Texte intégral
J.-P. Elkabbach.- Merci de nous accorder le premier entretien à votre retour de congés de maternité. Vous écrivez que, et je vous cite : "notre avenir repose sur la rencontre de l'écologie et du numérique. Dans le monde qui vient, dites-vous, ce sont les racines du futur". Chez vous, il n'y a pas d'hymne à la terre ?
Cela ne veut pas dire que la terre n'a pas son importance aussi. Et en particulier, je parle de l'agriculture et de la nécessité de rapprocher le consommateur du producteur, parce que je crois qu'ils en ont tous les deux envie. Mais oui, j'ai cette idée que là, les transformations qui se font en ce moment dans notre société, elles ont trait à l'écologie d'un côté, elles ont trait au numérique de l'autre. Et au frottement entre les deux, il y a les technologies de demain.
Même la FNSEA se demande : qu'est-ce que l'identité nationale vient faire dans ce débat, là-dedans ? Où est l'urgence, quelle est l'urgence de ce débat ?
C'est un sujet dont c'est important de parler parce que, sinon on retrouve à se définir par défaut. Et ça c'est quand même toujours très mauvais et très dangereux. Il faut trouver une définition de soi dans le monde contemporain qui est quand même très mouvant, qui est traversé d'inquiétudes, une définition de soi qui soit positive. Je crois que c'est l'objet du débat.
Certes, on peut dire "il y a la crise", mais pourquoi aujourd'hui ?
C'est une interrogation qui nous traverse, on le sent bien. Qui ne traverse pas que nous d'ailleurs, qui travers tous les autres. Mais le risque, c'est que nous on se retrouve à se définir par rapport aux autres. Ça c'est très mauvais.
Mais vous dites vous-mêmes : "à l'époque d'Internet, à l'époque où les frontières sont mobiles, où le monde et l'Europe dont des horizons accessibles", est-ce que maintenant pour être patriote, pour aimer l'hymne et le drapeau, il faut devenir nationaliste ?
Nationaliste pas forcément. Mais je parle aussi dans mon livre de la philosophe S. Weil, et son livre "L'enracinement", et elle dit : "On n'est pas fait pour être nomade, on est fait pour être de quelque part". Ça ne veut pas dire forcément d'être d'une terre, cela ne veut pas dire d'être d'un lieu géographique. Cela peut vouloir dire d'être d'une famille, d'être d'un métier. Dans le temps, c'était très important d'être d'un métier, maintenant, évidemment c'est plus compliqué, parce qu'on change plus. Mais en tout cas, on a besoin d'être de quelque part, on a besoin de plonger ses racines. Cela peut être dans une communauté numérique, cela se fait beaucoup sur Internet, il y a beaucoup d'internautes qui, en fait, se reconnaissent d'abord dans une communauté numérique.
P. Weil le rappelait ce matin avec P. Humeau, et après d'ailleurs F. Braudel, "l'identité, c'est une géographie, une histoire, une langue, une culture, une générosité". Au XXIe siècle, aujourd'hui, pour symboliser l'identité nationale, c'est l'agriculture ?
Non mais l'identité, c'est plus que ça, même plus que la litanie qu'il faisait. L'identité, c'est être de quelque part. Il faut définir "le quelque part" mais le quelque part n'est pas forcément un lieu, le quelque part ce n'est pas forcément une famille. Le quelque part, ça peut être une pratique artistique, le quelque part ça peut être une communauté numérique. C'est très courant, je le disais, sur Internet où on a de plus en plus d'internautes qui en fait considèrent qu'Internet, d'une certaine manière, est leur patrie. Cela change la société, il faut savoir le reconnaître.
La gauche a réagi, peut-être embarrassée : "au secours, Pétain revient !"
Oui, embarrassée comme vous dites, parce que pour arriver à des caricatures pareilles, cela veut dire qu'on n'a pas grand-chose à dire quand même.
Vous prenez dans le livre, la défense de...
Attendez, c'est quand même un peu dur pour les agriculteurs. Pourquoi est-ce que la terre, le travail de la terre, c'est forcément Pétain ?
Mais alors on peut vous dire aussi, pourquoi ce débat aurait-il lieu, comme le demande E. Besson, dans les préfectures et les sous-préfectures ? Si il y a un débat national, est-ce qu'il ne doit pas être partout, il doit être ouvert ?
Cela concerne tous les Français. Moi, je lui propose que le débat ait aussi lieu sur Internet, par exemple.
