Texte intégral
C. Roux et M. Biraben.- M. Biraben : ...Hier F. Fillon a tapé du point sur la table, un rappel à l'ordre cinglant à ceux qui avaient osé émettre des critiques sur la majorité, les réformes et le Président. Tous sont accusés par le Premier ministre d'affaiblir leur camp. Pour leurs règlements de compte, prière d'attendre le second tour. N. Kosciusko-Morizet bonjour.
Bonjour.
C. Roux : Bonjour. M. Biraben : Soyez la bienvenue. C. Roux : Alors est-ce que la critique est encore autorisée à l'UMP ou est-ce que c'est tous le petit doigt sur la couture du pantalon ?
Mais l'UMP n'est pas un régiment, ce n'est pas le sujet. Simplement c'est vrai qu'on ne commente pas le match en même temps qu'on joue, nous on n'est pas des commentateurs sportifs. On voudrait depuis dimanche soir, depuis le 1er tour nous mettre dans ce rôle-là, moi je vois bien toutes les invitations que j'ai sur des plateaux, on me demande de commenter... Moi je suis en train de faire le second tour, je suis en train de convaincre les électeurs de venir se réunir autour des listes que je conduis en Essonne...
C. Roux : Tirer des leçons du 1er tour et donc aller chercher des électeurs, c'est ça commenter, c'est ce que fait par exemple A. Juppé, H. de Charette qui ont émis un certain nombre de critiques sur le fonctionnement de l'UMP, sur les réformes lancées par le président de la République et le Premier ministre ? Ça, c'est être dans le rôle de commentateur ?
A un moment, quand on est trop là-dedans, on est dans le rôle de commentateur, on est à la fois, je vous dis, sur le terrain de sport et en train de le commenter à côté avec un micro à l'oreille... à la bouche. Nous on est dans le second tour, on est dans la dynamique...
. Roux : Ils jouent contre leur camp justement, puisque vous...
Non...
C. Roux : Sportive ?
Mais non, ils ne sont pas sur le terrain, je veux dire maintenant ce qui se passe c'est sur le terrain, maintenant ce qui se passe, c'est les quelques réunions publiques qui restent, c'est convaincre les abstentionnistes de venir voter parce que la première chose qui a fait mal dimanche, c'est tous les abstentionnistes qui sont restés chez soi et ça, ça fait mal à tous les militants politiques et à tous ceux qui se mobilisent pour la démocratie, c'est ça qui se passe cette semaine...
C. Roux : C'est très précisément ce qu'ils vous disent...
Ce n'est pas la question de savoir si on a eu raison ou tort de faire ceci ou cela, d'ailleurs évidemment chacun a son point de vue sur la question. Je pourrais vous le développer pendant des heures, je pourrais vous défendre la stratégie pendant des heures. Mais à la limite aujourd'hui, ce n'est pas ça le sujet. Moi j'ai envie de vous donner les raisons pour lesquelles il faut voter pour nous.
C. Roux : Justement on va y venir, mais c'est très précisément ce que disent ceux qui se sont exprimés depuis lundi soir en disant : il faut entendre ce qu'on nous a dit, il faut écouter la colère des électeurs de N. Sarkozy de 2007 qui ne sont pas revenus.
Il faut aller les écouter sur le terrain. Hier soir moi, j'organisais avec V. Pécresse une réunion publique, pas un meeting, une réunion publique sur le Plateau de Saclay sur lequel les habitants ont beaucoup voté Vert parce qu'ils ont des inquiétudes sur le devenir du Plateau de Saclay, pour expliquer nos projets et partager l'ambition qu'on a pour le Plateau. Je pense que c'est comme ça que ça se joue une campagne de second tour, ce n'est pas en échangeant des petites phrases sur ce qui s'est passé au premier.
C. Roux : Donc les abstentionnistes qui ne sont pas allés voter au 1er tour, à qui on dit « il ne s'est rien passé, on va continuer à faire campagne comme on l'a fait avant le 1er tour », vous pensez que ça, ça peut convaincre votre électorat ?
Mais bien sûr qu'il s'est passé des choses...
