Texte intégral
Mon Général,
Mesdames et Messieurs,
Je crois qu'il n'y a pas en français de mots plus beaux que le mot « citoyen » ... Ou alors peut-être les trois mots qui sont gravés au fronton de nos édifices publics et qui forment la devise de la République. Mais la liberté, l'égalité, la fraternité sont entièrement contenues dans cette citoyenneté qui donne son nom en même temps que son sens à la réserve à laquelle, Mesdames, Messieurs, vous appartenez.
C'est la raison pour laquelle je me réjouis de partager ce moment avec vous.
Et chacun comprendra que j'exprime ma gratitude à mon collègue et ami Brice Hortefeux, qui a permis que se déroulent ces deuxièmes assises de la réserve citoyenne de la gendarmerie.
Notre Armée change. Notre Armée évolue. Notre Armée s'adapte aux défis du temps présent. Le Livre Blanc a fixé le cap.
Nos deux réserves, l'opérationnelle comme la citoyenne, n'échappent pas à ce mouvement. Elles se réforment également.
A l'horizon 2015, la France disposera d'une réserve opérationnelle de 40 500 réservistes pour les armées et 40 000 pour la gendarmerie. A terme, c'est bien le quart des effectifs militaires de nos forces armées qui sera constitué de réservistes.
C'est un objectif ambitieux. C'est un objectif qui a nécessité que nous prenions, au cours des mois qui viennent de s'écouler, d'importantes initiatives.
Elles concernent, tout d'abord, le financement : j'ai, d'ores et déjà, mis en place le plan de financement de la réserve opérationnelle jusqu'en 2015.
J'ai également fait en sorte que soient mises en oeuvre toutes les possibilités offertes par la loi de 2006 sur les réserves.
Désormais, les personnels des entreprises françaises engagés aux côtés de nos Armées en opérations extérieures pourront bénéficier du statut de réserviste opérationnel.
Cela apporte à ces personnels, qui interviennent souvent en soutien, une meilleure préparation et une meilleure protection juridique.
Cela permet également de mettre les entreprises françaises au niveau de leurs homologues anglo-saxonnes.
C'est un enjeu de Défense. C'est un enjeu économique important.
J'ai également signé la directive générale sur la réserve opérationnelle et l'honorariat. Un arrêté sur la gouvernance de la réserve militaire est également en préparation.
En 2010, nous allons continuer à développer la réserve opérationnelle. Nous allons multiplier les conventions avec les entreprises. Nous allons également faire en sorte que les réservistes opérationnels soient mieux reconnus au sein de leurs entreprises : la prochaine journée nationale du réserviste, qui aura lieu le 7 mai prochain, sera un temps fort pour mettre en valeur l'activité des réservistes dans le monde civil et dans le monde de la Défense.
La réserve opérationnelle monte en puissance. Elle se dote de meilleurs moyens et d'une visibilité plus grande dans la société.
J'ai la même ambition pour la réserve citoyenne. Je veux la promouvoir. Je veux l'encourager. Je veux lui donner les moyens d'acquérir toute sa légitimité.
Et la légitimité de la réserve citoyenne provient de son apport original autant qu'exemplaire à notre Défense : une rencontre fructueuse entre le commandement et les citoyens.
La réserve citoyenne de la gendarmerie en apporte une excellente illustration.
Au ministère de l'intérieur comme à celui de la défense, ce que nous recherchons c'est l'ouverture vers la société civile. Nous avons besoin de l'avis d'experts, c'est-à-dire de femmes et d'hommes qui ont un parcours et une compétence établie, et dont l'expérience est l'un des plus utiles apports qui soient.
Je crois à la culture du réseau, à l'intelligence du dialogue. Je crois à la nécessité de ces rencontres qui ouvrent les esprits et les coeurs. Nos responsables militaires et notre administration centrale ont besoin de s'entourer d'un cercle de bénévoles du service public, avec lesquels il est possible d'échanger sur les projets, les questionnements, les difficultés.
La réserve citoyenne n'est pas un titre honorifique : c'est une richesse inestimable pour notre Défense. Ma volonté est que cette richesse humaine soit encore mieux employée et encore mieux valorisée.
