plus être question de parler de problèmes constitutionnels, mais que nous devons maintenant tout faire, au cours de ces entretiens de Paris pour mettre en pratique les dispositions convenues.
Q - Quelle a été la réaction de la délégation serbe après que vous les avez informés de la décision kossovare ? En entendant que ces derniers étaient prêts à signer, avez-vous des raisons supplémentaires dêtre optimiste et de penser que leur position a changé ou a été influencée ?
R - M. Robin Cook - Objectivement, la situation est forcément meilleure quelle ne létait hier, puisque cette signature existe. Lune des parties est effectivement prête à signer. Je crois que votre véritable question cest : « est-ce que nous sommes désormais plus optimistes sur la probabilité pour que lautre partie accepte den faire de même et de signer à son tour ? » Je dirais là aussi que oui, puisque, après tout, nous avons finalement retiré au côté serbe un de ses premiers arguments : en effet jusque là les Serbes avaient toujours campé sur le refus probable, inévitable selon eux, du côté albanais daccepter de tels accords. Je crois que désormais ce prétexte, cet alibi-là, nexiste plus.
R - M. Hubert Védrine - La délégation serbe na pas encore changé de position, mais ils vont bien devoir analyser la situation nouvelle.
Q - Est-ce que le Groupe de contact sest fixé une date limite pour essayer de convaincre les Serbes de signer et, si échec il y a, est-ce quil est toujours prévu une intervention militaire de lOTAN ?
R - M. Hubert Védrine - Les décisions prises au sein de lOTAN, dans les circonstances que vous savez, restent inchangées. Chacun le sait.
Nous navons pas fixé de délai. Sil y en avait un, il serait bref.
Q - Tout le monde sait que la balle nest pas seulement du côté serbe, mais aussi du côté de la communauté internationale, du Groupe de contact. Vous avez salué le courage des Albanais, lautre côté doit avoir le courage de terminer la guerre. Quest-ce quon fait sil y a toujours des massacres au Kossovo ? Est-ce que lopinion internationale va supporter que cela continue comme jusquà maintenant ?
R - M. Robin Cook - Je crois, Monsieur, que lopinion publique sest déjà exprimée de manière parfaitement claire à ce sujet. Elle a déjà fait comprendre sa consternation. Cest dailleurs le pourquoi de ces entretiens pour la paix, cest le pourquoi des dispositions dont la mise en place a été planifiée par lOTAN et cest également la raison qui explique lunité de vue du Groupe de contact. Les violences sur le terrain ne font que démontrer limportance de la poursuite de ces négociations. Jai fait clairement comprendre à la délégation serbe que ce conflit sur le terrain ne peut pas être gagné par des moyens militaires, et que plus les violences sur le terrain dureront, plus il leur sera difficile dobtenir une solution satisfaisante pour le peuple serbe. Voilà ce que jai répondu tout à lheure.
Q - Vous avez dit que les Kossovars avaient accepté les deux volets de laccord, politique et militaire. Est-ce quen clair on peut vraiment dire cette fois-ci quils acceptent dêtre désarmés, en ce qui concerne lUCK, et est-ce quils renoncent aussi définitivement à leur demande de référendum sur lindépendance après la période intérimaire de trois ans ?
R- M. Hubert Védrine - Nous ninterprétons pas. Je ne peux que répéter les faits : nous avons reçu, M. Cook et moi-même, une lettre signée par M. Thaqi, qui sexprime en tant que chef de la délégation du Kossovo, qui donne son accord à lensemble du règlement présenté à Rambouillet. Cest un règlement dans lequel il ny a pas de référendum. Cest un règlement dans lequel il est prévu la démilitarisation, si les autres conditions de sécurité sont réunies naturellement. Nous lui avons posé la question - je le lui ai demandé de façon précise. Il ma redit que cela engageait lensemble des responsables kossovars pour lensemble du plan. Je ne peux pas être plus clair. Ce nest pas une interprétation. Ce sont des faits précis que je vous donne.
Q - Vous disiez tout à lheure que la délégation kossovare allait accepter les deux volets de laccord. En cas de non-acceptation par le côté serbe, est-ce que cela signifie la fin des entretiens de la Conférence de Paris ? Ensuite, vous avez évoqué lunité de vue des membres du Groupe de contact ; est-ce que cela veut dire quil y aurait, le cas échéant, au sein des troupes étrangères, des militaires russes sur place ?