C. Roux : Ah !
Mais on ne convaincra pas les abstentionnistes en commentant les motifs pour lesquels, ils ne sont pas allés voter...
C. Roux : Non, en leur disant « on vous a entendus »...
On convaincra les abstentionnistes en leur donnant les bonnes raisons d'aller au second. Et les bonnes raisons...
C. Roux : Alors quelles sont-elles les bonnes raisons ?
Moi en Ile-de-France, je leur dis une chose très simple. En 2004, Huchon et les Verts - parce que c'était déjà ensemble à l'époque - il y a eu une campagne sur deux choses, plein de choses mais deux notamment : les « transports zéro défaut » et l'écorégion, c'était les deux slogans d'Huchon. 6 ans après...
C. Roux : J.-P. Huchon.
Pardon, J.-P. Huchon. 6 ans après, entre la galère des RER et les embouteillages, si vous avez l'impression que les transports sont zéro défaut, côté écorégion si vous avez l'impression que votre région a vraiment réussi le pari de l'écologie, alors vous ne changez rien. Dimanche en effet, soit vous allez voter J.-P. Huchon, soit vous vous abstenez, vous ne changez rien... Mais si comme nous, vous pensez qu'avec un budget de 11 milliards d'euros par an en tout, budget de la région + budget du Syndicat des Transports d'Ile-de-France, on peut mieux faire pour les transports et on peut mieux faire pour l'écologie, vous venez voter et vous votez V. Pécresse. C'est ça le message que j'ai envie de passer, et pas commenter les petites phrases du soir du 1er tour.
C. Roux : Alors ça, il faut le dire à vos petits camarades de ne pas les lancer les petites phrases, c'est plus simple.
Vous jouez un peu à ça aussi !
C. Roux : Alors juste... Pour le coup, je vous ferai passer la liste après l'émission, à mon avis vous les connaissez toutes les petites phrases. Il y a eu un accord signé entre J.-P. Huchon et C. Duflot pour faire avancer l'écologie de gauche. Est-ce que vous vous dites : cet accord est cohérent ; manque de cohérence...
Moi je le trouve grandiose...
C. Roux : Quelle appréciation vous avez ?
Grandiose, grandiose. Ils avaient de nombreux points de désaccord et ils en avaient notamment un sur le Pass Navigo. Alors J.-P. Huchon, (président) sortant depuis 12 ans - parce que quand il nous annonce la révolution, les milliards, l'urgence, ça fait quand même 12 ans qu'il est là - nous disait : le Pass Navigo, on ne peut pas faire un Pass à tarif unique...
M. Biraben : C'est un abonnement pour circuler en Ile-de-France.
Oui, c'est l'abonnement pour l'Ile-de-France. C. Duflot disait : nous voulons un Pass Navigo à tarif unique, à 65 euros. Donc l'un disait « ce n'est pas possible », l'autre disait « on le veut », alors devinez comment ils se sont mis d'accord : on le fera mais à mi-mandat, là c'est un mandat de 4 ans, on le fera dans 2 ans. Ecoutez il faut savoir, soit c'est possible soit ce n'est pas possible, mais ce n'est pas possible de le faire à mi-mandat et pas possible de le faire aujourd'hui. C'est ça les fusions de listes, c'est ça les accords d'entre deux tours, c'est cette cohérence-à. Et c'est vrai en Ile-de-France, mais je pourrais vous la refaire dans toutes les régions...
C. Roux : Ça fait avancer le dossier à mi-mandat... non, ça n'est pas satisfaisant ?
Non mais comment on peut dire ça, soit c'est possible soit ce n'est pas possible, mais...
C. Roux : Non, je vous pose la question, c'est pour les gens qui vont payer leur Pass Navigo à tarif unique à mi-mandat, c'est juste la question...
