Texte intégral
Madame le Sous-Préfet, (Isabelle PETONNET, Sous-Préfète de LENS)
Messieurs les Députés, (Albert FACON et André FLAJOLET)
Messieurs les Maires (Jean URBANIAK et Ernest VENDEVILLE),
Monsieur le Président de la Communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin (Jean-Pierre CORBISEZ, sous réserve)
Monsieur le Directeur général (Jean-Louis CHAUSSADE, DG exécutif de Suez Environnement),
Messieurs les Présidents (Thierry MECHIN, Président de Sita Agora et DG de SITA Nord / Bernard DEGAND, Président du Conseil National des Professions de l'Automobile du Nord (CNPA) / Jean-Louis MOLINS, Président des recycleurs du Nord)
Mesdames et Messieurs les Directeurs, (notamment Samuel MARTIN, Directeur régional du CNPA)
Mesdames, Messieurs,
Il y a tout juste trois semaines, le 28 janvier, j'organisais avec Jean Louis BORLOO, une conférence nationale qui rassemblait plus de 800 personnes autour du plan de mobilisation des filières et des territoires sur les métiers de la croissance verte.
Cette mobilisation, nous l'avons construite en moins de quatre mois grâce au travail de plus de 400 personnes qui se sont penchées sur les mesures à prendre pour que la croissance verte soit créatrice d'emplois de qualité et de tous niveaux de qualifications. Quel est l'enjeu de ce plan ?
La création de plusieurs centaines de milliers d'emplois d'ici 2020, dans la dynamique du Grenelle de l'environnement.
Ce constat, une première étude commandée en avril 2009 par le ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable, l'avait déjà fait en visant 600 000 emplois. Les travaux conduits dans le cadre de la préparation du plan nous ont permis de le confirmer et de l'affiner par secteur d'activité, en nous appuyant sur 11 comités de filières, mais également sur le conseil d'orientation de l'emploi et le conseil d'analyse stratégique.
Aujourd'hui, cher Jean-Louis CHAUSSADE, c'est clairement les effets de cette croissance verte sur le terrain, que nous sommes venus constater, pour une des filières les plus prometteuses [En présence de monsieur Thierry CHAMBOLLE, président du comité de filière « eau, assainissement, déchets, que je tiens à saluer] : celle de la valorisation des matières premières secondaires et de la déconstruction, sur un site emblématique : celui de l'ancienne usine Metaleurop. Ce que vous avez fait ici, notamment dans le cadre du contrat de site, avec la participation de l'Etat, des collectivités locales et des acteurs locaux est remarquable.
La visite que nous venons de faire est tout à fait symbolique du formidable virage que notre économie est en train de prendre sous nos yeux. Vous avez souligné qu'ici même, il y a sept ans presque jour pour jour, puisque c'était le 16 février, l'usine Metaleurop cessait son activité, supprimant plus de 800 emplois et laissant un site de plus de 50 hectares classé SEVESO 2.
Un site tellement pollué par plus d'un siècle de rejets de plomb, de zinc et de cadmium que plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour le remettre en état.
Ce virage, c'est celui qui nous fera passer d'une économie qui exploite les ressources et les territoires sans se soucier des générations futures, à une économie qui doit servir les territoires, valoriser l'action de tous les citoyens.
Aujourd'hui, en moins de trois ans d'activité, 370 emplois directs ont été créés par 18 entreprises sur ce site « SITA AGORA ». Ces entreprises exercent leur activité dans le domaine principal de la valorisation des matières premières secondaires. Et je leur souhaite toute la réussite escomptée, tant sur le plan économique, que sur le plan social et sur le plan environnemental, c'est-à-dire sur les trois volets de ce qui fait la définition complète du développement durable. Au total, l'ensemble des actions de reconversion et de revitalisation impulsées par l'Etat et les collectivités locales touchées par la fermeture de Metaleurop depuis février 2003 auront permis la création de 2300 emplois. Ce résultat est très prometteur mais je sais qu'il reste encore beaucoup à faire.
Ces emplois ont été créés pour tous les niveaux de qualifications. L'étroite coopération entre les services de l'Etat et les différents acteurs a par exemple permis de développer les activités de travail temporaire et d'insertion. SITA Rebond a par exemple fourni en trois ans près de 65 000 heures de travail temporaire d'insertion avec un taux de retour à l'emploi de 68% en 2008.
La crise de ces 18 derniers mois a évidemment ralenti le développement du site. Vous nous avez rappelé que le prix de certaines matières recyclées a perdu près de 100% en 8 mois. Nous savons tous ici que ces fluctuations vous pénalisent fortement même si elles ne reflètent pas les tendances lourdes : dans les années à venir, sous l'effet de la hausse inévitable du coût des matières premières et des normes imposant des objectifs de recyclage des produits, l'économie circulaire sera une des activités les plus dynamiques.
