Texte intégral
Madame et Messieurs les ministres,
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que je clôture ce forum économique franco-sud-africain qui a réuni, ce matin, les représentants des communautés d'affaires de nos deux pays. Vos débats sur les investissements, les privatisations et le " Black Economic Empowerment " sont riches d'enseignements pour l'avenir et je vous remercie de m'avoir fait part de vos conclusions. Je me réjouis que certaines entreprises françaises et sud-africaines aient souhaité joindre l'acte à la parole en signant, aujourd'hui même, des accords de partenariat, tels Alstom et Schneider avec les groupes de " Black Empowerment " Kgorong et Malesela, l'Institut aéronautique et spatial avec l'Aviation Training and Development Foundation, ainsi que la SNECMA avec le ministère sud-africain de l'Industrie et du Commerce. Au terme de ce forum, je crois que nous sommes tous convaincus qu'il nous faut pleinement développer les relations économiques -encore insuffisantes- entre la France et l'Afrique du Sud.
L'Afrique du Sud offre à votre continent l'exemple d'une économie ouverte au monde, connaissant un développement équilibré.
L'Afrique du Sud est la première puissance économique en Afrique, avec 26 % du PIB du continent et 40 % de celui de l'Afrique sub-saharienne. Grâce à la stabilité politique et au respect de l'état de droit garantis par les nouvelles institutions démocratiques, les conditions sont réunies pour que votre pays connaisse une croissance économique forte, durable et créatrice d'emplois. La confiance que suscite votre pays se traduira par des investissements directs étrangers de plus en plus importants.
Je tiens aussi à saluer la politique sud-africaine de lutte contre les inégalités héritées du régime de l'Apartheid. Ainsi, le programme du " Black Economic Empowerment " vise à répondre au défi du développement social en promouvant l'entreprenariat au sein de la population noire, notamment par des actions dans les domaines de l'éducation et de la formation.
Mais il ne faudrait pas que le développement économique et social de l'Afrique du Sud soit perturbé par des turbulences économiques et financières internationales.
C'est pourquoi votre pays, tout comme la France, est favorable à la régulation des échanges mondiaux. Dès 1994, la République Sud-Africaine a fait le choix de l'ouverture économique et commerciale. Depuis son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, en 1995, elle est devenue un acteur majeur des négociations commerciales multilatérales.
La relation étroite entre Alec ERWIN, ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, et François HUWART, secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, reflète notre volonté commune de construire, au sein de l'OMC, un cadre complet de régulation des échanges. Nos deux pays se sont également mis d'accord pour qu'un nouveau cycle de négociations, dont le lancement éventuel sera discuté lors de la réunion ministérielle de Doha en novembre prochain, ait pour priorités le développement et l'intégration des pays les plus pauvres dans le commerce mondial.
Mesdames, Messieurs,
Cette coopération entre nos deux pays sur la scène internationale doit aller de pair avec un renforcement de nos relations bilatérales.
Pour accompagner l'évolution économique de l'Afrique du Sud, la France est déterminée à devenir un partenaire privilégié de votre pays.
L'économie française est moderne et dynamique. Cette vitalité contribue à un mouvement général de reprise robuste en Europe. Avec une croissance égale ou supérieure à 3 % par an depuis trois ans, la France joue un rôle moteur dans la zone euro. Elle se place en tête des économies les plus dynamiques du G 7. Cette vitalité, elle la doit sans doute pour partie à son modèle de développement qui fonde l'efficacité économique sur la cohésion sociale, notamment à travers une politique volontariste en faveur de l'emploi.
La réussite économique de la France repose, bien sûr, sur ses entreprises qui détiennent, dans de nombreux domaines, des compétences reconnues par tous. Ainsi, la France s'est hissée au premier rang mondial dans les techniques de concession de services publics. Les compétences françaises se distinguent également dans des secteurs aussi variés que les technologies de l'information, les transports, l'aéronautique, l'automobile, les télécommunications, le bâtiment, l'énergie, la santé, le tourisme ou encore la distribution.