Je disais que vous prenez la défense dans votre livre "des crapauds fous". Qu'est-ce que c'est ?
C'est une allégorie qui a été développée par un penseur du Net, qui s'appelle P. Delacoste. C'est l'idée que dans un monde qui change, celui qui a une pensée un petit peu différente, qui peut être considérée comme un petit peu déviante, peut être celui qui va changer le collectif.
Et vous citez au moins "deux crapauds fous" chez les hommes : Christophe Colomb, Newton... Il y en a d'autres, il y en aurait d'autres. Il n'y a pas de "grenouilles folles" ?
C'est gentil de poser la question, parce que c'est vrai que c'est une injustice faite aux femmes, que comme ces deux mots génériques sont toujours masculins.
Oui, mais comme vous défendez si bien et si souvent les femmes...
La grenouille n'est pas le féminin du crapaud...
Et quelle est la leçon de la parabole du "crapaud fou" ?
La leçon, en fait, c'est qu'il faut fuir la pensée unique, en particulier dans un monde en pleine mutation comme l'est le nôtre. C'est-à-dire que, dans un monde en pleine mutation, si tout le monde va au même endroit, il se peut que, parce que tout bouge, en fait cet endroit-là soit une catastrophe. Il nous faut des gens différents pour penser l'avenir.
Vous citez Antigone qui n'est pas votre héroïne préférée, mais "elle symbolise la figure du refus de l'abandon", dites-vous. Antigone désobéit, elle n'est pas secrétaire d'Etat qui rêve d'être ministre. Vous dites non à quoi, vous, et à qui ?
Ce que je dis dans ce livre, c'est qu'il faut à la fois savoir dire non et pas le faire de manière systématique.
Mais à qui, non à quoi, non à qui ?
En l'occurrence, Antigone ne dit pas non à quelqu'un en fait, elle dit non au système, parce que Créon, ce n'est pas une personne, Créon c'est le système, Créon c'est une espèce d'inertie énorme, très masculine dans ce dialogue entre Antigone et Créon, qu'elle n'arrive pas à bouger et qu'elle n'arrive pas à atteindre par l'émotion qui est la sienne, parce qu'en fait, c'est aussi un dialogue entre l'émotion et la raison d'Etat.
Et est-ce que aujourd'hui vous croyez que R. Yade a quelque chose d'Antigone ou qu'elle se prend pour Antigone ?
Antigone pose aussi le problème du caractère systématique de la contestation. C'est une réponse.
Le titre de votre livre, c'est "Tu viens ?". Pour être entendue, et quand on est une femme, faut-il provoquer - et vous employez le mot -, est-ce qu'il faut racoler ?
C'est un titre qui est volontairement racoleur. Je l'assume. On en a parlé avec l'éditeur et on s'est dit qu'on le prenait quand même. Oui, les voix de femmes sont plus discrètes d'une manière générale dans la société, pas que dans le monde politique. Donc peut être que l'on est obligées d'interpeller plus fort.
Vous avez lancé des ateliers de formation des élus Web pour qu'ils sachent tout de Facebook, Twitter, etc., est-ce qu'ils sont assidus ?
Ils sont assidus et ils sont très nombreux à s'inscrire. Et ce que je leur ai dit, c'est qu'ils sont attendus sur Internet. Moi, ce qui m'a frappé, c'est qu'à la fois ils viennent nombreux mais en plus, Internet les accueille, Internet les attend. Des réactions les pires que j'ai eu sur Internet, c'était "c'est pas trop tôt !". Je vois que c'est une réaction d'impatience, ils veulent voir leurs parlementaires, c'est bien !
Et c'est important parce que pour vous, toutes les activités humaines vont utiliser désormais des outils numériques. La guerre sera numérique, la vie politique aussi. Les moeurs seront numériques. A quoi ressemblera un monde où serait réuni le mariage de l'écologie et réussi le mariage de l'écologie et du numérique ?
Eh bien, c'est le mariage, pour moi, de la sobriété et de l'authenticité. Sur Internet, par exemple, on veut que ce soit vous-même qui soit sur le réseau social. On veut que vous disiez des choses authentiques. On veut qu'il y ait de la spontanéité, du direct. On veut de la transparence. Et pour moi, la clef en matière d'écologie, ce n'est pas la décroissance c'est la sobriété. C'est assez différent.
Oui, c'est ce que vous dites dans le livre, la sobriété pas la décroissance, pas la récession, pas la croissance de la quantité.
