Texte intégral
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Madame la Présidente du Conseil national de l'innovation pour la réussite scolaire,
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je vous retrouve aujourd'hui. Vous travaillez depuis le mois de novembre et nous arrivons déjà à l'heure d'un premier bilan, avec la remise de votre rapport.
La présidente du Conseil National de l'Innovation pour la Réussite Scolaire (C.N.I.R.S.) me remet aujourd'hui le rapport annuel préparé par le Conseil.
C'est un document particulièrement intéressant, dense et riche, qui adresse au Ministre un certain nombre de considérations et de propositions pour innover dans le système éducatif. Il est d'ailleurs par lui-même assez innovant !
Je reviendrai dans un instant sur celles qui me paraissent devoir être retenues et mises en uvre dès la prochaine rentrée.
Cette réunion est donc l'occasion de préciser certains objectifs, de vous dire ce que j'attends maintenant de vous tous et du Conseil.
Dès mon arrivée au Ministère de l'Education nationale, j'ai fait de l'innovation un élément déterminant de mon action, au service d'un idéal : l'accès des élèves à la culture et à la réussite.
L'installation de votre Conseil était l'une des étapes fondatrices. Pour la première fois, nous avons travaillé sur la question de l'innovation avec un souci de construire une politique appuyée sur une méthode mais aussi une exigence de rigueur, par un contact permanent avec la réalité quotidienne du système éducatif dans son ensemble.
Aujourd'hui, le champ d'étude de l'innovation existe. Mais sa partie visible demeure à la marge, dans des structures expérimentales particulières. Pourtant, elle existe aussi à travers ceux qui, chaque jour, dans leurs pratiques, que ce soit de façon individuelle ou collective, innovent sans avoir pourtant le sentiment de s'intégrer à un mouvement plus général. Ma conviction est que notre système éducatif est capable, grâce à tous ceux qui inventent, de s'adapter, de changer. Notre école est vivante : elle regorge de ressources inexploitées, de projets, d'idées. J'ai voulu les soutenir, les encourager : je crois au bout d'une année l'avoir fait.
Savoir que l'innovation existe n'est pourtant pas suffisant pour la faire vivre. J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire. La principale difficulté, c'est à la fois de la faire perdurer et de l'étendre.
La faire perdurer : Faute de n'avoir pas été analysée, traduite en idées claires, précises, donc transmissibles à d'autres, l'innovation ne repose que sur les forces individuelles de ceux qui la pratiquent. C'est ce qui la rend fragile.
L'étendre : Parce qu'une initiative ne se diffuse pas de façon improvisée, comme par magie. Il y faut, au delà de ma propre volonté, la contribution de tous les acteurs du système et c'est ce à quoi je m'attache.
Cet esprit doit souffler, se diffuser partout dans notre système éducatif. C'est la tâche que j'assigne au C.N.I.R.S. à compter de septembre prochain.
Les missions du Conseil de l'innovation
Tout d'abord, un travail de repérage, d'identification. En d'autres termes, il s'agit maintenant de radiographier le système.
Vous l'avez entrepris cette année. Le dossier de presse fait déjà état de votre action de cette année, du repérage et du pointage de projets innovants nés du quotidien de l'engagement et de l'imagination des équipes sur le terrain.
Je citerai par exemple le projet du Lycée St-Exupéry de Marseille et de la réalisation par des élèves de seconde d'images numériques de synthèses sur les micro-organismes.
Je pense également à cet intéressant projet du Lycée Romain Rolland d'Ivry dont les élèves de première ont proposé à leur jury de TPE de créer un site Internet accessible à leurs camarades des autres établissements de France sur leurs recherches concernant la croissance des plantes.
Mais vous trouverez pas moins de 30 projets retenus par le Conseil comme exemplaires de ce que les équipes et les élèves sont capable d'accomplir.