La France souhaite être plus présente dans l'économie de votre pays. Vous avez déjà eu l'occasion de vous rendre compte que les entreprises françaises sont des partenaires fiables et solides. En Afrique du Sud, leur dynamisme s'est traduit par plusieurs succès, notamment dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement. Dans tous les autres secteurs, nos échanges et nos investissements se sont aussi développés. Ces dernières années, d'importantes acquisitions ont été réalisées par des entreprises françaises, telles Total Fina Elf, Alstom, Schneider, Lafarge ou Accor. Ces acquisitions ont permis de doubler, depuis 1994, les investissements français en Afrique du Sud.
Je souhaite que les entreprises françaises installées dans votre pays développent leur rôle citoyen, en privilégiant la co-traitance et la sous-traitance avec des entreprises émergentes africaines. Le groupe Total Fina Elf a montré la voie, dans le cadre du Joint Management Development Program. Je sais que d'autres entreprises françaises ont agi de même, avec succès. En outre, je me réjouis que nos deux pays mènent des actions conjointes ailleurs en Afrique. Ainsi, à travers son agence d'assurance-crédit, la COFACE, la France contribue largement au financement de MOZAL II au Mozambique, qui bénéficie également de l'électricité et des investissements sud-africains.
Grâce à l'Accord de commerce, de développement et de coopération, signé en 1999, entre l'Union européenne et l'Afrique du Sud, le niveau de nos échanges bilatéraux s'est sensiblement redressé. Nos échanges ont ainsi augmenté de 30 % en 2000. L'Union européenne, pour sa part, est déjà le premier partenaire commercial de l'Afrique du Sud.
La présence de nombreux dirigeants d'entreprises français parmi nous aujourd'hui témoigne de leur volonté de nouer avec vous, entrepreneurs sud-africains, des relations durables et de confiance. Je sais aussi que ces entreprises sont prêtes à prendre une part active dans le programme de privatisation et dans le développement de nouveaux partenariats entre secteurs public et privé. L'accord de partenariat industriel, signé hier au Cap, contribuera à donner un nouvel élan aux investissements français, notamment à ceux des PME-PMI.
Le Gouvernement français tient également à renforcer son aide publique à l'Afrique du Sud. Celle-ci est déjà significative. Ainsi, entre 1994 et 2000, la France a consacré 2,8 milliards de francs au titre de l'aide bilatérale et multilatérale à l'Afrique du Sud.
Le cumul des engagements du groupe de l'Agence française de développement en Afrique du Sud dépasse 1,4 milliard de francs. La moitié d'entre eux ont été mis en uvre par sa filiale Proparco, spécialisée dans le soutien au secteur privé. Plus d'un million de Sud-Africains ont vu leurs conditions de vie améliorées grâce à ces programmes sociaux. Je saisis l'occasion de notre réunion pour vous annoncer que les financements de l'Agence française de développement, concentrés ces dernières années sur les secteurs de la santé et de l'éducation, s'ouvriront désormais à l'ensemble des infrastructures sociales pour les populations défavorisées, ainsi qu'aux projets de développement ruraux.
En outre, la France contribue de façon importante à l'aide européenne accordée à l'Afrique du Sud dans le cadre du programme européen de reconstruction et de développement, dont la dotation, pour la période 2000-2006, représente 885 millions d'euros.