Je trouve que la décroissance, c'est comme ces gens qui, à force d'être athées, en fait, sont plus croyants que les croyants parce qu'ils sont obsédés par l'idée de Dieu pour dire qu'il n'existe pas. La décroissance, c'est un peu cela : c'est des gens qui sont obsédés par le PIB...
Ils sont où les prophètes parce que vous dites il faut écouter les prophètes ? Elles sont où ou ils sont où ?
C'est une des questions que je pose dans la suite numérique du livre, parce qu'il y a une suite numérique qu'on a concoctée avec l'éditeur. Il y a un site Internet, [inaud.], et il fera une suite.
On va le consulter. Vous êtes aussi l'une des responsables UMP au côté de X. Bertrand. D. de Villepin se propose d'être l'alternative républicaine à N. Sarkozy. Le considérez vous comme un allié ou un opposant ?
D. de Villepin a beaucoup dit ces derniers temps qu'il ne fallait pas mélanger le judiciaire et le politique et je trouve que c'est exactement ce qu'il est en train de faire. Il utilise la fin des audiences du procès Clearstream pour essayer de rebondir en politique. Le jugement est mis en délibéré, je crois que le jugement sera rendu au début de l'année 2010. Il faut attendre.
Que représente-t-il aujourd'hui ?
Il n'y a que ses partisans qui peuvent le dire.
Vous pensez que vous allez le trouver sur le chemin du sarkozysme désormais ?
Il y avait quelques images, hier, de la soirée qu'il a organisée. Et on voyait, c'est bien ce qu'il représentait.
Un mot : on ne vous voit plus avec R. Dati, le tandem, le G2... C'est fini, ce n'est plus de saison ?
Pas du tout, on se voit. Mais quand R. Dati vient me rendre visite, par exemple, pendant mon congé maternité, vous ne le voyez pas c'est autre chose.
Vous allez promener les enfants Louis-Abel et Zorha ? J'ai constaté au contraire que vous qui nous aviez habitué à de belles photos dans les magazines, cette fois, nada, rien. Qui change ? Les temps ou N. Kosciusko-Morizet ?
Jamais les enfants. Je n'ai jamais montré mes enfants. Vous ne trouverez pas de photos de mes enfants et vous n'en trouverez jamais.
Et vous n'avez pas tort. Merci N. Kosciusko-Morizet.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 novembre 2009
Cela ne veut pas dire que la terre n'a pas son importance aussi. Et en particulier, je parle de l'agriculture et de la nécessité de rapprocher le consommateur du producteur, parce que je crois qu'ils en ont tous les deux envie. Mais oui, j'ai cette idée que là, les transformations qui se font en ce moment dans notre société, elles ont trait à l'écologie d'un côté, elles ont trait au numérique de l'autre. Et au frottement entre les deux, il y a les technologies de demain.
Même la FNSEA se demande : qu'est-ce que l'identité nationale vient faire dans ce débat, là-dedans ? Où est l'urgence, quelle est l'urgence de ce débat ?
C'est un sujet dont c'est important de parler parce que, sinon on retrouve à se définir par défaut. Et ça c'est quand même toujours très mauvais et très dangereux. Il faut trouver une définition de soi dans le monde contemporain qui est quand même très mouvant, qui est traversé d'inquiétudes, une définition de soi qui soit positive. Je crois que c'est l'objet du débat.
Certes, on peut dire "il y a la crise", mais pourquoi aujourd'hui ?
C'est une interrogation qui nous traverse, on le sent bien. Qui ne traverse pas que nous d'ailleurs, qui travers tous les autres. Mais le risque, c'est que nous on se retrouve à se définir par rapport aux autres. Ça c'est très mauvais.
Mais vous dites vous-mêmes : "à l'époque d'Internet, à l'époque où les frontières sont mobiles, où le monde et l'Europe dont des horizons accessibles", est-ce que maintenant pour être patriote, pour aimer l'hymne et le drapeau, il faut devenir nationaliste ?
Nationaliste pas forcément. Mais je parle aussi dans mon livre de la philosophe S. Weil, et son livre "L'enracinement", et elle dit : "On n'est pas fait pour être nomade, on est fait pour être de quelque part". Ça ne veut pas dire forcément d'être d'une terre, cela ne veut pas dire d'être d'un lieu géographique. Cela peut vouloir dire d'être d'une famille, d'être d'un métier. Dans le temps, c'était très important d'être d'un métier, maintenant, évidemment c'est plus compliqué, parce qu'on change plus. Mais en tout cas, on a besoin d'être de quelque part, on a besoin de plonger ses racines. Cela peut être dans une communauté numérique, cela se fait beaucoup sur Internet, il y a beaucoup d'internautes qui, en fait, se reconnaissent d'abord dans une communauté numérique.