R - M. Robin Cook - Jétais il y a une semaine à Moscou où jai posé précisément cette question à M. Ivanov et à M. Primakov, en leur disant très clairement que, si présence militaire sur le terrain il devait y avoir, nous appelions de nos voeux, au sein de cette participation, une présence russe. Je forme un autre voeu, qui est que, le cas échéant si laccord était obtenu, les Russes exprimeraient leur volonté de participer à cette opération comme cela sest passé pour la Bosnie.
En réponse à lautre volet de votre question : « quid sils acceptent un volet mais pas lautre ? » Je vous précise que ce nest pas un QCM, cest-à-dire quil ne sagit pas de dire : « je suis pour cette partie-là, oui pour cela, non pour cela ». Cest un tout, et cest à prendre ou à laisser en tant que tel.
Q - Dès lors que lune des parties dit avoir accepté lensemble du texte, sur quoi concrètement porte maintenant la négociation et entre qui et qui aura-t-elle lieu ? Plus précisément, est-ce que toute la partie militaire du texte peut faire lobjet de négociations, de discussions, daménagements ?
R - M. Hubert Védrine - La réponse à la deuxième partie de la question est bien évidemment oui, mais cela ne peut que faire lobjet de ce qui est en négociation. Pour linstant, il ny a pas daccord puisquil faut être deux pour être daccord. Pour linstant, cela nest pas le cas et par conséquent la négociation doit se poursuivre tant que cette condition nest pas remplie.
Il y a une finalisation de la négociation qui avait été assez avancée à Rambouillet sur le volet politique de laccord et cela se passe entre la délégation yougoslave et les négociateurs. Ce sont des ajustements très limités, sinon cela pourrait remettre en cause laccord des autres. Il y a une petite marge sur laquelle travaillent les négociateurs.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mars 1999)
REPONSE A L'ASSEMBLEE NATIONALE :
Hier, à la reprise des négociations, alors que nous étions extrêmement pessimistes, nous avons reçu une lettre de la délégation des Albanais du Kossovo, faisant part de son accord avec le projet préparé par le Groupe de contact. Nous avons pris soin de vérifier que cet accord engageait lensemble des forces représentées au sein de la délégation et portait bien sur lensemble des points du projet, y compris la renonciation au référendum et la démilitarisation.
Les responsables yougoslaves sont au pied du mur. Or non seulement ils nont pas accepté lensemble du volet politique, mais ils semblent être en train de revenir sur certaines de ses dispositions. Ils restent totalement opposés, en outre, à la garantie au sol, tant civile que militaire. Leur dernier mot nest pas tout à fait dit, mais lheure de vérité est proche. A eux de dire de quoi lavenir sera fait. Quant à nous, nous sommes prêts et déterminés.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mars 1999)
M. Hubert Védrine - La reprise des conversations engagées par le processus de Rambouillet, aujourdhui à Paris, se présentait mal ce matin. Un élément nouveau, très important, est intervenu à lheure du déjeuner : nous avons reçu, M. Robin Cook et moi-même, une lettre de M. Thaqi, en tant que président de la délégation kossovare, lettre dans laquelle il fait part de laccord de sa délégation sur le projet de règlement présenté par le Groupe de contact.
Nous avons rencontré tout à lheure M. Thaqi et lensemble de la délégation kossovare. Nous les avons félicités pour le courage politique dont ils ont fait preuve en prenant cette décision.
Nous lui avons demandé si cette lettre engageait tous les responsables kossovars, ils nous a répondu : oui.
Nous lui avons demandé si cet accord englobait bien les deux volets de laccord présenté par le Groupe de contact. Vous savez que cet accord forme un tout : laccord politique et la mise en oeuvre. Il nous a répondu : oui.
Il y a donc un élément nouveau aujourdhui, très important, et très encourageant.
Les responsables yougoslaves sont maintenant au pied du mur. Eux aussi savent très bien que laccord forme un tout et quil ny a pas daccord sil ny a pas de garantie de mise en oeuvre. Cest maintenant à eux de choisir : ils ont la possibilité de sortir la Yougoslavie de son isolement et de prendre un tournant décisif. Nous avons également rencontré la délégation yougoslave et serbe, nous leur avons dit ce que je viens de vous résumer et nous avons laissé les négociateurs travailler.
Robin Cook et moi-même allons rester en contact permanent, quotidiennement, et même plusieurs fois par jour sil le faut. Nous serons en contact avec nos partenaires du Groupe de contact. Le temps presse et nous reviendrons dès que cela sera nécessaire.
