Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Avant toute chose, permettez-moi de vous remercier d'avoir répondu présents pour participer au travail que nous allons engager ensemble à partir d'aujourd'hui, afin de réfléchir puis de dessiner ensemble les perspectives d'emplois que va générer l'évolution de notre paysage économique vers un modèle de développement durable.
Ce modèle entraînera une transformation profonde qui se manifestera par une nouvelle croissance, une croissance verte, plus sobre en énergie et plus respectueuse de la planète. C'est à cet immense défi qu'a répondu le Grenelle de l'Environnement et sa traduction législative à travers le vote de la loi du 5 août 2009, dite Grenelle 1, et le vote au Sénat du Grenelle 2 la semaine dernière.
L'enjeu humain a été dès le départ parti prenante au débat : le Grenelle de l'environnement prend en compte les trois piliers du développement durable dont le pilier social, aux côtés du pilier écologique et du pilier économique.
Mais s'il est simple de nommer ce pilier social, il est peut-être plus compliqué de lui donner une traduction concrète. C'est à cette tâche que m'ont conviée le Président de la République et Jean-Louis Borloo.
Pour cela, j'ai annoncé la construction d'un Pacte de solidarité écologique », prolongement naturel du pacte écologique de Nicolas Hulot, afin que chacun bénéficie de la transformation de notre société vers un développement plus durable, quel que soit son niveau de ressources ou d'instruction.
Car nous sommes en effet intimement convaincus, Jean-Louis Borloo et moi-même, que les enjeux économiques et environnementaux, loin de s'opposer, sont indissociables des enjeux sociaux. La réussite du Grenelle sera donc d'abord une réussite humaine.
Le premier axe du Pacte de solidarité écologique concernera la question des métiers et par voie de conséquence de l'emploi. Car si nous voulons agir pour une croissance sobre en carbone, nous voulons aussi une croissance riche en emplois, et, qui plus est, en emplois non délocalisables.
Ce que j'avance repose sur les études dont nous disposons à ce jour. Si je me réfère à l'étude du BCG (Boston Consulting Group) publiée en juin dernier, 600 000 emplois sont susceptibles d'être générés par cette croissance verte. D'autres études nous donnerons de précieuses indications, notamment celle qui est conduite en ce moment par Syndex-Alpha et dont les premières indications sont prometteuses pour la suite de nos travaux.
Au-delà des chiffres bruts, ces métiers sont accessibles à tous les niveaux de qualification. Ils vont représenter, si nous sommes en capacité de les développer, un réel moyen de sortie de crise et de remise en marche de l'ascenseur social.
Ce que je souhaite que nous partagions, c'est que la croissance verte, soutenue par le Grenelle de l'Environnement soit un formidable gisement d'emplois, un facteur d'insertion pour les plus éloignés de l'emploi et un outil de promotion sociale pour tous. Cette dynamique devra, et c'est très important, tenir compte des secteurs en reconversion pour que les employés, les ouvriers ou les cadres concernés puissent trouver les outils leur permettant de s'adapter aux nouvelles qualifications.
Relever ces défis nécessite, au même titre que la réflexion conduite dans le cadre du Grenelle de l'environnement, un engagement de tous les acteurs économiques et sociaux. C'est l'objet du plan de mobilisation des territoires et des filières, qui constitue le cadre de réflexion et d'élaboration de propositions concrètes et opérationnelles permettant d'organiser la transition sociale entre deux modèles de développement.
Le plan de mobilisation repose sur quatre axes :
- Identifier les métiers en développement ou en transformation du fait de la croissance verte et de l'évaluation des besoins en recrutement à ce titre.
- Définir les besoins en formation, organiser des parcours de formation et de qualification. Procéder à un état des lieux des dispositifs de formation initiale, de formation continue et de Validation des Acquis par l'Expérience, afin d'adapter les référentiels des métiers et des compétences à partir des besoins des entreprises.
- Recruter : mieux orienter et mettre en cohérence l'offre et la demande d'emplois dans les filières d'activité concernées.
- Valoriser les formations et les métiers qui devront être pourvus en plus grand nombre.
Dix filières professionnelles ont été retenues pour organiser les travaux de préparation du plan de mobilisation.
