Texte intégral
R. Duchemin.- Dites-moi, vous avez une bonne mémoire, vous ?
Je me suis posé la question, je me souviens très bien de cette période autour du 9 novembre, je faisais mon service militaire...
Vous n'allez pas me dire que vous étiez à Berlin ?!
Non, je n'étais pas à Berlin. Mais le 9 novembre, ce jour-là, exactement, je ne me souviens pas où j'étais.
Donc ça explique pourquoi il y a peut-être autour de N. Sarkozy, d'A. Juppé, quelques trous de mémoire, quelques imprécisions ?
Je vais vous faire une confidence : je trouve cette polémique assez dérisoire. N. Sarkozy a fait part de son témoignage, par rapport à un évènement, qui est quand même un évènement qui marquera la fin du XXe siècle, qui a été célébré hier par une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Il se trouve que lui, il fait partie de ceux qui ont été associés à cet évènement, il y était. Et je pense que c'était utile qu'il fasse partager cette expérience. Point.
Vous êtes en train de me dire que peu importe, finalement, qu'il y soit le 9, le 10 ou le 11 ?
Il se trouve qu'il y a un certain nombre de, notamment l'organisateur du voyage, qui confirme que c'était bien le 9 novembre. Le Premier ministre aussi. Mais moi, je vous dirais personnellement, peu importe ! Le sujet, c'est qu'il y a un évènement planétaire et que N. Sarkozy, il était là, il a voulu faire part de son témoignage. Le sujet, c'est celui-là.
Ce matin, l'autre actualité, c'est le placement en détention de G. Flosse, en Polynésie. Vous n'avez pas le sentiment que les affaires sont en train de s'accélérer autour des anciens proches de J. Chirac ?
Je n'ai pas de commentaire à faire, dans la mesure où il y a une procédure judiciaire qui est en cours. La justice fait son travail, elle suit son cours et je n'ai pas à m'exprimer sur ce sujet.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de rendez-vous de justice en ce moment, et toujours dans le même cercle.
Ce qui prouve que la justice est indépendante dans notre pays, elle fait son travail et nous n'avons pas à commenter ces procédures.
Dans l'actualité, il y a aussi cette grève qui perturbe le réseau francilien. Hier c'était la ligne A, aujourd'hui c'est encore la ligne B - deuxième jour de grève. Plusieurs voix s'élèvent ce matin pour dire qu'il faut revoir le dispositif de service minimum, il faut le renforcer. H. Mariton, par exemple, dit, qu'il est carrément insuffisant.
D'abord, je voudrais dire que - même si je comprends que pour les passagers qui ont été victimes de cette grève, c'est difficile -, il y avait hier un service minimum. Sans service minimum, il y aurait eu zéro train. Deuxièmement...
Ca va faire plaisir aux deux millions d'usagers !
Deuxièmement, j'y viens, nous avons une situation assez exceptionnelle, parce que cette grève, et les conséquences sur les passagers et sur le service minimum, est liée à une grève massive des conducteurs, ce qui est assez exceptionnel par rapport à ce qui se passe d'habitude. Troisièmement, pourquoi il y a une grève des conducteurs, et je viens au fond du sujet, c'est parce que nous voulons précisément améliorer le fonctionnement de cette ligne, qui a souvent des problèmes, et notamment l'interconnexion entre la SNCF et la RATP. Nous souhaitons qu'il y ait le même conducteur de train tout au long de la ligne, ce qui parait assez logique et assez cohérent. Et c'est précisément face à cette mesure qu'un certain nombre de conducteurs se mettent en grève. Donc, ce qu'il faut, c'est, je crois, tenir sur le fond, c'est réformer le système, pour que la ligne, tous les jours, fonctionne mieux.
J'entends bien vos arguments, malgré tout, on vous a entendu au Gouvernement, dire à plusieurs reprises "regardez, le service minimum fonctionne", cette fois-ci, il fonctionne certes mais plutôt mal puisque les trois quarts des gens qui prennent habituellement cette ligne, c'est-à-dire quasiment deux millions de personnes en Ile-de-France, ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail.
Je rappelle, je viens de l'indiquer, mais nous sommes dans une situation exceptionnelle par rapport à un mouvement de grève. Encore une fois, nous l'avons vu depuis deux ans, le service minimum, il a transformé la vie des Franciliens, qui étaient régulièrement confrontés à des problèmes de blocage.
Donc vous pensez qu'il est suffisant aujourd'hui, il n'y a pas à revoir le dispositif ?
En tout cas, le ministre des Transports a eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet. A ce stade, il n'est pas question de revoir, il est plutôt question d'améliorer le quotidien du fonctionnement de la ligne. Et cette ligne de RER en a bien besoin.
