Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Préfets,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui pour ouvrir ensemble une réflexion si indispensable sur notre identité européenne et nos identités nationales.
L'organisation de ce colloque répond d'abord à une conviction politique. Notre avenir commun passe par l'Europe autant que par les nations. Jamais nous n'avons eu autant besoin de l'Europe, avec les nations, pour relever les défis de la mondialisation.
Cette question des identités, elle se pose partout dans le monde, en Europe comme ailleurs. Elle se pose avec plus de résonnance dans une période de crise comme celle que nous traversons, où la tentation du repli et des égoïsmes individuels, communautaires ou nationaux se fait parfois sentir dans les opinions publiques.
Mais c'est une question qui va bien au-delà de la crise. Toutes les nations sont confrontées aux enjeux de la mondialisation, qui sont la source de potentialités sans précédent autant que de défis pour notre « vivre ensemble » : notre avenir passe par la réappropriation du champ des valeurs qui nous unissent, qui font que l'Europe et les nations européennes continueront de répondre aux aspirations de nos peuples et d'être utiles au monde.
C'est pour cela que la France a décidé d'ouvrir voici quelques mois un grand débat sur son identité nationale. La première phase de ce débat - la phase de consultation publique - a permis de faire émerger un certain nombre de propositions pour faire vivre nos principes républicains et nos valeurs, et veiller au constant équilibre de droits et de devoirs qui unit chaque citoyen à la communauté nationale.
Avec ce colloque consacré à l'identité européenne et à ses relations avec nos identités nationales, j'inaugure aujourd'hui une nouvelle étape de cette réflexion collective. Elle s'enrichira, je vous l'annonce, d'autres rencontres régulières réunissant des décideurs politiques et des intellectuels français et européens.
Je voudrais remercier les personnalités politiques et les intellectuels éminents qui ont souhaité, avec beaucoup d'enthousiasme, venir débattre aujourd'hui à Paris de ces questions d'avenir. Toutes et tous concourent, dans leurs contextes culturels, sociologiques et historiques respectifs, à la construction européenne et à la réflexion sur notre identité : la nation, l'Europe, les grands espaces linguistiques comme la francophonie.
Les interventions des participants et le débat qui s'engagera à la fin de chaque table ronde nous permettront, j'en suis sûr, de saisir la singularité du projet européen.
Dans un mois, nous fêterons le soixantième anniversaire de la déclaration de Robert Schuman pour la création d'une haute autorité du charbon et de l'acier, qui constitue le premier acte de la construction européenne. Aujourd'hui « notre Union » compte 1 monnaie unique, 23 langues officielles, 27 Etats membres et 495 millions d'habitants.
Le volontarisme de femmes et d'hommes de conviction a permis l'émergence d'un véritable sentiment d'appartenance européenne, au-delà du partage d'un héritage historique et culturel. Signe de cette évolution, depuis 2006 et jusqu'à aujourd'hui, une majorité de français affirment se sentir à la fois français et européens (60%). Près de 2/3 estiment en outre que les pays de l'Union européenne possèdent des valeurs communes qui les distinguent du reste du monde. Et en même temps, les élections Européennes affichent un record d'abstention qui montre que la route est encore longue.
Tout ce chemin parcouru montre à quel point l'adhésion à l'Europe comme à la nation ne va pas de soi, et qu'il est aussi nécessaire de réfléchir à la façon dont nous construisons cette communauté politique unique qu'est l'Europe. Comment nos nations européennes pourront-elles poursuivre dans cette voie originale, entre unité et diversité, et continuer de bâtir une «maison commune» sans renoncer à leurs identités ?
J'ai trois convictions simples sur le lien entre identités nationales et identité européenne, que je voudrais très rapidement partager avec vous :
1. La première d'entre elles est que le cadre national reste celui des solidarités essentielles.
2. La deuxième est que nos nations ne peuvent, seules, faire face à tous les défis de la planète. A cet égard, l'Europe peut et doit apporter des réponses; mais elle ne peut le faire sans poser la question du projet collectif et de la participation des citoyens. L'Europe est grande quand elle fait vivre concrètement ses valeurs.
3. Ma troisième conviction est que la capacité à gérer la diversité et à faire vivre les identités collectives est un atout pour l'Europe. La devise de l'Europe « unie dans la diversité » est plus que jamais pertinente.
Je laisse sans plus attendre la parole aux intervenants, que je remercie à nouveau de leur présence, et à qui il appartient maintenant d'entrer plus concrètement dans les réflexions que j'ai esquissées.
Je les invite pour cela à répondre aux trois thèmes de notre après-midi :
- 1ère table ronde : Modernité des identités nationales dans une Europe de la diversité culturelle.
- 2ème table ronde : Quelle identité pour l'Europe ?
- 3ème table ronde : La construction européenne, unir les nations sans uniformiser les identités nationales.
Je vous remercie.