Je le disais, l'innovation doit s'accompagner de méthode et de rigueur. Votre Conseil va continuer d'uvrer à déceler la part d'innovation pertinente parmi toutes les innovations conduites par les enseignants ou par les structures expérimentales et plus généralement par ceux qui contribuent à la vie des établissements scolaires et des écoles. Il est nécessaire de déterminer, dans chaque cas, ce qui permet à la démarche innovante de s'épanouir ou au contraire ce qui peut lui faire obstacle. Les principaux axes de travail qui vont mobiliser le Conseil portent sur la mise en évidence d'exemples réussis d'innovations qui donnent envie de créer à son tour ou qui indiquent des solutions possibles. C'est l'inventaire auquel doit continuer de se livrer le Conseil.
Ensuite, un travail d'expertise et d'évaluation.
Je réaffirme aujourd'hui la mission d'expertise que j'ai confiée à votre Conseil.
Vous l'avez accomplie avec efficacité cette année, en suivant et en validant en mon nom les projets qui naîtront à partir de septembre prochain.
Il faut maintenant accomplir un travail d'évaluation de l'existant.
Les innovations doivent être évaluées régulièrement et avec soin. Il faut que les acteurs sachent comment ils progressent par l'innovation mais surtout si les élèves en tirent un réel profit. La diffusion large des expériences et des initiatives doit s'appuyer sur des procédures d'évaluation fiables.
Enfin, il nous faut d'autre part installer une mémoire de l'innovation et valoriser les actions pour qu'elles se multiplient. C'est la condition pour que l'on puisse propager, diffuser ce qui peut être transféré, imité, reproduit ou adapté. Il faut en un mot capitaliser l'existant.
Le site Internet du Ministère a d'ores et déjà mis en ligne la liste des projets innovants. Un certain nombre d'informations pratiques sont ainsi accessibles et régulièrement enrichies des apports des enseignants depuis le terrain.
Je projette également de retenir une des propositions du rapport en créant un " Atlas de l'innovation " qui permettrait de connaître en temps réel les sites d'implantation, le descriptif, les objectifs et les coordonnées des animateurs des projets.
Je souhaite que se multiplient ainsi les échanges de pratiques grâce à ce média moderne qu'est l'Internet.
Enfin, je songe en partenariat avec une grande chaîne publique à une rubrique régulière sur l'innovation qui serait intégrée dans un magazine hebdomadaire consacré à l'éducation.
Faire vivre l'innovation
J'ai fait en sorte que l'innovation s'exerce dans les structures particulières, par les structures expérimentales : nous allons les regarder vivre.
En deux rentrées scolaires, nous aurons créé 20 structures. C'est un engagement qui n'a pas de précédent, même si l'on remonte au ministère d'Alain Savary, qui en avait créé 3. Ce rapide bilan des quelques mois de travail qui sont derrière nous me paraît très encourageant.
En plus de celles qui ont débuté dès la rentrée 2000, (je cite de mémoire le Collège-Lycée élitaire de Grenoble, le Lycée Intégral de Paris ou encore le micro-lycée de Sénart), nous favorisons l'ouverture d'une quinzaine de structures expérimentales supplémentaires à la prochaine rentrée.
Tous les sites expérimentaux obéiront à un cahier des charges précis et nous allons lancer dès septembre un travail d'expertise.
L'observation de leurs pratiques quotidiennes sera destinée à fournir des pistes à suivre pour faire évoluer fortement les pratiques scolaires et éducatives.
Mais si les sites de ce type sont nécessaires, parce qu'ils sont des laboratoires où peuvent s'expérimenter des transformations audacieuses, nous ne pouvons les multiplier à l'infini.
Ces établissements doivent donc rester au contact du reste du système pour l'interpeller, pour le faire bouger.
L'innovation doit s'exercer également sur les méthodes et les pratiques : je veux favoriser une politique de projet et encourager l'innovation au quotidien.