Nous, on était pour un Pass Navigo sur 2 zones, on peut discuter éternellement du Pass Navigo. Mais même sans entrer dans la question de fond du Pass Navigo, comment vous pouvez croire quelqu'un qui vous dit « non ce n'est pas possible de faire un tarif unique » et qui, pour fusionner, vous dit « alors oui, on le rendra possible mais seulement à mi-mandat ». Franchement, c'est pour ça que je vous dis que c'est grandiose... Les fusions de listes, c'est difficile de les faire sérieusement, ça ne se fait pas en deux jours en fait, c'est ça qui est compliqué. Moi je les ai vécues en 2004 les fusions de listes, c'est quelque chose qui est dur et encore nous, on avait une proximité avec l'UDF qui était très forte. Et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a pu réussir à faire des listes unies au 1er tour. Entre les Verts et le PS, il y a des vraies divergences de fond. Je vous prends l'exemple du Plateau de Saclay, je parlais d'une réunion qu'on faisait hier pour convaincre les écologistes sur le Plateau de Saclay. Alors là c'est formidable, les socialistes ils veulent urbaniser le plateau, les Verts ils ne veulent du logement qu'en petite proportion et dans la vallée - c'est eux qui ont raison au passage, moi je suis d'accord avec eux. Les socialistes, ils veulent bien faire la grande boucle de transports, là je suis d'accord avec eux... Les Verts ne la veulent pas. Alors c'est quoi leur programme fusionné sur le Plateau de Saclay ? Vous voulez que je vous dise ! C'est de ne rien faire, comme dans la région depuis 12 ans.
C. Roux : Est-ce qu'il y a autant de points communs entre les Verts et le PS qu'il y en a entre vous par exemple et les électeurs et P. de Villiers ? La question est : il y a aujourd'hui un débat sur l'UMP et aujourd'hui, on se rend compte que la majorité n'a pas de partenaires avec lesquels s'entendre au second tour. Est-ce que justement, à quelques jours du second tour, vous vous dites « il va falloir revoir la stratégie de conquête du pouvoir de l'UMP ?
Mais là vous posez deux questions différentes, la question de...
C. Roux : Alors allons-y, l'une ou l'autre...
L'accord du fond, et on a réussi à trouver un accord de fond et à avoir des projets conjoints ; et la question de l'arithmétique, de l'addition des voix entre les deux tours, c'est la question qu'il y a derrière le mot « réserve ».
C. Roux : C'est comme ça qu'on gagne les élections, en additionnant des voix non ?
Sauf que les électeurs, ils ne se laissent pas forcément additionner, sauf que la politique c'est beaucoup une affaire de dynamique, c'est beaucoup une affaire de réussir à rassembler autour de son projet. Et qu'un électeur qui a voté Vert au 1er tour, il n'est pas forcément condamné à voter PS au 2ème tour. Un électeur qui s'est abstenu au 1er tour, il n'est pas forcément condamné à rester en dehors du jeu au 2ème tour. Moi je suis maire, ma ville de Longjumeau, je tiens les bureaux de vote, je vois les feuilles d'émargement. Vous savez qu'il n'y a pas seulement quelques pour cent d'électeurs qui ont voté au 1er et qui ne votent pas au 2ème... il n'y en a pas, l'élection du 2ème tour ce n'est pas la même que l'élection du 1er tour. On en voit plein des électeurs qui ne vont pas au 1er tour parce qu'ils pensent que tout se joue au 2ème tour dans une élection à 2 tours ; et d'autres qui vont au 1er tour mais qui ont un choix très particulier, qui considèrent qu'ils ne sont pas représentés au 2ème tour et qui ne viennent pas.
C. Roux : Alors l'UMP reste une machine à gagner, certains ont dit dans la majorité... pardonnez-moi d'y revenir, H. de Charette : c'est une machine à perdre. Vous dites « c'est une machine à gagner » ?
Moi je dis surtout que ce n'est pas une machine, je n'aime pas du tout l'expression « machine ». Non mais attendez, un parti pour ceux qui le vivent c'est une aventure humaine, je suis désolée moi, pour tous les militants qui nous écoutent (et il y en a, de droite comme de gauche d'ailleurs, parce que je n'irai pas non plus qualifier les partis de gauche de « machine »), c'est un lieu d'engagement. Et dimanche soir moi, c'est la chose que j'avais envie de dire sur les plateaux si on nous laissait causer un peu plus longtemps, j'avais envie d'abord de remercier tous les militants d'où qu'ils soient qui s'étaient mobilisés avant le 1er tour, tous les électeurs qui s'étaient mobilisés avant le 1er tour pour faire vivre la démocratie. Il faut qu'ils soient plus nombreux et il faut maintenant qu'ils aillent tous au second.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 mars 2010
Bonjour.
