Texte intégral
La réévaluation soudaine du déficit de la Grèce vous inquiète-t-elle ?
Un processus est engagé avec la Grèce. D'un côté, elle doit fournir un certain nombre d'engagements. Elle s'y est engagée auprès de son opinion publique, de son Parlement, de ses partenaires européens. C'est tout l'enjeu du programme négocié avec la commission européenne et qui va être réexaminé avec le Fonds monétaire international. Nous y travaillons avec le FMI comme expert et comme co-financeur. De l'autre côté, depuis le 11 avril, tous les pays membres de l'eurogroupe se sont engagés à participer à un plan de financement dans lequel, si nécessaire, ils seront majoritaires et le FMI minoritaire. Les membres de l'eurogroupe se sont engagés à mettre sur la table la première année 30 milliards d'euros si nécessaire. Cela ne préjuge pas de la part que prendrait le FMI, lequel va négocier dans les jours qui viennent. Donc, en face de besoins de financement qui pour la Grèce sont de 8 milliards d'euros, les Européens mettent 30 milliards d'euros que le FMI vient compléter. Il y a un processus engagé avec, d'un côté, des mesures tangibles, sérieuses, solides, de réduction des déficits côté grec, et, de l'autre côté, une unanimité de vues de la part de l'eurogroupe pour participer au financement.
Mais les marchés s'inquiètent...
C'est une question qui agite les marchés car il faut que chacun des 15 membres de l'eurogroupe participant à la solution aille devant ses instances et que c'est un peu long. Il y a des règles d'Etat de droit auxquelles on ne peut pas déroger. Il est clair que la détermination est collective et elle est sans faille.
Donc la révision à la hausse du déficit grec ne change rien ?
Lors de la réunion de l'eurogroupe à Madrid, nous avions été informés de son principe, pas dans son ampleur exacte. Eurostat a été extrêmement attentif à la façon de comptabiliser les régimes de retraite. Ce n'est de nature à remettre en cause ni le programme de trois ans ni les engagements financiers pris au titre de la première année.
Pourquoi le gouvernement grec ne formule-t-il pas de demande d'aide ?
C'est à lui d'apprécier la nécessité, le timing de cette demande. Ce dont je suis certaine, c'est que le gouvernement grec négocie avec la commission européenne et le FMI.
Sur le projet de taxation bancaire, qu'attendez-vous du G20 de Washington ?
C'est le début d'un processus. Nous allons discuter du rapport du FMI, qui devra la remanier à la lumière de ce qui aura été dit et revenir en juin avec un rapport définitif. L'objectif est que les chefs d'Etat se mettent d'accord entre eux au G20 de novembre sur un système de taxation des activités bancaires à risque qui soit compatible, cohérent et collectif dans ses principes. Il faudra nécessairement des adaptations pays par pays ; nous ne sommes pas obligés d'aller vers une taxe à «taille unique».
PROPOS RECUEILLIS À WASHINGTON PAR JEAN-FRANCIS PÉCRESSE
source http://www.economie.gouv.fr, le 26 avril 2010
Un processus est engagé avec la Grèce. D'un côté, elle doit fournir un certain nombre d'engagements. Elle s'y est engagée auprès de son opinion publique, de son Parlement, de ses partenaires européens. C'est tout l'enjeu du programme négocié avec la commission européenne et qui va être réexaminé avec le Fonds monétaire international. Nous y travaillons avec le FMI comme expert et comme co-financeur. De l'autre côté, depuis le 11 avril, tous les pays membres de l'eurogroupe se sont engagés à participer à un plan de financement dans lequel, si nécessaire, ils seront majoritaires et le FMI minoritaire. Les membres de l'eurogroupe se sont engagés à mettre sur la table la première année 30 milliards d'euros si nécessaire. Cela ne préjuge pas de la part que prendrait le FMI, lequel va négocier dans les jours qui viennent. Donc, en face de besoins de financement qui pour la Grèce sont de 8 milliards d'euros, les Européens mettent 30 milliards d'euros que le FMI vient compléter. Il y a un processus engagé avec, d'un côté, des mesures tangibles, sérieuses, solides, de réduction des déficits côté grec, et, de l'autre côté, une unanimité de vues de la part de l'eurogroupe pour participer au financement.
Mais les marchés s'inquiètent...
C'est une question qui agite les marchés car il faut que chacun des 15 membres de l'eurogroupe participant à la solution aille devant ses instances et que c'est un peu long. Il y a des règles d'Etat de droit auxquelles on ne peut pas déroger. Il est clair que la détermination est collective et elle est sans faille.
Donc la révision à la hausse du déficit grec ne change rien ?
Lors de la réunion de l'eurogroupe à Madrid, nous avions été informés de son principe, pas dans son ampleur exacte. Eurostat a été extrêmement attentif à la façon de comptabiliser les régimes de retraite. Ce n'est de nature à remettre en cause ni le programme de trois ans ni les engagements financiers pris au titre de la première année.
Pourquoi le gouvernement grec ne formule-t-il pas de demande d'aide ?
C'est à lui d'apprécier la nécessité, le timing de cette demande. Ce dont je suis certaine, c'est que le gouvernement grec négocie avec la commission européenne et le FMI.
Sur le projet de taxation bancaire, qu'attendez-vous du G20 de Washington ?
C'est le début d'un processus. Nous allons discuter du rapport du FMI, qui devra la remanier à la lumière de ce qui aura été dit et revenir en juin avec un rapport définitif. L'objectif est que les chefs d'Etat se mettent d'accord entre eux au G20 de novembre sur un système de taxation des activités bancaires à risque qui soit compatible, cohérent et collectif dans ses principes. Il faudra nécessairement des adaptations pays par pays ; nous ne sommes pas obligés d'aller vers une taxe à «taille unique».
PROPOS RECUEILLIS À WASHINGTON PAR JEAN-FRANCIS PÉCRESSE
source http://www.economie.gouv.fr, le 26 avril 2010