Ne nous méprenons pas : si la crise a ralenti le développement de l'écopôle, trois nouvelles entreprises ont quand même vu le jour en 2009. Avec EPALIA, Re-source Auto pièces et RECYCABLES, 59 nouveaux emplois ont ainsi été créés.
Dans une période où l'économie a détruit plus d'emplois qu'elle n'en a créé, c'est le signe que les activités du site sont réellement celles de demain.
En cela, l'écopôle de Noyelles Godault, un équipement unique en France, est un atout inestimable pour faire de notre région un territoire exemplaire de la nouvelle économie basée sur le développement durable.
Le Nord Pas de Calais dispose d'un potentiel exceptionnel pour devenir la « silicon vallée de la croissance verte » française. On y recense déjà plus de 600 éco-industries employant 15 000 salariés. Il faut aller beaucoup plus loin, en investissant les activités d'avenir que sont, par exemple,
- les énergies renouvelables avec la valorisation de la biomasse et de notre potentiel éolien,
- les modes de transports de demain pour lesquels nous avons une longueur d'avance avec le pôle de compétitivité i-trans,
- les produits de la mer avec le pôle Aquimer,
- l'efficacité énergétique dans le bâtiment,
- et ce que l'on appelle l'économie circulaire, qui rappelons le, s'est réellement développée à partir de notre région sous l'impulsion d'associations telles que le Relais ou les entreprises d'insertion du groupe Envie.
Le plan de mobilisation des filières et des territoires, pour lequel nous engagerons une nouvelle étape lors du comité de pilotage de mardi prochain sera un cadre essentiel pour développer ces activités dans une ambitieuse stratégie nationale en mobilisant tous les acteurs de la filière, et particulièrement les partenaires sociaux et les branches professionnelles.
Prenons l'exemple de la filière « Eau, assainissement, déchets et air » qui est ici illustrée, et dont Monsieur CHAMBOLLE anime le comité de filière.
Cette filière s'est considérablement développée et transformée en peu de temps. Les évolutions seront encore plus grandes au cours des prochaines années, notamment par l'effet des dispositions du Grenelle de l'environnement. La prise en considération des déchets comme gisement de ressources par le recyclage des eaux usées, le réemploi ou recyclage des déchets, conduira au développement d'activités comme la lutte contre le gaspillage, le tri, le recyclage..... Ayons à l'esprit que cette filière devrait créer plus de 40 000 emplois d'ici à 2015 !!!. Des emplois qui offriront de vraies opportunités de carrières comme me le soulignait Jean-Louis CHAUSSADE lors d'un récent entretien.
Pour cette filière, nous allons proposer de réorganiser l'articulation entre tous les diplômes et les titres professionnels, de développer la valorisation de l'expérience professionnelle, et si nécessaire de créer des diplômes. Ainsi, très prochainement, un baccalauréat professionnel « Agent qualifié dans les métiers de la gestion des déchets » sera créé.
Mais au-delà de cette stratégie nationale c'est sur les territoires que tout se jouera. Nous le voyons bien ici : c'est parce que l'Etat a mobilisé tous les acteurs dans un contrat de site que 18 entreprises ont pu venir s'installer.
Cette mobilisation territoriale, nous allons la lancer dès mardi par un appel à projet à toutes les régions qui voudront s'associer à l'Etat pour la mise en oeuvre du plan pour les métiers de la croissance verte. Cet appel à projet c'est du gagnant-gagnant pour tous. C'est le rassemblement des forces de l'Etat, des Régions, des partenaires sociaux, des branches professionnelles, des acteurs économiques pour installer dans notre pays l'économie de la croissance verte la plus performante.
Ce défi, c'est aujourd'hui qu'il faut le relever, par exemple en créant une offre de formation aux métiers de la croissance verte ambitieuse dans le cadre des contrats de plans régionaux de développement des formations professionnelles qui doivent être signés d'ici au mois de juin 2011.
Le Nord Pas de Calais, a une carte formidable à jouer dans le développement de ces activités qui offrent des solutions pour affronter les deux défis majeurs qui s'imposent à elle sur le front de l'emploi : les nécessaires reconversions et le chômage des jeunes.
Avec 24,5 % des demandeurs d'emploi de la région qui ont moins de 25 ans, il n'est plus possible d'attendre pour se tourner vers les métiers de demain.