P. Weil le rappelait ce matin avec P. Humeau, et après d'ailleurs F. Braudel, "l'identité, c'est une géographie, une histoire, une langue, une culture, une générosité". Au XXIe siècle, aujourd'hui, pour symboliser l'identité nationale, c'est l'agriculture ?
Non mais l'identité, c'est plus que ça, même plus que la litanie qu'il faisait. L'identité, c'est être de quelque part. Il faut définir "le quelque part" mais le quelque part n'est pas forcément un lieu, le quelque part ce n'est pas forcément une famille. Le quelque part, ça peut être une pratique artistique, le quelque part ça peut être une communauté numérique. C'est très courant, je le disais, sur Internet où on a de plus en plus d'internautes qui en fait considèrent qu'Internet, d'une certaine manière, est leur patrie. Cela change la société, il faut savoir le reconnaître.
La gauche a réagi, peut-être embarrassée : "au secours, Pétain revient !"
Oui, embarrassée comme vous dites, parce que pour arriver à des caricatures pareilles, cela veut dire qu'on n'a pas grand-chose à dire quand même.
Vous prenez dans le livre, la défense de...
Attendez, c'est quand même un peu dur pour les agriculteurs. Pourquoi est-ce que la terre, le travail de la terre, c'est forcément Pétain ?
Mais alors on peut vous dire aussi, pourquoi ce débat aurait-il lieu, comme le demande E. Besson, dans les préfectures et les sous-préfectures ? Si il y a un débat national, est-ce qu'il ne doit pas être partout, il doit être ouvert ?
Cela concerne tous les Français. Moi, je lui propose que le débat ait aussi lieu sur Internet, par exemple.
Je disais que vous prenez la défense dans votre livre "des crapauds fous". Qu'est-ce que c'est ?
C'est une allégorie qui a été développée par un penseur du Net, qui s'appelle P. Delacoste. C'est l'idée que dans un monde qui change, celui qui a une pensée un petit peu différente, qui peut être considérée comme un petit peu déviante, peut être celui qui va changer le collectif.
Et vous citez au moins "deux crapauds fous" chez les hommes : Christophe Colomb, Newton... Il y en a d'autres, il y en aurait d'autres. Il n'y a pas de "grenouilles folles" ?
C'est gentil de poser la question, parce que c'est vrai que c'est une injustice faite aux femmes, que comme ces deux mots génériques sont toujours masculins.
Oui, mais comme vous défendez si bien et si souvent les femmes...
La grenouille n'est pas le féminin du crapaud...
Et quelle est la leçon de la parabole du "crapaud fou" ?
La leçon, en fait, c'est qu'il faut fuir la pensée unique, en particulier dans un monde en pleine mutation comme l'est le nôtre. C'est-à-dire que, dans un monde en pleine mutation, si tout le monde va au même endroit, il se peut que, parce que tout bouge, en fait cet endroit-là soit une catastrophe. Il nous faut des gens différents pour penser l'avenir.
Vous citez Antigone qui n'est pas votre héroïne préférée, mais "elle symbolise la figure du refus de l'abandon", dites-vous. Antigone désobéit, elle n'est pas secrétaire d'Etat qui rêve d'être ministre. Vous dites non à quoi, vous, et à qui ?
Ce que je dis dans ce livre, c'est qu'il faut à la fois savoir dire non et pas le faire de manière systématique.
Mais à qui, non à quoi, non à qui ?
En l'occurrence, Antigone ne dit pas non à quelqu'un en fait, elle dit non au système, parce que Créon, ce n'est pas une personne, Créon c'est le système, Créon c'est une espèce d'inertie énorme, très masculine dans ce dialogue entre Antigone et Créon, qu'elle n'arrive pas à bouger et qu'elle n'arrive pas à atteindre par l'émotion qui est la sienne, parce qu'en fait, c'est aussi un dialogue entre l'émotion et la raison d'Etat.
Et est-ce que aujourd'hui vous croyez que R. Yade a quelque chose d'Antigone ou qu'elle se prend pour Antigone ?