L'innovation ne peut demeurer expérimentale. Je sais qu'elle existe aussi au cur de notre système, à travers ceux qui, chaque jour, dans leurs pratiques, que ce soit de façon individuelle ou collective, innovent sans avoir le sentiment qu'ils s'intègrent dans un mouvement général. Ils sont la preuve que notre enseignement peut inventer, s'adapter, changer. C'est sur cet esprit que je veux m'appuyer en plaçant l'innovation au cur des chantiers que j'ai engagés pour le collège et l'école et que je projette pour le lycée.
Je souhaite que le Conseil donne envie au plus grand nombre de personnes dans et autour de notre système d'innover. L'innovation devra concerner potentiellement tout enseignant. Pourquoi ? Parce que pour moi, on ne peut transmettre un savoir sans créer.
Je crois en l'occurrence à la nécessité de donner une dynamique nouvelle à la démarche de projet d'établissement. Pourquoi ne pas inciter fortement, dans le cadre de contrats qui seraient passés entre les académies et les établissements, à innover pour atteindre les objectifs que s'assigne tel ou tel établissement.
J'y songe très sérieusement :
La proposition que je fais est la suivante : j'ai demandé à trois académies, dont les Recteurs sont volontaires, (ce qui représente environ une dizaine de départements) d'être autant de laboratoires d'où émergeront des initiatives pédagogiques du terrain.
Ces initiatives pourront par exemple constituer un volet important du projet de l'établissement au sein duquel enseigne l'équipe qui les ont créées.
Une fois validées par le Conseil, les initiatives de valeur seront mises à la disposition des acteurs des autres académies, par l'intermédiaire des médias que j'ai évoqués tout à l'heure.
Les espaces de libertés vont se multiplier, des accompagnements se mettent en place pour susciter et nourrir les initiatives. J'affirme le droit et la nécessité d'innover partout car c'est la preuve que nous sommes dans un système vivant où l'autonomie, l'esprit d'initiative et de responsabilité seront désormais reconnus comme des vertus indispensables pour assurer la réussite de tous les élèves.
Conclusion
Je suis conscient, malgré ce rapide tour d'horizon, que les figures de l'innovation sont multiples. Je sais qu'il ne faut en aucun cas en réduire la diversité.
Nous avons un objectif qui donne sens à tout le reste : la réussite scolaire.
C'est la vocation de votre conseil que de tout faire pour mettre en valeur les expériences qui ont permis des avancées, des progrès durables pour les élèves. Il ne s'agit pas de s'attacher à l'innovation pour elle-même mais pour ce qu'elle ouvre comme perspectives, pour les obstacles qu'elle permet de surmonter. L'innovation, permettez-moi d'insister, trouve tout son sens lorsqu'elle permet de répondre avec plus d'efficacité aux problèmes des élèves, lorsqu'elle construit une école plus juste, plus vivante.
Mon souhait serait que l'innovation soit véritablement au service des idéaux que j'ai définis plus haut.
Il m'appartenait en tant que Ministre d'engager les réformes que j'ai conduites depuis un peu plus d'un an.
Il m'appartenait également, comme je m'y étais engagé, de favoriser l'émergence des structures expérimentales animées par les acteurs présents dans cette salle.
Sincèrement, je considère que nous n'avons pas chômé. Mais notre part à ce mouvement maintenant assumée, l'impulsion que j'ai donnée ayant porté ses premiers fruits, l'esprit d'innovation que j'appelle de mes vux doit pénétrer et se diffuser partout dans le système.
C'est d'autre part une image de notre enseignement qui mérite d'être mieux connue, pour que ceux qui la pratiquent se sentent encouragés, et que justice leur soit rendue.
Je crois également qu'elle est en un sens ce qui pourrait motiver de nombreux jeunes gens à devenir enseignants. Le goût de la nouveauté, l'aspiration à une réflexion intellectuelle créatrice sont autant d'éléments déterminants dans le choix de ce métier.