C'est possible, puisque nous en avons vu l'exemple sur ce site de l'écopôle. Désormais, ce que nous proposerons dans le cadre du plan des métiers de la croissance verte, c'est de mobiliser tous les acteurs du territoire pour les métiers de demain, ceux de la croissance verte.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 février 2010
Messieurs les Députés, (Albert FACON et André FLAJOLET)
Messieurs les Maires (Jean URBANIAK et Ernest VENDEVILLE),
Monsieur le Président de la Communauté d'agglomération d'Hénin-Carvin (Jean-Pierre CORBISEZ, sous réserve)
Monsieur le Directeur général (Jean-Louis CHAUSSADE, DG exécutif de Suez Environnement),
Messieurs les Présidents (Thierry MECHIN, Président de Sita Agora et DG de SITA Nord / Bernard DEGAND, Président du Conseil National des Professions de l'Automobile du Nord (CNPA) / Jean-Louis MOLINS, Président des recycleurs du Nord)
Mesdames et Messieurs les Directeurs, (notamment Samuel MARTIN, Directeur régional du CNPA)
Mesdames, Messieurs,
Il y a tout juste trois semaines, le 28 janvier, j'organisais avec Jean Louis BORLOO, une conférence nationale qui rassemblait plus de 800 personnes autour du plan de mobilisation des filières et des territoires sur les métiers de la croissance verte.
Cette mobilisation, nous l'avons construite en moins de quatre mois grâce au travail de plus de 400 personnes qui se sont penchées sur les mesures à prendre pour que la croissance verte soit créatrice d'emplois de qualité et de tous niveaux de qualifications. Quel est l'enjeu de ce plan ?
La création de plusieurs centaines de milliers d'emplois d'ici 2020, dans la dynamique du Grenelle de l'environnement.
Ce constat, une première étude commandée en avril 2009 par le ministère de l'Ecologie, de l'Energie et du Développement durable, l'avait déjà fait en visant 600 000 emplois. Les travaux conduits dans le cadre de la préparation du plan nous ont permis de le confirmer et de l'affiner par secteur d'activité, en nous appuyant sur 11 comités de filières, mais également sur le conseil d'orientation de l'emploi et le conseil d'analyse stratégique.
Aujourd'hui, cher Jean-Louis CHAUSSADE, c'est clairement les effets de cette croissance verte sur le terrain, que nous sommes venus constater, pour une des filières les plus prometteuses [En présence de monsieur Thierry CHAMBOLLE, président du comité de filière « eau, assainissement, déchets, que je tiens à saluer] : celle de la valorisation des matières premières secondaires et de la déconstruction, sur un site emblématique : celui de l'ancienne usine Metaleurop. Ce que vous avez fait ici, notamment dans le cadre du contrat de site, avec la participation de l'Etat, des collectivités locales et des acteurs locaux est remarquable.
La visite que nous venons de faire est tout à fait symbolique du formidable virage que notre économie est en train de prendre sous nos yeux. Vous avez souligné qu'ici même, il y a sept ans presque jour pour jour, puisque c'était le 16 février, l'usine Metaleurop cessait son activité, supprimant plus de 800 emplois et laissant un site de plus de 50 hectares classé SEVESO 2.
Un site tellement pollué par plus d'un siècle de rejets de plomb, de zinc et de cadmium que plus de deux ans de travaux ont été nécessaires pour le remettre en état.
Ce virage, c'est celui qui nous fera passer d'une économie qui exploite les ressources et les territoires sans se soucier des générations futures, à une économie qui doit servir les territoires, valoriser l'action de tous les citoyens.
Aujourd'hui, en moins de trois ans d'activité, 370 emplois directs ont été créés par 18 entreprises sur ce site « SITA AGORA ». Ces entreprises exercent leur activité dans le domaine principal de la valorisation des matières premières secondaires. Et je leur souhaite toute la réussite escomptée, tant sur le plan économique, que sur le plan social et sur le plan environnemental, c'est-à-dire sur les trois volets de ce qui fait la définition complète du développement durable. Au total, l'ensemble des actions de reconversion et de revitalisation impulsées par l'Etat et les collectivités locales touchées par la fermeture de Metaleurop depuis février 2003 auront permis la création de 2300 emplois. Ce résultat est très prometteur mais je sais qu'il reste encore beaucoup à faire.
Ces emplois ont été créés pour tous les niveaux de qualifications. L'étroite coopération entre les services de l'Etat et les différents acteurs a par exemple permis de développer les activités de travail temporaire et d'insertion. SITA Rebond a par exemple fourni en trois ans près de 65 000 heures de travail temporaire d'insertion avec un taux de retour à l'emploi de 68% en 2008.
La crise de ces 18 derniers mois a évidemment ralenti le développement du site. Vous nous avez rappelé que le prix de certaines matières recyclées a perdu près de 100% en 8 mois. Nous savons tous ici que ces fluctuations vous pénalisent fortement même si elles ne reflètent pas les tendances lourdes : dans les années à venir, sous l'effet de la hausse inévitable du coût des matières premières et des normes imposant des objectifs de recyclage des produits, l'économie circulaire sera une des activités les plus dynamiques.
