Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les sénateurs,
Monsieur le Président Bel,
Vous me demandez si nous allons tenir compte du résultat des élections régionales, et je vous réponds oui. Vous avez remporté, les listes de coalition de gauche, un grand succès aux élections régionales.
Et vous allez présider 22 ou 23 régions sur les 26 régions que compte notre pays. C'est une très grande responsabilité, et je voudrais dans un esprit républicain saluer ceux et celles qui vont avoir à l'exercer.
C'est d'autant plus une grande responsabilité qu'elle va s'exercer dans un contexte qui est un contexte de sortie de crise, où nous avons besoin d'une meilleure coordination des politiques locales et des politiques nationales.
J'espère donc que nous pourrons, dans un esprit républicain, conduire cette coordination. Et je l'espère d'autant plus que les régions ne sont pas des contre-pouvoirs, ce sont des éléments constitutifs de la Nation et de l'Etat.
Je prendrai dans les prochains jours des initiatives pour voir avec les présidents de région comment mieux assurer cette coopération entre l'Etat et les régions.
Mais M. Bel, le vote de dimanche dernier n'a rien changé aux défis que notre pays doit relever. Il n'a rien changé au défi de la compétitivité de l'économie française dont il faut reconnaître qu'elle n'est pas au niveau de notre grand voisin allemand, je ne prends que cette comparaison-là.
Elle n'a pas changé le défi que nous devons relever en matière d'endettement comme beaucoup d'autres pays européens, et dont on voit chaque jour qu'il s'agit d'un défi grave pour l'avenir de notre pays et des générations futures. Il n'a rien changé à la nécessité de protéger notre modèle social face à l'allongement de la durée de la vie.
Alors, oui, M. Bel, nous allons amplifier nos efforts pour relever ces défis. Nous allons amplifier nos efforts pour protéger les Français. Mais qu'est-ce que vous nous proposez en dehors de votre rengaine sur le bouclier fiscal ? Au fond, vous nous proposez, soit de tout arrêter, ce qui naturellement conduirait à la remise en cause de notre mode de vie ; soit de mettre en oeuvre un projet socialiste, que je ne connais pas parce qu'il n'existe pas, en tout cas pas encore.
J'ai bien entendu les critiques que vous formulez, j'ai bien entendu les critiques des Français. Mais aussi, je veux dire, M. Bel, que je n'ai pas entendu dans cette campagne, des Français réclamer la fin de l'autonomie des universités ; je n'ai pas entendu dans cette campagne, des Français réclamer la fin du Revenu de solidarité active ; je n'ai pas entendu dans cette campagne, des Français nous demander de revenir sur l'exonération des droits sur les petites et sur les moyennes successions.
Alors, monsieur le Président Bel, si votre question c'est : est-ce que le Gouvernement va faire demi-tour ? Eh bien ma réponse c'est non.
Source http://www.gouvernement.fr, le 26 mars 2010