Nous avons souhaité que ce travail de fond puisse fonctionner sur le modèle de la gouvernance à cinq, si fécond lors des travaux du Grenelle de l'Environnement. Comme vous pouvez le constater, c'est le choix qui a été fait pour la composition du comité national de pilotage qui nous réunit ce matin et qui aura pour fonction d'assurer la cohérence globale du plan. Cette gouvernance à 5 sera aussi retenue pour composer les comités de filières, qui vont, d'ici le mois de décembre, réfléchir très concrètement sur les secteurs d'activités concernés, constituant les nouveaux débouchés de la croissance verte.
Notre mission, au sein de ce comité national de pilotage, réunissant élus, partenaires sociaux, associations, organisations professionnelles et administrations, sera de proposer au mois de janvier, sur la base du rendu des travaux des comités de filières, un plan d'action opérationnel pour enrichir et diffuser les compétences et métiers nécessaires à la croissance verte.
Il sera très important à cet égard, compte-tenu des incertitudes qui pèsent sur le profil de certains métiers, de s'attacher à leur transférabilité et je sais que c'est une préoccupation des organisations syndicales. Qu'est-ce que cela signifie ? En quelques mots, cela consiste à proposer des socles communs de compétence qui puissent être utiles dans plusieurs types de métiers de telle sorte que les compétences acquises soient utilisables quant des transferts d'activité s'opèrent d'une entreprise à une autre ou au sein des entreprises elles-mêmes.
Dans ce cadre, la création d'un observatoire des métiers de la croissance verte qui veillerait à l'ajustement entre les besoins en compétences et les compétences disponibles pourrait constituer une priorité. Je vous fais toute confiance pour approfondir l'ensemble de ces sujets et me proposer un plan adapté et concret.
La feuille de route des comités de filières sera précisée tout à l'heure. Mais les problématiques liées à la filière du bâtiment ont commencé à être abordées dans le cadre du comité stratégique du plan bâtiment du Grenelle de l'environnement. Cher Philippe Pelletier, je vous remercie d'avoir accepté que le groupe que vous animez au titre de la mission que vous a confiée le premier ministre devienne le comité de la filière « bâtiment » de ce présent plan de mobilisation.
Je saisis cette occasion pour remercier chaleureusement les personnalités qui ont acceptées de présider les comités de filière : vous pouvez bien évidemment compter sur mon soutien, sans réserve.
Suite à la communication que j'ai présentée en Conseil des ministres le 9 septembre dernier sur les métiers de la croissance verte, notre démarche a suscité la manifestation d'intérêt de certaines régions, l'Alsace ayant d'ores et déjà décidé de s'y engager.
Je remercie à ce titre les représentants de l'Association des régions de France présents à ce comité de pilotage car les régions constituent aussi un facteur clé de réussite de ce plan.
Jean-Louis Borloo et moi, souhaitons que votre comité puisse également s'appuyer sur l'expertise du Comité d'orientation pour l'emploi. Nous l'avons donc saisi de cette question. Je souligne que nous pourrons également nous référer à l'expertise et aux travaux du Centre de l'analyse stratégique dont le directeur général, M. Sève est présent parmi nous et que je salue.
Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'avancer de manière pragmatique, d'identifier les besoins émergents, d'être facilitateur en matière de formation professionnelle, d'orienter vers ces nouveaux débouchés les personnes inscrites dans un parcours d'insertion, les jeunes à la recherche d'un emploi, les chômeurs de longue durée...mais aussi à l'autre bout de la chaîne de s'assurer que notre pays disposera demain, pour les filières d'avenir de toutes les compétences nécessaires au développement de filières économiques porteuses d'avenir.
Votre réflexion devra être tout à la fois prospective et opérationnelle. Je mesure toute la difficulté de prendre en compte simultanément cette double dimension. Mais je sais pouvoir compter sur votre implication pour faire en sorte que notre pays se dote des outils performants pour former aux métiers de la croissance verte.
Après deux autres réunions du comité de pilotage, début décembre et début janvier, le rendu de vos conclusions nourrira le plan d'actions qui sera présenté à la fin du mois de janvier à l'ensemble du monde économique et des collectivités lors d'une Conférence Nationale dont le Président de la République a exprimé le souhait de la présider.
Je vais maintenant laisser la parole à Madame Pappalardo, Commissaire générale au développement durable qui va vous donner plus de précisions sur le calendrier et la méthode, puis nous ferons place au débat. Sachez que je serai attentive à vos observations et que, dans la ligne des débats des Grenelle, le plan qui sera présenté en janvier sera l'émanation la plus large possible de vos propositions et de vos avis.
Je vous remercie.
