Texte intégral
Monsieur le préfet (Paul Mourier),
Monsieur le maire d'Aurillac, conseiller général (Alain Calmette),
Monsieur le député, président du conseil général (Vincent Descoeur),
Mesdames et messieurs les élus
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Nous sommes réunis aujourd'hui pour poser la première pierre d'un établissement d'accueil pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.
I. Ce projet, porté par le centre communal d'action sociale (CCAS), permettra de répondre à une demande forte des familles.
Le projet est celui d'une structure d'accueil de jour, une offre qui n'existe pas dans le bassin d'Aurillac. Or les familles des personnes touchées par cette terrible maladie ont à coeur de les garder auprès d'elles et de ne recourir à un placement que lorsqu'il est inévitable.
Le CCAS a donc décidé cet investissement important lorsque la ville d'Aurillac a eu l'opportunité d'acquérir un terrain proche du centre hospitalier Henri Mondor, dans un quartier bien desservi et pourvu en services de proximité.
L'ouverture du service du lundi au samedi permettra aux familles de confier leurs proches à des personnels qualifiés le jour et de les retrouver le soir et le week-end. C'est là un projet pétri d'humanité que chacun ne peut que saluer.
Les travaux ont donc démarré en septembre 2009 pour une livraison prévue début 2011. Le coût de l'investissement est important puisqu'il est de 1 307 770 euros et nous retrouvons dans la structure de financement le sens de l'humanité que j'évoquais à l'instant.
En effet, nombre d'intervenants ont eu à coeur de participer à la réalisation. La ville d'Aurillac, bien sûr avec 440 580 euros dont 161 560 pour l'acquisition du terrain. Le conseil général avec une subvention de 107 400 euros.
Mais aussi, je veux le souligner, quatre communes limitrophes, Arpajon-sur-Cère, Sansac de Marmiesse, Vézac et Saint-Simon pour 31 000, somme à la mesure de leurs budgets plus modestes.
Le Crédit agricole, par sa fondation d'entreprises, a apporté 30 000 euros. Et bien sûr l'Etat s'est aussi impliqué. D'abord au travers des organismes sociaux puisque la caisse régionale d'assurance maladie a consenti un prêt à taux zéro de 200 000 euros.
Mais également au travers d'une subvention de 300 000 euros que j'ai pu obtenir en liaison avec Brice Hortefeux alors ministre du travail, dans le cadre du plan de relance pour 2009. Elle a été versée à travers le plan d'aide à l'investissement de la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Toutes ces aides ont permis de réduire le montant du prêt bancaire à 98 810 euros et ainsi limiter les coûts.
Grâce à la conjugaison de tous ces efforts, le bassin d'Aurillac disposera dès l'an prochain d'un établissement de jour pour accueillir nos concitoyens âgés et fragilisés, dans des conditions dignes et avec l'assurance d'une prise en charge adaptée.
II. La prise en charge des personnes âgées dépendantes est en effet un devoir d'humanité et de solidarité.
La prise en charge de la dépendance représente aujourd'hui 19 milliards d'euros par an, assurée à 60% par l'assurance maladie, à 20% par les collectivités (en particulier l'allocation personnalisée d'autonomie, servie par les conseils généraux), et à 15% par la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.
Selon l'INSEE, les plus de 60 ans représenteront un peu plus de 30% de la population française en 2035, contre 21% actuellement, et ce en raison de la conjonction de deux facteurs : les générations nées dans les années 40 et 50 sont très nombreuses, et l'espérance de vie des Français s'est fortement allongée.
Le nombre de personnes susceptibles de se retrouver en situation de dépendance, et en particulier d'être frappée par la maladie d'Alzheimer ne pourra donc que s'accroître. C'est une réalité, nous devons nous y préparer collectivement dans un esprit de solidarité nationale, avec une exigence d'autant plus forte que la dignité de ces hommes et ces femmes est en jeu.
Le gouvernement s'est résolument emparé de ces problématiques. Dans son discours du 15 janvier dernier, le Président de la République a déclaré que « 2010 sera l'année du cinquième risque », c'est-à-dire de la dépendance. dont les états généraux seront organisés au printemps.
Je voudrais enfin rappeler la mise en oeuvre du plan Alzheimer voulu par le Président de la République. C'est un effort considérable de 1,6 milliards d'euros sur cinq ans (2008-2012) destiné à améliorer la prise en charge de nos 800 000 concitoyens affectés aujourd'hui par cette terrible maladie.
Je veux ajouter enfin que 4 550 Cantalien sont pris en charge au titre de l'allocation personnalisée d'autonomie, distribuée par les services du conseil général, et que 3 000 sont atteints de la maladie d'Alzheimer, dont 2 000 de plus de 75 ans.
III. Nous pouvons d'ailleurs nous féliciter que le Cantal soit aujourd'hui le département auvergnat le mieux équipé dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes.
Avec 43 structures d'accueil dont 32 établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), le Cantal présente un taux d'équipement pour 1 000 habitants de 75 ans et plus de 130,86 contre 122,37 pour l'Auvergne. Le taux d'équipement en lits médicalisés est même de 136,68 contre 122,21 pour l'Auvergne.
Bien sûr je n'oublie pas les 12 services de soins infirmiers à domicile du département, qui permettent à certains de nos concitoyens de continuer à résider chez eux tout en bénéficiant d'une prise en charge de qualité. Ceux-ci sont entièrement financés par l'Etat.
Néanmoins il reste encore des efforts à faire, et ce futur établissement y participe. Mais je suis optimiste : j'ai inauguré samedi dernier une maison de retraite à Reilhac comprenant un accueil pour les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Je sais que 8 autres structures d'accueil sont en cours de réalisation et un dossier pour la création d'un service de soins infirmiers à domiciles est en cours d'instruction.
Il faut également ajouter que le développement de ce secteur de la prise en charge est créateur d'emplois : plus de 1200 personnes y travaillent actuellement, chiffre qui augmentera encore à l'avenir.
Je vous remercie et j'en profite pour vous adresser tous mes voeux de bonheur et de réussite pour 2010, à vous ainsi qu'à vos proches.
Source http://www.interieur.gouv.fr, le 26 janvier 2010