Texte intégral
Je suis particulièrement heureux, Monsieur le Député-Maire, d'être aujourd'hui à Noisy-le-Grand.
En tant que voisin et ami, ce qui est toujours agréable, mais aussi pour, enfin, honorer, une dette ancienne, très ancienne de l'Etat vis-à-vis de votre commune.
Longtemps promise, à plusieurs reprises contractualisée dans le cadre de l'aménagement de la ville nouvelle, toujours oubliée malgré un coût réduit et une rentabilité évidente, la bretelle que nous inaugurons aujourd'hui et qui permettra d'irriguer le quartier d'affaires de Noisy-le-Grand à partir de l'Est va enfin être ouverte au trafic.
Mais, je sais aussi que cette réalisation n'est pas suffisante pour permettre le développement dynamique de ce secteur des Portes de Paris auquel il faut inclure la Cité Descartes.
C'est pourquoi, grâce aux efforts communs de l'Etat et de la Région, jai le plaisir, aujourd'hui, de vous annoncer que les études relatives aux échanges entre l'autoroute de l'Est et la RN 370, en limite de Noisy-le-Grand et de Champs-sur-Marne et facilitant l'accessibilité au pôle scientifique et technique de la Cité Descartes seront accélérées afin de permettre la mise à l'enquête publique à la fin de cette année 1999 et la réalisation des travaux dès l'année prochaine.
Tout comme, j'ai demandé aux services de l'Etat d'étudier la bretelle d'accès du RD 33 vers l'autoroute A4 en direction de la province afin d'offrir, dans les meilleurs délais, des fonctionnalités d'échanges complètes pour Noisy-le-Grand et Villiers-sur-Marne. En d'autres termes la réalisation de cette bretelle sera terminée, elle aussi en l'an 2000.
Vous le voyez, Monsieur le Député Maire, d'autres inaugurations sont à prévoir. Et si vous m'invitez, et bien je serai très heureux d'être à nouveau présent parmi vous.
Parallèlement aux besoins de desserte locale qui vont ainsi être sensiblement améliorés, il me paraît indispensable de réfléchir aux besoins actuels et futurs de ce secteur stratégique de l'Ile-de-France, dont les Portes de Paris sont le centre, mais qui concerne aussi l'Est du département du Val-de-Marne, et la ville nouvelle de Marne-la-Vallée.
J'ai déjà eu l'occasion de dire que le projet d'autoroute A103, tel quil est prévu au schéma directeur, ne me paraît pas être la bonne solution.
Il n'en reste pas moins que les enjeux d'aménagement de ce territoire, essentiel pour le rééquilibrage à lest, de la Région Ile-de-France, impliquent une desserte, tous modes
développement.
C'est pourquoi, j'ai décidé la mise en place d'un groupe de travail piloté par Monsieur Gilles Ricono, Préfet, Directeur Régional de l'Equipement qui devra me présenter, d'ici la fin de l'année, un schéma de desserte de ce secteur en transports individuels et collectifs, compatible avec les enjeux d'aménagement et respectueux de la qualité de la vie des riverains. Cela concerne donc particulièrement l'autoroute A 103 mais aussi l'aménagement de la RN 370 ainsi que la desserte en transports collectifs. Bien évidemment, cette réflexion sera conduite en étroite collaboration avec les collectivités territoriales concernées, avec le monde associatif et les entreprises de transport public.
L'amélioration des conditions d'accessibilité à lest de Paris, illustrée aujourd'hui par la création d'un nouvel accès à Noisy-le-Grand et Villiers-sur-Marne depuis l'autoroute A4, s'inscrit dans une ambition plus large qui doit tendre à réduire le déséquilibre entre lest et l'ouest parisien.
Ces efforts participent au développement local et visent à renforcer l'attractivité économique des communes du Val-de-Marne, de la Seine-Saint-Denis et de la Seine-et-Marne bordant l'autoroute . Ils contribueront aussi à faciliter les déplacements de leurs habitants tout en réduisant les circulations sur des itinéraires plus locaux.
Par ailleurs, si les opérations nouvelles doivent mieux prendre en compte les exigences légitimes de protection de nos concitoyens vis-à-vis des nuisances, des mesures s'avèrent également indispensables pour traiter les grandes infrastructures de transports existantes. De nombreuses attentes se sont manifestées en ce sens, tout particulièrement vis-à-vis de l'autoroute et des nuisances phoniques auxquelles sont soumis les riverains.
A cet effet, les études pour la réhabilitation des chaussées de l'autoroute A4 entre Noisy-le-Grand et Collégien et plus particulièrement le remplacement du revêtement actuel en béton par un enrobé acoustique, seront engagées, dès maintenant, afin de réaliser les travaux dès le début du prochain plan.
En matière de transports en commun, l'objectif doit être de tirer le meilleur parti du potentiel exceptionnel que représentent les infrastructures existantes dans le secteur ouest de Marne-la-Vallée, en améliorant la qualité de service et en développent le maillage.