Venons-en à votre actualité. En tant que ministre de l'Education nationale, vous avez annoncé que la campagne de vaccination allait démarrer pour les élèves, dès le 25 novembre, très bien. On va essayer d'être très pratique : ça va se passer comment ? Parce qu'il y a quand même pas mal de parents qui étaient affolés. Doivent-ils emmener leurs enfants ? Est-ce qu'ils ont besoin d'autorisation, est-ce que cela va se faire de manière automatique ?
Ce qui est très important d'expliquer aux parents d'élèves, c'est qu'il n'y a aucune obligation de vaccination. C'est eux, et eux seuls, qui décideront si, oui ou non, ils souhaitent faire vacciner leurs enfants. Dans l'école primaire et dans l'école maternelle, nous avons pensé que cela rassurerait les parents, le fait qu'ils accompagnent leur enfant dans ce processus de vaccinatioN. Donc, les enfants pourront se faire vacciner dans le centre de vaccination dont dépendent les parents. Et, de manière générale, les parents devront remplir un questionnaire qui correspond aux antériorités de l'enfant qui sera évalué par le médecin et qui, lui, décidera si, oui ou non, l'enfant peut bien être vacciné. Mais les parents seront présents au moment de la vaccination. Au collège et au lycée, par contre, les parents vont recevoir d'abord un bon de vaccination de la caisse d'assurance maladie, puis ensuite vont être informé par l'établissement que la vaccination se passera au sein de l'établissement et recevront une demande d'autorisation des parents avec le questionnaire que je viens d'évoquer. Et la vaccination se passera donc dans l'établissement, dans le lycée ou dans le collège, avec à la fois des équipes mobiles de vaccination qui seront mobilisées dans l'établissement avec le soutien des personnels administratifs, des personnels de santé de l'Education nationale.
Il nous reste très peu de temps mais je voudrais qu'on évoque un autre problème. La ghettoïsation visiblement de certaines zones scolaires. Cela a été dénoncé, notamment par la Cour des comptes, dans un rapport - c'était la semaine dernière. Visiblement, l'assouplissement de la carte scolaire aujourd'hui pose un réel problème.
Je ne crois pas. D'abord, rappelons pourquoi nous avons fait cela. Nous avons fait cela, précisément, pour mettre fin à un système qui aboutit à une ghettoïsation. Aujourd'hui, il y a un peu un délit d'initié, c'est-à-dire que ceux qui connaissent le système le contournent. Et restent dans ces établissements difficiles ceux qui n'ont pas d'autre choix. Donc nous avons voulu progressivement supprimer cette carte scolaire. Deux ans après, les résultats sont encourageants, puisque nous avons une augmentation de plus de 11 %...
Il y a quand même des collèges qui se vident sur 254 collèges "Ambition réussite", il y en a 186 qui ont perdu des élèves !
Oui, ils ont perdu en moyenne 7 % d'élèves mais de l'autre coté, nous avons 50 collèges qui ont vu augmenter leurs effectifs. Donc ne voyons pas uniquement le résultat à sens unique. Que pouvons nous faire pour aller plus loin, pour aller au bout de cette démarche ? D'abord, j'ai pris un engagement, c'est de maintenir les moyens dans les établissements qui perdent des effectifs. Deuxièmement, ces établissements-là, doivent sans doute avoir davantage d'autonomie, doivent pouvoir recruter leur personnel, ce qu'on appelle "sur profil", comme nous le faisons dans les internats d'excellence. Et puis enfin, j'ai proposé et je le soumets à la discussion aux organisations syndicales, que par exemple les élèves issus des quartiers difficiles, ce qu'on appelle "les réseaux ambition réussite", issus des écoles de ces réseaux, puissent être prioritaires pour choisir leur collège, pour choisir leur établissement, de manière à pouvoir ouvrir le choix et à assurer un véritable brassage. En tout cas, c'est un bon sujet, je crois que c'est très important, au moment où nous multiplions les moyens pour la politique à destination des quartiers, que nous travaillons sur ce sujet. Donc voilà quelques propositions. Et je souhaite engager avec les organisations syndicales enseignantes...
Quand ?
Dans les prochains jours. J'ai vu hier que certaines organisations syndicales faisaient des propositions sur ce sujet, j'y suis sensible.
Vous les avez reçues ?
Je les reçois tout le temps en ce moment donc nous avons des contacts réguliers. Mais sur ce sujet précis, je reprends la proposition des syndicats. Discutons-en pour aller au bout de l'assouplissement de la carte scolaire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 novembre 2009
Je me suis posé la question, je me souviens très bien de cette période autour du 9 novembre, je faisais mon service militaire...
