Interview de M. François Sauvadet, président du groupe parlementaire Le Nouveau centre à l'Assemblée nationale, dans "Le Bien public" du 8 novembre 2009, sur la préparation des élections régionales 2010 en Bourgogne.

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Média : Le Bien Public

Texte intégral

- Vous êtes quasiment le candidat désigné pour conduire la liste de droite en Bourgogne. Qu'en est-il aujourd'hui ?
La question de fond n'est pas celle de savoir qui va conduire telle ou telle liste, c'est de savoir ce qu'on veut pour la Bourgogne. Pour l'instant, je suis au travail au conseil général. Aujourd'hui, je pense que la Bourgogne est aux abonnés absents, dans beaucoup de domaines. La question est de rendre notre région plus attractive, de faire en sorte que ses atouts soient davantage valorisés. Je pense que le saupoudrage n'est pas une politique d'avenir. Donc il faut qu'on ait un véritable projet pour la Bourgogne. Quelle que soit la place que j'aurai à assumer dans cette campagne, j'ai la ferme intention de m'y impliquer fortement.
- François Patriat est-il le bon adversaire pour vous ?
La question n'est pas de savoir si c'est un bon adversaire. C'est de savoir ce qu'on veut pour l'avenir. J'observe que la division a changé de camp. Aujourd'hui, on travaille à un projet d'avenir. Les Verts ont une vraie préoccupation autour du développement durable, elle s'est exprimée dans les urnes, elle s'exprimera à nouveau.
- Justement, la droite peut-elle avoir cette « préoccupation » écologiste et la porter ?
Évidemment. Les faits le démontrent chaque jour. On a engagé en Côte-d'Or une vraie politique de développement durable. À la prochaine session, je vais présenter un schéma de développement durable, c'est-à-dire comment, nous, à la tête de nos collectivités, on s'inscrit dans une démarche d'économie d'énergie, à la fois dans la construction et dans l'urbanisation, l'équilibre du territoire, sur la question des modes de transports doux, comment rendre les transports collectifs plus accessibles... Depuis que nous avons mis en place le ticket unique à 1,50 euros, j'observe que nous avons une augmentation de presque 30 % de fréquentation pour les transports collectifs. Je pense aussi à la voie d'eau, sur laquelle la Région est en panne, je pense à l'organisation d'une véritable économie du développement durable, je pense aussi au fret, il ne faut pas que la Région reste dans une posture d'opposition. Il y a une vraie volonté politique en France qui doit trouver son prolongement en Bourgogne. Il y a une valorisation et une meilleure organisation de la filière de la nouvelle économie du développement durable à faire, qui sera facteur d'emplois. Ça, ça se structure.
- Admettons que vous soyez élu à la tête de la région. Peut-on cumuler deux fonctions exécutives ?
Je vois bien la question que vous me posez... Si on est appelé à exercer des responsabilités, on les assume. Je suis président d'un groupe à l'Assemblée nationale, président du conseil général... Certains parlent du cumul, en désignant d'autres sans se regarder eux-mêmes. En ce qui me concerne, je respecte la loi. J'ai toujours dit qu'il fallait avoir des élus nationaux qui aient un ancrage territorial.
- Le ministre Henri de Raincourt et le député européen Arnaud Danjean partiraient aux régionales derrière vous. Qu'en est-il d'Alain Suguenot ?
Il faut tous se rassembler. Ce travail au-delà des familles politiques et des personnes est en marche. Cette région mérite mieux, elle a des atouts. L'enjeu est de se dire comment faire pour que les jeunes se voient un avenir, pour garantir les grandes orientations stratégiques pour la région. Je pense que nous avons à travailler un projet pour les Bourguignons. Je vous le dis, je serai très engagé dans cette campagne. Ce n'est pas l'avenir de tel ou tel qui est en cause, c'est l'avenir de la Bourgogne. Toutes les compétences seront les bienvenues. On est tous au travail. Mon unique objectif, c'est que la Bourgogne retrouve une place de tout premier plan dans les régions françaises et européennes.
- Xavier Bertrand, patron de l'UMP, ne voyait pas, il y a peu de temps encore, la Bourgogne basculer à droite. Qu'en est-il aujourd'hui ?
Le premier match perdu d'avance, c'est celui qu'on ne livre pas. Il faut donc l'engager. Les Bourguignons trancheront. Je souhaite que ce soit un débat loyal, clair, d'engagement pour l'avenir. C'est ce à quoi je vais m'employer. On veut une Bourgogne d'avance, d'avenir. Je veux que nous soyons les candidats d'une espérance nouvelle pour la Bourgogne.
- Le débat sur l'identité nationale est-il légitime ?
C'est un débat qui est nécessaire. Face à la globalisation, il y a une tentation de repli sur soi. Or, nous sommes dans un monde très ouvert. La question sur ce que doit être la France, ce qu'elle doit apporter comme garanties, ce qu'elle doit porter comme références au sein de la construction de l'Union européenne, est une question de fond qui nous est posée. Je regrette que le débat ait été engagé dans la précipitation et que les conditions de son expression, à quelques encablures d'une élection, ne sont pas propices à une expression qui devrait être de rassemblement. On voit bien déjà les polémiques. Mais ce débat mérite d'être posé.
Propos recueillis par Emmanuel Hasle
source http://www.nouveaucentre.fr, le 20 novembre 2009