Il y a la volonté du Gouvernement. Elle est sincère, motivée et ambitieuse. Mais, seule, elle ne peut rien. Il lui faut une autre volonté, et cette volonté c'est la vôtre.
Ce que je discerne, avant tout, dans votre volonté et dans votre engagement, c'est une démarche citoyenne. Je disais que le mot « citoyen » est l'un des plus beaux mots de la langue française. Mais un mot reste un mot, c'est-à-dire pas grand-chose, quand il n'y a personne pour le faire vivre ou lui donner du sens. Et votre engagement donne son sens à la réserve citoyenne. Il lui donne une volonté : celle de dire, d'abord, que les affaires de la défense et de la sécurité ne concernent pas uniquement les militaires. C'est aussi l'affaire des citoyens.
Je ne voudrais pas détourner la célèbre phrase de Clemenceau et dire que ces affaires-là sont des choses bien trop importantes pour être confiées à des militaires. Ce ne serait pas vrai. Les militaires restent des spécialistes et des professionnels incontestés. Mais nous avons besoin, ils ont besoin, de citoyens engagés. Nous avons besoin de vous, de vos compétences, de votre avis éclairé, de votre compréhension de la société.
La réserve citoyenne, c'est une belle histoire dans la transformation de notre appareil de sécurité et de défense. Certains s'en souviennent : elle est née en 1999 et, au départ, il s'agissait de fournir une alternative à un nombre considérable de réservistes issus de l'ancien système.
Nous n'en sommes plus là. Nous avons passé un cap. Et, aujourd'hui, la réserve citoyenne est devenue une réserve de rayonnement : c'est le lieu par excellence où se rencontrent des civils intéressés par la défense et la sécurité et des militaires qui ressentent profondément la nécessité de mieux se relier à la société civile.
Et c'est à partir de cela, à partir de cette situation, de cette réalité, que je me suis forgé une conviction profonde : notre réserve citoyenne mérite un traitement adapté.
Tout d'abord, les règles qui la régissent doivent montrer toute leur souplesse, afin de convenir aux besoins de chaque armée.
Les réservistes citoyens ne sont pas sous statut militaire, et il ne saurait y avoir de hiérarchie. Je ne voudrais froisser aucun des officiers généraux qui nous font l'honneur de leur présence ce soir, et c'est pour cela que je le dis en souriant : la hiérarchie est une science exacte dans les armées.
Or, ce qui fonde la réserve citoyenne, ce n'est pas la hiérarchie, mais la rencontre de deux libertés : la liberté du citoyen, qui est volontaire pour contribuer à la défense et à la sécurité, et la liberté du commandement qui donne son agrément à cette participation.
Cette originalité de la réserve citoyenne, j'entends la préserver. En clair, cela veut dire que la question de l'uniforme ou des grades ne se pose pas. Il n'y aura pas d'uniforme, sauf au titre des exceptions prévues par l'arrêté de décembre 2007. Il n'y aura pas de grades, mais des appellations, c'est-à-dire des marques d'estime, de reconnaissance et d'honneur.
J'ai mandaté le Conseil supérieur de la réserve militaire, afin qu'il me fasse connaître son avis au sujet d'un agencement plus harmonieux entre réserve opérationnelle, réserve citoyenne et honorariat.
Pour ma part, je suis favorable à ce que l'esprit qui anime la réserve citoyenne soit davantage mis en valeur. C'est l'esprit du lien entre l'Armée et la Nation, l'esprit du service public, l'esprit de défense et de sécurité, l'esprit de la République ...
Pour la fin du mois de février 2010, nous serons en mesure de diffuser la directive générale sur la réserve citoyenne, comme nous venons de le faire pour la réserve opérationnelle.