Je compte sur le Conseil pour m'aider à y veiller.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 20 juin 2001)
Madame la Présidente du Conseil national de l'innovation pour la réussite scolaire,
Mesdames, Messieurs les membres du Conseil,
Mesdames et Messieurs,
C'est avec un réel plaisir que je vous retrouve aujourd'hui. Vous travaillez depuis le mois de novembre et nous arrivons déjà à l'heure d'un premier bilan, avec la remise de votre rapport.
La présidente du Conseil National de l'Innovation pour la Réussite Scolaire (C.N.I.R.S.) me remet aujourd'hui le rapport annuel préparé par le Conseil.
C'est un document particulièrement intéressant, dense et riche, qui adresse au Ministre un certain nombre de considérations et de propositions pour innover dans le système éducatif. Il est d'ailleurs par lui-même assez innovant !
Je reviendrai dans un instant sur celles qui me paraissent devoir être retenues et mises en uvre dès la prochaine rentrée.
Cette réunion est donc l'occasion de préciser certains objectifs, de vous dire ce que j'attends maintenant de vous tous et du Conseil.
Dès mon arrivée au Ministère de l'Education nationale, j'ai fait de l'innovation un élément déterminant de mon action, au service d'un idéal : l'accès des élèves à la culture et à la réussite.
L'installation de votre Conseil était l'une des étapes fondatrices. Pour la première fois, nous avons travaillé sur la question de l'innovation avec un souci de construire une politique appuyée sur une méthode mais aussi une exigence de rigueur, par un contact permanent avec la réalité quotidienne du système éducatif dans son ensemble.
Aujourd'hui, le champ d'étude de l'innovation existe. Mais sa partie visible demeure à la marge, dans des structures expérimentales particulières. Pourtant, elle existe aussi à travers ceux qui, chaque jour, dans leurs pratiques, que ce soit de façon individuelle ou collective, innovent sans avoir pourtant le sentiment de s'intégrer à un mouvement plus général. Ma conviction est que notre système éducatif est capable, grâce à tous ceux qui inventent, de s'adapter, de changer. Notre école est vivante : elle regorge de ressources inexploitées, de projets, d'idées. J'ai voulu les soutenir, les encourager : je crois au bout d'une année l'avoir fait.
Savoir que l'innovation existe n'est pourtant pas suffisant pour la faire vivre. J'ai déjà eu l'occasion de vous le dire. La principale difficulté, c'est à la fois de la faire perdurer et de l'étendre.
La faire perdurer : Faute de n'avoir pas été analysée, traduite en idées claires, précises, donc transmissibles à d'autres, l'innovation ne repose que sur les forces individuelles de ceux qui la pratiquent. C'est ce qui la rend fragile.
L'étendre : Parce qu'une initiative ne se diffuse pas de façon improvisée, comme par magie. Il y faut, au delà de ma propre volonté, la contribution de tous les acteurs du système et c'est ce à quoi je m'attache.
Cet esprit doit souffler, se diffuser partout dans notre système éducatif. C'est la tâche que j'assigne au C.N.I.R.S. à compter de septembre prochain.
Les missions du Conseil de l'innovation
Tout d'abord, un travail de repérage, d'identification. En d'autres termes, il s'agit maintenant de radiographier le système.
Vous l'avez entrepris cette année. Le dossier de presse fait déjà état de votre action de cette année, du repérage et du pointage de projets innovants nés du quotidien de l'engagement et de l'imagination des équipes sur le terrain.
Je citerai par exemple le projet du Lycée St-Exupéry de Marseille et de la réalisation par des élèves de seconde d'images numériques de synthèses sur les micro-organismes.
Je pense également à cet intéressant projet du Lycée Romain Rolland d'Ivry dont les élèves de première ont proposé à leur jury de TPE de créer un site Internet accessible à leurs camarades des autres établissements de France sur leurs recherches concernant la croissance des plantes.
Mais vous trouverez pas moins de 30 projets retenus par le Conseil comme exemplaires de ce que les équipes et les élèves sont capable d'accomplir.