Antigone pose aussi le problème du caractère systématique de la contestation. C'est une réponse.
Le titre de votre livre, c'est "Tu viens ?". Pour être entendue, et quand on est une femme, faut-il provoquer - et vous employez le mot -, est-ce qu'il faut racoler ?
C'est un titre qui est volontairement racoleur. Je l'assume. On en a parlé avec l'éditeur et on s'est dit qu'on le prenait quand même. Oui, les voix de femmes sont plus discrètes d'une manière générale dans la société, pas que dans le monde politique. Donc peut être que l'on est obligées d'interpeller plus fort.
Vous avez lancé des ateliers de formation des élus Web pour qu'ils sachent tout de Facebook, Twitter, etc., est-ce qu'ils sont assidus ?
Ils sont assidus et ils sont très nombreux à s'inscrire. Et ce que je leur ai dit, c'est qu'ils sont attendus sur Internet. Moi, ce qui m'a frappé, c'est qu'à la fois ils viennent nombreux mais en plus, Internet les accueille, Internet les attend. Des réactions les pires que j'ai eu sur Internet, c'était "c'est pas trop tôt !". Je vois que c'est une réaction d'impatience, ils veulent voir leurs parlementaires, c'est bien !
Et c'est important parce que pour vous, toutes les activités humaines vont utiliser désormais des outils numériques. La guerre sera numérique, la vie politique aussi. Les moeurs seront numériques. A quoi ressemblera un monde où serait réuni le mariage de l'écologie et réussi le mariage de l'écologie et du numérique ?
Eh bien, c'est le mariage, pour moi, de la sobriété et de l'authenticité. Sur Internet, par exemple, on veut que ce soit vous-même qui soit sur le réseau social. On veut que vous disiez des choses authentiques. On veut qu'il y ait de la spontanéité, du direct. On veut de la transparence. Et pour moi, la clef en matière d'écologie, ce n'est pas la décroissance c'est la sobriété. C'est assez différent.
Oui, c'est ce que vous dites dans le livre, la sobriété pas la décroissance, pas la récession, pas la croissance de la quantité.
Je trouve que la décroissance, c'est comme ces gens qui, à force d'être athées, en fait, sont plus croyants que les croyants parce qu'ils sont obsédés par l'idée de Dieu pour dire qu'il n'existe pas. La décroissance, c'est un peu cela : c'est des gens qui sont obsédés par le PIB...
Ils sont où les prophètes parce que vous dites il faut écouter les prophètes ? Elles sont où ou ils sont où ?
C'est une des questions que je pose dans la suite numérique du livre, parce qu'il y a une suite numérique qu'on a concoctée avec l'éditeur. Il y a un site Internet, [inaud.], et il fera une suite.
On va le consulter. Vous êtes aussi l'une des responsables UMP au côté de X. Bertrand. D. de Villepin se propose d'être l'alternative républicaine à N. Sarkozy. Le considérez vous comme un allié ou un opposant ?
D. de Villepin a beaucoup dit ces derniers temps qu'il ne fallait pas mélanger le judiciaire et le politique et je trouve que c'est exactement ce qu'il est en train de faire. Il utilise la fin des audiences du procès Clearstream pour essayer de rebondir en politique. Le jugement est mis en délibéré, je crois que le jugement sera rendu au début de l'année 2010. Il faut attendre.
Que représente-t-il aujourd'hui ?
Il n'y a que ses partisans qui peuvent le dire.
Vous pensez que vous allez le trouver sur le chemin du sarkozysme désormais ?
Il y avait quelques images, hier, de la soirée qu'il a organisée. Et on voyait, c'est bien ce qu'il représentait.
Un mot : on ne vous voit plus avec R. Dati, le tandem, le G2... C'est fini, ce n'est plus de saison ?
Pas du tout, on se voit. Mais quand R. Dati vient me rendre visite, par exemple, pendant mon congé maternité, vous ne le voyez pas c'est autre chose.
Vous allez promener les enfants Louis-Abel et Zorha ? J'ai constaté au contraire que vous qui nous aviez habitué à de belles photos dans les magazines, cette fois, nada, rien. Qui change ? Les temps ou N. Kosciusko-Morizet ?
Jamais les enfants. Je n'ai jamais montré mes enfants. Vous ne trouverez pas de photos de mes enfants et vous n'en trouverez jamais.
Et vous n'avez pas tort. Merci N. Kosciusko-Morizet.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 12 novembre 2009