Déclaration de Mme Christine Lagarde, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi, sur la situation économique de la France, à l'Assemblée nationale le 24 mars 2010.

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Circonstance : Séance de questions d'actualité à l'Assemblée nationale, le 24 mars 2010

Texte intégral

Madame la Députée, vous avez raison : nous devons nous en tenir à la vérité des chiffres. L'économie, ce sont des chiffres et ce sont des hommes. Je vais donc vous dire quelques mots sur la croissance et sur l'emploi.
Pour ce qui est de la croissance, nous avons, pendant la crise, tenté de la réactiver et, depuis le deuxième trimestre 2009, la France est à nouveau en positif. Les prévisions pour l'année 2010 sont de 1,4 % pour la France, alors qu'elles sont de 0,7 % en moyenne dans la zone euro.
En matière de chômage, nous avons freiné et stabilisé le chômage. Soyons clairs : nous ne l'avons pas arrêté ; mais, si l'on compare le chiffre mensuel du chômage au premier trimestre 2009 et celui du quatrième trimestre 2009, on a divisé par quatre la progression. Ce n'est pas mal, mais ce n'est pas assez et chaque chômeur de plus est une question pour notre Gouvernement.
Alors, qu'allons-nous faire en 2010 ? Nous allons comme toujours continuer à travailler - Laurent Wauquiez vous le disait à l'instant - sur l'emploi, l'emploi, toujours l'emploi !
Et, pour ce faire, nous allons utiliser tous les leviers. D'abord, le levier de la compétitivité des entreprises. C'est ainsi que, grâce à vous, nous avons allégé les charges des entreprises et que, avec la suppression de la taxe professionnelle, elles seront plus en mesure d'effectuer des investissements.
Ensuite, et de la même manière, nous allons soutenir l'innovation. C'est évidemment l'objet du crédit impôt recherche ; c'est aussi celui des grandes stratégies d'investissement qui seront financées par le grand emprunt.
Vous le voyez : avec à la fois la recherche de compétitivité et l'innovation, l'investissement dans les stratégies d'avenir, nous avons deux piliers. Mais ce ne serait pas suffisant, car il est également impératif que nous redressions les finances publiques et que nous diminuions aussi bien le déficit, comme nous nous y sommes engagés vis-à-vis de nos partenaires européens, que la dette.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 mars 2010