Je le disais, l'innovation doit s'accompagner de méthode et de rigueur. Votre Conseil va continuer d'uvrer à déceler la part d'innovation pertinente parmi toutes les innovations conduites par les enseignants ou par les structures expérimentales et plus généralement par ceux qui contribuent à la vie des établissements scolaires et des écoles. Il est nécessaire de déterminer, dans chaque cas, ce qui permet à la démarche innovante de s'épanouir ou au contraire ce qui peut lui faire obstacle. Les principaux axes de travail qui vont mobiliser le Conseil portent sur la mise en évidence d'exemples réussis d'innovations qui donnent envie de créer à son tour ou qui indiquent des solutions possibles. C'est l'inventaire auquel doit continuer de se livrer le Conseil.
Ensuite, un travail d'expertise et d'évaluation.
Je réaffirme aujourd'hui la mission d'expertise que j'ai confiée à votre Conseil.
Vous l'avez accomplie avec efficacité cette année, en suivant et en validant en mon nom les projets qui naîtront à partir de septembre prochain.
Il faut maintenant accomplir un travail d'évaluation de l'existant.
Les innovations doivent être évaluées régulièrement et avec soin. Il faut que les acteurs sachent comment ils progressent par l'innovation mais surtout si les élèves en tirent un réel profit. La diffusion large des expériences et des initiatives doit s'appuyer sur des procédures d'évaluation fiables.
Enfin, il nous faut d'autre part installer une mémoire de l'innovation et valoriser les actions pour qu'elles se multiplient. C'est la condition pour que l'on puisse propager, diffuser ce qui peut être transféré, imité, reproduit ou adapté. Il faut en un mot capitaliser l'existant.
Le site Internet du Ministère a d'ores et déjà mis en ligne la liste des projets innovants. Un certain nombre d'informations pratiques sont ainsi accessibles et régulièrement enrichies des apports des enseignants depuis le terrain.
Je projette également de retenir une des propositions du rapport en créant un " Atlas de l'innovation " qui permettrait de connaître en temps réel les sites d'implantation, le descriptif, les objectifs et les coordonnées des animateurs des projets.
Je souhaite que se multiplient ainsi les échanges de pratiques grâce à ce média moderne qu'est l'Internet.
Enfin, je songe en partenariat avec une grande chaîne publique à une rubrique régulière sur l'innovation qui serait intégrée dans un magazine hebdomadaire consacré à l'éducation.
Faire vivre l'innovation
J'ai fait en sorte que l'innovation s'exerce dans les structures particulières, par les structures expérimentales : nous allons les regarder vivre.
En deux rentrées scolaires, nous aurons créé 20 structures. C'est un engagement qui n'a pas de précédent, même si l'on remonte au ministère d'Alain Savary, qui en avait créé 3. Ce rapide bilan des quelques mois de travail qui sont derrière nous me paraît très encourageant.
En plus de celles qui ont débuté dès la rentrée 2000, (je cite de mémoire le Collège-Lycée élitaire de Grenoble, le Lycée Intégral de Paris ou encore le micro-lycée de Sénart), nous favorisons l'ouverture d'une quinzaine de structures expérimentales supplémentaires à la prochaine rentrée.
Tous les sites expérimentaux obéiront à un cahier des charges précis et nous allons lancer dès septembre un travail d'expertise.
L'observation de leurs pratiques quotidiennes sera destinée à fournir des pistes à suivre pour faire évoluer fortement les pratiques scolaires et éducatives.
Mais si les sites de ce type sont nécessaires, parce qu'ils sont des laboratoires où peuvent s'expérimenter des transformations audacieuses, nous ne pouvons les multiplier à l'infini.
Ces établissements doivent donc rester au contact du reste du système pour l'interpeller, pour le faire bouger.
L'innovation doit s'exercer également sur les méthodes et les pratiques : je veux favoriser une politique de projet et encourager l'innovation au quotidien.