C. Roux : Bonjour. M. Biraben : Soyez la bienvenue. C. Roux : Alors est-ce que la critique est encore autorisée à l'UMP ou est-ce que c'est tous le petit doigt sur la couture du pantalon ?
Mais l'UMP n'est pas un régiment, ce n'est pas le sujet. Simplement c'est vrai qu'on ne commente pas le match en même temps qu'on joue, nous on n'est pas des commentateurs sportifs. On voudrait depuis dimanche soir, depuis le 1er tour nous mettre dans ce rôle-là, moi je vois bien toutes les invitations que j'ai sur des plateaux, on me demande de commenter... Moi je suis en train de faire le second tour, je suis en train de convaincre les électeurs de venir se réunir autour des listes que je conduis en Essonne...
C. Roux : Tirer des leçons du 1er tour et donc aller chercher des électeurs, c'est ça commenter, c'est ce que fait par exemple A. Juppé, H. de Charette qui ont émis un certain nombre de critiques sur le fonctionnement de l'UMP, sur les réformes lancées par le président de la République et le Premier ministre ? Ça, c'est être dans le rôle de commentateur ?
A un moment, quand on est trop là-dedans, on est dans le rôle de commentateur, on est à la fois, je vous dis, sur le terrain de sport et en train de le commenter à côté avec un micro à l'oreille... à la bouche. Nous on est dans le second tour, on est dans la dynamique...
. Roux : Ils jouent contre leur camp justement, puisque vous...
Non...
C. Roux : Sportive ?
Mais non, ils ne sont pas sur le terrain, je veux dire maintenant ce qui se passe c'est sur le terrain, maintenant ce qui se passe, c'est les quelques réunions publiques qui restent, c'est convaincre les abstentionnistes de venir voter parce que la première chose qui a fait mal dimanche, c'est tous les abstentionnistes qui sont restés chez soi et ça, ça fait mal à tous les militants politiques et à tous ceux qui se mobilisent pour la démocratie, c'est ça qui se passe cette semaine...
C. Roux : C'est très précisément ce qu'ils vous disent...
Ce n'est pas la question de savoir si on a eu raison ou tort de faire ceci ou cela, d'ailleurs évidemment chacun a son point de vue sur la question. Je pourrais vous le développer pendant des heures, je pourrais vous défendre la stratégie pendant des heures. Mais à la limite aujourd'hui, ce n'est pas ça le sujet. Moi j'ai envie de vous donner les raisons pour lesquelles il faut voter pour nous.
C. Roux : Justement on va y venir, mais c'est très précisément ce que disent ceux qui se sont exprimés depuis lundi soir en disant : il faut entendre ce qu'on nous a dit, il faut écouter la colère des électeurs de N. Sarkozy de 2007 qui ne sont pas revenus.
Il faut aller les écouter sur le terrain. Hier soir moi, j'organisais avec V. Pécresse une réunion publique, pas un meeting, une réunion publique sur le Plateau de Saclay sur lequel les habitants ont beaucoup voté Vert parce qu'ils ont des inquiétudes sur le devenir du Plateau de Saclay, pour expliquer nos projets et partager l'ambition qu'on a pour le Plateau. Je pense que c'est comme ça que ça se joue une campagne de second tour, ce n'est pas en échangeant des petites phrases sur ce qui s'est passé au premier.
C. Roux : Donc les abstentionnistes qui ne sont pas allés voter au 1er tour, à qui on dit « il ne s'est rien passé, on va continuer à faire campagne comme on l'a fait avant le 1er tour », vous pensez que ça, ça peut convaincre votre électorat ?
Mais bien sûr qu'il s'est passé des choses...
C. Roux : Ah !
Mais on ne convaincra pas les abstentionnistes en commentant les motifs pour lesquels, ils ne sont pas allés voter...
C. Roux : Non, en leur disant « on vous a entendus »...
On convaincra les abstentionnistes en leur donnant les bonnes raisons d'aller au second. Et les bonnes raisons...
