Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général (de la Préfecture),
Mon général,
Mesdames, Messieurs les officiers, sous officiers et militaires du rang,
Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs les futurs sous-officiers de l'armée de terre française,
Que vous soyez issus du recrutement direct ou semi-direct, vous partagez une même motivation, un même enthousiasme, une même envie de servir la France et ses armées.
Vous avez pour cela choisi de devenir sous-officier.
Aujourd'hui, alors que notre armée est redevenue une armée d'emploi et que nos soldats sont tous, à un moment ou à un autre, appelés à être engagés en opérations extérieures ou sur le territoire national, vous allez remplir une mission plus que jamais essentielle.
Dans la chaîne du commandement, vous serez le premier repère des militaires du rang sur le terrain, le premier chef vers qui se tournent leurs regards. C'est aussi à vous qu'il reviendra de donner à votre chef de section les éléments concrets nécessaires pour évaluer une situation. Lourde et exaltante responsabilité que d'être « l'homme (ou la femme) sur qui le chef compte » (Ernest Psichari, Le voyage du Centurion).
Cette responsabilité, elle se mesure tout particulièrement sur le terrain, en opérations, sur les théâtres où nos forces sont déployées. Je pense notamment à l'Afghanistan, où les sous-officiers sont en première ligne, au coeur du combat, avec leurs hommes, qu'ils appartiennent aux armes de soutien, aux armes d'appui ou aux armes de mêlée. Le sacrifice du sergent-chef HIVIN, du 3e RIMA, de l'adjudant, ou plutôt de l'infirmier de classe supérieure TOINETTE, du 402e régiment d'artillerie et du maréchal des logis-chef DIOP, du 517e régiment du train, qui ont payé de leur vie leur engagement au service de la paix et de la sécurité de notre pays, en témoigne.
Vous avez choisi de devenir sous-officiers au sein de l'Armée de terre. C'est un milieu à la fois exigeant et passionnant, parce que l'homme y est au coeur de toute chose. C'est précisément ce rapport à l'homme qui fera la spécificité et la grandeur de votre mission.
Au contact direct avec vos soldats, vous devrez d'abord apprendre à bien les connaître, car « l'essentiel est de connaître parfaitement les hommes dont on a la charge » (Lyautey, Le rôle social de l'officier), les aimer et les respecter en toutes circonstances. Vous devrez faire preuve à leur égard de cette proximité, de ce charisme et de cette autorité qui font la valeur d'un chef. Et la première qualité d'un chef, vous le savez, c'est l'exemplarité. « Si tu ralentis, ils s'arrêtent, / si tu faiblis, ils flanchent, / si tu doutes, ils désespèrent, / si tu marches devant, ils te dépasseront », dit le poète.
Cette exemplarité sera essentielle lorsque vous aurez à conduire des jeunes engagés dans des théâtres de crise. C'est sur vous que reposera la responsabilité de l'utilisation de cette force légitime dont vous serez les dépositaires. C'est de votre attitude que dépendra la capacité de vos hommes à faire un usage maîtrisé de la force, dans un contexte où la violence s'exprime de manière aveugle.
Hommes d'action et de discernement, vous devrez donc réunir l'ensemble de ces qualités que je rencontre chez la plupart des sous-officiers :
- Cette ferme fidélité dans la relation humaine, à leurs subordonnés comme à leurs supérieurs ;
- Ce subtil équilibre entre indépendance d'esprit et discipline intellectuelle, qui ne s'acquiert qu'en écoutant la voix de l'expérience ;
- Cette capacité d'initiative intelligente, enfin, une exigence clairement soulignée par le Général de Gaulle dans son essai Vers l'armée de métier : « Exercer l'imagination, le jugement, la décision, non point dans un certain sens mais pour eux-mêmes et sans autre but que de les rendre forts et libres, telle sera la philosophie de la formation des chefs ». Cette audace réfléchie qui caractérise le sous-officier, le sergent-chef Claude CADORET, parrain de la 266e promotion de l'ENSOA, vous en donne un formidable exemple à travers sa courte, mais brillante carrière.
Vous l'avez compris, le métier que vous avez choisi, ce métier de « sergent » tout entier placé « au service de », ce métier exigera de vous une disponibilité de tous les instants : disponibilité à vos hommes, à vos chefs et à votre mission. C'est pourquoi il vous faudra l'exercer avec deux préoccupations constantes :
- Trouver le bon équilibre entre les nécessités de la vie familiale et les exigences de l'engagement militaire. Et pour connaître le dévouement de certains sous-officiers, je sais que ce ne sont pas des recommandations en l'air.
- Rester toujours ouverts sur le monde qui vous entoure, car pour incarner la France sur un théâtre d'opérations, il faut d'abord comprendre les aspirations de nos concitoyens qui vous font confiance pour assurer leur Défense.