L'innovation ne peut demeurer expérimentale. Je sais qu'elle existe aussi au cur de notre système, à travers ceux qui, chaque jour, dans leurs pratiques, que ce soit de façon individuelle ou collective, innovent sans avoir le sentiment qu'ils s'intègrent dans un mouvement général. Ils sont la preuve que notre enseignement peut inventer, s'adapter, changer. C'est sur cet esprit que je veux m'appuyer en plaçant l'innovation au cur des chantiers que j'ai engagés pour le collège et l'école et que je projette pour le lycée.
Je souhaite que le Conseil donne envie au plus grand nombre de personnes dans et autour de notre système d'innover. L'innovation devra concerner potentiellement tout enseignant. Pourquoi ? Parce que pour moi, on ne peut transmettre un savoir sans créer.
Je crois en l'occurrence à la nécessité de donner une dynamique nouvelle à la démarche de projet d'établissement. Pourquoi ne pas inciter fortement, dans le cadre de contrats qui seraient passés entre les académies et les établissements, à innover pour atteindre les objectifs que s'assigne tel ou tel établissement.
J'y songe très sérieusement :
La proposition que je fais est la suivante : j'ai demandé à trois académies, dont les Recteurs sont volontaires, (ce qui représente environ une dizaine de départements) d'être autant de laboratoires d'où émergeront des initiatives pédagogiques du terrain.
Ces initiatives pourront par exemple constituer un volet important du projet de l'établissement au sein duquel enseigne l'équipe qui les ont créées.
Une fois validées par le Conseil, les initiatives de valeur seront mises à la disposition des acteurs des autres académies, par l'intermédiaire des médias que j'ai évoqués tout à l'heure.
Les espaces de libertés vont se multiplier, des accompagnements se mettent en place pour susciter et nourrir les initiatives. J'affirme le droit et la nécessité d'innover partout car c'est la preuve que nous sommes dans un système vivant où l'autonomie, l'esprit d'initiative et de responsabilité seront désormais reconnus comme des vertus indispensables pour assurer la réussite de tous les élèves.
Conclusion
Je suis conscient, malgré ce rapide tour d'horizon, que les figures de l'innovation sont multiples. Je sais qu'il ne faut en aucun cas en réduire la diversité.
Nous avons un objectif qui donne sens à tout le reste : la réussite scolaire.
C'est la vocation de votre conseil que de tout faire pour mettre en valeur les expériences qui ont permis des avancées, des progrès durables pour les élèves. Il ne s'agit pas de s'attacher à l'innovation pour elle-même mais pour ce qu'elle ouvre comme perspectives, pour les obstacles qu'elle permet de surmonter. L'innovation, permettez-moi d'insister, trouve tout son sens lorsqu'elle permet de répondre avec plus d'efficacité aux problèmes des élèves, lorsqu'elle construit une école plus juste, plus vivante.
Mon souhait serait que l'innovation soit véritablement au service des idéaux que j'ai définis plus haut.
Il m'appartenait en tant que Ministre d'engager les réformes que j'ai conduites depuis un peu plus d'un an.
Il m'appartenait également, comme je m'y étais engagé, de favoriser l'émergence des structures expérimentales animées par les acteurs présents dans cette salle.
Sincèrement, je considère que nous n'avons pas chômé. Mais notre part à ce mouvement maintenant assumée, l'impulsion que j'ai donnée ayant porté ses premiers fruits, l'esprit d'innovation que j'appelle de mes vux doit pénétrer et se diffuser partout dans le système.
C'est d'autre part une image de notre enseignement qui mérite d'être mieux connue, pour que ceux qui la pratiquent se sentent encouragés, et que justice leur soit rendue.
Je crois également qu'elle est en un sens ce qui pourrait motiver de nombreux jeunes gens à devenir enseignants. Le goût de la nouveauté, l'aspiration à une réflexion intellectuelle créatrice sont autant d'éléments déterminants dans le choix de ce métier.
Je compte sur le Conseil pour m'aider à y veiller.
(Source http://www.education.gouv.fr, le 20 juin 2001)