Vous n'allez pas me dire que vous étiez à Berlin ?!
Non, je n'étais pas à Berlin. Mais le 9 novembre, ce jour-là, exactement, je ne me souviens pas où j'étais.
Donc ça explique pourquoi il y a peut-être autour de N. Sarkozy, d'A. Juppé, quelques trous de mémoire, quelques imprécisions ?
Je vais vous faire une confidence : je trouve cette polémique assez dérisoire. N. Sarkozy a fait part de son témoignage, par rapport à un évènement, qui est quand même un évènement qui marquera la fin du XXe siècle, qui a été célébré hier par une trentaine de chefs d'Etat et de gouvernement. Il se trouve que lui, il fait partie de ceux qui ont été associés à cet évènement, il y était. Et je pense que c'était utile qu'il fasse partager cette expérience. Point.
Vous êtes en train de me dire que peu importe, finalement, qu'il y soit le 9, le 10 ou le 11 ?
Il se trouve qu'il y a un certain nombre de, notamment l'organisateur du voyage, qui confirme que c'était bien le 9 novembre. Le Premier ministre aussi. Mais moi, je vous dirais personnellement, peu importe ! Le sujet, c'est qu'il y a un évènement planétaire et que N. Sarkozy, il était là, il a voulu faire part de son témoignage. Le sujet, c'est celui-là.
Ce matin, l'autre actualité, c'est le placement en détention de G. Flosse, en Polynésie. Vous n'avez pas le sentiment que les affaires sont en train de s'accélérer autour des anciens proches de J. Chirac ?
Je n'ai pas de commentaire à faire, dans la mesure où il y a une procédure judiciaire qui est en cours. La justice fait son travail, elle suit son cours et je n'ai pas à m'exprimer sur ce sujet.
C'est vrai qu'il y a beaucoup de rendez-vous de justice en ce moment, et toujours dans le même cercle.
Ce qui prouve que la justice est indépendante dans notre pays, elle fait son travail et nous n'avons pas à commenter ces procédures.
Dans l'actualité, il y a aussi cette grève qui perturbe le réseau francilien. Hier c'était la ligne A, aujourd'hui c'est encore la ligne B - deuxième jour de grève. Plusieurs voix s'élèvent ce matin pour dire qu'il faut revoir le dispositif de service minimum, il faut le renforcer. H. Mariton, par exemple, dit, qu'il est carrément insuffisant.
D'abord, je voudrais dire que - même si je comprends que pour les passagers qui ont été victimes de cette grève, c'est difficile -, il y avait hier un service minimum. Sans service minimum, il y aurait eu zéro train. Deuxièmement...
Ca va faire plaisir aux deux millions d'usagers !
Deuxièmement, j'y viens, nous avons une situation assez exceptionnelle, parce que cette grève, et les conséquences sur les passagers et sur le service minimum, est liée à une grève massive des conducteurs, ce qui est assez exceptionnel par rapport à ce qui se passe d'habitude. Troisièmement, pourquoi il y a une grève des conducteurs, et je viens au fond du sujet, c'est parce que nous voulons précisément améliorer le fonctionnement de cette ligne, qui a souvent des problèmes, et notamment l'interconnexion entre la SNCF et la RATP. Nous souhaitons qu'il y ait le même conducteur de train tout au long de la ligne, ce qui parait assez logique et assez cohérent. Et c'est précisément face à cette mesure qu'un certain nombre de conducteurs se mettent en grève. Donc, ce qu'il faut, c'est, je crois, tenir sur le fond, c'est réformer le système, pour que la ligne, tous les jours, fonctionne mieux.
J'entends bien vos arguments, malgré tout, on vous a entendu au Gouvernement, dire à plusieurs reprises "regardez, le service minimum fonctionne", cette fois-ci, il fonctionne certes mais plutôt mal puisque les trois quarts des gens qui prennent habituellement cette ligne, c'est-à-dire quasiment deux millions de personnes en Ile-de-France, ne peuvent pas se rendre sur leur lieu de travail.
Je rappelle, je viens de l'indiquer, mais nous sommes dans une situation exceptionnelle par rapport à un mouvement de grève. Encore une fois, nous l'avons vu depuis deux ans, le service minimum, il a transformé la vie des Franciliens, qui étaient régulièrement confrontés à des problèmes de blocage.
Donc vous pensez qu'il est suffisant aujourd'hui, il n'y a pas à revoir le dispositif ?
En tout cas, le ministre des Transports a eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet. A ce stade, il n'est pas question de revoir, il est plutôt question d'améliorer le quotidien du fonctionnement de la ligne. Et cette ligne de RER en a bien besoin.