La France aura ainsi ses deux réserves. Elles seront, toutes deux construites sur des bases solides. Elles seront toutes deux mieux valorisées. Elles serviront toutes deux l'esprit de défense et de sécurité. Elles serviront toutes deux la République.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 5 janvier 2010
Mesdames et Messieurs,
Je crois qu'il n'y a pas en français de mots plus beaux que le mot « citoyen » ... Ou alors peut-être les trois mots qui sont gravés au fronton de nos édifices publics et qui forment la devise de la République. Mais la liberté, l'égalité, la fraternité sont entièrement contenues dans cette citoyenneté qui donne son nom en même temps que son sens à la réserve à laquelle, Mesdames, Messieurs, vous appartenez.
C'est la raison pour laquelle je me réjouis de partager ce moment avec vous.
Et chacun comprendra que j'exprime ma gratitude à mon collègue et ami Brice Hortefeux, qui a permis que se déroulent ces deuxièmes assises de la réserve citoyenne de la gendarmerie.
Notre Armée change. Notre Armée évolue. Notre Armée s'adapte aux défis du temps présent. Le Livre Blanc a fixé le cap.
Nos deux réserves, l'opérationnelle comme la citoyenne, n'échappent pas à ce mouvement. Elles se réforment également.
A l'horizon 2015, la France disposera d'une réserve opérationnelle de 40 500 réservistes pour les armées et 40 000 pour la gendarmerie. A terme, c'est bien le quart des effectifs militaires de nos forces armées qui sera constitué de réservistes.
C'est un objectif ambitieux. C'est un objectif qui a nécessité que nous prenions, au cours des mois qui viennent de s'écouler, d'importantes initiatives.
Elles concernent, tout d'abord, le financement : j'ai, d'ores et déjà, mis en place le plan de financement de la réserve opérationnelle jusqu'en 2015.
J'ai également fait en sorte que soient mises en oeuvre toutes les possibilités offertes par la loi de 2006 sur les réserves.
Désormais, les personnels des entreprises françaises engagés aux côtés de nos Armées en opérations extérieures pourront bénéficier du statut de réserviste opérationnel.
Cela apporte à ces personnels, qui interviennent souvent en soutien, une meilleure préparation et une meilleure protection juridique.
Cela permet également de mettre les entreprises françaises au niveau de leurs homologues anglo-saxonnes.
C'est un enjeu de Défense. C'est un enjeu économique important.
J'ai également signé la directive générale sur la réserve opérationnelle et l'honorariat. Un arrêté sur la gouvernance de la réserve militaire est également en préparation.
En 2010, nous allons continuer à développer la réserve opérationnelle. Nous allons multiplier les conventions avec les entreprises. Nous allons également faire en sorte que les réservistes opérationnels soient mieux reconnus au sein de leurs entreprises : la prochaine journée nationale du réserviste, qui aura lieu le 7 mai prochain, sera un temps fort pour mettre en valeur l'activité des réservistes dans le monde civil et dans le monde de la Défense.
La réserve opérationnelle monte en puissance. Elle se dote de meilleurs moyens et d'une visibilité plus grande dans la société.
J'ai la même ambition pour la réserve citoyenne. Je veux la promouvoir. Je veux l'encourager. Je veux lui donner les moyens d'acquérir toute sa légitimité.
Et la légitimité de la réserve citoyenne provient de son apport original autant qu'exemplaire à notre Défense : une rencontre fructueuse entre le commandement et les citoyens.
La réserve citoyenne de la gendarmerie en apporte une excellente illustration.
Au ministère de l'intérieur comme à celui de la défense, ce que nous recherchons c'est l'ouverture vers la société civile. Nous avons besoin de l'avis d'experts, c'est-à-dire de femmes et d'hommes qui ont un parcours et une compétence établie, et dont l'expérience est l'un des plus utiles apports qui soient.
Je crois à la culture du réseau, à l'intelligence du dialogue. Je crois à la nécessité de ces rencontres qui ouvrent les esprits et les coeurs. Nos responsables militaires et notre administration centrale ont besoin de s'entourer d'un cercle de bénévoles du service public, avec lesquels il est possible d'échanger sur les projets, les questionnements, les difficultés.
La réserve citoyenne n'est pas un titre honorifique : c'est une richesse inestimable pour notre Défense. Ma volonté est que cette richesse humaine soit encore mieux employée et encore mieux valorisée.
