Texte intégral
.-J. Bourdin.- Première question, tout à fait directe, le débat sur l'identité nationale est relancé, êtes-vous mal à l'aise ?
Je ne me sens pas directement concerné par ce débat parce que je pense que...Les gens avec lesquels je travaille n'ont pas véritablement de problèmes d'identité, nationale en tout cas. Et donc, je me sens plus concerné par monter un service civique dans lequel on puisse faire entrer des jeunes Français...
On va en parler, mais vous fuyez un peu la question, là !
Non, je ne fuis pas la question...
Franchement, est-ce le moment ? A. Juppé dit : "À quoi bon relancer ce débat !".
Je ne fuis pas la question, pour une raison simple, c'est que je considère, et tous les commentateurs le disent évidemment que c'est vraiment un débat 100 % politique, me semble-t-il.
Qu'est-ce que ça veut dire "un débat 100 % politique" ? Cela veut dire que c'est un choix politique, ce débat "à 100 % politique" ?
Mais je vous le dis, oui.
Que c'est une communication politique ?
Je crois, oui, oui ...
C'est de la communication politique ?
C'est un débat, je pense, très politique...
Est-il utile actuellement ou pas ? Est-ce que cela doit être le débat principal ?
Justement, en tout cas, cela ne doit pas occulter les autres. J'essaye de ne pas occulter les autres. Je comprends très bien mais...ça explique très bien les choses. Il y a des débats sur lesquels on s'adresse à ses électeurs, et je trouve ça normal, en démocratie, qu'on s'adresse à ses électeurs, qu'on aille chercher les électeurs des uns, des autres, etc. Mais ça, je ne sais pas faire. Je m'adresse à des gens... Ce que je ne voudrais pas, c'est que les débat sur l'identité occulte dans les mois qui viennent, où on a beaucoup de boulot sur...
Mais est-ce qu'il vous paraît essentiel ? Je vous pose la question : franchement, aujourd'hui, est-ce qu'il vous paraît essentiel ?
Moi non, mais bon...Je comprends qu'il y ait des gens à qui il paraisse essentiel. Moi, je trouve plus essentiel le débat sur l'identité européenne ou sur le modèle européen, sur ce qui nous unit en Europe, au moment où les institutions bougent. Je trouve que la France n'a pas de problèmes d'identité, mais c'est pour ça que je...
Donc, il ne vous paraît pas essentiel ?
Pas à mes yeux, mais je ne prétends pas avoir la vérité, mais je trouve que la France n'a pas particulièrement de problèmes d'identité, voilà.
Autre question à propos de l'Afghanistan, je vous pose une question là encore directe : faut-il instaurer un moratoire sur les expulsions vers l'Afghanistan, tant que ce pays est en guerre et que nous sommes engagés là-bas, oui ou non ?
Moi, j'aimerais bien, j'aimerais bien.
Un moratoire tant que le pays est en guerre ?
Oui...Pourquoi ?...Je débats quelquefois, j'ai entendu dire : "oui mais pas tous les pays en guerre". Il me semble que l'Afghanistan, c'est une situation particulière. L'Afghanistan, l'Occident a une responsabilité dans la situation de l'Afghanistan d'aujourd'hui. L'Afghanistan, c'est l'endroit où l'on estime que la France, les Etats-Unis, beaucoup de pays européens doivent être engagés parce que c'est un endroit où on peut basculer ou ne pas basculer vers le terrorisme, vers la paix, l'ensemble du monde dans cet endroit...voilà. Que l'on dise, pendant une période, où le but est de pacifier, et le but est de, effectivement, d'éviter la montée de l'intégrisme, etc., qu'on dise que pendant cette période, effectivement on considère qu'on peut à la fois, envoyer des soldats, à la fois essayer de remonter des actions humanitaires, sociales, sanitaires, civiques en Afghanistan, qu'on dise pendant cette période-là, on peut être aussi accueillants avec les Afghans - pas que la France, toute l'Europe -, voilà. J'aimerais bien, je trouve que c'est assez logique.
Donc, vous êtes favorable au moratoire sur les expulsions ?
C'est l'approche d'un certain nombre de mes amis associatifs, et voilà...
C'est pour ça que je vous pose la question.