M. Robin Cook - Je tenais moi aussi à marquer le début de ce point de presse en signifiant mon accord avec M. Védrine sur limportance de cette lettre qui nous a été remise au nom de la délégation kossovare, qui indiquait sa volonté de signer les accords au lieu et au moment qui auraient été choisis. A la fin des entretiens de Rambouillet, la délégation kossovare avait formé le voeu quune quinzaine de jours lui soit accordée pour consulter le peuple kossovar. Je crois quil faut reconnaître aujourdhui que les Kossovars ont su aller bien au-delà de cette simple consultation ; ils ont su en effet convaincre le peuple kossovar que cet accord représentait un bon accord pour le Kossovo, que cela représente un accord qui permettra au Kossovo de se mettre sur le chemin de la démocratie. Jai félicité les membres de la délégation kossovare pour le courage dont ils ont fait preuve en faisant comprendre au peuple kossovar quun compromis consenti pour la paix est un bon compromis et un compromis honorable. Je les ai ensuite engagés à profiter de toute linfluence quils pourront avoir en la matière pour mettre à profit cette avancée dans la négociation, afin de stabiliser la situation sur le terrain, et surtout, afin de permettre à ces entretiens de Paris daboutir à la conclusion que nous souhaitons tous.
Aux Serbes, jai dit que cette volonté qui nous avait été signifiée par les Kossovars de signer les accords, constituait une incitation incontournable pour les Serbes den faire de même et de rattraper le temps perdu. Je leur ai fait comprendre quil ne peut pas sagir dune redite de Rambouillet, quil ne peut plus être question de parler de problèmes constitutionnels, mais que nous devons maintenant tout faire, au cours de ces entretiens de Paris pour mettre en pratique les dispositions convenues.
Q - Quelle a été la réaction de la délégation serbe après que vous les avez informés de la décision kossovare ? En entendant que ces derniers étaient prêts à signer, avez-vous des raisons supplémentaires dêtre optimiste et de penser que leur position a changé ou a été influencée ?
R - M. Robin Cook - Objectivement, la situation est forcément meilleure quelle ne létait hier, puisque cette signature existe. Lune des parties est effectivement prête à signer. Je crois que votre véritable question cest : « est-ce que nous sommes désormais plus optimistes sur la probabilité pour que lautre partie accepte den faire de même et de signer à son tour ? » Je dirais là aussi que oui, puisque, après tout, nous avons finalement retiré au côté serbe un de ses premiers arguments : en effet jusque là les Serbes avaient toujours campé sur le refus probable, inévitable selon eux, du côté albanais daccepter de tels accords. Je crois que désormais ce prétexte, cet alibi-là, nexiste plus.
R - M. Hubert Védrine - La délégation serbe na pas encore changé de position, mais ils vont bien devoir analyser la situation nouvelle.
Q - Est-ce que le Groupe de contact sest fixé une date limite pour essayer de convaincre les Serbes de signer et, si échec il y a, est-ce quil est toujours prévu une intervention militaire de lOTAN ?
R - M. Hubert Védrine - Les décisions prises au sein de lOTAN, dans les circonstances que vous savez, restent inchangées. Chacun le sait.
Nous navons pas fixé de délai. Sil y en avait un, il serait bref.
Q - Tout le monde sait que la balle nest pas seulement du côté serbe, mais aussi du côté de la communauté internationale, du Groupe de contact. Vous avez salué le courage des Albanais, lautre côté doit avoir le courage de terminer la guerre. Quest-ce quon fait sil y a toujours des massacres au Kossovo ? Est-ce que lopinion internationale va supporter que cela continue comme jusquà maintenant ?
R - M. Robin Cook - Je crois, Monsieur, que lopinion publique sest déjà exprimée de manière parfaitement claire à ce sujet. Elle a déjà fait comprendre sa consternation. Cest dailleurs le pourquoi de ces entretiens pour la paix, cest le pourquoi des dispositions dont la mise en place a été planifiée par lOTAN et cest également la raison qui explique lunité de vue du Groupe de contact. Les violences sur le terrain ne font que démontrer limportance de la poursuite de ces négociations. Jai fait clairement comprendre à la délégation serbe que ce conflit sur le terrain ne peut pas être gagné par des moyens militaires, et que plus les violences sur le terrain dureront, plus il leur sera difficile dobtenir une solution satisfaisante pour le peuple serbe. Voilà ce que jai répondu tout à lheure.