Mesdames, Messieurs,
Dans quelques mois, vous recevrez vos galons de sous-officier. Ce n'est pas un aboutissement. Bien au contraire. C'est le début d'une aventure exceptionnelle qui vous ouvrira de multiples horizons.
Au fil de vos affectations, au gré de vos missions, vous devrez vous perfectionner sans cesse pour faire partie, un jour peut-être, des sous-officiers supérieurs, ces figures de référence qui forment l'ossature de l'armée de terre française.
A l'issue de votre carrière de sous-officiers, vous pourrez aussi faire le choix de vous réorienter dans la vie civile, forts d'une expérience professionnelle et humaine incomparable. Et je sais le succès des entreprises créées par nombre de vos anciens.
Mais ici, à l'ENSOA, vous le savez mieux que personne, vous dont la devise n'est autre que « s'élever par l'effort » : vous pourrez également gravir tous les échelons pour rejoindre le corps des officiers. Car dans l'institution militaire, et dans l'armée de terre en particulier, le modèle républicain et la promotion sociale ne sont pas un vain mot. La reconnaissance de l'effort et du mérite est un principe fondamental. 55% des officiers sont issus du corps des sous-officiers et plus de 50% des sous-officiers sont issus des EVAT. Ce sont des proportions que nous voulons augmenter.
Si vous le souhaitez, si vous en avez les capacités et si vous vous en donnez les moyens, par votre travail et votre ténacité, vous pourrez vous aussi vous élever vers les sommets de la hiérarchie militaire, guidés par les exemples du général BIGEARD, du général BAPTISTE ou du général de corps d'armée THONIER, dont vous connaissez tous la carrière prestigieuse, et bien sûr par celui de votre général, le général LEGRAND. Mais pour cela, il vous faudra être dès demain un très bon sous-officier, pleinement investi dans les missions que recevra son unité.
Mesdames, Messieurs,
Avant de conclure, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui vous encadrent, et notamment aux sous-officiers plus anciens et aux officiers, qui vous transmettent au quotidien un savoir-faire et surtout un savoir-être précieux, véritable « sésame » pour accompagner vos premiers pas de sous-officiers en corps de troupe.
Je voudrais aussi vous souhaiter bonne chance pour cette carrière qui commence. Les succès et l'excellence de notre armée de terre sont entre vos mains. Je sais pouvoir compter sur vous pour lui faire honneur, pour nous faire honneur.
Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 mai 2010
Mon général,
Mesdames, Messieurs les officiers, sous officiers et militaires du rang,
Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs les futurs sous-officiers de l'armée de terre française,
Que vous soyez issus du recrutement direct ou semi-direct, vous partagez une même motivation, un même enthousiasme, une même envie de servir la France et ses armées.
Vous avez pour cela choisi de devenir sous-officier.
Aujourd'hui, alors que notre armée est redevenue une armée d'emploi et que nos soldats sont tous, à un moment ou à un autre, appelés à être engagés en opérations extérieures ou sur le territoire national, vous allez remplir une mission plus que jamais essentielle.
Dans la chaîne du commandement, vous serez le premier repère des militaires du rang sur le terrain, le premier chef vers qui se tournent leurs regards. C'est aussi à vous qu'il reviendra de donner à votre chef de section les éléments concrets nécessaires pour évaluer une situation. Lourde et exaltante responsabilité que d'être « l'homme (ou la femme) sur qui le chef compte » (Ernest Psichari, Le voyage du Centurion).
Cette responsabilité, elle se mesure tout particulièrement sur le terrain, en opérations, sur les théâtres où nos forces sont déployées. Je pense notamment à l'Afghanistan, où les sous-officiers sont en première ligne, au coeur du combat, avec leurs hommes, qu'ils appartiennent aux armes de soutien, aux armes d'appui ou aux armes de mêlée. Le sacrifice du sergent-chef HIVIN, du 3e RIMA, de l'adjudant, ou plutôt de l'infirmier de classe supérieure TOINETTE, du 402e régiment d'artillerie et du maréchal des logis-chef DIOP, du 517e régiment du train, qui ont payé de leur vie leur engagement au service de la paix et de la sécurité de notre pays, en témoigne.
Vous avez choisi de devenir sous-officiers au sein de l'Armée de terre. C'est un milieu à la fois exigeant et passionnant, parce que l'homme y est au coeur de toute chose. C'est précisément ce rapport à l'homme qui fera la spécificité et la grandeur de votre mission.
Au contact direct avec vos soldats, vous devrez d'abord apprendre à bien les connaître, car « l'essentiel est de connaître parfaitement les hommes dont on a la charge » (Lyautey, Le rôle social de l'officier), les aimer et les respecter en toutes circonstances. Vous devrez faire preuve à leur égard de cette proximité, de ce charisme et de cette autorité qui font la valeur d'un chef. Et la première qualité d'un chef, vous le savez, c'est l'exemplarité. « Si tu ralentis, ils s'arrêtent, / si tu faiblis, ils flanchent, / si tu doutes, ils désespèrent, / si tu marches devant, ils te dépasseront », dit le poète.