Il y a la volonté du Gouvernement. Elle est sincère, motivée et ambitieuse. Mais, seule, elle ne peut rien. Il lui faut une autre volonté, et cette volonté c'est la vôtre.
Ce que je discerne, avant tout, dans votre volonté et dans votre engagement, c'est une démarche citoyenne. Je disais que le mot « citoyen » est l'un des plus beaux mots de la langue française. Mais un mot reste un mot, c'est-à-dire pas grand-chose, quand il n'y a personne pour le faire vivre ou lui donner du sens. Et votre engagement donne son sens à la réserve citoyenne. Il lui donne une volonté : celle de dire, d'abord, que les affaires de la défense et de la sécurité ne concernent pas uniquement les militaires. C'est aussi l'affaire des citoyens.
Je ne voudrais pas détourner la célèbre phrase de Clemenceau et dire que ces affaires-là sont des choses bien trop importantes pour être confiées à des militaires. Ce ne serait pas vrai. Les militaires restent des spécialistes et des professionnels incontestés. Mais nous avons besoin, ils ont besoin, de citoyens engagés. Nous avons besoin de vous, de vos compétences, de votre avis éclairé, de votre compréhension de la société.
La réserve citoyenne, c'est une belle histoire dans la transformation de notre appareil de sécurité et de défense. Certains s'en souviennent : elle est née en 1999 et, au départ, il s'agissait de fournir une alternative à un nombre considérable de réservistes issus de l'ancien système.
Nous n'en sommes plus là. Nous avons passé un cap. Et, aujourd'hui, la réserve citoyenne est devenue une réserve de rayonnement : c'est le lieu par excellence où se rencontrent des civils intéressés par la défense et la sécurité et des militaires qui ressentent profondément la nécessité de mieux se relier à la société civile.
Et c'est à partir de cela, à partir de cette situation, de cette réalité, que je me suis forgé une conviction profonde : notre réserve citoyenne mérite un traitement adapté.
Tout d'abord, les règles qui la régissent doivent montrer toute leur souplesse, afin de convenir aux besoins de chaque armée.
Les réservistes citoyens ne sont pas sous statut militaire, et il ne saurait y avoir de hiérarchie. Je ne voudrais froisser aucun des officiers généraux qui nous font l'honneur de leur présence ce soir, et c'est pour cela que je le dis en souriant : la hiérarchie est une science exacte dans les armées.
Or, ce qui fonde la réserve citoyenne, ce n'est pas la hiérarchie, mais la rencontre de deux libertés : la liberté du citoyen, qui est volontaire pour contribuer à la défense et à la sécurité, et la liberté du commandement qui donne son agrément à cette participation.
Cette originalité de la réserve citoyenne, j'entends la préserver. En clair, cela veut dire que la question de l'uniforme ou des grades ne se pose pas. Il n'y aura pas d'uniforme, sauf au titre des exceptions prévues par l'arrêté de décembre 2007. Il n'y aura pas de grades, mais des appellations, c'est-à-dire des marques d'estime, de reconnaissance et d'honneur.
J'ai mandaté le Conseil supérieur de la réserve militaire, afin qu'il me fasse connaître son avis au sujet d'un agencement plus harmonieux entre réserve opérationnelle, réserve citoyenne et honorariat.
Pour ma part, je suis favorable à ce que l'esprit qui anime la réserve citoyenne soit davantage mis en valeur. C'est l'esprit du lien entre l'Armée et la Nation, l'esprit du service public, l'esprit de défense et de sécurité, l'esprit de la République ...
Pour la fin du mois de février 2010, nous serons en mesure de diffuser la directive générale sur la réserve citoyenne, comme nous venons de le faire pour la réserve opérationnelle.
La France aura ainsi ses deux réserves. Elles seront, toutes deux construites sur des bases solides. Elles seront toutes deux mieux valorisées. Elles serviront toutes deux l'esprit de défense et de sécurité. Elles serviront toutes deux la République.
Source http://www.defense.gouv.fr, le 5 janvier 2010