C. Roux : Alors quelles sont-elles les bonnes raisons ?
Moi en Ile-de-France, je leur dis une chose très simple. En 2004, Huchon et les Verts - parce que c'était déjà ensemble à l'époque - il y a eu une campagne sur deux choses, plein de choses mais deux notamment : les « transports zéro défaut » et l'écorégion, c'était les deux slogans d'Huchon. 6 ans après...
C. Roux : J.-P. Huchon.
Pardon, J.-P. Huchon. 6 ans après, entre la galère des RER et les embouteillages, si vous avez l'impression que les transports sont zéro défaut, côté écorégion si vous avez l'impression que votre région a vraiment réussi le pari de l'écologie, alors vous ne changez rien. Dimanche en effet, soit vous allez voter J.-P. Huchon, soit vous vous abstenez, vous ne changez rien... Mais si comme nous, vous pensez qu'avec un budget de 11 milliards d'euros par an en tout, budget de la région + budget du Syndicat des Transports d'Ile-de-France, on peut mieux faire pour les transports et on peut mieux faire pour l'écologie, vous venez voter et vous votez V. Pécresse. C'est ça le message que j'ai envie de passer, et pas commenter les petites phrases du soir du 1er tour.
C. Roux : Alors ça, il faut le dire à vos petits camarades de ne pas les lancer les petites phrases, c'est plus simple.
Vous jouez un peu à ça aussi !
C. Roux : Alors juste... Pour le coup, je vous ferai passer la liste après l'émission, à mon avis vous les connaissez toutes les petites phrases. Il y a eu un accord signé entre J.-P. Huchon et C. Duflot pour faire avancer l'écologie de gauche. Est-ce que vous vous dites : cet accord est cohérent ; manque de cohérence...
Moi je le trouve grandiose...
C. Roux : Quelle appréciation vous avez ?
Grandiose, grandiose. Ils avaient de nombreux points de désaccord et ils en avaient notamment un sur le Pass Navigo. Alors J.-P. Huchon, (président) sortant depuis 12 ans - parce que quand il nous annonce la révolution, les milliards, l'urgence, ça fait quand même 12 ans qu'il est là - nous disait : le Pass Navigo, on ne peut pas faire un Pass à tarif unique...
M. Biraben : C'est un abonnement pour circuler en Ile-de-France.
Oui, c'est l'abonnement pour l'Ile-de-France. C. Duflot disait : nous voulons un Pass Navigo à tarif unique, à 65 euros. Donc l'un disait « ce n'est pas possible », l'autre disait « on le veut », alors devinez comment ils se sont mis d'accord : on le fera mais à mi-mandat, là c'est un mandat de 4 ans, on le fera dans 2 ans. Ecoutez il faut savoir, soit c'est possible soit ce n'est pas possible, mais ce n'est pas possible de le faire à mi-mandat et pas possible de le faire aujourd'hui. C'est ça les fusions de listes, c'est ça les accords d'entre deux tours, c'est cette cohérence-à. Et c'est vrai en Ile-de-France, mais je pourrais vous la refaire dans toutes les régions...
C. Roux : Ça fait avancer le dossier à mi-mandat... non, ça n'est pas satisfaisant ?
Non mais comment on peut dire ça, soit c'est possible soit ce n'est pas possible, mais...
C. Roux : Non, je vous pose la question, c'est pour les gens qui vont payer leur Pass Navigo à tarif unique à mi-mandat, c'est juste la question...
