Point de presse de M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes, sur le soutien de la France à la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, Beyrouth le 23 octobre 2009.

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Circonstance : Voyage de Bernard Kouchner au Liban le 23 octobre 2009 : point de presse à l'issue de son entretien avec le président libanais, le général Michel Sleimane, à Beyrouth le 23

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,

J'ai été très heureux de rencontrer le président Sleimane. Vous savez que la France et le Liban entretiennent des relations amicales et constructives.
Nous voulons un Liban libre, indépendant, autonome. Il lui faut donc un gouvernement. J'ai eu le plaisir d'entendre le président me faire part de son espoir de voir évoluer la situation dans les jours qui viennent du fait de l'équilibre déjà accepté par toutes les communautés. Je suis heureux de cela et je crois surtout que c'est absolument nécessaire et indispensable car la situation dans la région n'est pas très bonne. Le processus de paix entre les Palestiniens et les Israéliens est au point mort. Les efforts américains n'ont pas été suffisants pour l'heure. Nous espérons qu'au mois de novembre le dialogue reprendra entre les Palestiniens et les Israéliens pour qu'enfin un Etat palestinien voie le jour.
Dans cet équilibre fragile, le Liban a besoin d'un gouvernement avec les représentations nécessaires et acceptées de tous les partis, de toutes les communautés. Voilà ce que la France, amie, soeur du Liban, veut absolument espérer. Nous sommes prêts à aider le Liban et nous le ferons. Voilà le message que j'apporte, en plus d'un message de très forte amitié que j'ai présenté de la part du président Sarkozy au président Sleimane.

Q - (Concernant le contexte régional).
R - Il n'y a jamais que des raisons uniquement internes au Liban. Cependant, je pense qu'il y a moins de raisons extérieures qu'auparavant. Certes, il en existe. Il faut que les amis du Liban pèsent, influencent ceux qu'ils peuvent influencer pour que les promesses, qui ont été faites, soient tenues.

Q - Essayez-vous, Monsieur le Ministre, maintenant, aujourd'hui de rapprocher les points de vue ?
R - J'essaie de ne pas trop les éloigner.

Q - Vous pouvez rencontrer par exemple, le général Aoun ?
R - Je rencontre tout le monde. La France rencontre toutes les factions politiques.

Q - Et un représentant du Hezbollah ?
R - Mais bien sûr.

Q - (Concernant la mise en place d'un nouveau gouvernement libanais)
R - Nous nous proposons aujourd'hui de rencontrer tout le monde et nous continuerons si cela s'avère nécessaire. J'espère vraiment que, dans les jours qui viennent, cette formation gouvernementale pourra voir le jour. Bien sûr, nous sommes disposés à faire tout ce qui peut être bénéfique pour le Liban et nous sommes à la disposition de tous les Libanais. Nous l'avons déjà fait savoir à plusieurs reprises.

Q - (Concernant une éventuelle ingérence dans les affaires intérieures libanaises)
R - Les propositions doivent venir des Libanais. Je ne me mets pas à la place des Libanais. Je conseille parfois, si on me le demande. J'interviens toujours pour que les Libanais s'entendent entre eux. Mais c'est aux Libanais eux-mêmes de former leur gouvernement, pas à la France.

Q - Vos contacts avec les Syriens et les Saoudiens étaient fructueux pour faciliter l'approbation ?
R - Je crois qu'ils n'étaient pas négatifs, ils étaient même plutôt positifs. D'ailleurs, nous continuons à maintenir les contacts non seulement avec les Saoudiens mais aussi avec les Syriens. La visite du Roi Abdallah d'Arabie Saoudite à Damas était un événement important.

Q - Il n'y a pas eu un résultat sur la formation ?
R - Il n'y a jamais de résultats immédiatement. Avez-vous déjà vu un gouvernement libanais se former instantanément ? Jamais. Et pourtant vous êtes libanais.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 27 octobre 2009