...je m'en sens plus proche. Mais ce que j'ai trouvé très intéressant c'est... J'ai dit ça il y a quelques jours, et je suis assez content de pouvoir dire ça sans qu'on parle tout d'un coup de "couac", de "truc discordant...". Enfin, je pense que ça a mis un peu de temps, ça a mis deux ans...
Enfin, c'est votre avis, vous avez le droit de l'exprimer quand même, aujourd'hui.
Voilà, oui, oui, mais il y a...
Si on n'a plus le droit d'exprimer aucun avis, où vit-on !
Je trouve d'ailleurs que c'est une marque assez grande de tolérance que... Quand j'ai accepté de prendre des responsabilités gouvernementales, j'ai dit que ce n'était pas pour cela que j'allais renier les convictions que j'avais pendant 10 ans ou 12 ans, et voyez que ça peut se faire sans...
J'ai une dernière question et puis je passe aux questions directement qui vous concernent directement, à propos de l'Afghanistan : faut-il un grand débat à l'Assemblée nationale aujourd'hui, au Parlement, Assemblée nationale et Sénat, sur l'engagement français, sur la situation en Afghanistan, faut-il engager un débat, aujourd'hui, à nouveau ?
Je crois qu'il va avoir lieu, oui ; c'est pas mal qu'il y ait le débat. Et ce que je dis simplement c'est que j'aimerais bien que le débat ne porte pas simplement sur l'envoi des soldats, mais aussi en parallèle sur l'attitude de la France et des pays européens vis-à-vis des gens qui ont fui l'Afghanistan pendant cette période. Peut-être qu'on serait plus forts ensuite une fois que la paix sera ramenée pour leur dire : "écoutez, là, vous pouvez rentrer chez vous", si pendant le moment où c'est très difficile et très sensible, et très insecure, on leur dise : "vous pouvez rester chez nous". Et quand je dis "chez nous", dans l'ensemble des pays européens. C'est ça ce que je trouve intéressant comme débat, ça permet de sauvegarder aujourd'hui et demain.
Le service civique, parlons-en. Le service militaire a disparu en 1997, je crois...
Oui, à peu près. Moi, je l'ai fait. Vous l'avez fait ?
Oui, je l'ai fait, à Sourdun, à côté de Provins, dans les hussards.
J'étais dans les fusiliers commandos marins...
On l'a fait vous et mois. Le service civique volontaire pointe son nez, si je puis dire, pour quand ?
Pour le début de l'année prochaine, donc dans deux ou trois mois, j'espère, si l'Assemblée nationale le veut.
Voilà ! Si l'Assemblée nationale le veut bien !
Effectivement, j'ai tendance à penser que, je n'imagine pas qu'elle ne le veuille pas, voilà, mais... Pourquoi ? Parce que...
Est-ce que la proposition de loi est inscrite ?
Pas encore à ce jour. Je pense qu'on va en débattre, en discuter avec J.- F. Copé mardi prochain.
Vous tenez à ce que ce soit inscrit avant la fin de l'année ?
Oui, oui. Et puis d'abord, j'ai regardé le nombre de députés et de sénateurs, mais de députés aussi, qui ont voté des pétitions il y a trois ans pour mettre en place le service civique. Donc, je pense qu'il y a toujours le même appétit. Et je dis qu'il faut faire vite, parce qu'on ne traîne pas là-dessus, ça fait longtemps que c'est attendu, on a dû ramer ces dernières années, parce que il y avait eu un embryon de service civil, il était moribond, donc, j'ai déjà été cherché des petits sous pour pouvoir remplir les choses et faire en sorte que les volontaires ne s'arrêtent pas, et maintenant il faut redémarrer. Et donc, j'espère que ce sera voté vite, parce qu'il y a plein de gens qui attendent.
On va tout savoir : la durée, qui est concerné...
Vous avez vu comment ça s'est passé au Sénat ?
Oui, j'ai vu.
C'était pas mal ?
Oui, j'ai vu, oui, la gauche, la droite, tout le monde...
C'est parti d'un groupe radical, à l'UMP, les centristes, le PC...
Tout le monde s'est rallié ; ça tombe bien, enfin un projet qui rallie tout le monde, au-delà des clivages !
... que l'identité rassembleuse ça va, ça a à voir avec notre débat de tout à l'heure.
Oui, tout à l'heure, on ne rassemble pas, si j'ai bien compris ?