Mesdames, Messieurs,
Au terme de ce forum, je voudrais exprimer toute la confiance du Gouvernement français dans le développement de l'Afrique du Sud. Votre pays s'efforce de répondre aux aspirations légitimes de son peuple et de s'intégrer à l'économie internationale. Dans cette perspective, vous pouvez compter sur le soutien de la France, de son Gouvernement, mais aussi de ses entreprises. A travers le renforcement de nos relations économiques, ce sont nos deux pays qui se rapprochent et nos sociétés qui apprennent à mieux se connaître.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juin 2001)
Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec plaisir que je clôture ce forum économique franco-sud-africain qui a réuni, ce matin, les représentants des communautés d'affaires de nos deux pays. Vos débats sur les investissements, les privatisations et le " Black Economic Empowerment " sont riches d'enseignements pour l'avenir et je vous remercie de m'avoir fait part de vos conclusions. Je me réjouis que certaines entreprises françaises et sud-africaines aient souhaité joindre l'acte à la parole en signant, aujourd'hui même, des accords de partenariat, tels Alstom et Schneider avec les groupes de " Black Empowerment " Kgorong et Malesela, l'Institut aéronautique et spatial avec l'Aviation Training and Development Foundation, ainsi que la SNECMA avec le ministère sud-africain de l'Industrie et du Commerce. Au terme de ce forum, je crois que nous sommes tous convaincus qu'il nous faut pleinement développer les relations économiques -encore insuffisantes- entre la France et l'Afrique du Sud.
L'Afrique du Sud offre à votre continent l'exemple d'une économie ouverte au monde, connaissant un développement équilibré.
L'Afrique du Sud est la première puissance économique en Afrique, avec 26 % du PIB du continent et 40 % de celui de l'Afrique sub-saharienne. Grâce à la stabilité politique et au respect de l'état de droit garantis par les nouvelles institutions démocratiques, les conditions sont réunies pour que votre pays connaisse une croissance économique forte, durable et créatrice d'emplois. La confiance que suscite votre pays se traduira par des investissements directs étrangers de plus en plus importants.
Je tiens aussi à saluer la politique sud-africaine de lutte contre les inégalités héritées du régime de l'Apartheid. Ainsi, le programme du " Black Economic Empowerment " vise à répondre au défi du développement social en promouvant l'entreprenariat au sein de la population noire, notamment par des actions dans les domaines de l'éducation et de la formation.
Mais il ne faudrait pas que le développement économique et social de l'Afrique du Sud soit perturbé par des turbulences économiques et financières internationales.
C'est pourquoi votre pays, tout comme la France, est favorable à la régulation des échanges mondiaux. Dès 1994, la République Sud-Africaine a fait le choix de l'ouverture économique et commerciale. Depuis son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, en 1995, elle est devenue un acteur majeur des négociations commerciales multilatérales.
La relation étroite entre Alec ERWIN, ministre sud-africain du Commerce et de l'Industrie, et François HUWART, secrétaire d'Etat français au Commerce extérieur, reflète notre volonté commune de construire, au sein de l'OMC, un cadre complet de régulation des échanges. Nos deux pays se sont également mis d'accord pour qu'un nouveau cycle de négociations, dont le lancement éventuel sera discuté lors de la réunion ministérielle de Doha en novembre prochain, ait pour priorités le développement et l'intégration des pays les plus pauvres dans le commerce mondial.
Mesdames, Messieurs,
Cette coopération entre nos deux pays sur la scène internationale doit aller de pair avec un renforcement de nos relations bilatérales.
Pour accompagner l'évolution économique de l'Afrique du Sud, la France est déterminée à devenir un partenaire privilégié de votre pays.
L'économie française est moderne et dynamique. Cette vitalité contribue à un mouvement général de reprise robuste en Europe. Avec une croissance égale ou supérieure à 3 % par an depuis trois ans, la France joue un rôle moteur dans la zone euro. Elle se place en tête des économies les plus dynamiques du G 7. Cette vitalité, elle la doit sans doute pour partie à son modèle de développement qui fonde l'efficacité économique sur la cohésion sociale, notamment à travers une politique volontariste en faveur de l'emploi.
La réussite économique de la France repose, bien sûr, sur ses entreprises qui détiennent, dans de nombreux domaines, des compétences reconnues par tous. Ainsi, la France s'est hissée au premier rang mondial dans les techniques de concession de services publics. Les compétences françaises se distinguent également dans des secteurs aussi variés que les technologies de l'information, les transports, l'aéronautique, l'automobile, les télécommunications, le bâtiment, l'énergie, la santé, le tourisme ou encore la distribution.
