Déclaration de Mme Valérie Létard, secrétaire d'Etat chargée du développement durable, sur la manière de faire évoluer les métiers en fonction du développement durable, Rueil Malmaison le 3 décembre 2009.

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Texte intégral

Monsieur le Président, cher Jean
Monsieur le ministre, cher Laurent,
Mesdames, Messieurs,
Avant toute chose, permettez-moi de vous remercier de votre invitation à cette journée de travail, qui revêt une importance toute particulière pour le succès du plan de mobilisation des filières et des territoires pour le développement des métiers liés à la croissance verte que nous construisons en lien avec Laurent Wauquiez.
Le deuxième comité de pilotage national du plan qui s'est tenu mardi dernier était d'une très grande richesse, comme vous l'avez souligné en séance, cher Jean. Nous pouvons en tirer plusieurs enseignements :
Les potentiels d'emplois nouveaux liés à la croissance verte sont réels dans plusieurs filières, telles que le bâtiment, certes, mais également dans les énergies renouvelables, le tourisme, les services aux collectivités....De plus, existe un volume important d'emplois qui devront être requalifiés, adaptés aux compétences attendues, verdis, diront certains.
Sur ces deux points, il y a urgence :
Urgence sociale d'abord : car si la croissance est moins timide qu'il y a quelques mois, le marché du travail reste très difficile, notamment pour les jeunes dont l'effectif inscrit comme demandeur d'emploi reste trop important. Ce seul constat exige de nous la mobilisation de tous les leviers de croissance possible.
En tant qu'élue locale , je n'imagine pas de laisser passer une seule occasion d'offrir l'espoir de l'insertion professionnelle aux jeunes. N'oublions jamais que l'emploi pour les jeunes est la première marche vers l'autonomie et vers l'insertion sociale.
Urgence économique : Le capital humain de qualité est plus que jamais un facteur de développement essentiel pour une entreprise.
Vous le savez mieux que moi, vous qui êtes des acteurs de terrain de l'accompagnement et des parcours professionnels, l'attention de l'employeur se porte autant sur les qualifications acquises des candidats à l'emploi que sur leur potentiel d'évolution et leur volonté de se former
Or, les emplois perdus durant la crise ne se recréeront pas forcément au même endroit et sur les mêmes secteurs. Les entreprises se positionneront sur les territoires qui auront su s'adapter aux activités de croissance, et ce sont les hommes qui feront le succès des entreprises. Il y a donc urgence économique car c'est en préparant les compétences de demain que nous préparons le développement des entreprises.
Deuxième enseignement, tout se jouera sur les territoires : les diagnostics les plus pertinents donnant lieu aux mesures les plus ambitieuses ne seront rien sans l'implication des acteurs locaux des politiques de l'emploi. Cette implication doit être animée tout au long du plan de mobilisation.
Je soulignais en début de ce propos l'importance de la journée de travail que vous organisez aujourd'hui, car nous ouvrons ici, par la signature de cette convention, le volet territorial de l'élaboration du plan de mobilisation des filières et des territoires qui sera annoncé lors de la conférence nationale des métiers de la croissance verte, le 28 janvier, au CNIT. Je compte bien entendu sur la participation de chacun d'entre vous lors de cette manifestation, car c'est de vous, des acteurs de terrain que dépendra la réalisation des gisements d'emplois notamment liés au Grenelle de l'environnement.
Troisième enseignement, les choses ne se feront pas toutes seules. Je suis tout autant convaincue de l'importance de l'action territoriale que du rôle nécessaire et irremplaçable de l'Etat pour impulser et soutenir, dans la concertation, les politiques de moyen et long terme. Or, ce dont nous parlons aujourd'hui n'est rien moins que l'accompagnement d'une révolution dans notre modèle de croissance. Révolution des métiers, des activités économiques, des comportements individuels et collectifs et des solidarités.
La convention que nous allons signer aujourd'hui, c'est un des premiers pas sur le chemin de cette nouvelle croissance, qui doit profiter à tous, et particulièrement à ceux qui connaissent le plus de difficultés sur le marché du travail.
Les résultats des études actions sur les trois maisons de l'emploi test de Bayonne, Nancy et Lille et de l'enquête Marchés et emplois liés à la maîtrise de l'énergie et aux énergies renouvelables de l'ADEME confirment, chers Jean et Philippe, la réalité du potentiel d'emplois dans les métiers de la croissance verte. Et on y fait un constat intéressant, celui de développer la formation pour recruter principalement des menuisiers, des plombiers, des peintres plaquistes, des couvreurs et des électriciens. Ces métiers manuels, de plus en plus techniques sont des métiers d'avenir.
Alors que le nombre de demandeurs d'emploi a crû en une année de 25%, tous âges confondus, les emplois dans le secteur des énergies renouvelables ont augmenté, selon l'étude ADEME de 9% et ceux dans l'amélioration de l'efficacité énergétique de 16% !! Sur les trois maisons de l'emploi tests, on relève que les volumes d'emplois liés à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables devraient, en moyenne doubler en cinq ans, à la condition, naturellement d'adapter l'offre de formation, de mieux coordonner les actions des acteurs locaux et de mobiliser le tissu des entreprises sur les objectifs du Grenelle.
Alors qu'attendons-nous de l'expérimentation lancée aujourd'hui sur 22 bassins d'emploi ? La mise en ordre de bataille pour les emplois verts des acteurs locaux de chacun de ces bassins d'emplois en 18 mois, sur des secteurs d'activité aussi divers que les transports, les déchets, les énergies renouvelables, les services à la personne, les métiers du paysage....Il s'agira à chaque fois d'anticiper les évolutions liées aux décisions du grenelle de l'environnement, de mobiliser tous les acteurs locaux, dont les entreprises, et de mettre en oeuvre les actions permettant de sensibiliser, informer et former pour assurer les enjeux liés à l'évolution des métiers et des compétences. C'est pour cela que l'Etat, l'Ademe et Alliance ville emploi vont consacrer 539 000 euros au déploiement de ce projet.
C'est un réel investissement que nous faisons sur les maisons de l'emploi, avec un programme de travail chargé.
Nous savons, chers amis que nous pouvons compter sur vous pour mener à bien cette ambition, car l'outil maison de l'emploi que vous avez construit depuis 2005 avec Jean-Louis Borloo dans le cadre du plan de cohésion sociale, est un outil performant.
Je vous remercie de votre action au service de nos concitoyens.
Source : www.ville-emploi.asso.fr le 15 décembre 2009