Source http://www.immigration.gouv.fr, le 28 juin 2010
Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Messieurs les Préfets,
Mesdames, Messieurs, Chers amis,
Je suis très heureux de vous accueillir aujourd'hui pour ouvrir ensemble une réflexion si indispensable sur notre identité européenne et nos identités nationales.
L'organisation de ce colloque répond d'abord à une conviction politique. Notre avenir commun passe par l'Europe autant que par les nations. Jamais nous n'avons eu autant besoin de l'Europe, avec les nations, pour relever les défis de la mondialisation.
Cette question des identités, elle se pose partout dans le monde, en Europe comme ailleurs. Elle se pose avec plus de résonnance dans une période de crise comme celle que nous traversons, où la tentation du repli et des égoïsmes individuels, communautaires ou nationaux se fait parfois sentir dans les opinions publiques.
Mais c'est une question qui va bien au-delà de la crise. Toutes les nations sont confrontées aux enjeux de la mondialisation, qui sont la source de potentialités sans précédent autant que de défis pour notre « vivre ensemble » : notre avenir passe par la réappropriation du champ des valeurs qui nous unissent, qui font que l'Europe et les nations européennes continueront de répondre aux aspirations de nos peuples et d'être utiles au monde.
C'est pour cela que la France a décidé d'ouvrir voici quelques mois un grand débat sur son identité nationale. La première phase de ce débat - la phase de consultation publique - a permis de faire émerger un certain nombre de propositions pour faire vivre nos principes républicains et nos valeurs, et veiller au constant équilibre de droits et de devoirs qui unit chaque citoyen à la communauté nationale.
Avec ce colloque consacré à l'identité européenne et à ses relations avec nos identités nationales, j'inaugure aujourd'hui une nouvelle étape de cette réflexion collective. Elle s'enrichira, je vous l'annonce, d'autres rencontres régulières réunissant des décideurs politiques et des intellectuels français et européens.
Je voudrais remercier les personnalités politiques et les intellectuels éminents qui ont souhaité, avec beaucoup d'enthousiasme, venir débattre aujourd'hui à Paris de ces questions d'avenir. Toutes et tous concourent, dans leurs contextes culturels, sociologiques et historiques respectifs, à la construction européenne et à la réflexion sur notre identité : la nation, l'Europe, les grands espaces linguistiques comme la francophonie.
Les interventions des participants et le débat qui s'engagera à la fin de chaque table ronde nous permettront, j'en suis sûr, de saisir la singularité du projet européen.
Dans un mois, nous fêterons le soixantième anniversaire de la déclaration de Robert Schuman pour la création d'une haute autorité du charbon et de l'acier, qui constitue le premier acte de la construction européenne. Aujourd'hui « notre Union » compte 1 monnaie unique, 23 langues officielles, 27 Etats membres et 495 millions d'habitants.
Le volontarisme de femmes et d'hommes de conviction a permis l'émergence d'un véritable sentiment d'appartenance européenne, au-delà du partage d'un héritage historique et culturel. Signe de cette évolution, depuis 2006 et jusqu'à aujourd'hui, une majorité de français affirment se sentir à la fois français et européens (60%). Près de 2/3 estiment en outre que les pays de l'Union européenne possèdent des valeurs communes qui les distinguent du reste du monde. Et en même temps, les élections Européennes affichent un record d'abstention qui montre que la route est encore longue.
Tout ce chemin parcouru montre à quel point l'adhésion à l'Europe comme à la nation ne va pas de soi, et qu'il est aussi nécessaire de réfléchir à la façon dont nous construisons cette communauté politique unique qu'est l'Europe. Comment nos nations européennes pourront-elles poursuivre dans cette voie originale, entre unité et diversité, et continuer de bâtir une «maison commune» sans renoncer à leurs identités ?
J'ai trois convictions simples sur le lien entre identités nationales et identité européenne, que je voudrais très rapidement partager avec vous :
1. La première d'entre elles est que le cadre national reste celui des solidarités essentielles.
2. La deuxième est que nos nations ne peuvent, seules, faire face à tous les défis de la planète. A cet égard, l'Europe peut et doit apporter des réponses; mais elle ne peut le faire sans poser la question du projet collectif et de la participation des citoyens. L'Europe est grande quand elle fait vivre concrètement ses valeurs.
3. Ma troisième conviction est que la capacité à gérer la diversité et à faire vivre les identités collectives est un atout pour l'Europe. La devise de l'Europe « unie dans la diversité » est plus que jamais pertinente.
Je laisse sans plus attendre la parole aux intervenants, que je remercie à nouveau de leur présence, et à qui il appartient maintenant d'entrer plus concrètement dans les réflexions que j'ai esquissées.
Je les invite pour cela à répondre aux trois thèmes de notre après-midi :
- 1ère table ronde : Modernité des identités nationales dans une Europe de la diversité culturelle.
- 2ème table ronde : Quelle identité pour l'Europe ?
- 3ème table ronde : La construction européenne, unir les nations sans uniformiser les identités nationales.
Je vous remercie.
Source http://www.immigration.gouv.fr, le 28 juin 2010