La France souhaite être plus présente dans l'économie de votre pays. Vous avez déjà eu l'occasion de vous rendre compte que les entreprises françaises sont des partenaires fiables et solides. En Afrique du Sud, leur dynamisme s'est traduit par plusieurs succès, notamment dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement. Dans tous les autres secteurs, nos échanges et nos investissements se sont aussi développés. Ces dernières années, d'importantes acquisitions ont été réalisées par des entreprises françaises, telles Total Fina Elf, Alstom, Schneider, Lafarge ou Accor. Ces acquisitions ont permis de doubler, depuis 1994, les investissements français en Afrique du Sud.
Je souhaite que les entreprises françaises installées dans votre pays développent leur rôle citoyen, en privilégiant la co-traitance et la sous-traitance avec des entreprises émergentes africaines. Le groupe Total Fina Elf a montré la voie, dans le cadre du Joint Management Development Program. Je sais que d'autres entreprises françaises ont agi de même, avec succès. En outre, je me réjouis que nos deux pays mènent des actions conjointes ailleurs en Afrique. Ainsi, à travers son agence d'assurance-crédit, la COFACE, la France contribue largement au financement de MOZAL II au Mozambique, qui bénéficie également de l'électricité et des investissements sud-africains.
Grâce à l'Accord de commerce, de développement et de coopération, signé en 1999, entre l'Union européenne et l'Afrique du Sud, le niveau de nos échanges bilatéraux s'est sensiblement redressé. Nos échanges ont ainsi augmenté de 30 % en 2000. L'Union européenne, pour sa part, est déjà le premier partenaire commercial de l'Afrique du Sud.
La présence de nombreux dirigeants d'entreprises français parmi nous aujourd'hui témoigne de leur volonté de nouer avec vous, entrepreneurs sud-africains, des relations durables et de confiance. Je sais aussi que ces entreprises sont prêtes à prendre une part active dans le programme de privatisation et dans le développement de nouveaux partenariats entre secteurs public et privé. L'accord de partenariat industriel, signé hier au Cap, contribuera à donner un nouvel élan aux investissements français, notamment à ceux des PME-PMI.
Le Gouvernement français tient également à renforcer son aide publique à l'Afrique du Sud. Celle-ci est déjà significative. Ainsi, entre 1994 et 2000, la France a consacré 2,8 milliards de francs au titre de l'aide bilatérale et multilatérale à l'Afrique du Sud.
Le cumul des engagements du groupe de l'Agence française de développement en Afrique du Sud dépasse 1,4 milliard de francs. La moitié d'entre eux ont été mis en uvre par sa filiale Proparco, spécialisée dans le soutien au secteur privé. Plus d'un million de Sud-Africains ont vu leurs conditions de vie améliorées grâce à ces programmes sociaux. Je saisis l'occasion de notre réunion pour vous annoncer que les financements de l'Agence française de développement, concentrés ces dernières années sur les secteurs de la santé et de l'éducation, s'ouvriront désormais à l'ensemble des infrastructures sociales pour les populations défavorisées, ainsi qu'aux projets de développement ruraux.
En outre, la France contribue de façon importante à l'aide européenne accordée à l'Afrique du Sud dans le cadre du programme européen de reconstruction et de développement, dont la dotation, pour la période 2000-2006, représente 885 millions d'euros.
Mesdames, Messieurs,
Au terme de ce forum, je voudrais exprimer toute la confiance du Gouvernement français dans le développement de l'Afrique du Sud. Votre pays s'efforce de répondre aux aspirations légitimes de son peuple et de s'intégrer à l'économie internationale. Dans cette perspective, vous pouvez compter sur le soutien de la France, de son Gouvernement, mais aussi de ses entreprises. A travers le renforcement de nos relations économiques, ce sont nos deux pays qui se rapprochent et nos sociétés qui apprennent à mieux se connaître.
(source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 7 juin 2001)