Q - Vous avez dit que les Kossovars avaient accepté les deux volets de laccord, politique et militaire. Est-ce quen clair on peut vraiment dire cette fois-ci quils acceptent dêtre désarmés, en ce qui concerne lUCK, et est-ce quils renoncent aussi définitivement à leur demande de référendum sur lindépendance après la période intérimaire de trois ans ?
R- M. Hubert Védrine - Nous ninterprétons pas. Je ne peux que répéter les faits : nous avons reçu, M. Cook et moi-même, une lettre signée par M. Thaqi, qui sexprime en tant que chef de la délégation du Kossovo, qui donne son accord à lensemble du règlement présenté à Rambouillet. Cest un règlement dans lequel il ny a pas de référendum. Cest un règlement dans lequel il est prévu la démilitarisation, si les autres conditions de sécurité sont réunies naturellement. Nous lui avons posé la question - je le lui ai demandé de façon précise. Il ma redit que cela engageait lensemble des responsables kossovars pour lensemble du plan. Je ne peux pas être plus clair. Ce nest pas une interprétation. Ce sont des faits précis que je vous donne.
Q - Vous disiez tout à lheure que la délégation kossovare allait accepter les deux volets de laccord. En cas de non-acceptation par le côté serbe, est-ce que cela signifie la fin des entretiens de la Conférence de Paris ? Ensuite, vous avez évoqué lunité de vue des membres du Groupe de contact ; est-ce que cela veut dire quil y aurait, le cas échéant, au sein des troupes étrangères, des militaires russes sur place ?
R - M. Robin Cook - Jétais il y a une semaine à Moscou où jai posé précisément cette question à M. Ivanov et à M. Primakov, en leur disant très clairement que, si présence militaire sur le terrain il devait y avoir, nous appelions de nos voeux, au sein de cette participation, une présence russe. Je forme un autre voeu, qui est que, le cas échéant si laccord était obtenu, les Russes exprimeraient leur volonté de participer à cette opération comme cela sest passé pour la Bosnie.
En réponse à lautre volet de votre question : « quid sils acceptent un volet mais pas lautre ? » Je vous précise que ce nest pas un QCM, cest-à-dire quil ne sagit pas de dire : « je suis pour cette partie-là, oui pour cela, non pour cela ». Cest un tout, et cest à prendre ou à laisser en tant que tel.
Q - Dès lors que lune des parties dit avoir accepté lensemble du texte, sur quoi concrètement porte maintenant la négociation et entre qui et qui aura-t-elle lieu ? Plus précisément, est-ce que toute la partie militaire du texte peut faire lobjet de négociations, de discussions, daménagements ?
R - M. Hubert Védrine - La réponse à la deuxième partie de la question est bien évidemment oui, mais cela ne peut que faire lobjet de ce qui est en négociation. Pour linstant, il ny a pas daccord puisquil faut être deux pour être daccord. Pour linstant, cela nest pas le cas et par conséquent la négociation doit se poursuivre tant que cette condition nest pas remplie.
Il y a une finalisation de la négociation qui avait été assez avancée à Rambouillet sur le volet politique de laccord et cela se passe entre la délégation yougoslave et les négociateurs. Ce sont des ajustements très limités, sinon cela pourrait remettre en cause laccord des autres. Il y a une petite marge sur laquelle travaillent les négociateurs.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 17 mars 1999)
REPONSE A L'ASSEMBLEE NATIONALE :
Hier, à la reprise des négociations, alors que nous étions extrêmement pessimistes, nous avons reçu une lettre de la délégation des Albanais du Kossovo, faisant part de son accord avec le projet préparé par le Groupe de contact. Nous avons pris soin de vérifier que cet accord engageait lensemble des forces représentées au sein de la délégation et portait bien sur lensemble des points du projet, y compris la renonciation au référendum et la démilitarisation.
Les responsables yougoslaves sont au pied du mur. Or non seulement ils nont pas accepté lensemble du volet politique, mais ils semblent être en train de revenir sur certaines de ses dispositions. Ils restent totalement opposés, en outre, à la garantie au sol, tant civile que militaire. Leur dernier mot nest pas tout à fait dit, mais lheure de vérité est proche. A eux de dire de quoi lavenir sera fait. Quant à nous, nous sommes prêts et déterminés.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 mars 1999)