Voilà... Je ne sais pas, mais... (... / ...)
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2009
Je ne me sens pas directement concerné par ce débat parce que je pense que...Les gens avec lesquels je travaille n'ont pas véritablement de problèmes d'identité, nationale en tout cas. Et donc, je me sens plus concerné par monter un service civique dans lequel on puisse faire entrer des jeunes Français...
On va en parler, mais vous fuyez un peu la question, là !
Non, je ne fuis pas la question...
Franchement, est-ce le moment ? A. Juppé dit : "À quoi bon relancer ce débat !".
Je ne fuis pas la question, pour une raison simple, c'est que je considère, et tous les commentateurs le disent évidemment que c'est vraiment un débat 100 % politique, me semble-t-il.
Qu'est-ce que ça veut dire "un débat 100 % politique" ? Cela veut dire que c'est un choix politique, ce débat "à 100 % politique" ?
Mais je vous le dis, oui.
Que c'est une communication politique ?
Je crois, oui, oui ...
C'est de la communication politique ?
C'est un débat, je pense, très politique...
Est-il utile actuellement ou pas ? Est-ce que cela doit être le débat principal ?
Justement, en tout cas, cela ne doit pas occulter les autres. J'essaye de ne pas occulter les autres. Je comprends très bien mais...ça explique très bien les choses. Il y a des débats sur lesquels on s'adresse à ses électeurs, et je trouve ça normal, en démocratie, qu'on s'adresse à ses électeurs, qu'on aille chercher les électeurs des uns, des autres, etc. Mais ça, je ne sais pas faire. Je m'adresse à des gens... Ce que je ne voudrais pas, c'est que les débat sur l'identité occulte dans les mois qui viennent, où on a beaucoup de boulot sur...
Mais est-ce qu'il vous paraît essentiel ? Je vous pose la question : franchement, aujourd'hui, est-ce qu'il vous paraît essentiel ?
Moi non, mais bon...Je comprends qu'il y ait des gens à qui il paraisse essentiel. Moi, je trouve plus essentiel le débat sur l'identité européenne ou sur le modèle européen, sur ce qui nous unit en Europe, au moment où les institutions bougent. Je trouve que la France n'a pas de problèmes d'identité, mais c'est pour ça que je...
Donc, il ne vous paraît pas essentiel ?
Pas à mes yeux, mais je ne prétends pas avoir la vérité, mais je trouve que la France n'a pas particulièrement de problèmes d'identité, voilà.
Autre question à propos de l'Afghanistan, je vous pose une question là encore directe : faut-il instaurer un moratoire sur les expulsions vers l'Afghanistan, tant que ce pays est en guerre et que nous sommes engagés là-bas, oui ou non ?
Moi, j'aimerais bien, j'aimerais bien.
Un moratoire tant que le pays est en guerre ?
Oui...Pourquoi ?...Je débats quelquefois, j'ai entendu dire : "oui mais pas tous les pays en guerre". Il me semble que l'Afghanistan, c'est une situation particulière. L'Afghanistan, l'Occident a une responsabilité dans la situation de l'Afghanistan d'aujourd'hui. L'Afghanistan, c'est l'endroit où l'on estime que la France, les Etats-Unis, beaucoup de pays européens doivent être engagés parce que c'est un endroit où on peut basculer ou ne pas basculer vers le terrorisme, vers la paix, l'ensemble du monde dans cet endroit...voilà. Que l'on dise, pendant une période, où le but est de pacifier, et le but est de, effectivement, d'éviter la montée de l'intégrisme, etc., qu'on dise que pendant cette période, effectivement on considère qu'on peut à la fois, envoyer des soldats, à la fois essayer de remonter des actions humanitaires, sociales, sanitaires, civiques en Afghanistan, qu'on dise pendant cette période-là, on peut être aussi accueillants avec les Afghans - pas que la France, toute l'Europe -, voilà. J'aimerais bien, je trouve que c'est assez logique.
Donc, vous êtes favorable au moratoire sur les expulsions ?
C'est l'approche d'un certain nombre de mes amis associatifs, et voilà...
C'est pour ça que je vous pose la question.
...je m'en sens plus proche. Mais ce que j'ai trouvé très intéressant c'est... J'ai dit ça il y a quelques jours, et je suis assez content de pouvoir dire ça sans qu'on parle tout d'un coup de "couac", de "truc discordant...". Enfin, je pense que ça a mis un peu de temps, ça a mis deux ans...