Ne nous méprenons pas : si la crise a ralenti le développement de l'écopôle, trois nouvelles entreprises ont quand même vu le jour en 2009. Avec EPALIA, Re-source Auto pièces et RECYCABLES, 59 nouveaux emplois ont ainsi été créés.
Dans une période où l'économie a détruit plus d'emplois qu'elle n'en a créé, c'est le signe que les activités du site sont réellement celles de demain.
En cela, l'écopôle de Noyelles Godault, un équipement unique en France, est un atout inestimable pour faire de notre région un territoire exemplaire de la nouvelle économie basée sur le développement durable.
Le Nord Pas de Calais dispose d'un potentiel exceptionnel pour devenir la « silicon vallée de la croissance verte » française. On y recense déjà plus de 600 éco-industries employant 15 000 salariés. Il faut aller beaucoup plus loin, en investissant les activités d'avenir que sont, par exemple,
- les énergies renouvelables avec la valorisation de la biomasse et de notre potentiel éolien,
- les modes de transports de demain pour lesquels nous avons une longueur d'avance avec le pôle de compétitivité i-trans,
- les produits de la mer avec le pôle Aquimer,
- l'efficacité énergétique dans le bâtiment,
- et ce que l'on appelle l'économie circulaire, qui rappelons le, s'est réellement développée à partir de notre région sous l'impulsion d'associations telles que le Relais ou les entreprises d'insertion du groupe Envie.
Le plan de mobilisation des filières et des territoires, pour lequel nous engagerons une nouvelle étape lors du comité de pilotage de mardi prochain sera un cadre essentiel pour développer ces activités dans une ambitieuse stratégie nationale en mobilisant tous les acteurs de la filière, et particulièrement les partenaires sociaux et les branches professionnelles.
Prenons l'exemple de la filière « Eau, assainissement, déchets et air » qui est ici illustrée, et dont Monsieur CHAMBOLLE anime le comité de filière.
Cette filière s'est considérablement développée et transformée en peu de temps. Les évolutions seront encore plus grandes au cours des prochaines années, notamment par l'effet des dispositions du Grenelle de l'environnement. La prise en considération des déchets comme gisement de ressources par le recyclage des eaux usées, le réemploi ou recyclage des déchets, conduira au développement d'activités comme la lutte contre le gaspillage, le tri, le recyclage..... Ayons à l'esprit que cette filière devrait créer plus de 40 000 emplois d'ici à 2015 !!!. Des emplois qui offriront de vraies opportunités de carrières comme me le soulignait Jean-Louis CHAUSSADE lors d'un récent entretien.
Pour cette filière, nous allons proposer de réorganiser l'articulation entre tous les diplômes et les titres professionnels, de développer la valorisation de l'expérience professionnelle, et si nécessaire de créer des diplômes. Ainsi, très prochainement, un baccalauréat professionnel « Agent qualifié dans les métiers de la gestion des déchets » sera créé.
Mais au-delà de cette stratégie nationale c'est sur les territoires que tout se jouera. Nous le voyons bien ici : c'est parce que l'Etat a mobilisé tous les acteurs dans un contrat de site que 18 entreprises ont pu venir s'installer.
Cette mobilisation territoriale, nous allons la lancer dès mardi par un appel à projet à toutes les régions qui voudront s'associer à l'Etat pour la mise en oeuvre du plan pour les métiers de la croissance verte. Cet appel à projet c'est du gagnant-gagnant pour tous. C'est le rassemblement des forces de l'Etat, des Régions, des partenaires sociaux, des branches professionnelles, des acteurs économiques pour installer dans notre pays l'économie de la croissance verte la plus performante.
Ce défi, c'est aujourd'hui qu'il faut le relever, par exemple en créant une offre de formation aux métiers de la croissance verte ambitieuse dans le cadre des contrats de plans régionaux de développement des formations professionnelles qui doivent être signés d'ici au mois de juin 2011.
Le Nord Pas de Calais, a une carte formidable à jouer dans le développement de ces activités qui offrent des solutions pour affronter les deux défis majeurs qui s'imposent à elle sur le front de l'emploi : les nécessaires reconversions et le chômage des jeunes.
Avec 24,5 % des demandeurs d'emploi de la région qui ont moins de 25 ans, il n'est plus possible d'attendre pour se tourner vers les métiers de demain.
C'est possible, puisque nous en avons vu l'exemple sur ce site de l'écopôle. Désormais, ce que nous proposerons dans le cadre du plan des métiers de la croissance verte, c'est de mobiliser tous les acteurs du territoire pour les métiers de demain, ceux de la croissance verte.
Je vous remercie.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 22 février 2010