Venons-en à votre actualité. En tant que ministre de l'Education nationale, vous avez annoncé que la campagne de vaccination allait démarrer pour les élèves, dès le 25 novembre, très bien. On va essayer d'être très pratique : ça va se passer comment ? Parce qu'il y a quand même pas mal de parents qui étaient affolés. Doivent-ils emmener leurs enfants ? Est-ce qu'ils ont besoin d'autorisation, est-ce que cela va se faire de manière automatique ?
Ce qui est très important d'expliquer aux parents d'élèves, c'est qu'il n'y a aucune obligation de vaccination. C'est eux, et eux seuls, qui décideront si, oui ou non, ils souhaitent faire vacciner leurs enfants. Dans l'école primaire et dans l'école maternelle, nous avons pensé que cela rassurerait les parents, le fait qu'ils accompagnent leur enfant dans ce processus de vaccinatioN. Donc, les enfants pourront se faire vacciner dans le centre de vaccination dont dépendent les parents. Et, de manière générale, les parents devront remplir un questionnaire qui correspond aux antériorités de l'enfant qui sera évalué par le médecin et qui, lui, décidera si, oui ou non, l'enfant peut bien être vacciné. Mais les parents seront présents au moment de la vaccination. Au collège et au lycée, par contre, les parents vont recevoir d'abord un bon de vaccination de la caisse d'assurance maladie, puis ensuite vont être informé par l'établissement que la vaccination se passera au sein de l'établissement et recevront une demande d'autorisation des parents avec le questionnaire que je viens d'évoquer. Et la vaccination se passera donc dans l'établissement, dans le lycée ou dans le collège, avec à la fois des équipes mobiles de vaccination qui seront mobilisées dans l'établissement avec le soutien des personnels administratifs, des personnels de santé de l'Education nationale.
Il nous reste très peu de temps mais je voudrais qu'on évoque un autre problème. La ghettoïsation visiblement de certaines zones scolaires. Cela a été dénoncé, notamment par la Cour des comptes, dans un rapport - c'était la semaine dernière. Visiblement, l'assouplissement de la carte scolaire aujourd'hui pose un réel problème.
Je ne crois pas. D'abord, rappelons pourquoi nous avons fait cela. Nous avons fait cela, précisément, pour mettre fin à un système qui aboutit à une ghettoïsation. Aujourd'hui, il y a un peu un délit d'initié, c'est-à-dire que ceux qui connaissent le système le contournent. Et restent dans ces établissements difficiles ceux qui n'ont pas d'autre choix. Donc nous avons voulu progressivement supprimer cette carte scolaire. Deux ans après, les résultats sont encourageants, puisque nous avons une augmentation de plus de 11 %...
Il y a quand même des collèges qui se vident sur 254 collèges "Ambition réussite", il y en a 186 qui ont perdu des élèves !
Oui, ils ont perdu en moyenne 7 % d'élèves mais de l'autre coté, nous avons 50 collèges qui ont vu augmenter leurs effectifs. Donc ne voyons pas uniquement le résultat à sens unique. Que pouvons nous faire pour aller plus loin, pour aller au bout de cette démarche ? D'abord, j'ai pris un engagement, c'est de maintenir les moyens dans les établissements qui perdent des effectifs. Deuxièmement, ces établissements-là, doivent sans doute avoir davantage d'autonomie, doivent pouvoir recruter leur personnel, ce qu'on appelle "sur profil", comme nous le faisons dans les internats d'excellence. Et puis enfin, j'ai proposé et je le soumets à la discussion aux organisations syndicales, que par exemple les élèves issus des quartiers difficiles, ce qu'on appelle "les réseaux ambition réussite", issus des écoles de ces réseaux, puissent être prioritaires pour choisir leur collège, pour choisir leur établissement, de manière à pouvoir ouvrir le choix et à assurer un véritable brassage. En tout cas, c'est un bon sujet, je crois que c'est très important, au moment où nous multiplions les moyens pour la politique à destination des quartiers, que nous travaillons sur ce sujet. Donc voilà quelques propositions. Et je souhaite engager avec les organisations syndicales enseignantes...
Quand ?
Dans les prochains jours. J'ai vu hier que certaines organisations syndicales faisaient des propositions sur ce sujet, j'y suis sensible.
Vous les avez reçues ?
Je les reçois tout le temps en ce moment donc nous avons des contacts réguliers. Mais sur ce sujet précis, je reprends la proposition des syndicats. Discutons-en pour aller au bout de l'assouplissement de la carte scolaire.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 17 novembre 2009