Cette exemplarité sera essentielle lorsque vous aurez à conduire des jeunes engagés dans des théâtres de crise. C'est sur vous que reposera la responsabilité de l'utilisation de cette force légitime dont vous serez les dépositaires. C'est de votre attitude que dépendra la capacité de vos hommes à faire un usage maîtrisé de la force, dans un contexte où la violence s'exprime de manière aveugle.
Hommes d'action et de discernement, vous devrez donc réunir l'ensemble de ces qualités que je rencontre chez la plupart des sous-officiers :
- Cette ferme fidélité dans la relation humaine, à leurs subordonnés comme à leurs supérieurs ;
- Ce subtil équilibre entre indépendance d'esprit et discipline intellectuelle, qui ne s'acquiert qu'en écoutant la voix de l'expérience ;
- Cette capacité d'initiative intelligente, enfin, une exigence clairement soulignée par le Général de Gaulle dans son essai Vers l'armée de métier : « Exercer l'imagination, le jugement, la décision, non point dans un certain sens mais pour eux-mêmes et sans autre but que de les rendre forts et libres, telle sera la philosophie de la formation des chefs ». Cette audace réfléchie qui caractérise le sous-officier, le sergent-chef Claude CADORET, parrain de la 266e promotion de l'ENSOA, vous en donne un formidable exemple à travers sa courte, mais brillante carrière.
Vous l'avez compris, le métier que vous avez choisi, ce métier de « sergent » tout entier placé « au service de », ce métier exigera de vous une disponibilité de tous les instants : disponibilité à vos hommes, à vos chefs et à votre mission. C'est pourquoi il vous faudra l'exercer avec deux préoccupations constantes :
- Trouver le bon équilibre entre les nécessités de la vie familiale et les exigences de l'engagement militaire. Et pour connaître le dévouement de certains sous-officiers, je sais que ce ne sont pas des recommandations en l'air.
- Rester toujours ouverts sur le monde qui vous entoure, car pour incarner la France sur un théâtre d'opérations, il faut d'abord comprendre les aspirations de nos concitoyens qui vous font confiance pour assurer leur Défense.
Mesdames, Messieurs,
Dans quelques mois, vous recevrez vos galons de sous-officier. Ce n'est pas un aboutissement. Bien au contraire. C'est le début d'une aventure exceptionnelle qui vous ouvrira de multiples horizons.
Au fil de vos affectations, au gré de vos missions, vous devrez vous perfectionner sans cesse pour faire partie, un jour peut-être, des sous-officiers supérieurs, ces figures de référence qui forment l'ossature de l'armée de terre française.
A l'issue de votre carrière de sous-officiers, vous pourrez aussi faire le choix de vous réorienter dans la vie civile, forts d'une expérience professionnelle et humaine incomparable. Et je sais le succès des entreprises créées par nombre de vos anciens.
Mais ici, à l'ENSOA, vous le savez mieux que personne, vous dont la devise n'est autre que « s'élever par l'effort » : vous pourrez également gravir tous les échelons pour rejoindre le corps des officiers. Car dans l'institution militaire, et dans l'armée de terre en particulier, le modèle républicain et la promotion sociale ne sont pas un vain mot. La reconnaissance de l'effort et du mérite est un principe fondamental. 55% des officiers sont issus du corps des sous-officiers et plus de 50% des sous-officiers sont issus des EVAT. Ce sont des proportions que nous voulons augmenter.
Si vous le souhaitez, si vous en avez les capacités et si vous vous en donnez les moyens, par votre travail et votre ténacité, vous pourrez vous aussi vous élever vers les sommets de la hiérarchie militaire, guidés par les exemples du général BIGEARD, du général BAPTISTE ou du général de corps d'armée THONIER, dont vous connaissez tous la carrière prestigieuse, et bien sûr par celui de votre général, le général LEGRAND. Mais pour cela, il vous faudra être dès demain un très bon sous-officier, pleinement investi dans les missions que recevra son unité.
Mesdames, Messieurs,
Avant de conclure, je voudrais rendre hommage à tous ceux qui vous encadrent, et notamment aux sous-officiers plus anciens et aux officiers, qui vous transmettent au quotidien un savoir-faire et surtout un savoir-être précieux, véritable « sésame » pour accompagner vos premiers pas de sous-officiers en corps de troupe.
Je voudrais aussi vous souhaiter bonne chance pour cette carrière qui commence. Les succès et l'excellence de notre armée de terre sont entre vos mains. Je sais pouvoir compter sur vous pour lui faire honneur, pour nous faire honneur.
Je vous remercie.Source http://www.defense.gouv.fr, le 18 mai 2010