Enfin, c'est votre avis, vous avez le droit de l'exprimer quand même, aujourd'hui.
Voilà, oui, oui, mais il y a...
Si on n'a plus le droit d'exprimer aucun avis, où vit-on !
Je trouve d'ailleurs que c'est une marque assez grande de tolérance que... Quand j'ai accepté de prendre des responsabilités gouvernementales, j'ai dit que ce n'était pas pour cela que j'allais renier les convictions que j'avais pendant 10 ans ou 12 ans, et voyez que ça peut se faire sans...
J'ai une dernière question et puis je passe aux questions directement qui vous concernent directement, à propos de l'Afghanistan : faut-il un grand débat à l'Assemblée nationale aujourd'hui, au Parlement, Assemblée nationale et Sénat, sur l'engagement français, sur la situation en Afghanistan, faut-il engager un débat, aujourd'hui, à nouveau ?
Je crois qu'il va avoir lieu, oui ; c'est pas mal qu'il y ait le débat. Et ce que je dis simplement c'est que j'aimerais bien que le débat ne porte pas simplement sur l'envoi des soldats, mais aussi en parallèle sur l'attitude de la France et des pays européens vis-à-vis des gens qui ont fui l'Afghanistan pendant cette période. Peut-être qu'on serait plus forts ensuite une fois que la paix sera ramenée pour leur dire : "écoutez, là, vous pouvez rentrer chez vous", si pendant le moment où c'est très difficile et très sensible, et très insecure, on leur dise : "vous pouvez rester chez nous". Et quand je dis "chez nous", dans l'ensemble des pays européens. C'est ça ce que je trouve intéressant comme débat, ça permet de sauvegarder aujourd'hui et demain.
Le service civique, parlons-en. Le service militaire a disparu en 1997, je crois...
Oui, à peu près. Moi, je l'ai fait. Vous l'avez fait ?
Oui, je l'ai fait, à Sourdun, à côté de Provins, dans les hussards.
J'étais dans les fusiliers commandos marins...
On l'a fait vous et mois. Le service civique volontaire pointe son nez, si je puis dire, pour quand ?
Pour le début de l'année prochaine, donc dans deux ou trois mois, j'espère, si l'Assemblée nationale le veut.
Voilà ! Si l'Assemblée nationale le veut bien !
Effectivement, j'ai tendance à penser que, je n'imagine pas qu'elle ne le veuille pas, voilà, mais... Pourquoi ? Parce que...
Est-ce que la proposition de loi est inscrite ?
Pas encore à ce jour. Je pense qu'on va en débattre, en discuter avec J.- F. Copé mardi prochain.
Vous tenez à ce que ce soit inscrit avant la fin de l'année ?
Oui, oui. Et puis d'abord, j'ai regardé le nombre de députés et de sénateurs, mais de députés aussi, qui ont voté des pétitions il y a trois ans pour mettre en place le service civique. Donc, je pense qu'il y a toujours le même appétit. Et je dis qu'il faut faire vite, parce qu'on ne traîne pas là-dessus, ça fait longtemps que c'est attendu, on a dû ramer ces dernières années, parce que il y avait eu un embryon de service civil, il était moribond, donc, j'ai déjà été cherché des petits sous pour pouvoir remplir les choses et faire en sorte que les volontaires ne s'arrêtent pas, et maintenant il faut redémarrer. Et donc, j'espère que ce sera voté vite, parce qu'il y a plein de gens qui attendent.
On va tout savoir : la durée, qui est concerné...
Vous avez vu comment ça s'est passé au Sénat ?
Oui, j'ai vu.
C'était pas mal ?
Oui, j'ai vu, oui, la gauche, la droite, tout le monde...
C'est parti d'un groupe radical, à l'UMP, les centristes, le PC...
Tout le monde s'est rallié ; ça tombe bien, enfin un projet qui rallie tout le monde, au-delà des clivages !
... que l'identité rassembleuse ça va, ça a à voir avec notre débat de tout à l'heure.
Oui, tout à l'heure, on ne rassemble pas, si j'ai bien compris ?
Voilà... Je ne sais pas, mais... (... / ...)
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 6 novembre 2009