Nous, on était pour un Pass Navigo sur 2 zones, on peut discuter éternellement du Pass Navigo. Mais même sans entrer dans la question de fond du Pass Navigo, comment vous pouvez croire quelqu'un qui vous dit « non ce n'est pas possible de faire un tarif unique » et qui, pour fusionner, vous dit « alors oui, on le rendra possible mais seulement à mi-mandat ». Franchement, c'est pour ça que je vous dis que c'est grandiose... Les fusions de listes, c'est difficile de les faire sérieusement, ça ne se fait pas en deux jours en fait, c'est ça qui est compliqué. Moi je les ai vécues en 2004 les fusions de listes, c'est quelque chose qui est dur et encore nous, on avait une proximité avec l'UDF qui était très forte. Et c'est pour ça d'ailleurs qu'on a pu réussir à faire des listes unies au 1er tour. Entre les Verts et le PS, il y a des vraies divergences de fond. Je vous prends l'exemple du Plateau de Saclay, je parlais d'une réunion qu'on faisait hier pour convaincre les écologistes sur le Plateau de Saclay. Alors là c'est formidable, les socialistes ils veulent urbaniser le plateau, les Verts ils ne veulent du logement qu'en petite proportion et dans la vallée - c'est eux qui ont raison au passage, moi je suis d'accord avec eux. Les socialistes, ils veulent bien faire la grande boucle de transports, là je suis d'accord avec eux... Les Verts ne la veulent pas. Alors c'est quoi leur programme fusionné sur le Plateau de Saclay ? Vous voulez que je vous dise ! C'est de ne rien faire, comme dans la région depuis 12 ans.
C. Roux : Est-ce qu'il y a autant de points communs entre les Verts et le PS qu'il y en a entre vous par exemple et les électeurs et P. de Villiers ? La question est : il y a aujourd'hui un débat sur l'UMP et aujourd'hui, on se rend compte que la majorité n'a pas de partenaires avec lesquels s'entendre au second tour. Est-ce que justement, à quelques jours du second tour, vous vous dites « il va falloir revoir la stratégie de conquête du pouvoir de l'UMP ?
Mais là vous posez deux questions différentes, la question de...
C. Roux : Alors allons-y, l'une ou l'autre...
L'accord du fond, et on a réussi à trouver un accord de fond et à avoir des projets conjoints ; et la question de l'arithmétique, de l'addition des voix entre les deux tours, c'est la question qu'il y a derrière le mot « réserve ».
C. Roux : C'est comme ça qu'on gagne les élections, en additionnant des voix non ?
Sauf que les électeurs, ils ne se laissent pas forcément additionner, sauf que la politique c'est beaucoup une affaire de dynamique, c'est beaucoup une affaire de réussir à rassembler autour de son projet. Et qu'un électeur qui a voté Vert au 1er tour, il n'est pas forcément condamné à voter PS au 2ème tour. Un électeur qui s'est abstenu au 1er tour, il n'est pas forcément condamné à rester en dehors du jeu au 2ème tour. Moi je suis maire, ma ville de Longjumeau, je tiens les bureaux de vote, je vois les feuilles d'émargement. Vous savez qu'il n'y a pas seulement quelques pour cent d'électeurs qui ont voté au 1er et qui ne votent pas au 2ème... il n'y en a pas, l'élection du 2ème tour ce n'est pas la même que l'élection du 1er tour. On en voit plein des électeurs qui ne vont pas au 1er tour parce qu'ils pensent que tout se joue au 2ème tour dans une élection à 2 tours ; et d'autres qui vont au 1er tour mais qui ont un choix très particulier, qui considèrent qu'ils ne sont pas représentés au 2ème tour et qui ne viennent pas.
C. Roux : Alors l'UMP reste une machine à gagner, certains ont dit dans la majorité... pardonnez-moi d'y revenir, H. de Charette : c'est une machine à perdre. Vous dites « c'est une machine à gagner » ?
Moi je dis surtout que ce n'est pas une machine, je n'aime pas du tout l'expression « machine ». Non mais attendez, un parti pour ceux qui le vivent c'est une aventure humaine, je suis désolée moi, pour tous les militants qui nous écoutent (et il y en a, de droite comme de gauche d'ailleurs, parce que je n'irai pas non plus qualifier les partis de gauche de « machine »), c'est un lieu d'engagement. Et dimanche soir moi, c'est la chose que j'avais envie de dire sur les plateaux si on nous laissait causer un peu plus longtemps, j'avais envie d'abord de remercier tous les militants d'où qu'ils soient qui s'étaient mobilisés avant le 1er tour, tous les électeurs qui s'étaient mobilisés avant le 1er tour pour faire vivre la démocratie. Il faut qu'ils soient plus nombreux et il faut maintenant qu'ils aillent tous au second.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 18 mars 2010