Source www.developpement-durable.gouv.fr, le 14 octobre 2009
Avant toute chose, permettez-moi de vous remercier d'avoir répondu présents pour participer au travail que nous allons engager ensemble à partir d'aujourd'hui, afin de réfléchir puis de dessiner ensemble les perspectives d'emplois que va générer l'évolution de notre paysage économique vers un modèle de développement durable.
Ce modèle entraînera une transformation profonde qui se manifestera par une nouvelle croissance, une croissance verte, plus sobre en énergie et plus respectueuse de la planète. C'est à cet immense défi qu'a répondu le Grenelle de l'Environnement et sa traduction législative à travers le vote de la loi du 5 août 2009, dite Grenelle 1, et le vote au Sénat du Grenelle 2 la semaine dernière.
L'enjeu humain a été dès le départ parti prenante au débat : le Grenelle de l'environnement prend en compte les trois piliers du développement durable dont le pilier social, aux côtés du pilier écologique et du pilier économique.
Mais s'il est simple de nommer ce pilier social, il est peut-être plus compliqué de lui donner une traduction concrète. C'est à cette tâche que m'ont conviée le Président de la République et Jean-Louis Borloo.
Pour cela, j'ai annoncé la construction d'un Pacte de solidarité écologique », prolongement naturel du pacte écologique de Nicolas Hulot, afin que chacun bénéficie de la transformation de notre société vers un développement plus durable, quel que soit son niveau de ressources ou d'instruction.
Car nous sommes en effet intimement convaincus, Jean-Louis Borloo et moi-même, que les enjeux économiques et environnementaux, loin de s'opposer, sont indissociables des enjeux sociaux. La réussite du Grenelle sera donc d'abord une réussite humaine.
Le premier axe du Pacte de solidarité écologique concernera la question des métiers et par voie de conséquence de l'emploi. Car si nous voulons agir pour une croissance sobre en carbone, nous voulons aussi une croissance riche en emplois, et, qui plus est, en emplois non délocalisables.
Ce que j'avance repose sur les études dont nous disposons à ce jour. Si je me réfère à l'étude du BCG (Boston Consulting Group) publiée en juin dernier, 600 000 emplois sont susceptibles d'être générés par cette croissance verte. D'autres études nous donnerons de précieuses indications, notamment celle qui est conduite en ce moment par Syndex-Alpha et dont les premières indications sont prometteuses pour la suite de nos travaux.
Au-delà des chiffres bruts, ces métiers sont accessibles à tous les niveaux de qualification. Ils vont représenter, si nous sommes en capacité de les développer, un réel moyen de sortie de crise et de remise en marche de l'ascenseur social.
Ce que je souhaite que nous partagions, c'est que la croissance verte, soutenue par le Grenelle de l'Environnement soit un formidable gisement d'emplois, un facteur d'insertion pour les plus éloignés de l'emploi et un outil de promotion sociale pour tous. Cette dynamique devra, et c'est très important, tenir compte des secteurs en reconversion pour que les employés, les ouvriers ou les cadres concernés puissent trouver les outils leur permettant de s'adapter aux nouvelles qualifications.
Relever ces défis nécessite, au même titre que la réflexion conduite dans le cadre du Grenelle de l'environnement, un engagement de tous les acteurs économiques et sociaux. C'est l'objet du plan de mobilisation des territoires et des filières, qui constitue le cadre de réflexion et d'élaboration de propositions concrètes et opérationnelles permettant d'organiser la transition sociale entre deux modèles de développement.
Le plan de mobilisation repose sur quatre axes :
- Identifier les métiers en développement ou en transformation du fait de la croissance verte et de l'évaluation des besoins en recrutement à ce titre.
- Définir les besoins en formation, organiser des parcours de formation et de qualification. Procéder à un état des lieux des dispositifs de formation initiale, de formation continue et de Validation des Acquis par l'Expérience, afin d'adapter les référentiels des métiers et des compétences à partir des besoins des entreprises.
- Recruter : mieux orienter et mettre en cohérence l'offre et la demande d'emplois dans les filières d'activité concernées.
- Valoriser les formations et les métiers qui devront être pourvus en plus grand nombre.
Dix filières professionnelles ont été retenues pour organiser les travaux de préparation du plan de mobilisation.