La ligne A du RER, véritable colonne vertébrale de la ville nouvelle, offre aujourd'hui un service d'un niveau remarquable en termes de diversité des secteurs desservis, de vitesse et de fréquence. Sur cette ligne, la gare de Noisy-le-Grand - Mont d'est est la première gare de banlieue par le nombre d'entrants directs, avec près de 6 millions d'usagers chaque année. Or, victime de son succès, mais aussi de son vieillissement, elle souffre aujourd'hui de saturation et dune insuffisante qualité des échanges intermodaux avec sa gare routière souterraine surchargée et peu accueillante. Dores et déjà, des améliorations légères ont été apportées. Mais les enjeux du site exigent un projet plus ambitieux.
C'est pourquoi, en liaison avec la RATP, les services de l'Etablissement Public d'Aménagement de la ville nouvelle ont entrepris des études visant à réaménager le pôle multimodal de Noisy-le-Grand - Mont d'est. Ce projet prévoit la création d'un deuxième bâtiment voyageurs et d'un nouvel accès aux quais, associé à une nouvelle gare routière à l'air libre. Mai au-delà, notre ambition doit être de faire de cette opération de transport un véritable projet urbain, permettant d'ouvrir la gare sur la ville et en particulier sur le quartier du Pavé Neuf. J'ai demandé au Syndicat des Transports Parisiens d'engager la concertation, dès que possible, afin de déterminer les meilleures options techniques, urbanistiques et paysagères pour le réaménagement de ce pôle. Mon souhait est que ces études aboutissent rapidement afin que le projet puisse se réaliser dès le XIIème plan.
Le confort, est un autre élément majeur de la qualité de service, et il est aujourd'hui notoirement insuffisant sur le RER A aux heures d'affluence. C'est pourquoi des opérations lourdes ont été engagées pour soulager cette ligne, en particulier dans sa partie centrale. L'interconnexion du RER D et Météor sont désormais en service. Mais pour les habitants de la banlieue Est, la plus importante de ces opérations es la ligne Eole, futur RER E, qui offrira une véritable alternative au RER A pour les échanges avec Paris, et en particulier avec le quartier d'affaires Opéra - Saint-Lazare. Dès l'été prochain, Eole desservira Villiers-sur-Marne, et les usagers de la ligne A verront leur confort s'accroître.
Mais au-delà, l'alternative que constitue Eole doit être offerte à un plus grand nombre d'habitants de la banlieue Est. C'est pourquoi je proposerai à la Région d'inscrire au prochain contrat de plan le prolongement d'Eole jusqu'à Tournan, qui permettra notamment aux habitants du quartier des Yvris, au sud de la commune de Noisy-le-Grand, un accès direct au coeur de Paris.
Enfin, le développement des déplacements de banlieue à banlieue, déjà majoritaires et actuellement en pleine croissance -+ 47 % d'ici 2015 - rend nécessaire la réalisation de rocades de transports en commun offrant une réelle alternative à l'automobile.
Le succès remarquable des deux premières lignes de tramway franciliennes et du site propre du Trans-Val-de-Marne prouve combien le développement de ces liaisons est nécessaire. Ces exemples illustrent aussi l'importance de la qualité du maillage des rocades avec les lignes radiales existantes.
Je proposerai à la Région, dans le cadre du prochain contrat de plan que le Trans-Val-de-Marne soit prolongé jusqu'à la Fourchette de Champigny. Au-delà, plusieurs options se présentent, chacune avec ses avantages et ses difficultés. Sans préjuger du choix qui sera fait en étroite concertation avec les collectivités territoriales concernées, je voudrais dire tout l'intérêt que me paraît présenter, à terme, l'option d'un prolongement dune branche du TVM jusqu'à Noisy-le-Grand, une autre branche devant relier Val-de-Fontenay. Alors que se prépare l'extension du TVM vers l'ouest en direction d'Antony, réalisant la liaison avec les Hauts-de-Seine, une liaison entre le coeur du Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis affirmerait la vocation régionale de cette ligne. Elle constituerait un élément de solidarité majeur entre Marne-la-Vallée - porte de Paris et le secteur nord-est du Val-de-Marne. Elle offrirait au TVM la perspective d'un maillage avec la plus puissante des radiales franciliennes. Son intégration dans le cadre des schémas de services « transports de voyageurs » me paraît devoir être envisagé.
Toutes ces actions vont, vous lavez compris, Monsieur le Député Maire, dans le sens dune concrétisation rapide du nécessaire rééquilibrage de lIle-de-France.
Rééquilibrage qui fait l'objectif d'un consensus large et à propos duquel il nous faut bien constater, pour le regretter, quil est resté trop longtemps, plus au niveau du discours que véritablement, entré dans la réalité.
Il nous faut donc aujourd'hui agir et l'Etat entend se donner les moyens dune action forte en matière d'aménagement du territoire. De ce point de vue, je sais que ce sentiment est partagé par mon ami Jean-Paul Huchon et je me félicite de l'excellente coopération que nous entretenons avec le nouvel Exécutif Régional.
Nous le savons tous, le développement urbain laissé aux seules exigences du marché accélère les disparités socio-spatiales auxquelles nous sommes confrontés et contre lesquelles nous devons impérativement lutter.
Pour ce faire, nous ne manquons pas d'outils et j'entends bien faire en sorte que tout soit mis en oeuvre pour faciliter l'implantation d'activités économiques dans ce secteur Est de l'agglomération.
La volonté politique est claire, la mobilisation des acteurs locaux forte. Autant d'éléments qui doivent nous permettre de relever le défi majeur qui est le nôtre.