Nous avons souhaité que ce travail de fond puisse fonctionner sur le modèle de la gouvernance à cinq, si fécond lors des travaux du Grenelle de l'Environnement. Comme vous pouvez le constater, c'est le choix qui a été fait pour la composition du comité national de pilotage qui nous réunit ce matin et qui aura pour fonction d'assurer la cohérence globale du plan. Cette gouvernance à 5 sera aussi retenue pour composer les comités de filières, qui vont, d'ici le mois de décembre, réfléchir très concrètement sur les secteurs d'activités concernés, constituant les nouveaux débouchés de la croissance verte.
Notre mission, au sein de ce comité national de pilotage, réunissant élus, partenaires sociaux, associations, organisations professionnelles et administrations, sera de proposer au mois de janvier, sur la base du rendu des travaux des comités de filières, un plan d'action opérationnel pour enrichir et diffuser les compétences et métiers nécessaires à la croissance verte.
Il sera très important à cet égard, compte-tenu des incertitudes qui pèsent sur le profil de certains métiers, de s'attacher à leur transférabilité et je sais que c'est une préoccupation des organisations syndicales. Qu'est-ce que cela signifie ? En quelques mots, cela consiste à proposer des socles communs de compétence qui puissent être utiles dans plusieurs types de métiers de telle sorte que les compétences acquises soient utilisables quant des transferts d'activité s'opèrent d'une entreprise à une autre ou au sein des entreprises elles-mêmes.
Dans ce cadre, la création d'un observatoire des métiers de la croissance verte qui veillerait à l'ajustement entre les besoins en compétences et les compétences disponibles pourrait constituer une priorité. Je vous fais toute confiance pour approfondir l'ensemble de ces sujets et me proposer un plan adapté et concret.
La feuille de route des comités de filières sera précisée tout à l'heure. Mais les problématiques liées à la filière du bâtiment ont commencé à être abordées dans le cadre du comité stratégique du plan bâtiment du Grenelle de l'environnement. Cher Philippe Pelletier, je vous remercie d'avoir accepté que le groupe que vous animez au titre de la mission que vous a confiée le premier ministre devienne le comité de la filière « bâtiment » de ce présent plan de mobilisation.
Je saisis cette occasion pour remercier chaleureusement les personnalités qui ont acceptées de présider les comités de filière : vous pouvez bien évidemment compter sur mon soutien, sans réserve.
Suite à la communication que j'ai présentée en Conseil des ministres le 9 septembre dernier sur les métiers de la croissance verte, notre démarche a suscité la manifestation d'intérêt de certaines régions, l'Alsace ayant d'ores et déjà décidé de s'y engager.
Je remercie à ce titre les représentants de l'Association des régions de France présents à ce comité de pilotage car les régions constituent aussi un facteur clé de réussite de ce plan.
Jean-Louis Borloo et moi, souhaitons que votre comité puisse également s'appuyer sur l'expertise du Comité d'orientation pour l'emploi. Nous l'avons donc saisi de cette question. Je souligne que nous pourrons également nous référer à l'expertise et aux travaux du Centre de l'analyse stratégique dont le directeur général, M. Sève est présent parmi nous et que je salue.
Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'avancer de manière pragmatique, d'identifier les besoins émergents, d'être facilitateur en matière de formation professionnelle, d'orienter vers ces nouveaux débouchés les personnes inscrites dans un parcours d'insertion, les jeunes à la recherche d'un emploi, les chômeurs de longue durée...mais aussi à l'autre bout de la chaîne de s'assurer que notre pays disposera demain, pour les filières d'avenir de toutes les compétences nécessaires au développement de filières économiques porteuses d'avenir.
Votre réflexion devra être tout à la fois prospective et opérationnelle. Je mesure toute la difficulté de prendre en compte simultanément cette double dimension. Mais je sais pouvoir compter sur votre implication pour faire en sorte que notre pays se dote des outils performants pour former aux métiers de la croissance verte.
Après deux autres réunions du comité de pilotage, début décembre et début janvier, le rendu de vos conclusions nourrira le plan d'actions qui sera présenté à la fin du mois de janvier à l'ensemble du monde économique et des collectivités lors d'une Conférence Nationale dont le Président de la République a exprimé le souhait de la présider.
Je vais maintenant laisser la parole à Madame Pappalardo, Commissaire générale au développement durable qui va vous donner plus de précisions sur le calendrier et la méthode, puis nous ferons place au débat. Sachez que je serai attentive à vos observations et que, dans la ligne des débats des Grenelle, le plan qui sera présenté en janvier sera l'émanation la plus large possible de vos propositions et de vos avis.
Je vous remercie.
Source www.developpement-durable.gouv.fr, le 14 octobre 2009